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Cette forteresse naturelle dominant et défendant l'isthme, pourvue de sources abondantes, était déjà occupée auNéolithique. Les éléments de mobilier les plus anciens sont datés de environ, tandis que les premières fortifications identifiables remontent auVIIe siècle av. J.-C. On y trouve lafontaine Pirène supérieure.
À partir de, la forteresse reçut une garnisonmacédonienne, devenant l'un des principaux points d'appui de la dynastie desArgéades en Grèce propre, permettant de contrôler l'isthme et de surveiller lesÉtats grecs vassalisés ; elle était ainsi désignée comme l'une des trois « entraves » de la Grèce, avec les forteresses deChalcis et deDémétrias.
Elle échappa aux Macédoniens en à la suite d'un coup de force d'Aratos de Sicyone, stratège de laligue achéenne à laquelle la cité adhéra. Elle dut cependant être rendue en 225- au roi de MacédoineAntigone III Doson en échange de son alliance avec la Ligue.
Elle fut assiégée dès lesdébuts de l'insurrection en 1821, mais le siège fut rapidement levé par la contre-attaque ottomane en mai. Le blocus reprit dès le départ de l'armée ottomane, notamment après lachute de Tripolizza en octobre au cours de laquelle Kyamıl bey fut fait prisonnier. Ce dernier fut utilisé pour négocier la reddition de la forteresse, où se trouvaient sa mère et sa femme, mais les négociations traînèrent en longueur. Finalement, les Grecs négocièrent une reddition séparée pour les membres albanais de la garnison, qui quittèrent les lieux le ; le reste de la garnison capitula alors, en échange de la vie sauve et d'une évacuation vers l'Anatolie. La citadelle fut occupée le par le bataillon régulier organisé parDimítrios Ypsilántis, qui ne parvint cependant pas à empêcher lessoldats irréguliers d'y pénétrer progressivement ; ceux-ci ne respectèrent pas les termes de la capitulation : les prisonniers furent totalement dépouillés, puis la plupart assassinés peu après ou vendus comme esclaves en dépit de l'interdiction par laconstitution d'Épidaure. Kyamıl bey et sa famille furent alors torturés pour leur faire révéler la cachette de leur immense fortune, mais ne parlèrent pas ; peut-être cette fortune n'était-elle qu'une légende[4].
Quelques mois plus tard, vers le, la forteresse fut reprise sans coup férir par l'armée ottomane deDramali Pacha : la garnison grecque, sous les ordres d'un pope, Achille, client de lafamille Notaras, s'enfuit sans chercher à résister, après avoir assassiné Kyamıl[5]. Dramali se dirigea ensuite vers la plaine d'Argos, où son armée s'enlisa et futdétruite en cherchant à se replier ; lui-même réussit à rejoindre Corinthe, où il mourut de maladie début décembre.
À court de provisions après l'échec de plusieurs tentatives de ravitaillement, la garnison ottomane capitula à nouveau, après un blocus de 9 mois, le. Elle fut occupée parNikétaras qui fit cette fois respecter les termes de la capitulation et permit à la garnison de 300 Albanais et 40 femmes d'être évacués sans être molestés[6].
Restée aux mains du clanKolokotronis, l'Acrocorinthe se rendit le au nouveau gouvernement, pendant la première guerre civile[7]. Elle fut brièvement assiégée début par les rebelles commandés par A. Londos et Ioannis Notaras lors de la seconde guerre civile, mais ceux-ci furent rapidement vaincus.
En, la région, une des rares épargnées par l'offensive d'Ibrahim Pacha, fut dévastée par une guerre civile entre deux membres de la famille Notaras, Panayotis et Ioannis, ce dernier occupant la forteresse avec une troupe de mercenairesrouméliotes[8]. Après la mort de Ioannis Notaras à labataille de Phalère en 1827, la garnison qu'il y avait laissé fut achetée parKitsos Tzavelas à la faveur de l'anarchie qui régnait à ce moment[9]. Après les victoires d'Ibrahim pacha dans le Péloponnèse et de Kütaşi bey en Attique, la forteresse restait l'une des dernières aux mains des Grecs et fut approvisionnée en prévision d'un siège. Kütaşi bey n'essaya cependant pas de l'attaquer, la région ayant été attribuée à Ibrahim ; la situation des Grecs fut finalement sauvée par labataille de Navarin en octobre.
Avec l'indépendance et l'unité de la Grèce, l'Acrocorinthe perdit tout intérêt stratégique et fut laissée à l'abandon, subissant d'autres tremblements de terre. Son étudearchéologique fut menée par l'American School of Classical Studies à partir de 1896.
Son importante superficie pouvait être défendue grâce auxremparts réunissant les deux sommets, qui constituent déjà par eux-mêmes une position avantageuse. Il n'y a qu'un accès, à l'ouest, fortifié de troisportes reliées par un triple mur précédé d'unfossé de profondeur variable.
En tout, le rempart se développe sur près de deux kilomètres, mettant à profit les dispositions naturelles des escarpements, habilement intégrés au système de défense. Des ravins abrupts et des éboulis protègent l'ensemble au nord, à l'est et au sud, surplombés d'une ceinture ininterrompue de remparts, renforcée à l'ouest et seulement percée de trois petites portes annexes du côté nord.
Les parties plus anciennes sont conservées sur le sommet est, au point le plus élevé. C'est là que se trouvait le temple d'Aphrodite[10]. Cependant les vestiges visibles de nos jours appartiennent à unechapelle byzantine construite sur les fondations du temple.
Sur le sommet opposé se dressent les ruines d'une tour franque, agrandie lors de l'occupationvénitienne et encore renforcée à l'époqueottomane.
L'intérieur du château fort est parsemé de nombreux ouvrages de différentes époques, en particulier au pied du sommet ouest : on rencontre successivement une chapelle vénitienne, des habitations ottomanes, des fontaines, uneciterne byzantine et au moins deux petitesmosquées,celle d'Ahmed III au nord et celle de MehmedII plus au sud, dont il ne subsiste que leminaret cylindrique àescalier en colimaçon. La datation et l'identification de ces éléments disparates constitués de matériaux antiques en réemploi ne sont pas des plus aisées.
De nombreuses sections de fortifications des époques classique, byzantine, franque et turque ont été restaurées ou relevées au cours des différentes campagnes de travaux, ainsi qu'un certain nombre de bâtiments. La fontaine Pirène supérieure, située entre les deux sommets, censée, dans l'Antiquité, communiquer avec la Pirène inférieure située dans la ville basse, a été restaurée en 1930.
Le pont qui franchit le fossé au niveau de la première porte a été reconstruit en 1965–1966. L'effort s'est ensuite porté, dans les années 1970, sur la conservation des deux premières portes et des murs attenants, puis sur d'autres travaux en 1993–1995, comme le remplacement du pont de bois qui marque l'entrée de la forteresse.
↑J. Fine,The Late Medieval Balkans: A Critical Survey from the Late Twelfth Century to the Ottoman Conquest,p. 64.
↑AntoineBon,La Morée franque. Recherches historiques, topographiques et archéologiques sur la principauté d'Achaïe, Bibliothèques de l'École française d'Athènes et de Rome - Série Athènes, 213, 1,(lire en ligne),p. 474.
Demetrios Athanasoulis,ΤΟ ΚΑΣΤΡΟ ΑΚΡΟΚΟΡΙΝΘΟΥ και η ανάδειξή του(2006-2009) / THE CASTLE OF ACROCORINTH and its enhancement project (2006-2009)Lire en ligne.