Ces paysages, qui concernent77 communes duPas-de-Calais, se situent à l'extrémité ouest descollines de l'Artois qui traversent le Pas-de-Calais d'Arras auBoulonnais. L'altitude de ces paysages dépassent les180 mètres. Ces dimensions sont modestes, d'une quinzaine de kilomètres du sud-est au nord-ouest et d'une vingtaine de kilomètres dans sa dimension la plus grande[14].
Ces « paysages des hauts plateaux artésiens », appelés aussi « Haut Artois », se caractérisent par trois ensemblesécopaysagers :
l'ensemblemésophile ouvert du plateau artésien calcaire ;
l'ensemblealluvial des fonds de vallée de la Lys et de l'Aa ;
l'ensemblecalcicole des versants calcaires des vallées[14].
Le « Haut Artois » dispose d'une importante densité decorridors biologiques bien interconnectés[14].
Dans le « Haut Artois », pas de villes, c'est une des rares terres rurales de la région, les communes les plus importantes sont, du nord au sud,Lumbres,Fauquembergues etFruges. Le « Haut Artois », drainé par l'Aa et laLys, constitue le sommet de l'anticlinalartésien, paysage ventée, froid et aux précipitations importantes qui en font le château d'eau régional[14].
Leș cultures représentent environ 60 % des sols, les prairies entre 26 et 27 %, les bois de 5 à 8 % et les villages et bourgs de 5 à 8 %, l'industrie y est peu présente[14].
Dans ce cadre, la commune fait partie de deux espaces protégés :
leparc naturel régional des Caps et Marais d'Opale, d’une superficie de132 499 hectares réparties sur154 communes, géré par le syndicat mixte d'aménagement et de gestion du parc naturel régional des Caps et Marais d'Opale[16] ;
L’inventaire deszones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire.
Le territoire communal comprend deux ZNIEFF detype 1[Note 5] :
leréservoir biologique de l’Aa. Cette ZNIEFF doit être considéré comme étant un milieu pépinière à l’échelle de l’hydrosystèmeAa rivière[18] ;
lavallée du Bléquin de Nielles à Affringues. Site formé par des coteaux crayeux, constitués d’une craiemarneuse datant d’environ90 millions d’années. L’érosion du plateau crayeux a donné naissance à cette vallée[19].
la vallée du Bléquin et les vallées sèches adjacentes au ruisseau d’Acquin. Cette ZNIEFF se situe sur les marges septentrionales duHaut-Pays d’Artois, en bordure descuestas duBoulonnais et du pays deLicques[20] ;
la moyenne vallée de l’Aa et ses versants entre Remilly-Wirquin et Wizernes. La moyenne vallée de l’Aa et ses versants représentent un remarquable ensemble écologique associant des habitats très différents constituant des complexes de végétations souvent complémentaires[21].
Au, Affringues est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[22].Elle est située hors unité urbaine[23]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Saint-Omer, dont elle est une commune de la couronne[Note 7],[23]. Cette aire, qui regroupe 79 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[24],[25].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (78,7 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (91,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :terres arables (60,3 %), prairies (15,9 %), forêts (10,9 %), zones urbanisées (10,4 %), zones agricoles hétérogènes (2,5 %)[26]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
À la suite du passage destempêtes Ciarán,Domingos etElisa et desinondations etcoulées de boue qui se sont produites, la commune est reconnue, par arrêté du, en état de catastrophe naturelle pour inondations et coulées de boue sur la période du au, comme179 autres communes du département[27].
Le nom de la localité est attesté sous les formes[28],[1]Hafferdinges vers 1182[29],Harfrenges ouArfrenges en 1186[30],Alverdinga en 1191,Harfredinges en 1197,Hafrenges,Herferenges etHerferenghes entre 1212 et 1219,Hafredenghes en 1227,Rafrenges en 1239,Affrenghes en 1364,Rafringhe en 1369,Hafrenghes en 1445,Haffrengues vers 1533,Affranghes en 1559,Affrinque en 1793,Affrinques depuis 1801.
D'un nom de personne germaniqueHarifrid[31] ouHarfridus[32] suivi du suffixe germanique -ingen, francisé en -ingues. Le toponyme désigne donc une communauté de personnes, Affringues signifie donc les « gens deHanfrid »[33].
Affringues, qui relevait du château deSeninghem en tant que terre féodale, faisait également partie du bailliage de Saint-Omer en 1789 et suivait la coutume d'Artois[28].
En 1698, les terres de Cœurlu (sur Affringues), Haffringues (Affringues) et Waudringhem (Vaudringhem) sont détenues par Philippe-Charles-Frédéric Spinola, seigneur deBruay,gouverneur deNamur. Il les vend pour 46 400 livres pour deniers capitaux, et 603 de présents et messes[35].
L'acheteur Guillaume Lenglart II (1670-1740) en devient le nouveau seigneur. Fils de GuillaumeIer,bourgeois deLille et de Catherine de Fontaine, il est baptisé à Lille le, devient bourgeois de Lille, le, avocat puiséchevin deSaint-Omer. Il meurt à Saint-Omer, à l'âge de 70 ans, est enterré dans l'église Sainte-Aldegonde de la ville le. Il épouse Marie-Louise Hébert (1686-1749), fille de Guillaume,écuyer, conseiller auConseil provincial d'Artois, et de Marie-Jacqueline Van Lathem. L'épouse meurt à Saint-Omer le à 63 ans, est inhumée auprès de son mari[35].
Thomas-Joseph Lenglart (1715-1781), fils de Guillaume, devient seigneur d'Haffringues après son père. Baptisé à Saint-Omer le, il devient avocat, échevin de Saint-Omer où il meurt célibataire le[35].
Paul-François Lenglart (1723-1808), fils de Guillaume est seigneur de Cœurlu. Baptisé à Saint-Omer en 1723, il y meurt le. Il prend pour femme à Saint-Omer le Henriette-Isabelle-Joseph de Raismes (1738-1774) (l'époux a 45 ans, l'épouse 30), fille de Pierre-Joseph-Charles et de Marie-Françoise-Louise Pagart. Baptisée à Saint-Omer en 1738, elle y décède le[35].
La commune a donné son nom à une famillenoble dont l'orthographe a beaucoup varié : d'Haffrenghes, d'Hafffringues, d'Affringues.
Les d'Haffringues ont ensuite bénéficié du titre debaron[36].
Armes de la famille d'Haffringues.
La famille d'Haffringues avait pour armes : « d'azur à la fasce accompagnée en chef de trois étoiles et en pointe d'une grive, le tout d'or »[36].
La famille d'Haffringues était établie à Saint-Omer dès le commencement duXVIe siècle. Nombre d'entre eux ont étééchevins de la ville. Une branche venue s'établir à Lille auXVIIe siècle s'est éteinte auXVIIIe siècle[37].
Georges d'Affringues, abbé de l'abbaye de Clairmarais, né en 1597, profès à dix-sept ans, prieur en 1627, élu abbé le, député à Bruxelles en 1638, mort le, enterré à Clairmarais[38]
Françoise d'Affringues (d'Haffrenghes, d'Haffringhes), est abbesse de l'abbaye de la Woestine, de 1674 au, morte à 68 ans. Sa sœur Louise est religieuse dans la même abbaye[38].
En décembre 1705, est anobli sans versement de finances, par lettres deLouis XIV données à Versailles, Jacques-Adrien d'Haffringues, conseiller pensionnaire (conseiller juridique) des États de Lille, subdélégué de l'intendant de Flandre, fils de Jacques, conseiller et avocat au conseil d'Artois, pour le roi catholique (pour le roi d'Espagne), etc. Ledit d'Haffringues s'est acquis dans les fonctions de ses charges, la réputation d'un magistrat très capable, très intelligent, très intègre, très désintéressé et très zélé pour le service du roi et pour le bien public[36].
Le baron Charles d'Haffringues, dernier descendant mâle de cette famille de Saint-Omer, originaire de Boulogne-sur-Mer qu'elle avait quitté en 1515, a épousé Marie-Léonie Cœuret de Nesle, fille du comte de Nesle et habitait encore en 1875 àMeslay, près deVendôme[36].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[45]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[46].
En 2022, la commune comptait 255 habitants[Note 8], en évolution de +12,83 % par rapport à 2016 (Pas-de-Calais : −0,72 %,France horsMayotte : +2,11 %).
La population de la commune est relativement jeune.En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à30 ans s'élève à 36,9 %, soit au-dessus de la moyenne départementale (36,7 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à60 ans est de 25,1 % la même année, alors qu'il est de 24,9 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait113 hommes pour129 femmes, soit un taux de 53,31 % de femmes, légèrement supérieur au taux départemental (51,5 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[48]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,0
90 ou +
3,1
6,2
75-89 ans
2,4
17,0
60-74 ans
21,3
22,3
45-59 ans
16,5
17,0
30-44 ans
20,5
13,4
15-29 ans
16,5
24,1
0-14 ans
19,7
Pyramide des âges du département duPas-de-Calais en 2021 en pourcentage[49]
D'argent à la fasce accompagnée en chef d'une fleurs de lys et en pointe d'un coq hardi, le tout de sinople[51].
Détails
Inspiré des armes de la famille Defrance de Hélican, entrée dans l'histoire de la commune par le mariage d'Auguste-Guillaume Defrance de Hélican (1758-1854) avec Louise Linglard d'Haffringues, et qui est à l'origine, de 1881 à 1885, de la reconstruction complète de l'église du village sur les fondations de l'ancienne, presque entièrement financée par Gustave Defrance de Hélican. Cette famille portait pour armes : « d'azur à la fasce accompagnée en chef d'une fleur de lys et en pointe d'un coq, le tout d'or ». Le statut officiel du blason reste à déterminer.
↑La DREAL distingue, dans la régionNord-Pas-de-Calais, quatre grandes familles de paysages : ceux du Haut Pays, Bas Pays, Littoraux et d’interface. Ces grandes familles de paysages comprennent21 grands paysages régionaux.
↑Les ZNIEFF detype 1 sont des secteurs d’une superficie en général limitée, caractérisés par la présence d’espèces, d’association d’espèces ou de milieux rares, remarquables, ou caractéristiques du milieu du patrimoine naturel régional ou national.
↑Les ZNIEFF detype 2 sont de grands ensembles naturels riches, ou peu modifiés, qui offrent des potentialités biologiques importantes.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑"Remonter le temps" est un outil de comparaison de l’évolution de l’occupation des sols dans le temps sous forme de cartes ou photos aériennes :carte de Cassini (XVIIIe siècle),carte d'état-major (1820-1866) et période actuelle (1950 à aujourd'hui). Pour comparer deux autres cartes, sélectionner les cartes en haut de la page.
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155).
↑René Lesage, « Répertoire étymologique des noms de lieux du Haut-Pays et des régions alentours [sic] (Audomarois, Ternois Ouest, Hesdinois) », Bulletin Historique du Haut-Pays n° 59-60, Comité d'histoire du Haut-Pays 2000, p. 179.
↑abc etdPaul-Denis du Péage,Recueil de généalogies lilloises, tome II, Lille, 1907, p. 763-764,lire en ligne.
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↑Paul Denis duPéage, « Recueil de généalogies lilloises - tome I »,Recueil de la société d'études de la province de Cambrai,vol. 12, 1906-1909, p.57(lire en ligne).
↑Marie Jansana, « Les projets des maires : à Affringues, la priorité d’Isabelle Pourchel est de renforcer les liens »,La Voie du Nord,(lire en ligne, consulté le).
↑F. W., « Affringues : Isabelle Pourchel élue sans surprise pour un deuxième mandat »,La Voix du Nord,(lire en ligne, consulté le)« Vendredi soir, le nouveau conseil municipal a été installé. Seule candidate, Isabelle Pourchel a été élue pour un deuxième mandat de maire ».