Primitivement occupée par les peuplesKhoïsan puisBantous, cette région fit l'objet de plusieurs vagues decolonisation européenne qui ont laissé leurs traces dans le dessin des frontières politiques actuelles de la région.
Depuis lesannées 1980, le taux d'infection duVIH devient particulièrement aigu en Afrique australe.
Une imagesatellite composite de l'Afrique australe.
Le terrain de l'Afrique australe est très varié, allant de laforêt[1] et des prairies auxdéserts. La région comprend à la fois des zones côtières basses et des montagnes.
Chute d'eau dans la région deWitwatersrand près deJohannesburg. L'Afrique australe se distingue également des autres régions d'Afrique subsaharienne en raison de ses ressources minérales, notamment le cuivre, les diamants, l'or, le zinc, le chrome, le platine, le manganèse, le minerai de fer et le charbon.
L'Afrique australe est en bonne partie constituée d'un plateau bordé d'une frange de plaines côtières, qui n'est souvent large que de quelques dizaines de kilomètres, davantage au Mozambique traversé par les fleuvesLimpopo,Savé etZambèze. Ce plateau est assez haut (il dépasse les 1 500 m au Zimbabwe) et il s'incline au sud-ouest, formant la steppe duKaroo. Au centre-ouest, se trouve la cuvette duKalahari, un paysage de savane bénéficiant au nord, en un grand delta intérieur, des eaux de l'Okavango. Plus à l'ouest, le long des rivages de la côte occidentale, se trouve ledésert du Namib qui mérite pleinement ce terme de désert. Seuls deux fleuves, leKunene et, de l'est à l'ouest, l'Orange (alimenté par les cours d'eau de la chaîne montagneuse duDrakensberg), parviennent à le traverser[2].
Autre fait marquant dans l'histoire de l'Afrique australe, l'arrivée des Européens. Dès, des navigateurs Portugais débarquent àMossel Bay. En,Vasco de Gama dépasse concrètement lecap de Bonne-Espérance. Puis le, cinq navires de laCompagnie néerlandaise des Indes orientales (VOC) arrivent auCap pour y développer une station de ravitaillement. Une petite colonie néerlandaise commence à se développer (laColonie du Cap). Des relations commerciales s'établissent avec lesKhois (Khoïkhoïs) qui acceptent de troquer du bétail (des moutons et des bovins) contre du fer, du cuivre, de la verroterie, du tabac et de l'alcool[6]. Mais les relations se détériorent entre Khois et Européens[7]. En, des Asiatiques originaires de la colonie néerlandaise deBatavia et deJava, sont déportés au Cap, ainsi que des esclaves noirs en provenance duroyaume du Dahomey, d'Angola[7]. Ils sont rejoints par 4300 esclaves issus d'expéditions de traite àMadagascar et en Afrique de l'Est durant la période 1652-1795[8]. Au total, soixante mille esclaves sont déportés au Cap entre et, le plus gros contingent étant originaire desCélèbes (Sulawesi, Indonésie)[7]. Plusieurs conflits éclatent également, opposant violemment les Européens auxKhoïkhoïs et auxSans[5],[9], notamment en1658,1673 et1677.
Une deuxième colonisation se superpose, au début duXIXe siècle, quand la colonie du Cap passe sous le contrôle britannique[5]. Mal acceptée par les descendants des premiers colons (appelésBoers), pour des raisons culturelles, politiques et économiques, elle débouche dans les années 1835-1840 sur leGrand Trek, une migration organisée de plusieurs milliers de fermiers Boers (lesVoortrekkers) qui quittent lacolonie du Cap pour s'installer dans l'intérieur des terres, loin de la juridiction britannique, et franchissent lesmontagnes du Drakensberg pour fonder desrépubliques boers indépendantes (notamment leTransvaal et l'État libre d'Orange). Jusqu'aux années 1900, ce mouvement social engendre des guerres presque continues, avec des créations de nouvelles colonies, des protectorats et la création/disparition de différents États[5].
La situation se stabilise ensuite après la fin de laseconde guerre des Boers et l'unification de l'Afrique du Sud dans un nouvel État indépendant, en, sous protectorat britannique. Les deux Guerres mondiales successives occupent les esprits et mobilisent les forces politiques. Les Britanniques, comme les autres forces coloniales veulent éviter l'ouverture de fronts militaires en Afrique qui pourrait faire le jeu de leurs adversaires, et les Allemands cherchent à maintenir leurs implantations. Le maintien de régimes dictatoriaux en Espagne et au Portugal jusqu'auxannées 1970 ralentit également le mouvement progressif de décolonisation, notamment dans les implantations portugaises. Mais, au Sud de l'Afrique, la démographie pèse sur les populations issues des colons néerlandais, lesAfrikaners. Après laSeconde Guerre mondiale, en, le système de l'apartheid est conceptualisé et introduit en Afrique du Sud puis dans leSud-Ouest africain alors que laminorité blanche deRhodésie du Sud tente de sauvegarder sa domination politique et économique au sein d'unefédération avec le Nyassaland. Avec l'apartheid, le rattachement territorial, lanationalité, et lestatut social dépendent du statut racial de l'individu[5]. Cette politique d'apartheid est probablement le« résultat de l'anxiété historique des Afrikaners obsédés par leur peur d'être engloutis par la masse des peuples noirs environnants »[10],[11].
Avec laguerre froide, l'Union soviétique, mais aussiCuba tentent de s'introduire en Afrique australe, d'aider et de tirer profit des mouvements indépendantistes et anticolonialistes (MPLA : Mouvement populaire de libération de l'Angola,FRELIMO : Front de libération du Mozambique,SWAPO : Organisation du peuple du Sud-Ouest africain). Des forces cubaines sont présentes en Angola où elles combattent les forces rebelles de l'UNITA (Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola) soutenue par laSouth African Force. Le, l'Afrique du Sud,Cuba et l'Angola signent un accord de paix liant le retrait des forces cubaines d'Angola à l'indépendance de la Namibie (21 mars 1990).
Afrique australe,2010
En, en Afrique du Sud, les dernièreslois piliers de l'apartheid sont abolies. Des négociations difficiles entre le gouvernement et les partis politiques, dans une situation marquée par de profondes inégalités, avec une violence qui s'est introduite au fil des décennies dans le jeu politique et social (comme dans les autres pays d'Afrique australe)[5],[11], débouchent en sur la mise en place d'uneconstitution intérimaire et d'uneassemblée constituante, issue despremières élections générales non ségréguées du pays.
↑Jean-Pierre Stroobants, « Le Rijksmuseum d’Amsterdam brise un tabou aux Pays-Bas en évoquant les exactions commises durant l’époque coloniale »,Le Monde,(lire en ligne)