Movatterモバイル変換


[0]ホーム

URL:


Aller au contenu
Wikipédial'encyclopédie libre
Rechercher

Accords du Latran

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Accords du Latran
Description de cette image, également commentée ci-après
Signature des accords
Données clés
Type de traitéAccord
Signature
PartiesSaint-Siège etroyaume d'Italie

Accord de la Villa Madame

modifier

Lesaccords du Latran sont un ensemble de trois textes diplomatiques dont le plus connu est letraité entre leSaint-Siège et l'Italie. Ils sont signés aupalais du Latran le entre leroyaume d'Italie, représenté par leprésident du Conseil des ministresBenito Mussolini, et leSaint-Siège, représenté par lecardinalPietro Gasparri,secrétaire d'État dupapePie XI. Ratifiés le[1], ils mettent fin à la « question romaine », survenue en1870 après laprise de Rome et son annexion par la monarchie italienne. Ils réduisent la souveraineté temporelle du pape au seulÉtat de la Cité du Vatican. Ils confirment que lareligion catholique, apostolique et romaine demeure la seule religion de l'État italien, conformément austatut du royaume de 1848.

L'accord de la Villa Madame de 1984, qui révise le concordat établi au palais du Latran, met fin au statut particulier de la religion catholique, qui n'est désormais plusreligion d'État en Italie[2].

Contexte

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Question romaine.

En1870, le généralCadorna envahit lesÉtats pontificaux etRome devient la capitale présomptive duroyaume d'Italie ; le pape,Pie IX, est contraint de se réfugier auVatican et se considère commeprisonnier du Vatican. En1871, leparlement italien vote une « loi des Garanties » pour garantir les prérogatives du pape que celui-ci refuse, provoquant un désaccord qui durera 60 ans. Ce n'est qu'à l'issue de laPremière Guerre mondiale que l'Église, le gouvernement italien et les libéraux modérés se rapprochent et que les catholiques réintègrent la vie politique. Avec l'arrivée dufascisme, l'Église parie sur les composantes les moins hostiles dufascisme ; cela se traduit par la réforme des lois ecclésiastiques de19231925, favorable à l'Église, mais c'est le discours deMussolini le qui marque la restauration de bons rapports entre leSaint-Siège et le gouvernement italien.

Accords du Latran

[modifier |modifier le code]

Les négociations qui aboutiront aux accords du Latran commencent en1926. Elles aboutissent à la signature parPietro Gasparri (cardinal secrétaire d'État) et par Mussolini de protocoles aupalais du Latran, le.Pie XI voit dans ces accords la restauration de l'Italie à Dieu et de Dieu à l'Italie.

Les accords comprennent trois conventions distinctes :

  • un traité politique qui règle la « question romaine » ;
  • une convention financière qui dédommage le Saint-Siège ;
  • un concordat qui statue sur la position de l'Église en Italie.

Traité politique

[modifier |modifier le code]

LePape accepte de n'être plus souverain temporel que sur la Cité du Vatican, dont l'État italien reconnaît la pleine propriété et l'autorité souveraine au Saint-Siège. Toute forme d'ingérence italienne est abandonnée. En compensation, le Saint-Siège renonce à toute prétention sur les anciens États pontificaux. Il reconnaît le royaume d'Italie sous lamaison de Savoie, et Rome comme capitale duroyaume d'Italie. L'Italie reconnaît quant à elle en Rome une « città sacra ». Concrètement, cela signifie que l'Italie prend le Vatican sous sa protection. Ainsi, en cas d'incidentplace Saint-Pierre, c'est la police italienne qui se doit d'intervenir.

On reconnaît au nouvel État des services publics : le Vatican aura une gare, des services postaux, une monnaie (lalire vaticane), un organe depresse, uneradio et une télévision avec le droit d'émettre, etc. L'État du Vatican, dernier reste subsistant desÉtats pontificaux, devient l'instrument du Saint-Siège, personne dedroit international, défini comme l'ensemble des institutions supérieures catholiques (dicastères). Le préambule du pacte dispose ainsi :

« Étant donné que, pour assurer au Saint-Siège l'indépendance absolue et visible, il faut lui garantir une souveraineté indiscutable, même dans le domaine international, on s'est rendu compte qu'il était nécessaire de constituer, avec des modalités particulières, la Cité du Vatican, reconnaissant au Saint-Siège, sur cette même Cité, la pleine propriété, la puissance exclusive et absolue et la juridiction souveraine. »

Ceci aura pour conséquence que le pape sera reconnu comme le chef d'État temporel du Vatican, avec tous les pouvoirs,législatif,exécutif etjudiciaire — le gouvernement effectif du Vatican étant pourtant délégué à ungouverneur général. En cas de vacance, le pouvoir passe auSacré Collège des cardinaux.

Le nouveau territoire pontifical est formé de44 hectares, ce qui fait du Vatican l'État le plus petit du monde. Pour l'essentiel, il s'agit de laplace Saint-Pierre, de labasilique homonyme, dupalais du Vatican et des jardins attenants. L'ensemble est entouré d'unefrontière qui fut fixée à l'occasion de ces accords, constituée pour l'essentiel de murs, avec cinq points d'accès. Seule la place Saint-Pierre et la basilique sont librement accessibles. Mussolini avait proposé d'inclure d'autres bâtiments dans le nouvel État, mais Pie XI avait refusé, affirmant :

« Il sera clair pour tous, nous l'espérons, que le Souverain Pontife n'a vraiment que cette portion de territoire matériel indispensable pour l'exercice d'un pouvoir spirituel confié à des hommes pour le bénéfice des hommes. »

Convention financière

[modifier |modifier le code]

Après la perte desÉtats pontificaux, leSaint-Siège se trouvait dans une situation financière difficile. En 1871, la « loi des Garanties » offrait la somme de 2 milliards de lires à titre de compensation pour la perte des États et des biens ecclésiastiques. Les Garanties ont été refusées par tous les papes, de 1871 aux accords du Latran. À l'occasion de ces derniers, Mussolini propose cette même somme augmentée de ses intérêts, portant le montant total à 4 milliards de lires.

Cette somme n'est pas versée directement au Vatican. Le Saint-Siège reçoit en fait 750 millions de lires en argent comptant et des titres à 5 % d'une valeur nominale d'un milliard de lires, confiés par Pie XI à l'Administration spéciale des biens du Saint-Siège.

Concordat

[modifier |modifier le code]

Le traité confirme que le catholicisme est la seule religion de l'État italien, comme il est stipulé dans les statuts du royaume de 1848. Quant au concordat, il dispose que les mariages catholiques et les jugements de l'Église en matière matrimoniale prennent effet civil. Les juridictions ecclésiastiques sont reconnues en matière spirituelle et disciplinaire, un prêtreapostat pouvant ainsi se voir refuser un emploi public. L'enseignement religieux catholique devient obligatoire à tous les niveaux scolaires.

De son côté, l'État italien se voit refuser toute ingérence dans la nomination desévêques, lesquels doivent jurer fidélité au roi. Toute activité politique est interdite à l'Action catholique. Les religieux et les prêtres se voient interdire de militer dans un parti. Le but de Mussolini est d'empêcher la recréation d'un parti catholique hostile au fascisme.

Mussolini ajoutera au concordat des dispositions unilatérales réglant le sort des autres confessions, qui sont désormais reconnues. Un fossé juridique s'installe alors entre le catholicisme et les autres religions.

Après les accords

[modifier |modifier le code]

Quatre jours avant la signature formelle des accords, le, le contenu de ces derniers est dévoilé à l'ensemble des représentations diplomatiques près le Saint-Siège. Le gouvernement français, alors dirigé parAristide Briand, est le premier des gouvernements du monde à présenter ses félicitations au pape. Le, lors d'une audience solennelle spéciale, les différents États concernés prennent acte du nouveau statut du Vatican.

Entente

[modifier |modifier le code]

Avec ces accords, les buts respectifs des signataires sont : de fasciser l'Église pour l'un, et de restaurer un État catholique pour l'autre. Tous deux échouent dans leurs objectifs, mais néanmoins les relations restent relativement bonnes entre l'Église et le gouvernement fasciste jusqu'en1938. Ainsi, en1931, l'Église concède de nouvelles garanties concernant l'Action catholique, dont on réaffirme le caractère religieux et diocésain.

La principale crise d'envergure concerne encore une fois les organisations catholiques laïques, perçues par le gouvernement fasciste comme une menace. Mussolini, répugnant à attaquer l'Église de face, comme le fait Hitler au même moment, préfère des actions d'intimidation des militants catholiques. En janvier1938, Pie XI menace en représailles d'excommunier le fascisme (déjà condamné par labulleNon abbiamo bisogno) et le gouvernement mussolinien. Finalement, en1939, Mussolini obtient une réforme des statuts de l'Action catholique.

Le, alors que le gouvernement italien prépare leslois raciales fascistes,PieXI déclare à un groupe de pèlerins belges :

« Par leChrist, et dans le Christ, nous sommes de la descendance spirituelle d'Abraham. Non, il n'est pas possible auxchrétiens de participer à l'antisémitisme. Nous reconnaissons à quiconque le droit de se défendre et de prendre les moyens de se protéger contre tout ce qui menace ses intérêts légitimes. Mais l'antisémitisme est inadmissible. Nous sommes spirituellement dessémites »[3], expression devenue célèbre.

Si cette déclaration n'est reprise ni par l'Osservatore Romano, ni parRadio Vatican[4], des comptes rendus paraissent cependant dansLa Libre Belgique du[5], à la une deLa Croix du[6], et dansLa Documentation catholique[5]. Pour Sylvie Bernay, qui note la reprise de la déclaration parJules Saliège dans « La semaine catholique de Toulouse » et sa publication intégrale dansL'Univers israélite, « le pape ne semble manifestement pas prêt à intervenir contre le principe de ces lois racistes, puisqu'il pense qu'il est légitime qu'un État se défende, sans préciser d'ailleurs contre qui ou contre quoi »[3]. Le théologienKarl Thieme estime en1940 que ce discours dePieXI ne marque pas suffisamment la solidarité des chrétiens avec lesJuifs, car ne constituant tout au plus qu'une « déclaration impromptue à des pèlerins » n'ayant pas la valeur d'un texte magistériel[4].

PieXI ordonna également aux universités catholiques d'organiser un enseignement contre l'antisémitisme et leracisme[réf. nécessaire]. Juste avant son décès, il avait fait préparer uneencyclique contre lenazisme et un discours dénonçant les écoutes et les déformations des propos de l'Église par lesfascistes. Ce discours était prévu pour le dixième anniversaire du concordat entre l'Italie et le Vatican, en présence deBenito Mussolini, maisPieXI mourut la nuit qui précédait.

Après la Seconde Guerre mondiale

[modifier |modifier le code]

Après l'effondrement du gouvernement fasciste, la nouvelle République italienne reconnaît la partie des accords du Latran réglant la question romaine. Toutefois, avec l'accord du PapePie XII, l'article 7 de la nouvelle constitution italienne affirmera la séparation de l'Église et de l'État (commeen France en 1905). L'Église n'a donc plus le pouvoir temporel d'appliquer la doctrine chrétienne au sein de la société civile. LaRépublique italienne précise que les modifications qui furent apportées aux accords ne nécessitent pas une révision constitutionnelle. Le nouvel État italien reconnaît l'Église catholique et l'État du Vatican mais n'accepte plus les lois catholiques (même si les actes d'état civil religieux, comme le mariage, continuent d'avoir un effet civil en Italie[7]). Lapéninsule italique ne se trouve plus, pour la première fois depuis l'Empire romain, sous l'autorité spirituelle directe duSaint-Siège.

Notes et références

[modifier |modifier le code]
  1. Accords du Latran.
  2. Jean-PhilippeGaudemet, « L'Accord du 16 février 1984 entre l'Italie et le Saint Siège »,Annuaire Français de Droit International,vol. 30,no 1,‎,p. 209–220(DOI 10.3406/afdi.1984.2600,lire en ligne, consulté le)
  3. a etbSylvie Bernay,L’Église de France face à la persécution des juifs : 1940-1944, CNRS Éditions, 2012,(ISBN 9782271074669)p. 93.
  4. a etb(en) John Connelly, « Nazi Racism & the Church: How converts showed the way to resist »,Commonweal,‎(lire en ligne).
  5. a etbGiovanni Miccoli,Les Dilemmes et les silences dePieXII: Vatican, Seconde Guerre mondiale et Shoah, Éditions Complexe, 2005,(ISBN 9782870279373),p. 401.
  6. La Croix, 17 septembre 1938,p. 1 sur Gallica, consulté le 12 novembre 1938.
  7. Accord de la Villa Madame, loi du 25 mars 1985Art 8 - Gli effetti civile del vincolo matrimoniale celebrato in forma canonica.

Voir aussi

[modifier |modifier le code]

Bibliographie

[modifier |modifier le code]

Articles connexes

[modifier |modifier le code]

Liens externes

[modifier |modifier le code]

v ·m
DuRisorgimento à aujourd'hui
L'unité italienne
Anciens États
Risorgimento
Personnalités




Royaume d'Italie
Événements
& mouvements
Personnalités
Italie fasciste
Événements
& mouvements
Personnalités
Première République italienne
Événements
& mouvements
Personnalités
Deuxième République italienne
Événements
& mouvements
Personnalités
Voir aussi :Portail de l'Italie
v ·m
GénéralitéChrist giving the Keys of Heaven to Peter
Début de la chrétienté
De Constantin à Grégoire Ier
HautMoyen Âge
Moyen Âge central
Moyen Âge tardif
Réforme - Contre-Réforme
De la période baroque à laRévolution française
XXe siècle
XXIe siècle
Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Accords_du_Latran&oldid=227596951 ».
Catégories :
Catégories cachées :

[8]ページ先頭

©2009-2025 Movatter.jp