Pour les articles homonymes, voirAccord de Berlin.
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| Lieu d'adoption | Berlin-Ouest |
| Signature | |
| Lieu de signature | Berlin-Ouest |
| Entrée en vigueur | |
| Signataires | |
| Langue | Anglais,Français,Russe |
L’accord quadripartite surBerlin est un accord conclu entre l'URSS, lesÉtats-Unis, leRoyaume-Uni et laFrance. Signé le pendant les années dedétente au milieu de laguerre froide, il met un terme définitif aux désaccords existants entre les quatre anciens alliés de laSeconde Guerre mondiale relatifs au statut de Berlin, à l'origine de deux crises majeures, leblocus de Berlin par les soviétiques en 1948, puis la secondecrise de Berlin ouverte en1958 avec la remise en cause de ce statut parKhrouchtchev, qui conduit à l'édification duMur de Berlin en août1961.
Cet accord est conclu àBerlin le entre les quatrepuissances d'occupation de l'Allemagne, représentées par leurs ambassadeurs[1]. Le, les quatre ministres des Affaires Étrangères, le britanniqueAlec Douglas-Home, le soviétiqueAndrei Gromyko, le françaisMaurice Schumann et l'américainWilliam P. Rogers, signent l'accord qui entre alors en vigueur à l'occasion d'une cérémonie à Berlin[2].
Cet accord s'inscrit pendant laguerre froide dans la période dedétente entre Américains et Soviétiques qui suit lescrises de Berlin et deCuba et qui s'accentue en Europe avec la politique d'ouverture à l'Est pratiquée par lechanceliersocial-démocrateWilly Brandt dès son arrivée au pouvoir en 1969, connue sous le nom d'Ostpolitik. La recherche d'accords entre l'Ouest et l'Est est aussi facilitée par le remplacement en deUlbricht parHonecker à la tête de laRDA qui a besoin de réformes pour améliorer la situation économique et sociale. En quatre ans, de 1970 à 1973 plusieurs traités ou accords sont signés qui valent reconnaissance du partage de l'Allemagne en deux et des frontières issues de la Seconde Guerre mondiale :
La négociation de tous ces traités et accords qui forment un tout cohérent a été menée très largement concurremment, dans la mesure où la conclusion de chacun d'eux dépendait de l'obtention d'un accord sur les autres[5].

Cet accord est le premier intervenu entre les alliés depuis laconférence de Potsdam en 1945. Il réaffirme les droits et responsabilités des quatre puissances à Berlin, et prive ainsi définitivement legouvernement de la RDA d'exercer son autorité surBerlin-Ouest, enclavée dans son territoire et vitrine brillante du développement de la RFA.
Le texte de l'accord[6],[7] constitue un compromis pragmatique, qui permet à chacun des deux camps d'y trouver son compte. Pour les occidentaux, il entérine la libre circulation entre la RFA et Berlin-Ouest, mettant ainsi un point final à la question de la caducité ou non des accords de Potsdam et aux menaces de son intégration dans la RDA :« Le gouvernement de l'Union des républiques socialistes soviétiques déclare que la circulation en transit des personnes et marchandises civiles entre les secteurs occidentaux de Berlin et la République fédérale d'Allemagne, par la route, le rail et la voie d'eau à travers le territoire de la République démocratique allemande, ne sera pas entravée »
En contrepartie, le texte stipule que Berlin-Ouest ne peut non plus pas être intégré dans la RFA :« Les gouvernements de la République française, du Royaume-Uni et des États-Unis d'Amérique déclarent que les liens entre les secteurs occidentaux de Berlin et la République fédérale d'Allemagne seront maintenus et développés, compte tenu de ce que ces secteurs continuent de ne pas être un élément constitutif de la République fédérale d'Allemagne et de n'être pas gouvernés par elle. » Afin d'obtenir ces avancées, le statut politique de Berlin est volontairement laissé flou, ce qui permet de ne pas heurter les positions divergentes des deux parties.

L'accord quadripartite, suivi par un accord sur le transit et une convention entre leSénat de Berlin-Ouest et la RDA, comporte des avantages significatifs pour l'Allemagne puisque les Soviétiques garantissent le libre transit versBerlin-Ouest. Cependant, ils donnent lieu à de vives polémiques auBundestag car les députés y voient une reconnaissance de ladivision de l'Allemagne ; en outre, les négociations directes entre le Sénat de Berlin-Ouest et la RDA donnent crédit à la thèse soviétique et est-allemande selon laquelle« Berlin-Ouest constituait une entité particulière », ce qui remet en cause ses liens avec la RFA[8]. Cette interprétation est partagée, cette fois pour s'en réjouir, par le Parti communiste est-allemand (Parti socialiste unifié d'Allemagne) et son satellite berlinois, leParti socialiste unifié de Berlin-Ouest (de)[9].