L'Acte fut voté par leParlement de Grande-Bretagne et leParlement d'Irlande. Les lois de l'époque excluaient tous les non-anglicans de la représentation, soit plus de 80 %[2] de la population irlandaise, majoritairement catholique. Les catholiques s'étaient vu refuser le droit de vote avant les années1790, et ils ne purent envoyer de députés au Parlement avant l'Émancipation catholique de 1829. Le Parlement d'Irlande représentant l'institution centrale de ce qu'on appelait depuis les années 1780 la « domination protestante ». Il était également responsable d'une série de lois discriminatoires anti-catholiques connues sous le nom de « lois pénales ». La Constitution de1782 lui avait accordé une grande liberté d'action, après des siècles de subordination auParlement d'Angleterre puis de Grande-Bretagne. Ainsi, nombre de députés avaient gardé jalousement leur autonomie, notammentHenry Grattan, et avaient rejeté une première motion en faveur de l'Union en1799. Cependant, une campagne menée de manière concertée par le gouvernement britannique, l'incertitude qui avait suivi larévolte irlandaise de 1798 et le fait que les parlements irlandais et britanniques, lors l'instauration d'une régence pendant la folie du roiGeorge III, aient octroyé auPrince Régent (plus tardGeorge IV) des pouvoirs différents, décidèrent la Grande-Bretagne à unir les deux royaumes et leurs parlements.
L'Acte fut finalement voté par le Parlement irlandais avec une majorité substantielle, grâce, en particulier, à lacorruption des députés, notamment l'attribution depairies et d'honneurs[3]. Alors que la première tentative avait obtenu 104 votes favorables (et 109 contre) à laChambre des communes irlandaises, le vote de 1800 vota l'Acte par 158 voix contre 115[3].
L'article V créait une Église protestante unie d'Angleterre et d'Irlande.
L'article VI créait une union douanière, supprimant ainsi plusieurs taxes britanniques, mais maintenant les taxes irlandaises sur les importations.
L'article VII déclarait que l'Irlande devait contribuer aux deux dix-septièmes des dépenses duRoyaume-Uni. Cela correspondait à la part de l'Irlande dans le commerce extérieur britannique.
L'article VIII déterminait formellement les aspects légaux et juridiques de l'Union.
Une part de l'attraction de l'Union, pour de nombreux catholiques irlandais, venait de la promesse d'une émancipation des catholiques, qui permettrait de fait l'élection de députés catholiques (qui n'avaient pas le droit de siéger au Parlement irlandais). Cependant, leroi George III, considérant que l'émancipation des catholiques créerait une brèche dans le serment à la couronne, rejeta cette promesse ; elle fut retardée jusqu'en1829.
↑(en) Alexander Murdoch, « England, Scotland, and the Acts of Union (1707) », surOxford Dictionary of National Biography(DOI10.1093/ref:odnb/96282, consulté le) :« On 1 May 1707 England and Scotland (since 1603 a union of crowns) became the 'United Kingdom of Great Britain'. The new united kingdom was to be represented by a ‘union’ flag and governed by a British parliament at Westminster and a shared head of state (with the contentious issue of monarchical succession now settled in favour of the protestant house of Hanover). »
↑Laurent Colantonio, « Mobilisation nationale, souverainetépopulaire et normalisations en Irlande(années 1820-1840) »,Revue d'histoire du XIXe siècle,.
↑a etbAlan J. Ward,The Irish Constitutional Tradition,p. 28.