Lesacides fulviques (du latinfulvus, jaune) constituent une des fractions les plus importantes de l'humus. L'humification est la source de l'humine, desacides humiques et des acides fulviques, globalement appelés humus stable.
Ils sont très mobiles et très vite entraînés par les eaux d'infiltration, qu'ils chargent de l'argile et dufer auxquels ils sont liés. Ce sont, par ce mécanisme, les principaux agents du lessivage du fer et de lapodzolisation. Ils ont la capacité dechélater plusieurs minéraux du sol et de favoriser leur absorption par les plantes.
La structure des acides fulviques, des acides humiques et des humines est analogue. Elle présente desnoyaux aromatiques reliés par deschaînes aliphatiques (partieshydrophobes) et desgroupes fonctionnels (partieshydrophiles de fonctionsalcool ouacide organique)[1]. Sous certaines conditions, il y apolymérisation progressive des noyaux et diminution de l'importance des chaînes aliphatiques et des groupements fonctionnels, ce qui permet d'affirmer que l'évolution des substances humiques peut être représentée par ce schéma : acides fulviques → acides humiques → humines.
Les deux plus grands systèmes fluviaux du monde, le Congo et l'Amazone, drainent généralement des bassins forestiers dont lelessivage intense des acides humiques et fulviques est à l'origine de leurs fortes concentrations analysées dans les eaux de surface de plusieurs de leurs cours d'eau, donnant leurs couleurs brunes noires caractéristiques et leur nom de « black waters », « cola Rivers »[2].
Dans les landes au sol acide sous l'effet deschampignons qui produisent notamment des acides fulviques brun-jaunes (souvent dérivés detanins des végétaux), l'eau qui s'écoule des terres dans les rivières voisines est teintée de la même couleur[3].
L'acide fulvique peut dégrader la qualitéorganoleptique de l'eau et être traité par l'ozonation[4] ou des procédés d'oxydation avancée.