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Acide gras

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Pour les articles homonymes, voirAcide etGras.

Unacide gras est unacide carboxylique à chaînealiphatique. Les acides gras naturels possèdent unechaîne carbonée de 4 à 36 atomes decarbone (rarement au-delà de 28[1]) et habituellement en nombre pair, car labiosynthèse des acides gras, catalysée par l'acide gras synthase, procède en ajoutant de façon itérative des groupes de deux atomes de carbone grâce à l'acétyl-CoA[2]. Par extension, le terme est parfois utilisé pour désigner tous les acides carboxyliques à chaîne hydrocarbonéenon-cyclique. On parle d'acides grasà longue chaîne pour une longueur de 14 à 24 atomes de carbone età très longue chaîne s'il y a plus de 24 atomes de carbone. Les acides gras sont présents dans lesgraisses animales et lesgraisses végétales, leshuiles végétales ou lescires, sous forme d'esters[3].

Enbiochimie, les acides gras sont une catégorie delipides qui comprend notamment les acides carboxyliques aliphatiques et leurs dérivés (acides grasméthylés,hydroxylés,hydroperoxylés, etc.) et leseicosanoïdes. Ces derniers dérivent de l'acide eicosapentaénoïque (oméga-3) ou de l'acide arachidonique (oméga-6) et ont souvent un rôle d'hormones. Les acides gras jouent un rôle structurel fondamental dans toutes les formes de vies connues à travers divers types delipides (phosphoglycérides,sphingolipides…) qui, enmilieu aqueux, s'organisent en réseaux bidimensionnels structurant toutes lesmembranes biologiques (membrane cellulaire,plasmique,mitochondriale, duréticulum endoplasmique, desthylacoïdes, etc.).

Ils constituent également des sources importantes d'énergiemétabolique : les acides gras permettent aux êtres vivants de stocker environ37 kJ d'énergie (9 kcal) par gramme de lipides, contre environ17 kJ pour lesglucides (4 kcal). Ils sont stockés par l'organisme sous forme detriglycérides, dans lesquels trois molécules d'acides gras forment unester avec unrésidu deglycérol. Lorsqu'ils ne sont pas liés à d'autres molécules, les acides gras sont dits « libres ». Leur dégradation produit de grandes quantités d'ATP, molécule énergétique privilégiée descellules : laβ-oxydation suivie de la dégradation par lecycle de Krebs d'unacide gras saturé àn = 2p atomes de carbone libère en effet(10p – 2)ATP +(p – 1) × (FADH2 +NADH+H+), soit l'équivalent énergétique de 106 ATP pour une molécule d'acide palmitiqueCH3(–CH2)14–COOH, qui contient 16 atomes de carbone(n = 16, et doncp = 8).

Les acides gras peuvent êtresynthétisés par l'organisme à travers un ensemble de processusmétaboliques appeléslipogenèse. Ils sont également apportés en grande quantité par l'alimentation. En moyenne, les besoins énergétiques quotidiens s'élèvent à2 000 kcal pour une femme et2 500 kcal pour un homme adulte[4], dont les matières grasses ne devraient idéalement pas représenter plus de 35 %[5], soit65 g pour une femme et90 g pour un homme adulte[6]. L'alimentation humaine occidentale apporte néanmoins bien davantage de matières grasses, les valeurs annuelles individuelles pour laFrance, toutes tranches d'âges confondues, s'élevant en moyenne à125 g par jour et par personne[7], autrement dit 160 % de la quantité maximale recommandée pour un adulte.

Nomenclature et classification

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Nomenclature des acides gras

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Il existe plusieurs nomenclatures parallèles pour désigner les acides gras.

  • Nom d'usage : les plus communs des acides gras ont des noms d'usage non systématiques sous lesquels ils sont désignés dans la littérature. Ces noms ne suivent généralement aucune règle mais sont concis et non ambigus, désignant undiastéréoisomère précis d'un acide gras donné.
Exemples :acide palmitique,acide palmitoléique,acide arachidique,acide arachidonique, etc.
Exemples : acidecis-9-hexadécénoïque ou acide (Z)-hexadéc-9-énoïque pour l'acide palmitoléique.
Exemples : acidecis9-hexadécénoïque pour l'acide palmitoléique ; acidecis9,cis12-octadécadiénoïque, acidecis,cis9Δ12-octadécadiénoïque, acidecis,cis9,12-octadécadiénoïque, ou encore acidetout-cis9,12-octadécadiénoïque pour l'acide linoléique.
  • Nomenclature biochimique : enbiochimie, les acides gras sont souvent désignés par des numéros de la formeC:D dans laquelleC représente le nombre d'atomes decarbone de l'acide etD le nombre dedoubles liaisons qu'il contient. Cette désignation est très souvent complétée par une mention de la formen-x dans laquellen symbolise le nombre d'atomes de carbone etx la position de la première double liaison comptée depuis l'extrémitéméthyle–CH3 de la molécule — c'est-à-dire dans l'autre sens que celui qui prévaut pour la nomenclature IUPAC et lanomenclature Δx. Dans le grand public, la désignationn-x, préconisée par l'IUPAC, est généralement écrite « ω-x » ou « oméga-x ». Cette nomenclature est imprécise, plusieurs acides gras différents pouvant être décrits par les mêmes numérosC:Dn-x, mais des acides gras de mêmes numéros auront souvent des propriétés biochimiques ou physiologiques semblables : lesoméga-3 etoméga-6 sont ainsi bien connus du public pour leurs effets sur la santé.
Exemples : 16:1n-7 pour l'acide palmitoléique ; 18:2n-6 ou 18:2 ω-6 pour l'acide linoléique, unoméga-6essentiel ; 18:3n-6 pour l'acide pinolénique, l'acide γ-linolénique (GLA) ou encore l'acide jacarique, respectivementdiastéréoisomèrestout-cis5,9,12,tout-cis6,9,12 etcis,trans,cis8,10,12 de l'acide octadécatriénoïque (18:3) — leGLA est en fait le seul des trois à être habituellement rangé parmi lesoméga-6.
Numérotation des atomes de carbone de l'acide stéaridonique, un acide grasoméga-3, selon les nomenclatures chimique (en bleu) et biochimique (en rouge).

Acides gras saturés

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Article détaillé :Acide gras saturé.
Exemples d'acides gras saturés
Nom d'usage Structure C:D  
 Acide caprylique    CH3(–CH2)6–COOH    8:0
 Acide caprique    CH3(–CH2)8–COOH    10:0
 Acide laurique    CH3(–CH2)10–COOH    12:0
 Acide myristique    CH3(–CH2)12–COOH    14:0
 Acide palmitique    CH3(–CH2)14–COOH    16:0
 Acide stéarique    CH3(–CH2)16–COOH    18:0
 Acide arachidique    CH3(–CH2)18–COOH    20:0
 Acide béhénique    CH3(–CH2)20–COOH    22:0
 Acide lignocérique    CH3(–CH2)22–COOH    24:0
 Acide cérotique    CH3(–CH2)24–COOH    26:0

Unacide gras saturé est un acide carboxylique aliphatique comportant typiquement de 12 à 24 atomes de carbone et aucunedouble liaison carbone-carbone : tous les atomes de carbone sont saturés en hydrogène, laformule semi-développée d'un tel acide gras àn atomes de carbone étantH3C(–CH2)n-2–COOH.

Les molécules de ces composés organiques sont linéaires de longueur variable. Plus les membranes biologiques sont riches en acides gras saturés et plus les lipides qui portent ces acides gras auront tendance à « cristalliser » en formant des réseaux ordonnés dont la fluidité est entravée par de nombreusesliaisons hydrogène ; le taux d'acides gras saturés est un moyen de réguler la fluidité des membranes biologiques en fonction de la température. Un excès d'acides gras saturés dans les membranes cellulaires peut cependant altérer leur fonction d'interfaces biologiques entre lecytoplasme et lemilieu extracellulaire, par exemple en réduisant la perméabilité de ces membranes ou en modifiant le comportement de certainsrécepteurs membranaires.

Représentation 3D de la molécule d'acide myristique, un acide gras dulait de vache à 14 atomes de carbone. Comme tous lesacides gras saturés, sa molécule est linéaire, de formuleCH3(–CH2)12–COOH.

Acides gras insaturés

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Article détaillé :Acide gras insaturé.
Comparaison desdiastéréoisomèrestrans (en haut,A :acide élaïdique) etcis (en bas,B :acide oléique) d'un mêmeacide gras monoinsaturé, leΔ9 18:1.

Unacide gras insaturé est un acide gras qui comporte une ou plusieursdoubles liaisons carbone-carbone. Ces doubles liaisons peuvent être réduites en liaisons covalentes simples par l'addition de deux atomes d'hydrogène, conduisant à un acide gras saturé. Elles introduisent uneisomériecis-trans au niveau de chacune d'elles, la configurationcis étant privilégiée dans les structures biologiques tandis que la configurationtrans demeure assez rare dans le milieu naturel et est généralement le fruit d'une manipulation humaine sur la structure des acides gras.

Acides grastrans

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Article détaillé :Acide grastrans.

Une configurationtrans signifie que les atomes de carbone adjacents à la double liaison sont situés de part et d'autre de cette dernière. La chaîne hydrocarbonée adopte une configuration rectiligne très semblable à celle de l'acide gras saturé correspondant. La plupart desacides grastrans ne sont pas synthétisés naturellement par les organismes vivants et sont produits industriellement par des procédés tels que l'hydrogénation partielle, par exemple dans les procédés de l'industrie agroalimentaire destinés à donner une meilleure tenue aux aliments (viennoiseries plus « croustillantes ») et une plus grande résistance aurancissement (à laperoxydation des lipides en particulier), les acides gras insaturés étant particulièrement sensibles à cet égard.

Acides grascis

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Une configurationcis signifie que les atomes de carbone adjacents à la double liaison sont situés du même côté de cette dernière. Cette configuration introduit une courbure de la chaîne hydrocarbonée de l'acide gras tout en réduisant sa flexibilité mécanique. Plus un acide gras possède de doubles liaisons, qui sont naturellementcis, plus sa chaîne aliphatique est tordue et rigide : avec une double liaison, la molécule d'acide oléique(cis9 18:1) est coudée en son milieu, tandis que, avec deux doubles liaisons, la molécule d'acide linoléique(tout-cis9,12 18:2) présente une forme gauchie et, avec trois doubles liaisons, la molécule d'acide α-linolénique(tout-cis9,12,15 18:3) a une forme en crochet.

Ces formes particulières, associées à la plus grande rigidité de ces molécules, réduisent la faculté de ces dernières à constituer des réseaux de molécules ordonnées interagissant entre elles parliaisons hydrogène, ce qui tend à abaisser la température de fusion des structures biologiques qui contiennent de telles molécules, notamment desmembranes, dont la fluidité augmente avec leur taux d'acides gras insaturés.

Exemples d'acides gras insaturés
Nom d'usageFormule semi-développéeΔx C:D   nx  
 Acide myristoléique  CH3(–CH2)3CH=CH(–CH2)7–COOHcis9  14:1 n−5
 Acide palmitoléique  CH3(–CH2)5CH=CH(–CH2)7–COOHcis9  16:1 n−7
 Acide sapiénique  CH3(–CH2)8CH=CH(–CH2)4–COOHcis6  16:1 n−10
 Acide oléique  CH3(–CH2)7CH=CH(–CH2)7–COOHcis9  18:1 n−9
 Acide élaïdique  CH3(–CH2)7CH=CH(–CH2)7–COOHtrans9  18:1 n−9
 Acidetrans-vaccénique  CH3(–CH2)5CH=CH(–CH2)9–COOHtrans11  18:1 n−7
 Acide linoléique  LA    CH3(–CH2)3(–CH2CH=CH)2(–CH2)7–COOHtout-cis9,12  18:2 n−6
 Acide linolélaïdique  CH3(–CH2)3(–CH2CH=CH)2(–CH2)7–COOHtout-trans9,12  18:2 n−6
 Acide α-linolénique  ALA    CH3(–CH2CH=CH)3(–CH2)7–COOHtout-cis9,12,15  18:3 n−3
 Acide γ-linolénique  GLA    CH3(–CH2)3(–CH2CH=CH)3(–CH2)4–COOHtout-cis6,9,12  18:3 n−6
 Acide dihomo-γ-linolénique    DGLA    CH3(–CH2)3(–CH2CH=CH)3(–CH2)6–COOHtout-cis8,11,14  20:3 n−6
 Acide arachidonique  AA    CH3(–CH2)3(–CH2CH=CH)4(–CH2)3–COOHNISTtout-cis5,8,11,14  20:4 n−6
 Acide eicosapentaénoïque    EPA    CH3(–CH2CH=CH)5(–CH2)3–COOHtout-cis5,8,11,14,17  20:5 n−3
 Acide clupanodonique    DPA    CH3(–CH2CH=CH)5(–CH2)5–COOHtout-cis7,10,13,16,19  22:5 n−3
 Acide docosahexaénoïque    DHA    CH3(–CH2CH=CH)6(–CH2)2–COOHtout-cis4,7,10,13,16,19  22:6 n−3

Acides gras essentiels, oméga-3 et oméga-6

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Articles détaillés :Acide gras essentiel,Oméga-3 etOméga-6.

Lesacides gras essentiels sont appelés ainsi parce qu'ils ne peuvent êtrebiosynthétisés en quantité suffisante par le corps humain. Parmi ceux-ci, les acides grasoméga-3 etoméga-6 sont desacides gras insaturés dont la premièredouble liaison comptée depuis leméthyle –CH3 terminal se trouve respectivement sur la troisième(ω-3) et sur la sixième(ω-6) liaisoncarbone-carbone.

Chez l'humain, seuls l'acideα-linolénique (ALA,tout-cis9,12,15 18:3, un acide grasω-3) et l'acide linoléique (LA,tout-cis9,12 18:2, un acide grasω-6) sont strictement essentiels, car ils ne sont pas synthétisés par l'organisme et doivent par conséquent lui être intégralement fournis par l'alimentation ; les autres acides gras qualifiés d'essentiels le sont en réalité selon les circonstances, car ils peuvent être synthétisés par l'organisme à partir d'autres acides gras, mais en quantité qui peut être insuffisante, d'où la nécessité de pallier ce manque éventuel par l'apport alimentaire :

Ces acides gras agissent de manière complexe dans l'organisme. Lesmétabolites issus desoméga-6 sontpro-inflammatoires,prothrombotiques ethypertenseurs tandis que ceux issus desoméga-3 ont globalement un effet inverse. Le rapport alimentaire optimal entre ces deux classes d'acides gras est généralement estimé entre 1 et 4 fois plusd'oméga-6 qued'oméga-3[9]. Cependant, l'alimentation humaine occidentale apporte en moyenne 16 fois plusd'oméga-6 qued'oméga-3[9], avec des valeurs pouvant dépasser 30 fois dans certains régimes alimentaires particulièrement déséquilibrés. Un excès trop prononcéd'oméga-6 par rapport auxoméga-3 tendrait à favoriser le développement de diversesmaladies telles que lesmaladies cardiovasculaires, descancers et diverses maladies inflammatoires etauto-immunes.

Eicosanoïdes

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Article détaillé :Eicosanoïde.

Leseicosanoïdes sont deslipides participant à lasignalisation cellulaire issus de l'oxydation d'acides graspolyinsaturés à 20 atomes de carbone. Ils agissent de façon complexe sur de nombreux processus physiologiques, essentiellement l'inflammation et lesystème immunitaire, et comme messagers dans lesystème nerveux central. Ils dérivent d'acides gras essentielsoméga-3 ouoméga-6 selon les cas. Les eicosanoïdesω-6 sont généralementpro-inflammatoires, tandis que les eicosanoïdesω-3 le sont sensiblement moins. L'équilibre entre ces deux types d'eicosanoïdes oriente les fonctions physiologiques gouvernées par ces molécules, un déséquilibre pouvant avoir des effets sur lesmaladies cardiovasculaires, le tauxsérique detriglycérides, lapression artérielle ou encore l'arthrite. Lesanti-inflammatoires non stéroïdiens tels que l'aspirine agissent en réduisant la synthèse des eicosanoïdes.

Il existe quatre familles d'eicosanoïdes — lesprostaglandines, lesprostacyclines, lesthromboxanes et lesleucotriènes —ayant chacune deux ou trois séries de composés dérivées d'un acide gras essentielω-3 ouω-6 :

L'activité physiologique de ces différentes séries rend largement compte des effets que peuvent avoir les acides grasω-3 etω-6 sur la santé[10],[11],[12].

Autres types d'acides gras et dérivés

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Certainsacides gras insaturés naturels possèdent une ou plusieurstriples liaisons dans leur chaîne carbonée. C'est par exemple le cas de l'acide crépénynique, issu de l'acide oléique par déshydrogénation de ladouble liaisoncis12 par uneenzyme spécifique, laΔ12-acide gras déshydrogénase(EC1.14.99.33).

Si les acides gras les plus courants dans les structures biologiques ont une chaîne aliphatique linéaire, il existe cependant, chez lesbactéries, lesalgues et certainesplantes, ainsi que chez lesanimaux en petite quantité, des acides gras à chaîne hydrocarbonée ramifiée ou cyclique, tels que l'acide tuberculostéarique (acide10-méthylstéarique), l'acide phytanique (unterpénoïde), l'acide lactobacillique (cyclopropanique), l'acide malvalique (cyclopropénique), l'acide 11-cyclohexylundécanoïque (terminé par uncyclohexane), l'acide 13-phényltridécanoïque (terminé par un groupephényle), ou encore l'acide chaulmoogrique (terminé par uncyclobutène). Il existe également desacides gras furaniques,synthétisés par des végétaux mais qui se retrouvent chez un très grand nombre d'êtres vivants, notamment lesanimaux, chez qui ils jouent un rôle d'antioxydant protecteur contre lesradicaux libres. Par ailleurs, certaineséponges des côtesaustraliennes renferment des acides gras dits « amphimiques » (du nom du genre d'épongesAmphimedon) qui contiennent un groupeméthylènecyclopropane. Enfin, on relèvera l'existence d'acides gras de typeladderane, dont le premier à avoir été découvert est l'acide pentacycloanammoxique.

Rôle des acides gras

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Métabolisme des acides gras

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Lemétabolisme des acides gras comprend deuxvoies métaboliques principales :

  • Lalipogenèse, ou synthèsede novo, qui consiste à synthétiser un acide gras par condensation de molécules d'acide acétique CH3–COOH (ou unitésacétyle CH3–CO–) à deux atomes de carbone en consommant de l'énergie sous forme d'ATP et du pouvoir réducteur sous forme deNADPH+H+. Les unités acétyle sont activées sous la forme d'acétyl-coenzyme A.
  • Laβ-oxydation, qui consiste à dégrader des acides gras en unités acétyle afin de libérer de l'énergie métabolique et du pouvoir réducteur sous la forme d'ATP, deNADH+H+ et deFADH2.

Lipogenèse

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Article détaillé :Lipogenèse.
Synthèse de lamalonyl-CoA à partir de l'acétyl-CoA par l'acétyl-CoA carboxylase. Il s'agit de la première étape de la synthèse des acides gras.
Synthèse de l'acide palmitique sur l'acyl carrier protein (ACP).

La lipogenèse permet la synthèse d'acides gras saturés par condensation de molécules d'acétate à deux atomes de carbone. Chez lesmammifères, ce processus a lieu dans lecytoplasme des cellules, principalement dufoie, destissus adipeux et desglandes mammaires. Cependant, il ne permet pas la biosynthèse des acides gras saturés à plus de 16 atomes de carbone (acide palmitique) ni desacides gras insaturés. L'ensemble de la synthèse est réalisée au niveau d'uncomplexe multi-enzymatique appeléacide gras synthase[13]. Le bilan de la synthèse de l'acide palmitique est :

8Acétyl-CoA + 7ATP + 14NADPH+H+Acide palmitique(16:0) + 8CoA + 7 (ADP +Pi) + 14NADP+ + 6H2O.

Cette synthèse est consommatrice d'énergie sous forme d'ATP et nécessite commecofacteurs de lacoenzyme A (CoA) et dunicotinamide adénine dinucléotide phosphate (NADP). Lacoenzyme A permet de faciliter l'utilisation de l'acétate par la cellule. L'acétyl-CoA provient principalement desmitochondries, où elle est synthétisée à partir dupyruvate par lecycle de Krebs. Le NADP est leréducteur de la synthèse des acides gras. De fait, il est oxydé à la fin de la réaction et doit être régénéré.

L'élongation des acides gras saturés au-delà de 16 atomes de carbone est réalisée dans leréticulum endoplasmique et lesmitochondries. Dans le premier cas, l'élongation implique desacides gras élongases. Dans le second cas, l'élongation implique paradoxalement certaines enzymes de la lipolyse.

La synthèse des acides gras insaturés à partir des acides gras saturés a lieu au niveau de lamembrane du réticulum endoplasmique par desacides gras désaturases. La désaturation est consommatrice d'oxygène moléculaire O2 et utilise commecofacteur dunicotinamide adénine dinucléotide (NAD) :

Acide stéarique(18:0) + 2NADH+H+ +O2Acide oléique(18:1) +NAD+ + 2H2O.

Tous les organismes ne synthétisent pas nécessairement tous les acides gras saturés et insaturés existants. Ainsi, les humains ne peuvent synthétiser l'acide linoléique et l'acideα-linolénique : ces acides gras sont ditsessentiels et doivent être apportés par l'alimentation.

Acides gras, nutrition et maladies cardiovasculaires

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L'alimentation est une source importante d'acides gras. Cet apport est vital pour maintenir unelipidémie stable et pour fournir au corps lesacides gras essentiels. Les acides gras qualifiés d'essentiels incluent lesoméga-3 etoméga-6. Le corps humain ne sachant pas les synthétiser, ou les synthétisant en quantité insuffisante, un apport minimal et régulier par l'alimentation est nécessaire.

Actuellement, selon l'AFSSA, l'alimentation apporte assez d'oméga-6 et trop peu d'oméga-3, avec un rapport oméga-3 / oméga-6 insuffisant.

En revanche, de nombreuses études ont montré qu'un excès d'acides gras (en particulier lesgras insaturéstrans) pouvait avoir des conséquences sur la santé et notamment augmenter de façon très significative les risques demaladies cardiovasculaires[14]. Certaines études portent sur la consommation excessive d'acides gras insaturéstrans issus de procédés industriels comme l'hydrogénation partielle d'acides gras d'origine végétale (huiles).

Composition en acides gras de quelques matières grasses[15],[16],[17]
Acides gras :saturésmono-
insaturés
poly-
insaturés
oméga-3[18]oméga-6[18]CholestérolVitamine E
 g / 100 gg / 100 gg / 100 gg / 100 gg / 100 gmg / 100 gmg / 100 g
 Graisses animales
 Lard  40,8  43,8  9,6    93  0,0  
 Beurre  54,0  19,8  2,6    230  2,0  
Graisse de canard[19]33.2  49.3  12.9  0.101  
 Graisses végétales
 Huile de coco  85,2  6,6  1,7    0  0,7  
 Huile de lin11  10-20  52 - 80  45 - 70  12-24   17.5  
 Huile de palme  45,3  41,6  8,3    0  33,1  
 Huile de coton  25,5  21,3  48,1    0  42,8  
  Huile degerme de blé  18,8  15,9  60,7  8  53  0  136,7  
 Huile de soja  14,5  23,2  56,5  5  50  0  16,3  
 Huile d'olive  14,0  69,7  11,2  0  7,5  0  5,1  
 Huile de maïs  12,7  24,7  57,8    0  17,4  
 Huile de tournesol  11,9  20,2  63,0  0  62  0  49,0  
 Huile de carthame  10,2  12,6  72,1  0,1-6  63-72  0  40,7  
 Huile de colza  5,3  64,3  21-28  6-10  21-23  0  22,2  

Dans un avis publié en 1992[20], l'American Heart Association (AHA) a fait les recommandations suivantes :

  • l'apport énergétique quotidien provenant des matières grasses ne devrait pas dépasser 35 à 40 % de l'apport journalier recommandé;
  • ces matières grasses devraient contenir
    • 50 % d'acide gras monoinsaturés de type oméga-9
    • 25 % d'acide gras polyinsaturés de type oméga-3 et oméga-6
    • 25 % d'acides gras saturés ;
  • une partie des acides gras saturés peut être remplacée par des acides gras mono-insaturés.

Nb : Pour les analyses réalisées dans le cadre de la répression des fraudes, on détermine l'origine de la matière grasse en fonction du profil en acides gras, et en fonction des stérols (insaponifiables). Les acides gras à chaîne carbonée impaire sont très minoritaires et ne sont souvent pas quantifiés dans les analyses courantes.

Traceurs dans l'écosystème et la chaîne alimentaire

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Certaines sortes de lipides (acides gras, alcools gras, hydrocarbures ou stérols) n'étant produits que par certaines plantes, leur suivi (et/ou celui de leurs descendants métaboliques) dans lesréseaux trophiques peut permettre d'identifier des sources et puits de certaines matières organiques dans l'alimentation d'un individu, d'une espèce, d'une population et dans les apports de nutriments ou de carbone dans un compartiment d'un écosystème et d'en mieux comprendre certaines dynamiques(Pimm et al., 1991 cités par Napolitano[21]), en complément d'autres moyens d'études par exemple basé sur l'inspection du contenu stomacal, intestinal ou des fèces, sur des marqueurs biochimiques, immunologiques (Grisley et Boyle, 1985, cités par Napolitano[21]) ou des analyses isotopiques (d'isotopes stables naturels ou de marqueurs isotopiques artificiels (Peterson et Fry, 1987 cités par Napolitano[21]). Quand le lipide (acide gras ici) est métaboliquement stable et/ou qu'il conserve sa structure de base après avoir été digéré ou intégré, il peut permettre de tracer les transferts de carbone et d'énergie dans unechaîne alimentaire, et de par exemple affiner la connaissance d'unerelation prédateur-proie[21].

Historique

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Notes et références

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  1. (en) G.P. MOSS,Glossary of class names of organic compounds and reactivity intermediates based on structure (IUPAC Recommendations 1995),(DOI 10.1351/pac199567081307,lire en ligne), p1335
  2. Une exception notable à ces assertions est l'acide heptatriacontylique, C37 qui est présent dans plusieurs plantes et animaux.
  3. (en) D'après l'IUPAC dans le Glossaire basé sur la structure des noms de classes des composés organiques et réactifs intermédiaires
  4. (en) « What should my daily intake of calories be? »,National Health Service,Royaume-Uni.
  5. (en) « FSA nutrient and food based guidelines for UK institutions »,Food Standards Agency,Royaume-Uni.
  6. « Matières grasses »,Ministère de la Santé et des Services sociaux duQuébec : recommandation fixant la masse quotidienne dematières grasses consommées à ne pas dépasser par individu.
  7. exactement45,6 kg en moyenne entre 2006 et 2008 : « Évolution sur dix ans de la consommation alimentaire : moins de matières grasses animales dans nos assiettes »,Ministère de l'Alimentation, de l’Agriculture et de la Pêche, Centre d'études et de prospective, n° 12 - Mars 2010.
  8. (en)IUPAC-IUB Commission on Biochemical Nomenclature (CBN), « The Nomenclature of Lipids – Recommendations, 1976 »,European Journal of Biochemistry,vol. 79,no 1,‎,p. 11-21(lire en ligne)DOI 10.1111/j.1432-1033.1977.tb11778.x
  9. a etb(en)Artemis P. Simopoulos, « The importance of the ratio of omega-6/omega-3 essential fatty acids »,Biomedicine & Pharmacotherapy,vol. 56,no 8,‎,p. 365-379(lire en ligne)DOI 10.1016/S0753-3322(02)00253-6
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Voir aussi

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Bibliographie

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Liens externes

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Classification générale
Saturés
Insaturés
n−3 (ω-3)
n−6 (ω-6)
n−9 (ω-9)
Autres
Eicosanoïdes
Autres
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