Format | Apocryphe du Nouveau Testament(en) ![]() |
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Langue | |
Genre | Actes des apôtres(en) ![]() |
Personnages | |
Date de parution |
LesActes de Pierre sont un texte duchristianisme primitif de la fin duIIe ou du début duIIIe siècle. Ils se composaient vraisemblablement de deux parties : la première dont l'action se situait àJérusalem, la seconde àRome, culminant dans le récit dumartyre. Il a été déclaréapocryphe par la « Grande Église » auVIe siècle, puis à nouveau auVIIIe siècle. On put le reconstituer partiellement grâce à des fragments encopte. Il est connu sous deux versions différentes. Les auteurs chrétiens antiques attribuent sa rédaction àLeucius Charinus, qu'Épiphane de Salamine identifie comme un compagnon de l'apôtreJean.
C'est le premier texte contenant latradition selon laquelle l'apôtrePierre a été crucifié, avec un discours de Pierre pour expliquer pourquoi il a demandé à être crucifié latête en bas.
Le texte primitif, intituléActes de l'apôtre Pierre et de Simon et dont il ne reste que des extraits, est rédigé en grec durant la seconde moitié duIIe siècle, probablement enAsie mineure. S'appuyant sur lesActes de Jean à Rome, la tradition attribue les deux parties du texte àLeucius Charinus, compagnon de l'apôtre Jean selon Épiphane de Salamine[1].
Des fragments de la première partie, à Jérusalem, ont été conservés en copte. Ils ont été publiés et restitués auxActes de Pierre parCarl Schmidt[2].
Plusieurs ouvrages anciens se sont inspirés de la seconde partie, romaine, comme l'Écrit de base duRoman pseudo-clémentin, en particulier de la controverse avecSimon le Mage, et laVie d'Abercius[3]. L'Écrit de base est généralement daté de la fin duIIe siècle. Dans la tradition latine, cette version de la vie et de la mort de Pierre à Rome laisse la place à des versions non suspectes d'hétérodoxie, comme lesActes de Pierre et Paul et laPassion du pseudo-Linus.
Cette seconde partie est principalement connue (depuis la fin duxixe siècle, grâce àRichard Adelbert Lipsius) par une réécriture complète en latin auive siècle. dont on n'a retrouvé qu'un seul manuscrit, lesActes de Verceil. Elle se déroule entièrement à Rome, la première partie à Jérusalem et dans laprovince romaine deSyrie n'intéressant visiblement pas l'auteur duVIe siècle. Quant à l'original grec, il n'en subsiste que le récit du martyre de Pierre sur un manuscrit dumont Athos ainsi qu'un fragment sur un parchemin d'Oxyrhynque[4].
C'est un des rares récits — et semble-t-il le premier chronologiquement — qui évoque le voyage que Paul aurait fait enEspagne[5], alors qu'il« séjournait à Rome depuis un an ». C'est même par cette phrase que commence la version de Verceil. Certains critiques font le rapprochement avec l'expression deClément de Rome, qui dans sonÉpître aux Corinthiens, disait que Paul avait porté le message deJésus« jusqu'aux bornes de l'Occident »[5]. D'autres critiques y voient un procédé littéraire pour justifier que Pierre et Paul ne sont pas présents simultanément à Rome, puisque dans ce récit Pierre arrive alors que Paul est déjà parti. Cela signifierait que Pierre ne serait venu à Rome qu'après61, ce qui semble contraire à toutes les autres indications chronologiques, même si ce point est particulièrement confus.
Le récit desActes de Pierre à Rome met en scène Pierre qui est opposé à Simon le Magicien. Il se termine par le martyre de l'apôtre qui, fuyant les persécutions àRome, rencontre Jésus de Nazareth entrant dans la ville, et l'interroge par ces mots « Seigneur, où vas-tu ? » (Quo vadis, Domine ?), puis, sur sa réponse, « J'entre dans Rome pour y être crucifié » et « Je serai crucifié à nouveau », décide de s'en retourner, et y meurt crucifié la tête en bas.
En adoptant les catégories deshérésiologues chrétiens antiques, ce récit contient quelques élémentsdocètes etgnostiques. Il est mentionné commeapocryphe dans leRescrit d'InnocentIer et leDécret de Gélase.
Les derniers chapitres du livre décrivant la crucifixion de Pierre sont conservés séparément comme le « Martyre de Pierre » ou la « Passion de Pierre ». On le trouve dans trois manuscrits grecs et aussi en copte (conservation partielle), en syriaque, en éthiopien, en arabe, en arménien, ainsi que dans des versions slaves. Pour cette raison, il est parfois proposé que le récit du martyre était le texte original auquel les chapitres qui le précédent auraient été apposés.
Le récit a servi de base au romanQuo vadis ? deHenryk Sienkiewicz. Cependant celui-ci a très certainement utilisé comme source les récits de guides touristiques romains plutôt que lesActes de Pierre eux-mêmes[6].
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