Située à 30 kilomètres de la côteméditerranéenne, elle s'ouvre sur la plaine deCilicie, aujourd'hui dénommée plaine deÇukurova, une terre fertile baignée par la rivièreSeyhan (l'ancien Saros), barrée par unbarrage et qui s'étend jusqu'aux contreforts desMonts Taurus.
La ville est soumise à unclimat méditerranéen : les étés sont chauds et humides avec des températures allant de 32° à 39° tandis que les températures hivernales moyennes sont de l'ordre de 8° à 12° :
Plusieurs hypothèses coexistent sur l'origine du nom de la ville :
duhittiteAdaniya, du nom du royaume qui avait Adana pour capitale. Ce royaume est ensuite annexé par leKizzuwatna, un autre royaumeanatolien ;
serait liée à la légende deDanaos et desDanaïdes. Dans l'Iliade, poème d'Homère, une ville est connue sous le nom « d'Adana ». Pendant la domination grecque, la ville est connue sous l'appellation « d'Antioche deCilicie » —Αντιόχεια της Κιλικίας (Antiokheia tês Kilikias) ou « Antioche sur le Saros » —Αντιόχεια η προς Σάρον (Antiokheia ê pros Saros), la rivière aujourd'hui connue sous le nom deSeyhan ;
la ville serait également identifiée àQuwê, la capitale de la province assyrienne du même nom et la villebiblique de Coa où leroi Salomon acquiert des chevaux.
Un épisode mythologique évoque la création de la cité par Adanus et Sarus, les deux fils d'Ouranos, tandis que le dieu hittite Adad, le dieu du tonnerre vivant dans des forêts, aurait donné son nom à la région.
On connait la ville sous plusieurs noms tels queAdanos, Ta Adana, Uru Adaniya, Erdene, Edene, Ezene, Batana, Atana, Azana ou encoreAddane.
L'histoire d'Adana remonte à l'époque desHittites auXIVe siècle av. J.-C. LesGrecs s’y sont installés dès leXe siècle av. J.-C.LesAssyriens s’emparent de ce territoire qui est ensuite englobé dans le royaume d'Antiochos IV Épiphane et passe ensuite sous le contrôle des Romains. AuIIe siècle, sous le règne de l'empereurHadrien, le grandpont de pierre d'Adana (en turcTaşköprü) est construit pour traverser le fleuveSeyhan. Bien que seules quatorze arches sur les vingt-et une que comportent le pont soient d'origine, ce pont fut d'une grande importance dans les échanges commerciaux entre l'Anatolie et laPerse.
La ville passe ensuite sous la domination byzantine. LesByzantins reprennent Adana aux Arabes en 964, et la perdent après la victoire en 1071 desTurcs Seldjoukide à laBataille de Manzikert. Eux-mêmes ne la gardent que jusqu'en 1097, quandTancrède, l'un des chefs de laPremière croisade, s'en empare. Puis elle est incorporée en 1132 auRoyaume arménien de Cilicie, qui la conserve jusqu'en 1359, sauf entre 1137 et 1170 où elle appartient auxByzantins. En 1268, la ville est en grande partie détruite par un terrible tremblement de terre, puis reconstruite.
En 1359, la ville redevient turque quand, vaincu par lesMamelouks, Constantin III d'Arménie la cède à l'Égypte. Dès lors de nombreuses familles turques s'y installent, dont lesRamazanides,turkmènes d’origine oghouze, qui deviennent vassaux de l'Empire ottoman en 1516. En 1608, avec l'extinction des Ramazanides, Adana devient la capitale d'une province ottomane, l'eyalet d'Adana et plus tard levilayet d'Adana. Dans les années 1833-1841, elle est temporairement conquise par l'Égypte deMéhémet-Ali.
Cependant un grand nombre d'Arméniens continuent de s'y installer au fil des siècles, formant une population prospère et créatrice. À la fin duXIXe siècle, le sultanAbdülhamid II, animé par lepanislamisme, sorte de nationalisme musulman, met en œuvre unecampagne de massacres d'Arméniens qui, en1896, fait plus de 200 000 morts[2]. L'Europe indignée n'intervient toutefois pas et les Arméniens de l'empire et de la diaspora, sous le choc, accueillent positivement l'arrivée au pouvoir du mouvement « Union et Progrès » qui promet la réconciliation entre les religions et les ethnies de l'empire. Mais lesJeunes-Turcs à la tête du mouvement, répondent aux protestations de dévouement des Arméniens, avant même la chute du sultan, par unenouvelle série de massacres dans la ville d'Adana et ses alentours entre les 14 et[3],[4]. À l'instar du sultan Abdülhamid, les Jeunes-Turcs sont animés par un nationalisme musulman, le panturquisme, qui place la race turque au-dessus des Arabes et des Perses. L'idée originale que « l'Empire de l'Islam sera assez vaste pour que nous puissions rompre tout contact avec les Chrétiens » a fait son temps et l'idée de régénération de la Turquie est finalement passée par une épuration de tous les « infidèles de l'Empire »[5]. S'ensuit six ans plus tard la déportation et l'extermination méthodique sur ordre du gouvernement des mêmes Jeunes-Turcs en1915. Ce sera legénocide arménien.
le musée ethnographique : sis dans le quartier central de Kuruköprü, le musée occupe depuis1983 le bâtiment d'une église construite en 1845 et abandonnée et transformée en musée dès1924. Le jardin comporte deskûfi ou stèles calligraphiées et des pierres tombales[6] ;
le musée de mosaïques de Misis, situé à l'extérieur de la ville[7] ;
Réputée pour sa gastronomie, la cité d'Adana promeut son nom, intimement lié à certaines spécialités régionales tels que lekebab, ouAdana kebab, leşalgam suyu ou jus de navet rouge fermenté, acide et salé mais rafraîchissant.
Creuset de l'histoire des religions, les régions proches de laCilicie sont tour à tour des lieux abritant des communautés vivant en paix et historiquement des lieux d'affrontements religieux et ethniques. L'exemple des massacres d'Adana en1909 voit les Jeunes-Turcs, pas encore au pouvoir, tenter d'anéantir les Arméniens de l'empire pour accomplir lepanturquisme tant désiré.
Aujourd'hui, bien qu'une part importante de la population turque soit musulmanesunnite (comme 80 % des musulmans du monde), Adana abrite une importante communautéalévie, lesNosaïris ainsi que des minorités chrétiennes et juives.
Les lieux de culte musulman sont nombreux. La « grande mosquée » (Ulu Camii) est édifiée auXVIe siècle. De style syrien, elle recèle un grand nombre de faïences qui en font sa richesse. Citons également lamosquée Eski (Eski Camii) et lamosquée Hasan Ağa (Hasan Ağa Camii).
Après les massacres de la populationarménienne de la région par les Ottomans en 1896 et en 1909, il reste encore dans la ville une forte communauté de 26 430 âmes à la veille de laPremière Guerre mondiale[9]. Après legénocide, la ville est définitivement vidée de toute présence arménienne.
Ledolmus est un système de minibus collectifs suivant des lignes régulières. La course se paie en montant et varie selon la destination. Lestaxis se reconnaissent à leur bandeau à damiers jaunes et noirs.
La ville dispose d'une ligne demétro en partie aérienne (avec des tronçons, sur viaduc et en surface) etten partie souterraine. Lemétro d'Adana d'une longueur de 13,5 kilomètres a été inaugurée en et comprend 13 stations dont les terminus Nastane et Akıncılar. Un prolongement de 9,3 kilomètres est prévu sur la rive droite du fleuve jusqu'à la station Université Çukurova.
Une seconde équipe,Adana Demirspor évolue quant à elle en PTT 1 lig, la seconde division turque.
Lestade 5 Ocak (stade du), construit en 1938, est aujourd'hui trop petit et un nouveau stade de 45 000 places Adana Koza Arena est en construction en périphérie de la ville, la fin des travaux est prévu début 2017.
Carrefour stratégique dominant unarrière-pays fertile, la ville est un centre industriel et commercial enrichi d'une vaste zone cultivée, la plaine deÇukurova, qui produitcoton,agrumes,lin,sésame, et légumes. Du fait de son potentiel économique, la ville attire de très nombreux paysans en quête de travail.Leur chiffre est estimé à plusieurs centaines de milliers[réf. souhaitée].
LaBanque européenne d'investissement (BEI) a concédé un prêt à la ville pour la construction d'un réseau de collecte et de traitement des eaux usées[10].
↑Jacques de Morgan (préf. Constant Vautravers et Edmond Khayadjian),Histoire du peuple arménien : depuis les temps les plus reculés des annales jusqu'à nos jours, Académie de Marseille, Venise, 1981,p. 269.