Dans cet extrait du Voyage desaint Brendan (ms. 3516 de l’Arsenal, 1267) on voit « ont apele » avant l’introduction de l’accent aigu :
Vint a la roche que vilain Ont apelé le saint Brandain
Enfrançais, l’accent aigu est placé sur la lettree (« é ») pour distinguer lephonème au timbre fermé /e/ du phonème /ə/.On le rencontre exceptionnellement sure ouvert (/ɛ/) dans les verbes à sujet inversé (aimé-je), dans quelques formes verbales (je protégerai) et dans certains mots commeallégement,événement,piétement (prononcésallègement,évènement,piètement). Ou pour le son à retrouver à côté d'une voyelle considérée donc comme muette.
L’arrêté du et lesrectifications de 1990 autorisent en revanche l’accent grave au lieu de l’accent aigu dans les cas où la prononciation fait entendre une ouvert :évènement, je protègerai, aimè-je.
On trouve en espagnol l’accent aigu sur ses 5 voyelles : ‹ Á á ›/a/, ‹ É é ›/e/, ‹ Í í ›/i/, ‹ Ó ó ›/o/, ‹ Ú ú ›/u/.
Il indique lesaccents toniques « irréguliers » par rapport à la structure accentuelle courante. Par exemple :explicación/eksplika'θjon/ (« explication »),típico/'tipiko/ (« typique »).
Il permet en outre de distinguer deshomophones, notamment les pronoms interrogatif et exclamatif (accentués) du pronom relatif (non accentué). C'est dans ce cas un vrai usage diacritique. Par exemple :
¿Qué dice? : « Que dit-il ? ».
Lo que dice : « Ce qu'il dit ».
Parmi les autres cas se nombrentte (pronom réflexif « te ») etté (« thé »),se (pronom réflexif « se ») etsé (« sois » ou « je sais »), etmas (« mais ») etmás (« plus »).
On trouve en portugais l’accent aigu sur ses cinq voyelles : ‹ Á á ›/a/, ‹ É é ›/ɛ/, ‹ Í í ›/i/, ‹ Ó ó ›/ɔ/, ‹ Ú ú ›/u/ (cágado, égua, fístula, óculos, músculo).
Enitalien, normalement une forme d'accent est obligatoire si la voyelle accentuée est la dernière lettre du mot, sinon on ne l'utilise pratiquement pas. L'accent aigu est toutefois moins commun que l'accent grave : il indique la prononciation fermée due et duo, tandis que l'on utilise l'accent grave si la prononciation est ouverte ; suri etu, les deux formes d'accent sont possibles, mais la norme moderne tend à utiliser l'accent grave; sura on ne peut avoir que l'accent grave.
é (perché ; prononciation fermée)
ó (ancóra ; prononciation fermée ; toutefois, la syllabe accentuée n'est pas la dernière, et l'accent ne s'écrit que rarement pour souligner la différence avecàncora, où la syllabe accentuée est la première et non la deuxième)
L’accent tonique enrusse est imprévisible et doit être appris ; cependant, il n’est habituellement pas marqué à l’écrit. L’accent aigu sert à indiquer l’accent tonique, principalement dans les dictionnaires et les manuels de russe pour les étrangers, et exceptionnellement pour marquer l'accent lorsque le contexte ne permet pas de trancher (бо́льшие « plus grands » face à больши́е « grands »). Ce caractère n'est pas présent sur lesclaviers informatiques.
L’accent tonique en néerlandais est lexical mais n’est pas habituellement marqué à l’écrit. Il est cependant utilisé pour quelques mots comme l’adjectif numéral ou nombreéén (prononcé[en], « un ») lorsqu’il doit être distinguer de l’article indéfinieen (prononcé[ən], « un »). Avant 1996, l’accent tonique pouvait être marqué avec l’accent aigu sur les voyelles longues et l’accent grave sur les voyelles courtes[4], deux fois sur les lettres doublées[5] mais parfois aussi sur les deux premières lettres de voyelles composées de plusieurs lettres. Dans les règles d’orthographe de l’Union de la langue néerlandaise de 1996 et de 2005, adoptées officiellement en Belgique et aux Pays-Bas, l’accent aigu est le signe de l’accent tonique et s’utilise aussi bien sur les voyelles longues que les voyelles courtes, sur les deux premières lettres des voyelles écritent avec plus de deux lettres (excepté souvent pour ledigramme ij pour des raisons techniques)[4],[6],[7].
En hongrois, l’accent aigu sert à indiquer une voyelle longue (‹á›, ‹é›, ‹í›, ‹ó›, ‹ú›), mais dans le cas dea ete, il modifie aussi le timbre de la voyelle : ‹ a › /ɒ/ → ‹ á › /aː/ ; ‹ e › /ɛ/ → ‹ é › /eː/. Placé sur ‹ö› et ‹ü›, il prend la forme d’undouble accent aigu (‹ő›, ‹ű›).
En tchèque et en slovaque, l’accent aigu apparaît sur les voyelles ‹á›, ‹é›, ‹í›, ‹ó›, ‹ú› et ‹ý› pour indiquer que ces voyelles sont longues. Dans ces langues,l etr peuvent être considérés comme des voyelles et, en slovaque, ils peuvent également être allongés : ‹ĺ›, ‹ŕ›.
Enhanyu pinyin, l’accent aigu indique un ton montant : ‹á›, ‹é›, ‹í›, ‹ó›, ‹ú›, ‹ǘ›.
Dans lebopomofo, l’accent aigu est utilisé pour indiquer le second ton. Il est placé à la droite de la lettre, par exemple ㄇㄚˊ, transcritmá en hanyu pinyin.
Sur tout symbole de voyelle (ou de consonnevocalisée), il indique untonème de registre haut.
Avant laconvention de Kiel de1989, l’accent aigu avait d’autre fonctions dans l’alphabet phonétique internationale.La lettre accent aigu ‹ ´ › était utilisée pour indiquer le ton haut montant (usage emprunté à la dialectologie suédoise), elle précédait la syllabe, par exemple [´pa], comme alternative à l’accent aigu au-dessus de la voyelle, par exemple [pá]. La lettre accent aigu en indice ‹ ˏ › était utilisée pour indiquer le ton bas montant, par exemple [ˏpa], comme alternative à l’accent aigu souscrit sous la voyelle, par exemple [pa̗].Ces notations sont obsolètes. Le ton haut montant est indiqué à l’aide desbarres de ton ‹ ˧˥ › ou ‹ ˦˥ ›, par exemple [pa˧˥], ou du diacritiquemacron-aigu, par exemple [pa᷄]. Le ton bas montant est indiqué à l’aide des barres de ton ‹ ˩˧ › ou ‹ ˩˨ ›, par exemple [pa˩˧], ou du diacritiquegrave-macron, par exemple [a᷅].
Enbiélorusse lacinka, l'accent aigu sert, tout comme pour le polonais, à indiquer une palatalisation :ń correspond à ‹ нь ›ć correspond à ‹ ць › en cyrillique,ś correspond à ‹ сь › en cyrillique etź correspond à ‹ зь ›.
La lettre modificative accent aigu ‹ ˊ ›, ou alternativement la lettre modificativeprime ‹ ʹ › ou le symbole ASCII accent aigu ‹ ´ ›, est utilisé dans l’écriture dusame skolt pour indiquer la palatalisation d’une voyelle et est placée après la lettre de cette voyelle.
En langageHTML on utilise le codeć pour écrire un ć minuscule et le codeĆ pour écrire un Ć majuscule. Le codeé permet d'écrire un é,É pour écrire É.
Lecodage des caractèresASCII ne contient pas de lettre accentuée. Lorsque c'est le seul codage disponible, certains simulent l'accent aigu en plaçant uneapostrophe derrière la lettre : par exemple en écrivant « e'te' » pour « été ». C'est d'ailleurs cette solution qui a été retenue pour leVIQR (codage vietnamien).