Le bassin hydrographique de la région est essentiellement constitué dufleuveCongo son plus importantcours d'eau et dont lebassin couvre plus de 4 500 000 km2[3] et lelac Tchad qui est le plus grand de ladite région.
L'Afrique centrale contient également la deuxième plus grande masse de forêt du monde dénombrant 14 types de forêts différentes, 600 espèces d'arbres, 400 espèces de mammifères. Les savanes qui s'étendent au delà de la forêt varient en fonction des pluies dont les saisons sont particulièrement marquées plus on s'écarte de l'équateur terrestre et en fonction de l'altitude[4].
Les sources antérieures aux premiers explorateurs européens sont particulièrement rares. Ces sources parviennent à offrir des renseignements sur une étroite bande côtière partant duCameroun à l'Angola constitué par leroyaume du Kongo. Cependant, le reste de l'Afrique centrale ne présente aucun documents et les historiens se reposent dès lors sur latradition orale dont la collecte s'effectue lors d'expéditionsanthropologiques auXIXe siècle selon le prisme colonial duHéros civilisateur[5]. La région duTchad bénéficie de meilleures connaissances grâce aux sources islamiques traitant notamment duRoyaume du Kanem-Bornou.
Afin de retracer la trame historique de cette région centrale, les historiens modernes se tournent désormais au recours à l'archéologie ainsi qu'à lalinguistique comparée. Cette dernière permet de définir de grands ensembles culturels et d'établir une chronologie relative entre les différentes langues. Dans le cas de l'Afrique centrale, l'ensemble deslangues bantoues possèdent une origine commune située à l'extrême nord-ouest de leur zone dedispersion actuelle[5].
L'Afrique centrale se trouve à proximité des plus vieux témoignages de l'émergence de l'humanité et il est probable qu'elle est occupée très tôt. Cependant, peu de données archéologiques permettent de l'attester et il faut remonter à la préhistoire plus récente pour identifier des sites plus importants. Lesite archéologique de la Kamoa, au sud duKatanga, présente plusieurs éléments d'une industrie lithique datant de l'acheuléen récent, probablement vers 300 000 avant J.-C.[6]
DuPléistocène moyen au début de l'Holocène, les variations climatiques ont un impact sur la densité du couvert forestier et sur les chasseurs-cueilleurs d'Afrique centrale. Deux traditions technologiques sont identifiées : une première, ditelupembienne, caractérisée par des outils bifaciaux; une seconde qui pourrait remonter à environ 40 000 ans est dépourvue de ces outils et se caractérise par desmicrolithes surquartz associé à une culture de la pêche importante[7]. Durant l'Âge de la pierre récent, leTshitolien prolonge la tradition du Lupembien. Les données archéologiques restent cependant insuffisante pour déterminer le lien de ces populations avec lesPygmées qui préservent une tradition de chasseurs-cueilleurs[7]. La génétique permet toutefois d'indiquer qu'ils descendent d'ancêtres communs ayant vécu il y a 70 000 à 60 000 ans[8].
Entre 7000 et 6000 un changement technologique progressif s'opère avec l'introduction de petits groupes humains qui pratiquent l'agricultures. Probablement chassés des contrées plus septentrionales par l'aridification du Sahara, ils pourraient avoir introduit dans la région leslangues bénoué-congolaises qui donne naissance auproto-bantou. Plusieurs sites archéologiques comme àObobogo fournissent les indices d'une sédentarisation des populations vers 3500 et 3000 avant le présent, correspondant à la première phrase de l'expansion bantoue[9].
1 =3 000–1 500 av. J.-C., origine2 =env. 1 500 av. J.-C., premières migrations2.a = Bantou oriental,2.b = Bantou occidental3 =1 000—500 av. J.-C.,Urewe, noyau du Bantou oriental4–7 = avancée vers le sud9 =500 av. J.-C.—0, noyau Congo10 =0—1 000 ap. J.-C., dernière phase[10],[11],[12]
Dès 3000 avant J.-C., une première phase de l'expansion se dessine depuis lesGrassland au Cameroun. Les sites archéologiques identifiés dans la région s'étendent sur plusieurs hectares, possèdent de grandes fosses ainsi qu'une production de céramique importante[13]. Ces sites démontrent également une modification territoriales avec une réduction des surfaces occupées par les forêts. À ceci s'ajoute une crise climatique qui transforme une portion forestière en large couloir de savane qui permet aux populations bantoues de se propager rapidement vers le sud, au centre duGabon actuel. Dans une seconde phase, ils descendent l'Ogooué pour s'installer le long de la côte et atteindre le fleuve Congo. Les migrations se distinguent en deux groupes, Bantous occidentaux et Bantous orientaux. Ce second groupe colonise en parallèle l'Afrique de l'Est et une partie de l'Afrique australe[14].
Les études génétiques confirment que la migration s'est effectuée par vagues successives et que les Bantous ont eu de nombreux contacts avec les populations de chasseurs-cueilleurs autochtones. Elles démontrent également que les Bantous ont souvent pour femme des Pygmées, mais l'inverse est rare. Les traditions orales indiquent effectivement que les Pygmées jouent un rôle important dans le peuplement de la région[15].
Le mode de subsistance de ces premières populations agricoles reste encore indéterminé car les traces archéologiques manquent. L'igname pourrait avoir joué un rôle important dans l'alimentation, ainsi que la banane originaire de l'Asie du Sud-Est qui semble accompagner l'expansion[16]. La culture dumil à chandelle est quant à elle attestée dans le sud du Cameroun et dans le bassin du Congo peu après 400 avant J.-C. Sur le plan linguistique, les termes agricoles ne semble jouer un rôle déterminant que dans les phases d'avancée vers le sud de l'expansion[17].
Les techniques liées à la céramique se diffusent en parallèle des expansions tandis que lamétallurgie n'apparait au Bas-Congo que tardivement, lorsque les phases d'expansion dans la région sont achevées. La culture céramique dite de Kay Ladio apparait entre 30 et 475 aux côtés de vestiges d'activités métallurgiques[18].
Dans les années 1480, le navigateurportugaisDiogo Cão découvre la côte du Congo et remonte le fleuveCongo. En 1483, il fait envoyer une expédition dans la capitale du royaume du Kongo,Mbanza-Kongo[19]. Lesmissionnairescatholiques arrivent dans la région en 1490 et l'année suivante,Nzinga Nkuwu estbaptisé et prend le nom de Dom Joao. Il baptise son fils qu'il nommeAlfonso vers1491, ce denier monte sur le trône en1509[20].Alphonse Ier fait appel à l'un des héraldistes du roi du Portugal afin de réaliser son blason[21].
Les échanges commerciaux avec les Portugais se développent particulièrement sous le règne d'Alphonse Ier du Kongo. Les premiers échanges portent sur l'exportation du cuivre, de l'ivoire, de tissus de raphia, de peaux de fauves et de miel, mais également les premiers esclaves[22]. En 1542, Alphonse Ier meurt, provoquant un conflit de succession entre ses descendants et le déclin du pouvoir dumanikongo[23].
En 1568, le roiAlvareIer du Kongo demande de l'aide àSébastienIer qui le rétablit en 1571[24]. Cependant, en parallèle, le roi portugais profite de l'affaiblissement du royaume du Kongo pour établir une colonie auLuanda en 1575[24].
↑N’DuaSolol Kanampumb, « Les derniers jours de l’empire Luba (1860-1931 ) »,Publications de la Société française d'histoire des outre-mers,vol. 5,no 2,,p. 791–810(lire en ligne, consulté le)
François-XavierFauvelle-Aymar,L'Afrique ancienne: de l'Acacus au Zimbabwe : 20000 avant notre ère-XVIIe siècle, Belin,(ISBN978-2-7011-9836-1,lire en ligne)