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Les« accords » de Grenelle sont les résultats d'une négociation collective, menée à l'initiative du gouvernement enmai 1968, avec les représentants dessyndicats de salariés et ceux des organisations patronales. Bien qu'aucune des parties ne l'ait paraphé, ni reconnu comme tel, les principales mesures de cet« accord » seront tout de même mises en application, par le gouvernement deGeorges Pompidou.
L'intégralité du texte est présentée sur le site du ministère du Travail du gouvernement français sous le nom de« constat » ou« accord » en spécifiant bien que celui-ci n'a jamais été signé[1].
Les« accords » de Grenelle ont été négociés les 25 et, en pleine crise demai 1968, par les représentants dugouvernement Pompidou, dessyndicats et desorganisations patronales. Parmi les négociateurs figuraient notamment pour le gouvernement lePremier ministreGeorges Pompidou, le ministre des Affaires socialesJean-Marcel Jeanneney, lesecrétaire d'État aux Affaires socialesJacques Chirac,Édouard Balladur, du cabinet de Georges Pompidou et pour les syndicats :
Le Patronat[5], en l'absence deFrançois Ceyrac, hospitalisé, est représenté par :
Les« accords » de Grenelle, conclus le à l'hôtel du Châtelet, aboutissent essentiellement à :
Le titre exact du texte lu par Pompidou après les négociations s'intitule« Projet de protocole d'accord des réunions tenues les 25, 26 et 27 mai au Ministère des Affaires sociales sous la présidence du Premier Ministre ». La CGT les nomme« Constat de Grenelle », la CFDT retient quant à elle l'intitulé« Projet de protocole d'accord ». Il ne s'agit donc pas d'un accord formalisé : aucune des parties ne l'a paraphé, ni reconnu comme tel. SeulÉdouard Balladur, alors conseiller de Pompidou, estime qu'il y a bien eu accord entre les parties, mais son point de vue est très minoritaire. Parler donc des« Accords de Grenelle », pour l'historienne Michelle Zancarini-Fournel, est contraire à la vérité historique, même si elle reconnait que cette formulation s'est imposée dans l'historiographie[6].
Les accords de Grenelle comportent des avancées sociales, inédites depuis laLibération, voire depuis les réformes sociales majeures duFront populaire de 1936. Elles font d'ailleurs toujours référence auXXIe siècle. En complément des hausses de salaire pour l'ensemble des salariés, les accords incluent des engagements sur la réduction du temps de travail, sur le droit syndical dans les entreprises ; ils prévoient l'ouverture de discussions sur les retraites, sur les allocations vieillesse, sur les allocations familiales… Les accords de Grenelle s'engagent sur le paiement des jours de grève à 50 %[7].
Rejetés par une partie de la base, comme aux usines Renault, ils ne résolvent pas immédiatement la crise sociale et lagrève continue dans certains endroits. Cependant trois jours plus tard, le, legénéral de Gaulle de retour à Paris après avoir rencontré legénéral Massu àBaden-Baden (Allemagne) la veille, et conforté par une énorme manifestation de la droite sur les Champs-Élysées, décide la dissolution de l'Assemblée nationale et provoque desélections législatives qui voient le le triomphe des gaullistes de l'UDR (292 sièges sur 487) et mettent un terme à lacrise politique.
Le sont signés au ministère de l'Agriculture les« Accords de Varennes » qui remplacent notamment le SMAG (salaire minimum agricole garanti) des ouvriers agricoles par le SMIG (Salaire minimum interprofessionnel garanti). Jusque-là, le SMAG était nettement inférieur au SMIG.
Le nom de« Grenelle » a été repris, en France, à la fin desannées 2000 pour désigner des consultations publiques sur des sujets majeurs, comme lors duGrenelle de l'environnement en2007.
On parle aussi de« gouvernance à cinq » lorsque (1) l'État, (2) les élus, (3) les syndicats représentatifs des salariés, (4) les entreprises et (5) les associations se concertent sur des projets[8].