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Acadie

47° 40′ nord, 65° 45′ ouest
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Vous lisez un « bon article » labellisé en 2009.

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Cet article concerne la région nord-américaine. Pour les autres régions associées, voirCadie. Pour l'ancienne colonie, voirAcadie (Nouvelle-France).

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Pour les articles homonymes, voirAcadie (homonymie).

Page d’aide sur l’homonymie

Ne doit pas être confondu avecArcadie.

Acadie
Drapeau de Acadie
Drapeau adopté en 1884
Administration
PaysDrapeau du CanadaCanada
TypeRégion culturelle
ProvincesDrapeau de l'Île-du-Prince-ÉdouardÎle-du-Prince-Édouard
Drapeau du Nouveau-BrunswickNouveau-Brunswick
Drapeau de la Nouvelle-ÉcosseNouvelle-Écosse
Drapeau du QuébecQuébec
Drapeau du MaineMaine (Drapeau des États-UnisÉtats-Unis)
Drapeau de la LouisianeLouisiane (Drapeau des États-UnisÉtats-Unis)
Autres villesBathurst,Caraquet,Campbellton,Clare,Dieppe,Shediac,Cap-Pelé,Memramcook,Néguac,Edmundston,Moncton,Tracadie-Sheila,Bouctouche,Madawaska,Van Buren,Matapedia,Carleton-sur-Mer,Bonaventure,Cap-aux-Meules,Havre-Saint-Pierre
Démographie
Population300 000 hab.(2021)
Densité10 hab./km2
LanguesFrançais acadien,chiac,anglais
Groupes ethniquesAcadiens
Géographie
Coordonnées47° 40′ nord, 65° 45′ ouest
AltitudeMin. 0 m
Max. 817 
m (Mont Carleton)
Superficie3 000 000 ha = 30 000 km2
Divers
Date de création1604
Localisation
Localisation de Acadie
Carte approximative de la définition la plus couramment acceptée de l'Acadie
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L’Acadie est considérée comme unenation ou un ensemble de communautésnord-américaines où vivent et parlent enfrançais environ 300 000 Acadiens[1]. L'Acadie comprendgrosso modo le nord et l'est de la province canadienne duNouveau-Brunswick, des localités et des régions plus isolées auQuébec, sur l'Île-du-Prince-Édouard et enNouvelle-Écosse, ainsi que le nord-ouest duMaine auxÉtats-Unis. La communauté francophone deTerre-Neuve-et-Labrador, bien qu'ayant une origine différente des Acadiens, est parfois incluse dans cette définition. D'autres définitions, faisant presque toutes allusion à unterritoire, comprennent parfois laLouisiane et ses descendants acadiens — lesCadiens. Lesfrontières de l'Acadie restent floues, l'Acadie étant unenation sans reconnaissance explicite[2].

L'Acadie historique,colonie de laNouvelle-France, est fondée en 1604 — dans certainsdistricts du pays desMicmacs qui s'appelleMi'kma'ki — et peuplée à partir de l'Ouest de laFrance. La population de l'Acadie comprenait des membres de laconfédération Wabanaki et des descendants d'émigrés de la France. Les deux communautés se sont mariées, ce qui a donné lieu à une importante population de l'Acadiemétisse. Conquise en 1713 par leroyaume de Grande-Bretagne, elle subit leGrand Dérangement, dont ladéportation des Acadiens de 1755 à 1763, et son territoire est morcelé. De retour d'exil, les Acadiens subissent des loisdiscriminatoires visant à exclure les catholiques et les institutions francophones afin de forcer les Acadiens à s'assimiler à la culture britannique[3]. Unserment du test est mis en place, empêchant les catholiques de voter ou d'être candidat[3]. Larenaissance acadienne, dans laquelle est impliquée leclergé, leur permet toutefois de redécouvrir leur histoire et leur culture. Les Acadiens s'opposent fermement à laConfédération du Canada qui touchera durement l'économie locale[4]. Des symboles et des institutions sont créés dès la1re Convention nationale acadienne de 1881. Pendant lesguerres mondiales, les Acadiens participent à l'effort de guerre mais s'opposent à laconscription[5]. La communauté néo-brunswikoise fait figure de chef de file et la seconde moitié duXXe siècle est une période contestataire, marquée par le gain de plusieurs droits et libertés.

L'exode rural et l'anglicisation influencent toujours ladémographie de l'Acadie. Le rejet de l'assimilation a d'ailleurs une incidence importante sur lapolitique acadienne. L'Acadie n'a toutefois pas d'organisation politique propre, excepté au niveau local et dans certains domaines comme lasanté et l'éducation, tandis que laSociété nationale de l'Acadie en est la représentante officielle. L'économie de l'Acadie ne repose plus uniquement sur des activités traditionnelles comme lapêche et est en croissance depuis la fin duXXe siècle. Laculture de l'Acadie, fruit d'une longuetradition orale, est mise en valeur depuis les années 1960. L'Université de Moncton, qui a joué un rôle important dans son épanouissement, est également le principal établissement d'enseignement et de recherche. La population dispose en effet d'un vaste réseau de services publics de langue française, quoique peu accessibles dans certaines localités.L'Acadie nouvelle etRadio-Canada Acadie sont les principauxmédias. Les liens entre les différentes régions et la diaspora restent forts et sont favorisés par des événements comme leCongrès mondial acadien et lesJeux de l'Acadie.

Géographie

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Article détaillé :Géographie de l'Acadie.

Frontières

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Article détaillé :Frontières de l'Acadie.

L'Acadie est généralement considérée comme unterritoire regroupant les localités francophones desprovinces de l'Atlantique, dans l'est duCanada[6],[7],[8].

Topographie

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C'est principalement ce territoire dont traite cet article. Pour les autres localités et régions du monde associées à l'Acadie, veuillez consulter :

Article connexe :Diaspora acadienne.

L'Acadie est un territoire formé d'une presqu'île et de l'île du cap Breton[9].

Dans son acception la plus courante, l'Acadie est donc constituée, auN.-B., d'un territoire ayant grossièrement la forme d'un croissant comprenant le Nord ducomté de Victoria (Grand-Sault,Drummond), lecomté de Madawaska, lecomté de Restigouche, lecomté de Gloucester (Péninsule Acadienne), l'est ducomté de Northumberland (Rogersville,Néguac,Baie-Sainte-Anne), lecomté de Kent et le centre ducomté de Westmorland (Beaubassin-Est,Cap-Pelé,Dieppe,Memramcook,Moncton etShédiac)[6] ; il y a également des minorités significatives àFredericton,Minto,Miramichi,Nackawic etSaint-Jean. EnN.-É., il y a des communautés isolées dans lecomté d'Antigonish (Pomquet,Havre-Boucher etTracadie), lecomté de Guysborough (Larry's River), lecomté d'Inverness (région de Chéticamp) et lecomté de Richmond (isle Madame et environs), à l'est, ainsi que les municipalités de district deClare (Baie-Sainte-Marie) et d'Argyle (Par-en-Bas), à l'ouest[6] ; il y a également une minorité significative àHalifax, alors que les Acadiens sont majoritaires dans le quartier deChezzetcook. À l'Î.-P.-É., les principales communautés sont dans lecomté de Prince (Tignish,région Évangéline,Miscouche), à l'ouest. Il y a également des populations acadiennes dans lecomté de Queens (Rustico) et dans lecomté de Kings (Souris). Il y a finalement des minorités significatives àSummerside et àCharlottetown[6]. Lapéninsule de Port-au-Port (Cap-Saint-Georges,La Grand'Terre,L'Anse-aux-Canards–Maisons-d'Hiver), à l'ouest deT.-N.-L., est la principale communauté acadienne de cette province[10] ; il y a aussi une minorité significative àSt. John's et dans le reste de lapéninsule d'Avalon, à l'est[11]. Certains lieux historiques sont aussi fréquemment associés à l'Acadie, tels que lefort Beauséjour, laforteresse de Louisbourg, l'habitation de Port-Royal, l'île Sainte-Croix etGrand-Pré.

Cette vision de l'Acadie est en fait la troisième définition[note 1] proposée par le géographe Adrien Bérubé dans les années 1970 afin d'illustrer le territoire de l'Acadie ainsi que sa perception[12], qui ont évolué au fil de l'Histoire[13] ; les trois autres définitions sont l'Acadie historique – un territoire plus vaste ayant cessé d'exister en 1763 –, l'Acadie généalogique – ayant accueilli les réfugiés de la Déportation des Acadiens à partir de 1755 – ainsi que l'Acadie prospective, la plus petite, constituée des communautés au N.-B. seulement, où se trouve la principale concentration de population[12]. L'existence de ladiaspora acadienne rend nécessaire d'autres définitions : l'Acadie du Nord fait ainsi référence à toutes les localités au Canada et enNouvelle-Angleterre, alors que l'Acadie du Sud fait référence à l'Acadiane, enLouisiane[c 1]. L'Acadie des terres et des forêts est un ensemble de régions éloignées de la mer, au N.-B., auMaine et auQuébec[14]. Par ailleurs, une « Cadie » ou « Petite Cadie » est une ville ou une région québécoise où vivent les Acadiens[15]. En Louisiane, « Cadie » est plutôt un synonyme de l'Acadiane.

  • Pays du monde comprenant des communautés de l'Acadie généalogique.
    Pays du monde comprenant des communautés de l'Acadie généalogique.
  • Principales régions acadiennes et cadiennes en Amérique du Nord.
    Principales régions acadiennes et cadiennes en Amérique du Nord.
  • Carte de l'Acadie juste avant le début de la guerre de la Conquête.
    Carte de l'Acadie juste avant le début de la guerre de la Conquête.
  • Carte de l'Acadie en 1754 avant la déportation.
    Carte de l'Acadie en 1754 avant la déportation.
  • L'Acadie des Maritimes et les régions acadiennes limitrophes (Gaspésie, îles de la Madeleine et Maine).
    L'Acadie des Maritimes et les régions acadiennes limitrophes (Gaspésie, îles de la Madeleine et Maine).

Géologie et topographie

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Les principaux cours d'eau sont larivière Ristigouche et larivière Népisiguit, qui se jettent dans labaie des Chaleurs, larivière Miramichi, qui se jette dans legolfe du Saint-Laurent, larivière Petitcodiac et lefleuve Saint-Jean, qui se jettent dans labaie de Fundy. L'Acadie compte de nombreux lacs mais ils sont de petite taille. Il y a par contre de nombreuses terres humides, particulièrement dans laPéninsule acadienne et dans lecomté de Kent. Le principal sommet est lemont Carleton, haut de 817 mètres[16]. L'Acadie est en fait située à l'extrémité nord desAppalaches. D'autres massifs y sont reliés, notamment leplateau du Cap-Breton ; son principal sommet, la butte White, a une altitude de 532 mètres[16]. Les terres de l'Î.-P.-É. ne dépassent pourtant pas 142 mètres au-dessus du niveau de la mer[a 1].

Les roches datent généralement de l'èrepaléozoïque (543 à 250 millions d'années) mais il y en a duPrécambrien (4,5 milliards à 542 millions d'années) àChéticamp et duMésozoïque (-251 à -65,5 millions d'années) dans le fond marin près deClare[17]. Elles font toutes partie de l'orogenèse desAppalaches[18]. La majeure partie du territoire est composée deroches sédimentaires mais il y a aussi une présence deroches volcaniques dans les environs deBathurst,Campbellton etGrand-Sault, deroches intrusives à Bathurst,Belledune et Argyle alors qu'à Chéticamp se trouvent à la fois des roches sédimentaires, volcaniques, intrusives etmétamorphiques[19].

L'aléa sismique est relativement faible, sauf au N.-B., où des tremblements de terre d'unemagnitude de plus de 5,0 peuvent avoir lieu, mais surtout dans lesGrands Bancs de Terre-Neuve, où leséisme de 1929, d'une magnitude de 7,2, a causé unraz-de-marée, le seul à ce jour[20].

Climat

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Laroute 180 en hiver.

L'Acadie a unclimat tempéré de typecontinental humide, adouci par la proximité de l'océan Atlantique, ce qui donne des hivers longs, enneigés et pouvant être très froids[8],[21]. Le printemps et l'été sont courts alors que l'automne est long et plaisant, avec toutefois des nuits froides[8]. Deux masses d'air influencent le climat, soit de l'air froid en provenance du Nord-Ouest et de l'air marin chaud et humide en provenance du Sud-Ouest[8]. Le courant chaud duGulf Stream n'influence pas directement le climat mais sa rencontre avec les eaux froides ducourant du Labrador crée de vastes bancs debrume[21]. Deux régions comptent un climat très différent, soit le Nord-Ouest du Nouveau-Brunswick (Madawaska et Ristigouche) avec des hivers plus longs et des étés plus courts, ainsi que le Sud-Ouest de la Nouvelle-Écosse (Par-en-Bas et Baie-Sainte-Marie) avec un climat humide et tempéré avec des hivers pluvieux et peu d'extrêmes de températures[8].

En janvier, la température minimale moyenne oscille entre−24 °C et−5 °C selon les régions, la plus froide étant celle de Saint-Quentin, les plus chaudes étant Argyle, Clare et le Cap-Breton. Toujours en janvier, la température maximale moyenne peut aller entre−9 °C et−5 °C au Nord, entre6 °C et10 °C dans Clare et Argyle ainsi qu'entre−4 °C et0 °C dans les autres régions[22]. En juillet, la température minimale moyenne oscille entre11 °C et15 °C. La température maximale moyenne oscille quant à elle entre21 °C et25 °C mais peut dépasser25 °C dans le Kent, tout en oscillant entre 16° et20 °C à la péninsule de Port-au-Port et dans certains secteurs d'Argyle[23].

Les précipitations sont de l'ordre de 801 à 1 200 mm en moyenne à l'Île-du-Prince-Édouard et au Nouveau-Brunswick sauf à Memramcook ainsi que de 1201 à 1 600 mm dans le reste du territoire[24]. La neige apparaît vers la fin novembre au Nord-ouest, au début décembre à l'Î.-P.-É. et dans l'est du N.-B. sauf à Memramcook, à la fin décembre à Memramcook et dans le reste de la N.-É. sauf en Argyle et dans Clare, où elle tombe vers le début janvier[25]. Elle atteint une épaisseur maximale moyenne 30 à 49 cm en N.-É. sauf à Chéticamp et de 50 à 99 cm ailleurs[26]. La neige fond en moyenne au début mars en Argyle, à la fin mars dans Clare, au début avril à l'Î.-P.-É., au Sud-est du N.-B. et dans le reste de la N.-É. sauf à Chéticamp et finalement à la fin avril dans le reste du territoire[27].

Lesglaces sont présentes dans le golfe du Saint-Laurent. Elles prennent forme à la mi-janvier à l'Île-du-Prince-Édouard et au N.-B., au début février à Pomquet et Chéticamp ainsi qu'entre la mi-février et la mi-mars selon les secteurs à la péninsule de Port-au-Port[28]. Elles atteignent leur étendue maximale au début mars[28] et ladébâcle a lieu entre la mi-mars et la mi-avril selon les secteurs[29].

L'Acadie est peu vulnérable aux catastrophes naturelles et les principaux problèmes climatiques touchent les côtes, où lesinondations et lesondes de tempête causent dans plusieurs localités des dégâts aux infrastructures et résidences ainsi que l'érosion des berges. Lesouragans sont très rares mais dévastateurs (Désastre d'Escuminac, 35 morts en 1959,ouragan Juan, huit morts en 2003). Lestempêtes tropicales sont plus fréquentes sans causer autant de dommages. Lestempêtes du Cap Hatteras représentent également une menace, par exemple latempête Juan blanc en 2004. Lestornades sont rares, mais l'une d'elles a tué cinq personnes à Bouctouche en 1879[30]. La configuration du relief deChéticamp cause un vent violent, lesuête, qui se lève quelques fois par année, surtout au printemps[31]. Leniveau de la mer s'est élevé de 30 cm depuis 1869 et, selon Robert Capozi, devrait augmenter d'au moins 20 cm d'ici 2100, alors que lacroûte terrestre devrait s'affaisser de 30 cm au cours de la même période, ce qui devrait augmenter l'intensité des dégâts des tempêtes[32].

Faune et flore

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LaPetite Nyctale (Aegolius acadicus), proposée comme l'emblème aviaire de l'Acadie.

Il existe deux principales classifications pour lesécorégions de l'Acadie. Selon la classification duCommission de coopération environnementale, sur laquelle se fondent le fédéral et les provinces[33], le territoire est situé dans l'écozone maritime de l'Atlantique alors que selon leWorld Wide Fund for Nature, le territoire se divise plutôt entre lesforêts des basses-terres du Golfe du Saint-Laurent (Î.-P.-É., est du N.-B.)[34], lesforêts de la Nouvelle-Angleterre et de l'Acadie (ouest et nord du N.-B., N.-É. sauf Chéticamp)[35] et lesforêts de l'Est du Canada (Allardville,Chéticamp,Terre-Neuve-et-Labrador)[36].

Le climat favorise la croissance des forêts[21]. Il y a un fort taux d'endémisme dans certaines parties du littoral, notamment à T.-N.-L. ; les espèces endémiques incluent l'aster du Saint-Laurent[34].

Lechat sauvage (lynx roux), l'orignal (élan), l'ours noir et lerenard roux sont des mammifères courants tandis que lechevreuil (cerf de Virginie), lelièvre d'Amérique, leporc-épic d'Amérique, lepékan, lecastor du Canada, lamartre d'Amérique, leraton laveur et lerat musqué se retrouvent en grande quantité au N.-B. et en N.-É[34],[35],[36]. Seuls le renard roux, le lièvre d'Amérique, le castor du Canada et le rat musqué sont courants à l'Île-du-Prince-Édouard, les autres espèces ayant disparu[34]. Le chevreuil a repoussé lecaribou des bois au nord[35]. Lecoyote a été introduit dans plusieurs régions et a remplacé leloup au N.-B. et en N.-É[34],[35]. De nombreuses espèces d'oiseau de mer vivent sur les côtes et il a de grandes populations degrand Héron et depluvier siffleur alors que la N.-É. compte la plus forte concentration depygargue à tête blanche au Nord-est du continent[34],[35]. Parmi les espèces endémiques figurent lesatyre fauve des Maritimes, un papillon[34].

La majeure partie de la forêt a été coupée avant la fin duXIXe siècle en raison de l'exploitation forestière et de l'agriculture[34]. Lafragmentation est également élevée dans certaines régions[35],[36]. Les plus grandes superficies de milieux intacts sont donc comprises dans les limites duparc national de Kouchibouguac[34] et duparc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton[36]. L'exploitation forestière, en particulier au N.-B., représente la principale menace écologique, suivie dans certaines régions de l'exploitation de latourbe, de l'agriculture, du développement du littoral, du développement touristique et du développement résidentiel[34],[35],[36].

Transports

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Pont de la Confédération.

Le transport se fait surtout par automobile. L'hiver pouvant être rude, les gens utilisent unchauffe-moteur pour faciliter le démarrage de leur automobile[37]. L'hiver occasionne aussi d'importants coûts dedéneigement et de déglaçage[37]. Toutes les régions sont accessibles par la route, bien qu'il n'y ait pas d'autoroutes partout. La principale route est laTranscanadienne.

Charlottetown, Saint-Jean, Saint-John's, Halifax, Moncton et Clare comptent des réseaux de transport en commun par autobus. Seules certaines régions sont reliées par le réseau d'autobusMaritime Bus (en) ; des taxis longue distance desservent tout de même la Péninsule acadienne et Chéticamp. T.-N.-L. est reliée par traversier au Québec et à la N.-É. L'Île-du-Prince-Édouard est aussi reliée à la N.-É. par traversier. Lepont de la Confédération relie l'Île-du-Prince-Édouard au N.-B. Lachaussée de Canso relie l'île du Cap-Breton au continent. L'Acadie est partiellement desservie par le trainL'Océan, deVIA Rail Canada, reliant Halifax à Montréal. Le chemin de fer dessert aussi les communautés du N.-B. excepté la Péninsule acadienne. Les principaux ports acadiens sontcelui de Belledune etcelui de Dalhousie. La plupart des marchandises transitent toutefois par d'autres ports, notammentport d'Halifax et leport de Saint-Jean. Les principaux aéroports, offrant plusieurs liaisons internationales, sont l'aéroport international Stanfield d'Halifax, l'aéroport international du Grand Moncton et l'aéroport international de Gander. Chaque région dispose toutefois d'aéroports offrant des liaisons régulières.

Histoire

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Articles détaillés :Histoire de l'Acadie etChronologie de l'histoire de l'Acadie.

C’est dans ce territoire qu’a commencé la colonisation du Canada par les Européens ; le secteur était appeléMi'kma'ki par lesMicmacs, Acadie par les Français etNova Scotia par les Britanniques[38].

Le territoire de l'Acadie est exploré vers l'an mil par lesVikings puis dès leXIIIe siècle par les pêcheurs européens attirés par lamorue.

Acadie française

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Articles détaillés :Acadie (Nouvelle-France) etHistoire du terme Acadie.
L'habitation de Port-Royal (lieu historique).

Le nom « Acadie » aurait été utilisé pour la première fois sous la forme « Arcadie » en 1524 par l'explorateur italienGiovanni da Verrazano, au service deFrançoisIer de France[39]. Il désignait lapéninsule de Delmarva, près deWashington aux États-Unis, car la « beauté de ses arbres[a 2] » rappelait à l'explorateur cette région grecque (l'Arcadie) représentant un lieu idyllique pour les poètes[40]. Selon certains historiens, le nom proviendrait plutôt dumicmacalgatig « lieu de campement » ou dumalécite-passamaquoddy[39].

Jacques Cartier rencontre lesMicmacs dès sa première exploration en 1534. Il faut tout de même attendre 1604 pour quePierre Dugua de Mons fonde l'Acadie. Accompagné d'environ 80 personnes dontSamuel de Champlain etJean de Poutrincourt, Dugua de Mons s'établit sur l'île Sainte-Croix, aujourd'hui située auMaine mais 36 personnes meurent duscorbut durant le premier hiver. La colonie est déplacée l'année suivante àPort-Royal au bord de labaie de Fundy, dans l'actuelle Nouvelle-Écosse. Le monopole commercial de De Mons est contesté en 1607 et il ramène tous les colons en France[41]. Aucun ne revient avant 1610. En 1613,Samuel Argall deVirginie s'empare de l'Acadie et chasse la majeure partie de la population. En 1621, le gouvernementanglais change le nom de la colonie en Nouvelle-Écosse et y fait venir les colonsécossais deWilliam Alexander en 1629. En 1631,Charles de la Tour est nommé lieutenant général de l'Acadie par la France et construit des forts au cap Sable et àSaint-Jean. L'Acadie est cédée à la France en 1632 par la signature dutraité de Saint-Germain-en-Laye, qui met aussi fin à la colonisation écossaise. Le gouverneurIsaac de Razilly déplace alors la capitale àLa Hève. En juillet 1632 au côté de Nicolas Denys le Commandeur Razilly quitte Auray (Bretagne) avec 3 missionnaires et 300 Hommes d’Élite dont les origines sont inconnues. Razilly s'intéresse plus au commerce maritime qu'à l'agriculture, ce qui explique ses choix d'établissements. Des missionnaires français participaient à la colonisation depuis 1613 et quelques églises de bois sont construites à partir de 1680. Après la mort de Razilly, survenue en 1636,Charles de Menou d'Aulnay de Charnizay ramène la capitale à Port-Royal et déclenche uneguerre civile contre La Tour, les deux se disputant la succession. D'Aulnay considère que l'avenir de l'Acadie passe par la production agricole et il parvient à faire venir quelques familles avant sa mort en 1650, rendant la colonie plus autonome. Le peuplement de l'Acadie se fait notamment à partir de 1636 sous le mandat des gouverneurs Razilly et de Menou d'Aulnay-Charnizay qui font appel à des colons recrutés de diverses régions duPoitou (Vienne,(Vendée,Deux-Sèvres), mais aussi d'Anjou, deSaintonge, d'Aunis, d'Île-de-France, deBourgogne ou duPays basque… mais leurs origines restent très difficiles à préciser puisque pour les migrants acadiens il y a peu de renseignements les concernant (lacunes : lieux de provenance, noms des parents) qui permettraient de confirmer leurs origines. EnTouraine ont été retrouvées les origines de Nicolas Denys né en 1603 à Tours ou en Anjou, celles de Guillaume Trahan et Pierre Martin originaires de Bourgueil et Montreuil-Bellay, entre autres.

La France et l'Angleterre entrent à nouveau en guerre et l'Acadie est conquise par les Anglais en 1654, avant d'être cédée à la France en 1667 par letraité de Bréda. L'Acadie est à nouveau conquise parWilliam Phips en 1690 puis retournée encore une fois à la France en 1697 par letraité de Ryswick. À partir de 1670, des habitants de Port-Royal fondent de nouveaux villages, dont les principaux sontBeaubassin etGrand-Pré[a 3].

Acadie anglaise

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Article détaillé :Nouvelle-Écosse.
Carte de l'Acadie en 1750.

L'Acadie, renommée Nouvelle-Écosse, est cédée au Royaume-Uni en 1713 par letraité d'Utrecht[42].

Ce dernier, assoupli par une lettre de la reineAnne, permet aux Acadiens de quitter la Nouvelle-Écosse sans conditions[43]. Au même moment, la France tente de les attirer à l'île Royale, qui a remplacéPlaisance comme centre de commerce français dans le golfe du Saint-Laurent, ainsi qu'à l'île Saint-Jean, qui doit servir de colonie agricole[43]. La plupart des Acadiens décident tout de même de rester sur place, en raison des conditions de vie difficiles de ces deux îles[43]. Par contre, les Anglais sont encore peu nombreux en Nouvelle-Écosse et tentent d'empêcher les Acadiens de la quitter, car il n'y a pas encore d'agriculteurs anglais et ils craignent que les relations commerciales des Acadiens contribuent à la puissance de l'île Royale[44]. En outre, les Français changent rapidement de stratégie, en supposant que les Acadiens empêcheraient une colonisation britannique s'ils restent en Nouvelle-Écosse[44].

Les Français construisent laforteresse de Louisbourg sur l'île Royale à partir de 1720, ce qui assoit leur contrôle sur la région, au même moment où une importante immigration deFrance et deTerre-Neuve grossit la population de l'île[45]. Lors de laguerre de Succession d'Autriche, les Français tentent sans succès de reprendre la Nouvelle-Écosse[46]. Les Britanniques prennent Louisbourg en 1745[46]. Une importante expédition militaire françaiseExpédition du duc d'Anville tente de reprendre la Nouvelle-Écosse en 1746, mais une tempête tue la moitié des hommes et disperse les bateaux[47]. Une expédition terrestre reprend tout de même lesMines en 1746, mais est rapidement expulsée par les Britanniques[47].

En 1748, letraité d'Aix-la-Chapelle redonne l'île Saint-Jean et l'île Royale à la France, ce que les Britanniques considèrent comme un affront[48]. Ils décident alors de changer de stratégie et d'en finir avec la présence française, y compris acadienne[48]. C'est ainsi que 2 000 colons fondentHalifax en1749[48]. En 1749, les Acadiens doivent prêter serment d'allégeance au roi d'Angleterre. Leur refus entrainent des persécutions, puisqu'en 1755, le Conseil de Nova Scotia décide de retirer leurs droites sur leurs terres[9].

Les Acadiens conservent depuis un certain temps une attitude neutre et leur exode se poursuit vers les régions limitrophes de la Nouvelle-France. Les Britanniques tentent encore de leur faire prêter serment d'allégeance[49] et, en 1761, les Français déclarent rebelle tout Acadien refusant de prêter allégeance au roi de France[50]. Entre 1751 et 1754, les deux puissances construisent plusieurs forts en préparation de la guerre[50].

Grand Dérangement

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Article détaillé :Grand Dérangement.

Déportation des Acadiens

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Article détaillé :Déportation des Acadiens.
Lecture de l'ordre de déportation àGrand-Pré.

En 1755, le gouverneur de la Nouvelle-Écosse,Charles Lawrence, fait prendre lefort Beauséjour aux mains des Français et commence la déportation des Acadiens[50]. Jusqu'en 1763, les territoires limitrophes de la Nouvelle-Écosse sont annexés et les Acadiens déportés vers laNouvelle-Angleterre[51]. De nombreux autres réussissent à s'enfuir vers leCanada ou l'île Saint-Jean (actuelleÎle-du-Prince-Édouard) ou encore se cachent chez lesAmérindiens[51]. Plusieurs colonies refusent ces prisonniers, qui sont ensuite déportés vers l'Angleterre ou ramenés en Nouvelle-Écosse[52]. L'île Saint-Jean est presque vidée de sa population en 1758. Les deux tiers sont déportés en France[53] alors que les autres se réfugient à larivière Ristigouche ou au Québec[54]. Les réfugiés d'Angleterre sont expatriés enFrance en 1763[55]. Des Acadiens se réfugient àSaint-Pierre-et-Miquelon, mais sont presque tous à nouveau déportés en 1778[56]. Plus de la moitié des Acadiens meurent durant cette période[52].

Migrations

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Après la signature duTraité de Paris en 1763, les Acadiens se déplacent vers les Antilles, en France, en Louisiane et au Québec, mais surtout en Nouvelle-Écosse[57]. 12 000 immigrants de laNouvelle-Angleterre se sont déjà établis dans les anciens villages acadiens et la loi interdit aux Acadiens de s'établir en communautés trop nombreuses[57]. Ils ont alors la possibilité de s'établir sur certaines terres qui leur sont réservées parmi les anglophones ou plutôt de fonder de nouveaux villages dans les recoins éloignés de l'ancienne l'Acadie, soit l'île du Cap-Breton, l'Î.-P.-É. ou le territoire qui deviendra le N.-B. en 1784, ce que la plupart font[57]. Parmi tous les anciens villages du cœur de l'Acadie, les seuls n'étant pas réservés aux anglophones sontPobomcoup et la rive gauche desTrois-Rivières[57] ainsi queBeaubassin, bien que ce dernier accueille très peu d'Acadiens. Les exilés s'établissent au fur et à mesure àHalifax et au bord dudétroit de Canso puis dès 1767 à laBaie-Saint-Marie, àTousquet et à Pobomcoup et, à partir de 1780, àChéticamp etMargaree[57].

Près de la moitié des Acadiens de France se rendent enLouisiane en 1785, pour des raisons apparemment fortuites[53].

Un groupe d'Acadiens deSaint-Malo s'établit auxîles Malouines en 1764. La plupart quittent l'archipel dans les années suivantes mais il semble que quelques familles aient laissé des descendants sur ces îles ainsi qu'àMontevideo, enUruguay[58].

À partir de 1785, leMadawaska voit l'arrivée des Acadiens, qui avaient dû laisser la basse vallée dufleuve Saint-Jean auxLoyalistes[54]. À la fin duXVIIIe siècle, 36 % des Acadiens sont établis dans les Provinces maritimes et leur retour d'exil se poursuit jusqu'aux années 1820[57]. Jusqu'à la deuxième moitié duXXe siècle, les établissements des Maritimes s'étendent le long des côtes et dans l'arrière-pays[54]. Plusieurs facteurs contribuent aux mouvements de population, mais le plus constant est la présence religieuse. Ainsi, la construction d'une chapelle ou l'établissement d'un prêtre signifient généralement qu'une communauté est établie pour de bon[59]. Durant cette période, l'arrivée de nombreux immigrants britanniques accentue le statut minoritaire des Acadiens[60].

Rétablissement

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La chapelle deSainte-Anne-du-Bocage.

Au début duXIXe siècle, les Acadiens tentent surtout de combler leurs besoins élémentaires[a 3]. Toutes leurs ambitions et leurs activités sont ainsi liées à leur survie[a 3]. Aucune institution n'est proprement acadienne. L'Église est la seule institution française et le clergé catholique vient du Québec ou de France[a 3]. Seuls quelques villages possèdent une école et l'éducation est dispensée par de rares enseignants, pour la plupart des maîtres itinérants[a 3]. Il n'y a pas de journal francophone, ni même demédecins ni d'avocats ou declasse moyenne[a 3].

Renaissance (1850-1881)

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Article détaillé :Renaissance acadienne.
Henry Longfellow.

Les Acadiens se reconnaissent dans l'intrigue du poèmeÉvangéline (1847), de l'AméricainHenry Longfellow, alors queLa France aux colonies : Acadiens et Canadiens (1859), deFrançois-Edme Rameau de Saint-Père, un Français, leur permet de découvrir leur histoire dans leur langue[61].

Les Maritimes obtiennent toutes ungouvernement responsable en 1850[62]. L'union des Maritimes est proposée comme solution aux problèmes économiques causés par lelibre-échange[62]. Les délégués à laconférence de Charlottetown proposent plutôt laConfédération canadienne, qui est entérinée en 1867 par Londres malgré l'opposition, entre autres, des Acadiens, qui sont pourtant les seuls à être accusés d'être réactionnaires[62],[63],[a 3]. Certains politiciens font ensuite leur marque, commeJoseph-Octave Arsenault,Pierre-Amand Landry,Isidore Leblanc etStanislaus Francis Perry[64] ; certains occupent des postes importants mais d'autres sont accusés de ne pas défendre les intérêts acadiens[64] – lenépotisme se développe[65].

L'agriculture de subsistance est toujours la norme et les techniques évoluent lentement mais certaines régions parviennent à diversifier leurs cultures et même exporter despatates[66]. Lechemin de fer se développe à partir de 1850 ; il fait surtout la richesse des anglophones mais représente tout de même une bonne opportunité pour les Acadiens[67]. DesAméricains relancent l'industrie despêches au moment où les terres agricoles viennent à manquer[68]. Certains Acadiens ouvrent d'ailleurs de petites usines et même des commerces dès 1856[69]. L'exploitation forestière devient florissante dans laPéninsule acadienne, auMadawaska ainsi que dansClare, où elle profite de laconstruction navale[70] ; la concession de terres à une compagnie de chemin de fer près deSaint-Léonard en 1878 entrave toutefois l'expansion du Madawaska[67].

François-Xavier Lafrance ouvre en 1854 àMemramcook le premier établissement d'enseignement supérieur de langue française, le Séminaire Saint-Thomas[a 3]. Il doit fermer ses portes en 1862 mais il est rouvert deux ans plus tard par des prêtres de la Congrégation de Sainte-Croix et devient leCollège Saint-Joseph[a 3]. Le premier journal francophone,Le Moniteur acadien, est fondé en 1867 àShédiac[a 3]. D'autres journaux suivront, dontL'Impartial, fondé en1893 àTignish etL'Évangéline, qui fut le plus durable, publié de 1887 à 1982[a 3]. Les communautés religieuses féminines qui s'établissent en Acadie y jouent un rôle essentiel dans l'éducation et les soins de santé[a 3]. Les sœurs de la Congrégation de Notre-Dame, deMontréal, ouvrent des pensionnats à l'Île-du-Prince-Édouard[a 3]. En 1868, les Sœurs de Saint-Joseph prennent la direction dulazaret de Tracadie et s'établissent aussi àSaint-Basile où leur pensionnat deviendra plus tard leCollège Maillet[a 3].

Période nationaliste (1881-1982)

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Le Collège Saint-Joseph en 1940.

Uneclasse moyenne se forme à partir des années 1860[a 3]. Bien que leCollège Saint-Joseph et leCollège Sainte-Anne contribuent à la formation d'une élite instruite, l'Acadie compte au moins quatre catégories d'élite[a 3]. Les deux plus en vue sont leclergé et les membres desprofessions libérales, soit les avocats, les médecins et les notaires[a 3]. De plus, même si les agriculteurs et les commerçants acadiens ne bénéficient pas d'un capital considérable comme leurs homologues anglophones, bon nombre d'entre eux réussissent tout de même à se distinguer[a 3].

Lesconventions nationales acadiennes sont tenues de manière intermittentes à partir de 1881 dans différentes localités[a 3]. Elles sont des tribunes publiques qui permettent à la population de parvenir à un consensus sur des projets importants comme la promotion du développement agricole, l'éducation en français et la mise en place d'un clergé catholique acadien[a 3].

LaSociété nationale de l'Acadie, qui a pour but de promouvoir le fait acadien, est fondée en 1881[a 3]. L'Acadie se dote ainsi de symboles nationaux : undrapeau, unefête nationale, unedevise et unhymne national[a 3]. En 1912, Édouard Leblanc devient le premier évêque acadien[a 3].

Au moins trois communautés religieuses sont constituées entre 1881 et 1925[a 3]. Les couvents dirigés par ces religieuses contribuent de façon indéniable à améliorer l'éducation des Acadiennes et à rehausser la vie culturelle de la collectivité[a 3]. Ces communautés fondent également les premiers collèges pour jeunes filles en Acadie[a 3].

À cette époque, quelques femmes parviennent, par la voie des journaux, à exprimer leurs opinions sur des questions importantes[a 3]. Elles abordent aussi les droits de la femme, notamment le droit de vote et l'accès à l'éducation[a 3].

La fondation d'Allardville, le 12 septembre 1932.

Dans les années 1920 est créé leComité France-Acadie avec du côté français, le diplomateRobert de Caix de Saint-Aymour et l'historienÉmile Lauvrière.

La période nationaliste est caractérisée par une importante évolution économique, représentée par l'intégration complète des Acadiens dans le processus d'industrialisation et d'urbanisation canadien[a 3]. Bien que l'exode rural soit moins prononcé en Acadie qu'ailleurs au Canada, nombreux sont ceux qui s'établissent àMoncton, àYarmouth, àAmherst et dans les villes de laNouvelle-Angleterre, où les hommes travaillent dans des usines et les femmes dans des filatures[a 3].

Certains membres de l'élite acadienne se méfient d'une telle évolution, qui risquerait selon eux une assimilation à la majorité anglo-saxonne[a 3]. De 1880 à 1940, des mouvements de colonisation cherchent à freiner l'exode de la population, à détourner les Acadiens de l'industrie de la pêche, qui appartient en majeure partie à des compagnies étrangères, et à aider les familles à faire face aux conditions difficiles de laGrande Dépression. Lemouvement coopératif, en particulier lemouvement d'Antigonish des années 1930, permet enfin aux pêcheurs exploités pendant des générations de travailler de façon autonome[a 3].

Certaines différences régionales se manifestent aussi. La communauté acadienne du N.-B., plus importante et plus sûre d'elle-même, prend l'initiative de parler au nom de tous les Acadiens[a 3].

Durant les années 1950, les Acadiens deviennent de plus en plus présents dans l'économie, la politique et la culture des provinces maritimes[a 3]. La préservation des valeurs et de la culture à domicile facilite la mise sur pied d'un système d'éducation francophone, en particulier au Nouveau-Brunswick[a 3]. La vitalité de la culture acadienne ainsi que son originalité face aux cultures canadiennes anglaises et américaines réduit les effets de l'assimilation et aident les Acadiens à être reconnus en tant que minorité dans les Maritimes[a 3].

Durant les années 1960, lemouvement souverainiste du Québec et l'opposition au bilinguisme dans l'Ouest ont un impact partout au Canada[a 3]. Les Acadiens sont alors divisés mais surtout ignorés entre les deux camps. En février 1968, les étudiants de l'Université de Moncton manifestent pour instaurer le bilinguisme dans la ville et dénoncer le mépris des anglophones à leur égard. Ils se heurteront à l'indifférence du maire et leur entreprise fera long feu. Cet épisode de l'histoire acadienne est relaté dans le documentaireL'Acadie, l'Acadie?!? deMichel Brault etPierre Perrault, qui feront le voyage de Montréal pour filmer les événements et interroger les protagonistes au sujet de la condition acadienne. On y constate un militantisme vigoureux chez certains, mais un défaitisme non dissimulé chez d'autres, notamment chez des vieux qui ont été élevés dans la soumission par l'Église catholique et chez des jeunes qui déclarent qu'ils envisagent de déménager au Québec. La survie de la culture acadienne n'est pas assurée malgré les victoires remportées au fil du temps[a 3]. Néanmoins, ils peuvent faire des progrès en vue de préserver leurs droits[a 3].

Dans les années 1970, la situation économique de la péninsule acadienne.est particulièrement difficile. Le taux de chômage atteint parfois 19,5 %. Certaines communautés comptent jusqu’à 30 % de personnes bénéficiaires des minima sociaux. En outre, pour les personnes disposant d'un emploi, les conditions de travail sont souvent mauvaises et source de blessures, tandis que les salaires sont généralement assez bas. C’est ce qui conduit les employés de l’usine Cirtex à déclencher une grève qui dure 13 mois[71].

Ces remous mènent à la fondation duParti acadien, de la revue de gaucheL’acayen, de conseils régionaux d’aménagement et du Front de libération de l'Acadie. le Parti acadien, qui comporte une importante tendancemarxiste, entend dans un premier temps défendre la décolonisation des francophones des Maritimes, mais s'oppose également à la politique d’aménagement territorial du gouvernement, qui consiste à dégarnir les régions au profit des villes afin de simplifier l’administration des services. Les militants marxistes favorisent plutôt le développement régional par l’ouverture de jardins communautaires, de comptoirs alimentaires et de coopératives. Progressivement, la lutte des classes prend le pas sur celui de la décolonisation ; la question de l’affirmation acadienne devient secondaire à la lutte globale contre le capitalisme. Ces militants sont notamment très impliqués lors de la crise du hareng, en 1979, marquée par l’opposition des petits pêcheurs côtiers aux pêcheurs hauturiers, ils font des grèves tournantes, bloquant l’accès aux quais[71].

Préservation des acquis (de 1982 à nos jours)

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Panneau routier indiquant la route du littoral acadien au Nouveau-Brunswick.

Au N.-B., les politiques deFrank McKenna réduisent la place de la communauté acadienne[72] et conduisent auxémeutes de Saint-Sauveur et Saint-Simon en 1997[73]. Les AcadiensJoseph Raymond Frenette,Camille Thériault etBernard Lord sont tour à tour premiers ministres après McKenna ;Dominic LeBlanc tente de devenir chef duparti libéral du Canada en 2008[74], alors queYvon Godin,Pierrette Ringuette,Bernard Valcourt etMark Muise sont aussi à noter[73].

Plusieurs reconnaissances officielles se succèdent –communauté francophone du Nouveau-Brunswick en 1993[75],torts causés par le Grand Dérangement en 2003[76],jour de commémoration en 2005 etmonuments érigés à travers le monde dès la même année – et le premierCongrès mondial acadien a lieu en 1994.

Si plusieurs crises récurrentes secouent les années 1980 – secteurs de la pêche, de l'agriculture et de l'industrie forestière – et que le chômage et les disparités régionales sont toujours importants, les industries desmines et de latourbe prospèrent alors que l'économie de l'Î.-P.-É. se diversifie[77]. Le gouvernement fédéral décentralise certaines activités et les Acadiens y sont favorisés à l'embauche par leurbilinguisme[78]. Le Conseil économique du Nouveau-Brunswick est mis sur pied en 1979 et l'Agence de promotion économique du Canada atlantique est fondée en 1988 ; lacoopération demeure importante dans l'économie mais de plus en plus d'Acadiens entrent dans la fonction publique ou les professions libérales[77]. Letaux d'emploi est plus que triplé entre 1961 et 1986 – de 17 % à 59 % – alors que letaux de chômage passe de 20 % en 1986 à 10-14 % en 1999[78]. Lerevenu, composé à 22 % de transferts fédéraux, correspond à 66 % de la moyenne canadienne en 1986 mais l'économie de l'Acadie n'est désormais plus en retard sur celle des régions anglophones[78].

À l'Île-du-Prince-Édouard, la reconnaissance dudroit à l'éducation en français et du droit de gestion dans les années 1980 mènent à la création de laCommission scolaire de langue française de l'Île-du-Prince-Édouard en 1990[79]. LeConseil scolaire acadien provincial est mis sur pied en N.-É. en 1996 mais l'ouverture d'écoles francophones est ralentie à la fois par la réticence des parents et de certains politiciens[79]. Une première école francophone est ouverte en 1984 à T.-N.-L. et leConseil scolaire francophone provincial de Terre-Neuve-et-Labrador est fondée en 1996[80]. À l'Université de Moncton, une école de droit s'ajoute en 1983[75] et une école de médecine en 2006[81]. La N.-É., l'Î.-P.-É. et T.-N.-L. adoptent des mesures sur les services en français durant les années 2000[82],[80]. Le quotidienL'Évangéline cesse d'être publié en 1982 mais est remplacé parL'Acadie nouvelle en 1984 ; plusieurs radios sont fondés après l'ouverture deCKRO la même année[83].

Population et société

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Démographie

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Article détaillé :Démographie de l'Acadie.
Langue maternelle dans les provinces des Maritimes.
  • Majorité francophone, moins de 33 % d'anglophones
  • Majorité francophone, plus de 33 % d'anglophones
  • Majorité anglophone, plus de 33 % de francophones
  • Majorité anglophone, moins de 33 % de francophones
  • Données non disponibles

En 2001, il y avait 276 355 francophones dans lesprovinces maritimes[a 4], pour la plupart Acadiens[6]. En comptant les personnes anglicisées, il y aurait en tout 500 000 Acadiens dans les provinces de l'Atlantique[84]. Pourtant, selon le recensement 2001 deStatistique Canada, ce pays comptait 96 145 Acadiens en 2001[b 1]. Ce nombre est à prendre en considération, car de nombreux Acadiens s'identifient par exemple comme Canadiens ou Français dans le recensement. De plus, l'option Acadien ne figurait pas à l'origine sur le recensement, bien que le nombre de personnes s'identifiant ainsi est en forte hausse depuis1986[85]. En effet, même au Québec des nombres surprenants de québécois indiquent leur origine ethnique comme « canadienne » au recensement[86].

Les Acadiens représentent ainsi 15,6 % de la population totale des provinces de l'Atlantique, comparativement à une proportion de 22,6 % de francophones au Canada[a 4]. Les francophones représentent 32,9 % de la population au Nouveau-Brunswick, 4,2 % à l'Île-du-Prince-Édouard et 3,8 % en Nouvelle-Écosse[a 4].

Le fort taux d'Acadiens au Nouveau-Brunswick s'explique par lacroissance démographique et l'indice de continuité linguistique, qui est le rapport entre le nombre de personnes utilisant le français et le nombre de personnes ayant le français comme langue maternelle[a 4]. Le nombre de francophones a augmenté de 12,4 % au Nouveau-Brunswick entre1961 et2001, alors qu'il diminuait de 14 % en Nouvelle-Écosse et de 28,8 % à l'Île-du-Prince-Édouard[a 4].

L'indice de continuité linguistique varie fortement d'une région à l'autre. Il est ainsi de 92 % au N.-B., 58,2 % en Nouvelle-Écosse et 49,8 % à l'Île-du-Prince-Édouard[a 4]. Dans des régions comme leMadawaska canadien et laPéninsule acadienne, où la proportion de francophones dépasse 95 %, le taux d'assimilation est inférieur à 1 %, parfois même négatif, c'est-à-dire que des personnes de langue maternelle anglaise ou autre parlent français à la maison[a 4]. Par contre, des régions ayant un faible taux de francophones comme l'Île-du-Prince-Édouard (9 %) ont un fort taux d'assimilation, 68 % dans ce cas[a 4].

En 2006, le français est utilisé régulièrement ou toujours par 46,9 % des travailleurs des communautés de l'Île-du-Prince-Édouard[87], par 90,5 % au Nouveau-Brunswick[88], par 41,7 % en Nouvelle-Écosse[89] et par 31 % à Terre-Neuve-et-Labrador[80].

Plusieurs communautés acadiennes restent tout de même minoritaires. Le cas le plus connu estMoncton, où les francophones ne représentent que 33 % de la population[b 2].

De plus, le poids des francophones baisse de manière constante dans les Maritimes, y compris auNouveau-Brunswick. En se basant sur le critère de la langue maternelle, leur poids est ainsi passé de 35,9 % de la population de cette province en 1951, à 32,4 % à 2016 (et même à 31,8 % selon le critère de la première langue officielle parlée, qui inclut également les allophones utilisant le français en premier). Selon l'expert Ilyes Zouari, spécialiste du monde francophone, les Acadiens duNouveau-Brunswick devraient avoir unindice synthétique de fécondité (ISF) de 2,7 enfants par femme, soit environ le double du niveau actuel (un des plus faibles au monde), afin de pouvoir maintenir leur poids au niveau provincial à long terme. Et ce, puisqu'il convient de tenir compte d'une immigration désormais importante et très majoritairement anglophone (à plus de 80 %, l'immigration étant gérée par un gouvernement principalement anglophone), du taux d'assimilation des Acadiens à chaque génération (environ 20 %, et particulièrement dans le sud-est) et du taux d'assimilation des immigrés francophones (censés pourtant renforcer la population de langue française de la province). À défaut d'atteindre ce niveau de fécondité, la création d'uneprovince acadienne, regroupant les territoires acadiens du Nouveau-Brunswick, serait alors inévitable selon ce même expert[90],[91].

Minorités et immigration

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École anglophone à Bathurst.

Tout comme les Acadiens sont minoritaires dans certaines localités, l'Acadie compte aussi sesminorités. LesMalécites et lesMicmacs sont d'ailleurs implantés sur le territoire depuis environ l'an-500[92], soit deux millénaires avant la fondation même de l'Acadie. Les premières nations deBouctouche,Burnt Church,Eel River Bar,Indian Island,Madawaska etPabineau sont enclavées en territoire acadien. Il y a également des minorités malécites ou micmacques dans des localités acadiennes et lesautochtones, d'une manière générale, sont les plus nombreux dansArgyle (14,8 %)[b 3] et dans laparoisse de Saint-Louis (10,5 %)[b 4]. Les autochtones sont pourtant moins nombreux dans les Maritimes que dans le reste du pays[93].

De nombreuxCanadiens d'autres origines ainsi que des immigrants sont intégrés dans la société acadienne, même si la proportion d'immigrants reste relativement faible, ceux-ci ayant préféré s'établir dans les grandes villes canadiennes et les provinces plus prospères[93]. D'une manière générale, la N.-É. a la population la plus diverse[93]. La plus grande proportion d'immigrants se retrouve dans le comté deMadawaska, en particulier dans laparoisse de Clair (22 %)[b 5] et àLac-Baker (18,5 %)[b 6]. Les communautés accueillant le plus deminorités visibles sont aussi concentrées dans le Madawaska, plus précisément dans laparoisse de Baker-Brook (5,7 %)[b 7], àSaint-Léonard (4,3 %), àSaint-André (5,0 %) et dans laparoisse de Saint-Quentin (3,2 %)[b 8]. Certaines communautés sont surtout présentes dans une localité en particulier, comme lesLibanais àKedgwick[94]. Les francophones ne sont pas tous des Acadiens, et il y a notamment environ 13 000Québécois[c 2] et 1 500Français[95] dans les provinces de l'Atlantique. Très peu nombreux, lesJuifs forment toutefois une communauté dynamique[93]. Plusieurs personnalités issues des minorités se sont illustrés dans la société acadienne, dont le cinéaste libanaisRobert Awad, l'écrivain haïtienGérard Étienne et l'artiste multidisciplinaire belgeIvan Vanhecke.

Langues

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Il existe plusieursdialectes acadiens. Lefrançais acadien est le principal dialecte dufrançais, parlé dans toute l'Acadie, sauf au Madawaska, où le français de la vallée, ou brayon, est beaucoup plus influencé par lefrançais québécois. Par ailleurs, lesAcadiens du Québec parlent surtout lefrançais québécois, bien que le français acadien soit très courant dans certaines régions comme les îles de la Madeleine. Lechiac, parlé aussi dans la région deMoncton, est parfois décrit comme un dialecte du français fortement influencé par l'anglais, parfois comme une langue à part entière. Les populationsanglicisées parlent généralement l'anglais des Maritimes.

Il n'existe pas d'organisme de normalisation en Acadie mais l'Office québécois de la langue française y joue une influence indéniable, particulièrement dans le langage technique. Certains organismes provinciaux jouent par contre un rôle restreint, par exemple dans la toponymie. Plusieurs auteurs se sont penchés sur l'étude du français acadien.Le glossaire acadien a été publié parPascal Poirier en 1925 et réédité en 1993.Yves Cormier a présenté sonDictionnaire du français acadien en 2009, dans la même année, Éphrem Boudreau présenta aussi sonGlossaire du vieux parler acadien. Ces dictionnaires se concentrent uniquement sur lesacadianismes. Les principaux dictionnaires français en incluent par contre quelques-uns, mais il existe de nombreux oublis notables, par exemple de mots n'ayant pas d'équivalents dans la francophonie, ainsi que certaines erreurs.

Éducation

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Article détaillé :Éducation en Acadie.
L'université de Moncton.

Leministère de l'Éducation du Nouveau-Brunswick a la responsabilité du financement et du respect des normes tandis que la gestion des écoles et du programme scolaire est confiée aux deux secteurs indépendants[96]. Le secteur francophone compte 32 353 élèves fréquentant 98 écoles regroupées dans cinq districts scolaires[96] ainsi que 2 434 enseignants[97]. La N.-É. a quant à elle unConseil scolaire acadien provincial (CSAP) au sein de son ministère. Le Conseil gère 22 écoles unilingues françaises, comptant 6 000 élèves et 900 employés. Le CSAP possède également 19 sites de pré-maternelle[98]. LaCommission scolaire de langue française de l'Île-du-Prince-Édouard gère les six écoles francophones de la province[99]. LeConseil scolaire francophone provincial de Terre-Neuve-et-Labrador regroupe cinq écoles[100].

LeCollège communautaire du Nouveau-Brunswick compte un secteur francophone de cinq établissements. LeCollège Acadie de l'Î.-P.-É. possède trois campus.

L'Université Sainte-Anne compte cinq campus en N.-É., le principal étant àPointe-de-l'Église et les autres àTusket, àHalifax, àPetit-de-Grat et àSaint-Joseph-du-Moine. L'établissement comprend la faculté des Arts et Sciences, offrant des baccalauréats ainsi qu'une maîtrise en éducation, la faculté desprogrammes professionnels et l'école d'immersion. Il y a de plus cinq chaires et centres de recherches[101].

L'Université de Moncton possède aussi un campus àEdmundston, desservant ainsi le Maine et le Québec, ainsi qu'un campus àShippagan. Cette université compte neuf facultés, dont une dedroit, offre 180 programmes du premier autroisième cycle et compte 37 centres, chaires et instituts[102]. Le Centre de formation médicale du Nouveau-Brunswick y offre un programme complet demédecine en partenariat avec l'Université de Sherbrooke[103]. L'université compte 6 219 étudiants et 826 employés dont 390 professeurs en 2009[102] alors que son budget annuel est de 103 millions$[102].

Le Canada compte la plus grande proportion de personnes entre 18 et 35 ans possédant un diplôme post-secondaire, et les provinces de l'Atlantique ont les plus grands budgetsper capita dédiées à l'éducation parmi les pays duG8[104]. La situation diffère pourtant grandement chez les Acadiens. À l'Î.-P.-É., ceux-ci restent peu éduqués, 34 % n'ayant pas de diplôme secondaire ; le taux de diplômés collégiaux (21,5 %) est par contre dans la moyenne canadienne alors que le taux d'universitaires (13 %) s'approche de la moyenne provinciale[87]. Au N.-B., 37 % des Acadiens n'ont pas leur diplôme secondaire, comparativement à la moyenne provinciale de 29 %, alors que le taux d'universitaires à Moncton est comparable à Montréal (20,4 %) ; la situation serait due à l'économie basée sur les ressources naturelles de la plupart des régions[88]. En N.-É., les Acadiens sont de plus en plus éduqués (70 % de diplômés), dépassant la moyenne des francophones canadiens, mais restent toujours sous le niveau provincial (73 % de diplômés), une situation liée aussi à la situation économique[89]. Les francophones terre-neuviens, toutes origines confondues, sont un plus éduqués que la majorité anglophone et 21 % sont diplômés de l'université, comparativement à 11 % chez les anglophones et à 16 % chez les francophones canadiens[80]. En 2006, selon une étude de l'Institut de politique d'enseignement, les universités néo-écossaises étaient considérées les moins abordables en Amérique du Nord, alors que celles du N.-B. arrivaient en57e rang sur 60[105]. De plus, le nombre d'inscription est à la baisse dans toutes les universités de l'Atlantique, excepté Sainte-Anne, une situation qui ne s'expliquerait pas uniquement par le déclin démographique, selon Mireille Duguay[106].

Un problème important à l'heure actuelle est l'accès aux services sur l'ensemble du territoire, en particulier la santé, qui cause de nombreux débats au N.-B. La centralisation et la rationalisation de ces services causent une plus grandes spécialisation des institutions, ce qui à son tour réduit le nombre d'emplois et accentue la différence entre les villes et la campagne[a 5].

Santé et services sociaux

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Le Centre hospitalier universitaireDr-Georges-L.-Dumont.

La santé et les services sociaux sont des compétences principalement provinciales.

À l'Î.-P.-É., les services de santé ne sont pas répartis également et il y a un seul centre de santé bilingue, dans larégion Évangéline[87]. Au N.-B., depuis la réforme de 2008, c'est un organisme bilingue, le réseau de santé Vitalité, qui gère, en région acadienne, 1 197 lits répartis dans 73 établissements dont 11 hôpitaux, 7600 employés dont 470 médecins et un budget de près de 600 millions $[107]. Cette réforme est jugée inéquitable par le comité Égalité Santé, qui la conteste avec le soutien de la SANB[88]. La N.-É. compte plusieurs centres de santé bilingues[87]. Le projet d'une clinique bilingue à T.-N.-L. est menacé notamment par l'interprétation du nombre de francophones[108]. Afin de faciliter l'accès aux services, le Réseau des services de santé en français de l'Î.-P.-É., fondé en 2002, et les gouvernements de N.-É. et de T.-N.-L. tiennent à jour un répertoire des professionnels bilingues[87],[89],[80].

LeCentre hospitalier universitaire Dr-Georges-L.-Dumont est affilié à l'Université de Moncton.

Médias et communications

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Article détaillé :Histoire des médias en Acadie.

L'Acadie est desservie par de nombreuxmédias, pour la plupart anglophones, dont le principal est laSociété Radio-Canada. La station francophone Radio-Canada Acadie dispose quant à elle d'unesalle de nouvelles àMoncton ainsi que des bureaux régionaux dans onze villes. Il y a également des stations communautaires ou régionales, commeTélévision Rogers ouCHAU-TV. Le N.-B. possède le seul journal quotidien francophone,L'Acadie nouvelle. Il y a aussi des hebdomadaires, notammentL'Étoile,Le Moniteur acadien,Le Courrier de la Nouvelle-Écosse etLa Voix acadienne ainsi que des mensuels et d'autres publications, tel queLe Gaboteur. Laradio est bien implantée et la principale station est laPremière Chaîne de Radio-Canada. Une quinzaine de radios communautaires francophones, dont 10 au Nouveau-Brunswick, font aussi partie du paysage médiatique depuis la fin duXXe siècle. Plusieurs de ces radios sont très populaires et occupent parfois la première place dans leurs régions. L'internet se développe rapidement.

Les médias, en particulier lapresse écrite, ont joué un rôle important dans le développement de laculture et de lapolitique acadienne à partir du milieu duXIXe siècle. Ils se sont pourtant développés lentement à cause de divers facteurs comme la répartition géographique, le statut minoritaire, le dynamisme économique, le niveau d'éducation et les transports[109].Le Moniteur acadien, fondé en 1867, est le plus ancien. Parmi les journaux disparus, le plus influent a étéL'Évangéline.Au campus de Moncton de l'Université de Moncton, les médias étudiants (notammentCKUM-FM et l'hebdomadaire Le Front) ont souvent été des acteurs dans divers mouvements de revendication acadiens.

L'Acadie dispose de l'un des meilleurs réseaux detélécommunications au monde[104]. Totalementnumérique[104], il comprend l'internet, disponible àhaute vitesse sur tout le territoire du Nouveau-Brunswick[110], et latéléphonie cellulaire, disponible partout[104]. En 2009, entre 69 % et 77 % de la population, selon les provinces, utilisait l'internet à des fins personnelles, légèrement sous la moyenne canadienne de 80 %[111]. Le réseau est contrôlé principalement parBell Aliant,Rogers Communications etEastLink (en). Les télécommunications sont régies par leConseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC).Postes Canada ainsi que plusieurs services de courrier privés desservent le territoire.

Sport

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Article détaillé :Sport en Acadie.
Planche à neige aumont Farlagne.

Plusieurs Acadiens se sont démarqués dans le sport professionnel, commeYvon Durelle à laboxe,Rhéal Cormier aubaseball,Ron Turcotte dans lesport hippique ainsi queLuc Bourdon etRoland Melanson auhockey sur glace. Quelques équipes professionnelles sont installées dans les régions acadiennes, dont plusieurs de laLigue de hockey junior Maritimes Québec.

Le sport est pratiqué en Acadie depuis sa fondation mais est à l'origine peu présent dans la culture à cause des conditions de vie difficiles[112]. Les collèges fondés vers la fin duXIXe jouent un rôle dans l'implantation du sport dans la vie quotidienne[113]. À partir des années 1960, de nouvelles écoles sont construites avec des gymnases et d'autres installations sportives[113]. La fondation d'une école normale francophone àMoncton, puis l'ouverture du Département d'éducation physique de l'Université de Moncton permet la formation des enseignants en français[113]. Depuis1979, lesJeux de l'Acadie sont l'occasion, pour les athlètes en herbe de toute l'Acadie, de se mesurer les uns aux autres[113].

Religion

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Article détaillé :Religion en Acadie.
L'église Saint-Jean-Baptiste de Miscouche.

Les Acadiens sont majoritairementcatholiques. L'archidiocèse de Saint-Jean recouvre tout le territoire de T.-N.-L., l'archidiocèse de Moncton comprend tout le N.-B. alors que l'archidiocèse de Halifax couvre à la fois la N.-É. et l'Î.-P.-É.

Les Acadiens sont à l'origine tolérants envers les autres religions et confessions car certains des fondateurs sontprotestants[114]. Leclergé n'est d'ailleurs pas très présent et s'intéresse surtout à l'évangélisation desMicmacs ; en fait, la pratique de la religion est surtout une affaire familiale à cause de la pénurie de prêtres[115]. Les Acadiens conservent laliberté de religion après la signature dutraité d'Utrecht en 1713[115]. À la suite de ladéportation des Acadiens, les relations deviennent tendues entre la population et les prêtres et évêques, qui sont désormais majoritairementÉcossais ouIrlandais, et anglophones[115]. Des prêtres acadiens sont formés auCollège Saint-Joseph dès1865 mais ceux-ci sont envoyés principalement dans des régions anglophones[115]. Un débat pour l'acadianisation du clergé commence dans les années 1880 et un premier évêque,Alfred-Édouard Leblanc, est nommé en1913[115]>. Un mouvement s'organise ensuite pour demander au pape une meilleure représentation dans le clergé, malgré l'opposition des anglophones, avec succès[115]. La demande de créer un archidiocèse à Moncton cause encore plus d'opposition mais est aussi acceptée en 1936[116]. Lediocèse d'Edmundston en est détaché en 1944 alors que lediocèse de Yarmouth est séparé de celui d'Halifax en 1953[116]. La foi catholique reste liée à l'acadianité jusque dans les années 1940, où une majorité des membres de l'élite sont soit des religieux, soit ont été formés dans des collèges catholiques[116]. Les communautés religieuses occupent une place fondamentale dans les secteurs de l'éducation et de la santé jusqu'aux années 1970[116]. Comme dans plusieurs régions du monde, la pratique religieuse baisse ensuite alors que le nombre de prêtres est en baisse et que certaines paroisses ne sont même plus desservies[116]. La foi catholique reste toutefois importante pour une bonne partie de la population mais son lien avec l'acadianité devrait être différent dans l'avenir selon l'historienne Naomi Griffiths[116].

L'interprétation du catholicisme en Acadie accorde une place importante aux femmes, une situation démontrée par le grand nombre d'églises dédiées à une sainte, aux cathédrales (Cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption de Moncton) qui sont dédiées àMarie ou àSainte Anne et au fait que deux communautés religieuses féminines ont été fondées en Acadie, soit la Congrégation des Filles de Marie de l'Assomption et la Congrégation des Religieuses de Notre-Dame du Sacré-Cœur, contrairement aux communautés masculines, qui proviennent toutes du Québec ou de France[116]. Le culte de Sainte-Anne est en fait très important et l'imposition de Marie de l'Assomption comme sainte-patronne n'y a rien changé. La mer occupe aussi une place importante dans la religion, notamment par la célébration toujours très populaire du dimanche des pêcheurs et de labénédiction des bateaux.

Économie

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Article détaillé :Économie de l'Acadie.

Depuis 1961, la situation économique de l'Acadie s'est améliorée face à la moyenne canadienne. Plusieurs facteurs expliquent cette évolution, dont l'augmentation de l'accès à l'éducation post-secondaire, l'augmentation de la participation au marché du travail et finalement le dynamisme entrepreneurial. L'économie traditionnelle acadienne était plutôtsocialiste et encourageait lacoopération, alors que l'individualisme qui accompagne l'urbanisation et lamodernisation a orienté les entrepreneurs vers lecapitalisme[a 5]. Ce dynamisme mena au développement d'un réseau d'organisations économique, qui augmentent l'implication de la population dans les décisions du gouvernement[a 5]. La montée de l'état-providence a joué un rôle majeur: les transferts de revenus représentent 20 % du revenu total chez les Acadiens, contre 16 % chez les anglophones, ce qui permet surtout de soutenir le secteur des services[a 5]. Le développement des services publics permet la création de nombreux emplois bien rémunérés dans toutes les régions. Le soutien du développement de l'entrepreneuriat, par l'entremise de programmes comme l'APECA, permet la création d'emplois[a 5].

Ces progrès s’accompagnent néanmoins de la persistance d’un important écart de développement. Cela s’explique, entre autres, par le fait que letaux d’activité y est inférieur à la moyenne canadienne et letaux de chômage supérieur[a 5]. L’activité économique est très saisonnière dans plusieurs régions, en partie parce que le secteur manufacturier est axé sur la transformation des ressources naturelles[a 5]. L'emploi demeure donc la principale préoccupation, causant une forte opposition à la réforme de certains programmes gouvernementaux, en particulier dans le secteur de la pêche, où l'assurance-emploi permet aux travailleurs de subvenir à leurs besoins durant les périodes d'inactivité[a 5]. Certains projets de diversification ont tout de même suscité un vaste mouvement d’opposition, comme la construction d’unincinérateur de sols contaminés àBelledune[a 5].

Revenu et emplois

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À l'Î.-P.-É., le revenu individuel moyen est de 29 152 $, ce qui dépasse la moyenne provinciale, mais 40 % de la population a un revenu sous la barre des 20 000 $[87]. Au N.-B., le revenu moyen est de 26 929 $, sous la moyenne provinciale de 28 450 $, une situation expliquée en partie par l'importance du secteur primaire et du secteur manufacturier, où les emplois tendent à être moins payés, saisonniers ou de courte durée[88]. Près de la moitié des gens gagnent moins de 20 000 $ annuellement et seulement 12 % gagnent plus de 50 000 $, une situation due en grande partie à l'importance de la population rurale, où l'économie est moins dynamique[88]. En N.-É., le revenu moyen des Acadiens, s'élevant à 32 168 $, dépasse la moyenne provinciale, notamment à cause des emplois bien rémunérés du secteur public ; en plus, l'écart a augmenté depuis 2001[89]. Seulement une personne sur dix gagne moins de 10 000 $, et leur nombre baisse constamment ; le revenu moyen change néanmoins d'une région à l'autre[89]. À T.-N.-L., le revenu moyen de la population francophone s'élève à 36 447 $, dépassant largement la moyenne provinciale de 27 636 $[80]. Par contre, deux personnes sur cinq gagne moins de 20 000 $ annuellement alors que plus du quart gagne plus de 60 000 $[80].

L'administration publique, la santé et l'éducation constituent les principaux secteurs d'emplois à l'Î.-P.-É. et en N.-É., où ils regroupent respectivement 31,3 % et 36 % des emplois, notamment auministère des Anciens combattants àCharlottetown[87],[89]. La fabrication est le domaine le plus important au Nouveau-Brunswick[88] et le second plus important à l'Île-du-Prince-Édouard[87] et en Nouvelle-Écosse[89]. L'économie terre-neuvienne est basée avant tout sur les matières premières. Pourtant, les communautés francophones ont uneéconomie postindustrielle, où les emplois dans le commerce et les services jouent un rôle important[80]. Au N.-B. et en N.-É., les Acadiens sont plus présents que les anglophones dans les secteurs primaires et secondaires[88],[89].

Les entrepreneurs représentent, en 2006, 8,4 % des travailleurs à l'Île-du-Prince-Édouard[87], 7,7 % au Nouveau-Brunswick[88], 8,7 % en Nouvelle-Écosse[89] et 4,9 % à Terre-Neuve-et-Labrador[80].

La vente et les services constitue la principale occupation des Acadiens, soit 21,0 % des travailleurs à l'I.-P.-E[87]., 24,0 % au N.-B[88]., 23,5 % en N.-É[89]. et 25,5 % à T.-N.-L[80]. Les domaines des affaires, de la finance et de l'administration gagnent en importance en Nouveau-Brunswick[89] ; les Acadiens du N.-B. y sont quant à eux moins présents que les anglophones[88]. Au N.-B. également, le secteur de la vente et des services est plus faible que la moyenne provinciale[88].

Principaux secteurs de l'économie

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Pêche, agriculture et agroalimentaire

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Le port de Meteghan.

Lapêche est la base de l'économie des provinces de l'Atlantique avec des revenus annuels de 3 milliards $ et représente le tiers de ses exportations[104]. Le plus grand port de pêche estEscuminac, avec 500 bateaux tandis que leport de Shippagan est le plus rentable. Depuis l'effondrement des stocks demorue et lemoratoire de 1992, les principales espèces pêchées sont lecrabe des neiges et lehomard ; le principal marché du crabe est leJapon[117]. La ressource de crabe est très étudiée mais le contrôle des prises de homard est plus difficile et la ressource pourrait s'épuiser ; il y a dix fois plus de pêcheurs de homard que de crabe mais les prises sont du même ordre[117]. La transformation du poisson et des fruits de mer a lieu dans la plupart des villes portuaires mais certaines usines comme àSaint-Simon transforment le surplus des autres usines. L'industrie cherche de plus en plus lavaleur ajoutée.

La période des récoltes dure en moyenne 133 jours[8]. L'aquaculture est en expansion depuis les années 1990[117]. Lamousse d'Irlande est récoltée ou cultivée par une entreprise acadienne d'Halifax, qui est considérée comme le chef de file mondial de l'algue comestible, en plus d'être le plus grand fournisseur du Japon[117]. Le N.-B. a le plus important secteur de produits agricoles àvaleur ajoutée au pays ; l'industrie de la pomme de terre en est le chef de file, dont la multinationalMcCain Foods[104]. Les alimentssurgelés représentent 61 % des exportations alimentaires de l'Atlantique[104] ; en région acadienne, cette industrie est concentrée àGrand-Sault etScoudouc[118]. Lesboissons gazeuses (Scoudouc[118]) et labière (Moncton[119]) représentent quant à eux 8 % des exportations[104]. Lesconfiseries, pourtant importantes[104], sont peu développées en région acadienne. Toutefois, la fabrication dusirop d'érable est répandue, particulièrement àSaint-Quentin. LaPéninsule acadienne est la principale région productrice debleuets[120] mais la transformation et l'exportation est concentrée àOxford, en N.-É. anglophone[104]. L'industrie descanneberges est concentrée àRogersville mais se développe ailleurs. L'élevage et l'abattage dupoulet est concentré àSaint-François-de-Madawaska[121].

Industrie

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Usine de Twin Rivers Paper à Edmundston.

Il y a plusieurs mines près deBathurst. La majeure partie des marchandises transitant par leport de Belledune sont d'ailleurs le bois et le minerai. Les usines de la ville produisent ou transforment leplomb, l'acide sulfurique, l'argent, l'or, legypse et l'engrais[122]. Le N.-B. produit 31 % de latourbe au Canada[a 6] et la production y est concentrée dans laPéninsule acadienne[120]. Le Nord-ouest compte sur l'exploitation forestière et possède plusieurs usines, certaines de propriété locale comme Groupe Savoie mais la plupart appartenant a des intérêts anglophones ou étrangers, comme la compagnieJ.D. Irving. Edmundston, Belledune, Saint-Quentin, Kedgwick et Atholville comptent des usines de pâte et papier. La fabrication de papiers spécialisés est concentrée àDieppe etRichibouctou. Certains autres produits dérivés sont fabriqués en Acadie, notamment lescouronnes de Noël àNotre-Dame-des-Érables.

Laconstruction accapare 12 % duPIB au niveau fédéral et constitue le septième employeur de l'Atlantique[104]. Plusieurs villes comptent d'importants fabricants de matériaux de construction et d'équipements résidentiels comme lebéton, l'asphalte, l'acier, les équipements deventilation et declimatisation, les portes et fenêtres, les armoires de cuisine et lesmatériaux de construction divers. Il y a des usines de maisons préfabriquées à Tracadie-Sheila et à Bouctouche.

L'environnement est également un secteur d'avenir, comprenant plus de 800 entreprises dans tout l'Atlantique ; T.-N.-L. est un chef de file dans le traitement desmarées noires, le N.-B. dans le traitement deseaux usées, la N.-É. en matière derecyclage et l'Î.-P.-É. dans le domaine de lacollecte des déchets[104]. L'aérospatiale et la défense sont parmi les secteurs industriels connaissant la plus forte croissance ; l'industrie est concentrée en N.-É., surtout àHalifax, mais des parcs industriels importants sont aussi présents àSummerside près de larégion Évangéline ainsi qu'àMoncton[104]. Moncton et sa voisineDieppe sont d'ailleurs les principales villes industrielles, avec des entreprises œuvrant dans les domaines dehaute technologie, des véhicules d'urgence, des portes et fenêtres, de l'usinage, duverre, des équipements dejeux de hasard, de l'aérospatiale et de la défense[119],[123].Edmundston regroupe aussi quelques usines importantes, dans les domaines duplastique, des articles de sport, des enseignes et des meubles[121]. Quelques autres industries sont présentes, telles que laconstruction navale (Bas-Caraquet[124],Methegan[125]), les véhicules terrestres (Bathurst[126],Lamèque[124],Notre-Dame-de-Kent[127],Tracadie-Sheila[124]), lesmoteurs (Eel River Crossing[128]), les équipements industriels (Balmoral[128],Caraquet[124], Tracadie-Sheila[124]), l'engrais (Petit-Rocher[126]) et lesmatelas (Scoudouc[118]).

Énergie

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Éoliennes à la pointe de Pubnico.

La puissance installée des centralesélectriques des provinces de l'Atlantique est de plus de 14 000 mégawatts (MW)[104]. L'électricité est produite, transportée et distribuée par desmonopoles desociétés de la couronne (Énergie NB,Newfoundland and Labrador Hydro etMaritime Electric) ou d'une compagnie privée (Nova Scotia Power). Lacentrale de Churchill Falls, inaugurée en 1971, fait l'objet d'un contentieux entre le Québec et T.-N.-L. Le coût de l'électricité reste le plus bas dans les pays duG8[104], sauf à l'Î.-P.-É., où il est le plus élevé au pays[a 1]. Cette province est d'ailleurs la plus innovatrice en matière d'énergie éolienne et de plus en plus imitée par les autres provinces[104]. Le plus grand raffineur et distributeur de produits pétroliers estIrving Oil, dont la raffinerie deSaint-Jean, la plus importante au pays, représente 43 % des exportations de pétrole[104]. Un champ degaz naturel est exploité à l'île de Sable et un gazoduc le relie aux États-Unis via la N.-É. et le N.-B. Le possible gisement de pétrole Old Harry, entre les Îles-de-la-Madeleine et T.-N.-L., crée des tensions entre cette province et le Québec[129]. Le chauffage se fait de plus en plus au bois à l'Î.-P.-É. puisque lemazout y est également trop cher[a 1].

Science et technologie

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Les provinces de l'Atlantique sont des chefs de file dans les domaines des technologies marines[104]. La N.-É. se démarque au plan dessciences de la vie mais T.-N.-L. est aussi reconnue dans lesbiotechnologies marines, le N.-B. dans les biotechnologies agricoles et environnementales et l'Î.-P.-É. dans la nutrition et la santé des sols[104].

LeGrand Moncton bénéficie de sa position stratégique, de sa population bilingue et de son réseau de télécommunications. Le secteur descentres d'appel y emploie 7 300 personnes[130]. Le secteur de l'infographie et de la conception delogiciels y est également développé[131].

En Acadie, les sciences et technologies ont pourtant tendance à être mises de côté en faveur de l'industrie et des arts, une situation qu'Alain Haché déplore mais explique par des raisons historiques[132]. La recherche s'est toutefois diversifiée et il y a quelques spécialistes de renom, tels que l'économisteDonald Savoie, le physicien Alain Haché, l'astrophysicienFrancis LeBlanc, le chirurgien Sylvain Beausoleil, l'ophtalmologue Raymond Leblanc et la biologiste Chantal Motar[133]. L'Université de Moncton joue un rôle clé dans la recherche, qui inclut notamment, au tournant duXXIe siècle, l'étude de laphotonique, duglaucome, de l'obésité – touchant une personne sur trois au N.-B. –, de la couleur desétoiles chaudes – théorie de la diffusion –, des effets bénéfiques des aliments fermentés et de la conservation des ressources naturelles[133]. De plus, quelques innovations se démarquent au Canada et à l'étranger, par exemple l'excavatrice multi-fonction d'Éco-technologies[134].

Commerce

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Dieppe compte le principal centre commercial de l'Atlantique, laPlace Champlain[135], alors que d'autres villes de petites tailles commeShippagan etAtholville basent une partie de l'économie sur les services à leur région respective. Les grandes surfaces et les chaînes de restaurant sont quant à elles généralement contrôlées par des intérêts étrangers. Les chaînes de restaurantPizza Delight,Mikes, Bâton Rouge etScores appartiennent toutefois à Imvescor, de Moncton[136].Co-op Atlantique, dont le siège est à Moncton, compte 99 succursales dans les provinces de l'Atlantique et au Québec et son chiffre d'affaires s'élève à plus d'un milliard de dollars en 2010[137], faisant d'elle la neuvième entreprise au Canada atlantique en2013[138] ; elle opère aussi plusieurs autres commerces et une usine de moulée.

Finance et assurance

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Siège social d'UNI Coopération financière.

Le secteur de lafinance est surtout contrôlé par des entreprisesontariennes[a 6] mais il y a quelques exceptions notables.UNI Coopération financière, dont le siège-social est situé àCaraquet, regroupe 22 caisses et 82 centres de services et a unactif de 2,9 milliards$ en 2009[139].Assomption Vie est une entreprise deservices financiers basée à Moncton et dont les bénéfices s'élevaient à 6,3 millions $ en 2009, pour des revenus de 124,9 millions $[140]. L'entreprise gère aussi les Placements Louisbourg, la plus ancienne maison degestion d'actifs au Canada atlantique, avec un actif de 1,2 milliard $ en 2009[140].Croix Bleue Medavie, aussi basée à Moncton, est une entreprise d'assurances comptant 1 450 employés en 2008, avec un chiffre d'affaires de 2,8 milliards $ en 2007[141].

Politique et administration

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Article détaillé :Politique en Acadie.

Place de l'Acadie dans la confédération canadienne

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L'Acadie est principalement séparée entre quatre provinces canadiennes mais celles-ci ont sensiblement le même fonctionnement politique. Le système politique canadien est en effet fondé sur laConstitution du Canada, qui définit les principes politiques, les institutions, les pouvoirs ainsi que les responsabilités du fédéral et des provinces[142]. Les provinces et le gouvernement fédéral ont chacun des responsabilités exclusives alors que certaines autres, comme l'agriculture, l'immigration et la pêche, sont partagées.

En 2010, les provinces de l'Atlantique comptent 32 députés à laChambre des communes, alors que leurs représentants auSénat sont traditionnellement au nombre de 30. Depuis le début duXXe siècle, le nombre de députés fédéraux acadiens, provenant surtout du N.-B., oscille entre trois et quatre[143]. De plus, par tradition, ungouverneur général sur deux est francophone ; le seul Acadien à ce jour a toutefois étéRoméo LeBlanc, entre 1995 et 1999[144]. Il n'y a par contre jamais eu depremier ministre acadien, bien queDominic Leblanc, le fils de Roméo, ait tenté de devenir chef duparti libéral du Canada en 2008[74].

Au niveau provincial, lepouvoir législatif est détenu par une assemblée législative (Assemblée législative du Nouveau-Brunswick,Assemblée législative de l'Île-du-Prince-Édouard) ou une chambre d'assemblée (Chambre d'Assemblée de la Nouvelle-Écosse,Chambre d'assemblée de Terre-Neuve-et-Labrador), dont les députés sont élus par circonscriptions. Le premier ministre est généralement le chef du parti ayant obtenu le plus grand nombre de sièges. Il dirige un conseil exécutif détenant lepouvoir exécutif. Le chef d'État est en théorie lelieutenant-gouverneur, nommé par le gouverneur général du Canada sur proposition du premier ministre, mais il a en fait un titre honorifique.

Lepouvoir judiciaire est réparti dans plusieurs cours provinciales tandis que le tribunal de plus haute instance est laCour suprême du Canada. Lacommon law est utilisée à tous les niveaux. L'Acadie étant la principale région francophone dans cette situation (lecode civil est utilisé au Québec), le Centre de traduction et de terminologie juridiques (CTTJ), créé par l'Université de Moncton en 1979, a depuis acquis une autorité internationale en matière decommon law en français[145].

Gouvernements locaux

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Article détaillé :Liste des municipalités de l'Acadie.
L'hôtel de ville de Shédiac.

La gouvernance locale est une responsabilité provinciale mais chacune des provinces possède en fait son propre système ; la gouvernance locale est le principal palier de gouvernement où les Acadiens ont un contrôle effectif. L'Î.-P.-É. compte unecité, des villes et des municipalités, ou villages[146]. La cité et les villes sont dirigées par un conseil municipal, les villages par un commissaire[a 1] ; la plupart du territoire reste sous la responsabilité duministère des Finances et des Affaires municipales de l'Île-du-Prince-Édouard.

Au N.-B., les villes ainsi que les villages ont sensiblement le même fonctionnement mais les villages n'ont pas l'obligation d'offrir autant de services. Les cités sont les municipalités les plus populeuse mais leur fonctionnement est généralement le même que les autres municipalités. Il y a finalement descommunautés rurales. La plupart des localités restent toutefois dans le système desdistricts de services locaux (DSL). Ceux-ci sont gérés directement par leministère des Gouvernements locaux du Nouveau-Brunswick mais leur population peut élire un comité consultatif dénué de pouvoirs. Lerapport Finn, publié en 2008, propose de revoir complètement l'administration municipale, en regroupant les municipalités existantes pour en réduire le nombre ainsi qu'en améliorant la fiscalité, la transparence et l'imputabilité[147]. Le gouvernement deDavid Alward est en période de consultations publiques en 2011 afin de procéder à une partie des recommandations[148].

La N.-É. est totalement constituée en municipalités et villages[149]. Les municipalités ont tendance à retourner la responsabilité de certains de leurs services à la province[a 7]. La plupart des municipalités étant très grandes, certaines localités commeChéticamp aspirent à se constituer en municipalité.

À T.-N.-L., les municipalités et les districts de services locaux ont un faible pouvoir de taxation et peuvent seulement fournir quelques services, les autres étant sous la responsabilité duministère des Affaires municipales de Terre-Neuve-et-Labrador ; la plupart des localités ne sont même pas constituées alors que plusieurs autres ne perçoivent pas de taxes municipales ni n'ont de règlements, renonçant donc aux avantages dont jouissent les autres municipalités[a 8],[150].

Voici une liste des vingt principales municipalités acadiennes en 2011[note 2],[note 3] :

MunicipalitéPopulationFrancophones (%)Source
Moncton67 93033,0[b 9]
Dieppe23 30074,2[b 10]
Grand Tracadie-Sheila16 22395,4[b 11]
Edmundston16 03294,8[b 12]
Bathurst12 27550,6[b 2]
Clare8 31965,8[b 13]
Argyle8 25244,9[b 3]
Campbellton7 38555,6[b 14]
Beaubassin-Est6 20082,1[b 15]
Shédiac6 05375,3[b 16]
Grand-Sault5 70683,7[b 17]
Memramcook4 83184,3[b 18]
Beresford4 35184,9[b 19]
Isle Madame4 30070,0[b 20]
Caraquet4 27698,5[b 21]
Dalhousie3 51249,6[b 22]
Chéticamp3 04066,9[151]
Shippagan2 60397,8[b 23]
Bouctouche2 42392,7[b 24]
Saint-Quentin2 09598,7[b 25]

Politique nationale

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Carte approximative d'une province acadienne, telle que proposée par le parti acadien. En bleu pâle, les comtés du N.-B. contenant une proportion importante de francophones. En bleu foncé, les régions majoritairement francophones.

Selon l'historienne Naomi Griffiths, les éléments fondamentaux de la politique acadienne sont la situation minoritaire et le rejet de l'assimilation[152].

Certaines prises de positions créent à l'occasion des tensions importantes, menant parfois à la création de groupesradicaux chez la majorité anglophone, comme leNew Brunswick Confederation of Regions Party en 1989 ou l'Anglo Society of New Brunswick durant les années 2000[152]. Les relations se sont malgré tout améliorées depuis les années 1950 et sont marquées par l'accommodation depuis la fin du siècle[152]. De nombreux intellectuels pensent que la coopération avec les gouvernements provinciaux et fédéraux peut continuer d'être bénéfique pour les Acadiens[153]. Lemouvement souverainiste du Québec a toutefois une influence négative sur les relations avec les anglophones tandis que l'avenir de l'Acadie, advenant la souveraineté du Québec, fait toujours l'objet de débat[153]. L'échec de l'accord du lac Meech en1987 et de l'accord de Charlottetown en 1992 alimentent d'ailleurs le pessimisme[153]. En 1992,Jean-Marie Nadeau propose, dansQue le tintamarre commence!, de forger de meilleurs liens avec ladiaspora acadienne afin d'assurer la survie de l'Acadie, une opinion défendue lors du premierCongrès mondial acadien en 1994[153]. Une autre doctrine courante cherche ladécentralisation des services gouvernementaux du N.-B. en faveur des municipalités et une revitalisation durégionalisme[153].

Une partie des intellectuels, tel que Michel Roy, accordent une importance fondamentale aux institutions et à l'acquisition d'une autonomie politique tandis que certains autres commeAntonine Maillet considèrent que seules « une mémoire, une culture, une langue, une âme, une mentalité, une identité » comptent[153]. Quoi qu'il en soit, une bonne partie de la population reste persuadée que les Acadiens n'ont pas encore été pleinement reconnus en tant que peuple[153], ce qui contraste de toute évidence avec ceux qui ont eu le pouvoir de le faire jusqu'ici. À titre d'exemple, l'ancien premier ministre du CanadaStephen Harper (au pouvoir jusqu'à la fin de 2015) avait avoué l'existence de l'Acadie mais s'était toujours opposé à ce qu'elle soit officiellement reconnue comme unenation, contrairement à ce qui avait été fait pour leQuébec en2006[154]. Il reste que l'existence même de l'Acadie n'est jamais réellement mise en doute, que ce soit par les Acadiens eux-mêmes ou par les anglophones du reste du Canada[155], notamment. Par contre, un sondage deLéger Marketing, produit en2006, révèle que seulement 45 % des Canadiens reconnaissent l'existence d'une nation acadienne[156].

LeParti acadien, fondé en 1972 au N.-B., avait pour objectif principal la formation d'uneprovince acadienne mais, en raison de la situation minoritaire, visait en fait à politiser la population[157]. Les tensions entre les militants du Nord et du Sud puis les politiques conciliantes deRichard Bennett Hatfield minèrent toutefois les appuis du parti, qui disparut en1986[157]. L'union des Maritimes est quant à elle proposée depuis le milieu duXIXe siècle[158]. Cette union impliquerait soit la formation d'une province canadienne unique, soit la création d'un nouveau pays, avec la possibilité d'une province acadienne.

Quoi qu'il en soit, l'article 16.1 de la Charte canadienne des droits et libertés reconnait deux communautés linguistiques au N.-B., l'une francophone et l'autre anglophone. LaProclamation royale de 2003 reconnait officiellement les torts causés par laDéportation des Acadiens. Toutefois, ces évolutions, qui encouragèrent notamment à abandonner le projet de création d'une province acadienne, n’empêchent guère le poids des francophones de baisser de manière constante au niveau provincial. En se basant sur le critère de la langue maternelle, leur poids est ainsi passé de 35,9 % de la population du Nouveau-Brunswick en 1951, à 32,4 % à 2016 (et même à 31,8 % selon le critère de la première langue officielle parlée, qui inclut également les allophones utilisant le français en premier). Selon l'expert Ilyes Zouari, spécialiste du monde francophone, les Acadiens duNouveau-Brunswick devraient avoir unindice synthétique de fécondité (ISF) de 2,7 enfants par femme, soit environ le double du niveau actuel (un des plus faibles au monde), afin de pouvoir maintenir leur poids au niveau provincial à long terme. Et ce, puisqu'il convient de tenir compte d'une immigration désormais importante et très majoritairement anglophone (à plus de 80 %, l'immigration étant gérée par un gouvernement principalement anglophone), du taux d'assimilation des Acadiens à chaque génération (environ 20 %, et particulièrement dans le sud-est) et du taux d'assimilation des immigrés francophones (censés pourtant renforcer la population de langue française de la province). À défaut d'atteindre ce niveau de fécondité, la remise à l'ordre du jour du projet de création d'uneprovince acadienne, regroupant les territoires acadiens du Nouveau-Brunswick, serait alors inévitable selon ce même expert[90],[91].

Politiques linguistiques

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Plusieurs articles de laCharte canadienne des droits et libertés reconnaissent le bilinguisme auCanada et au N.-B., c'est-à-dire que le français et l'anglais y ont un statut égal. Le N.-B. possède plusieurs lois provinciales protégeant les langues officielles, dont laloi sur les langues officielles et laloi 88.

Le gouvernement fédéral offre des services en français dans toutes les provinces de l'Atlantique, notamment dans la moitié des points de service du Nouveau-Brunswick[87],[89],[88],[80]. Conformément auCode criminel du Canada, tous peuvent subir un procès criminel en français de même que recevoir des services judiciaires dans cette langue[87],[88],[89],[80] ; au N.-B., tout le domaine judiciaire est bilingue[88].

L'Î.-P.-É. possède une Division des affaires acadiennes et francophones ainsi qu'un Comité consultatif des communautés acadiennes, en plus de désigner au cabinet un ministre responsable des Affaires acadiennes et francophones ; concrètement, certains postes gouvernementaux sont bilingues et laLoi sur les services en français, adoptée en2000, s'applique à tous les services du gouvernement[88]. Au N.-B., tout service public doit être disponible en français[88]. En N.-É., l'Office des affaires acadiennes applique laLoi sur les services en français, adoptée en2004[89]. T.-N.-L. n'a aucune politique officielle de services en français mais possède un Bureau des services en français[80].

À T.-N.-L., seule la municipalité deCap-Saint-Georges offre des services en français[80]. À l'Î.-P.-É., il n'existe aucune loi forçant les municipalités à offrir des services en français maisAbrams-Village etWellington le font dans certains cas[87]. En N.-É., seuleClare offre tous ses services en français ; toutefois, lecomté de Richmond etArgyle offrent certains services dans cette langue[89]. Au N.-B., laLoi sur les municipalités oblige toute localité comptant au moins 20 % de francophones, ainsi que toutes les cités, à offrir des services en français ; 50 municipalités sont membres de l'Association des municipalités francophones du Nouveau-Brunswick[88]. Les municipalités néo-brunswickoise deDieppe etAtholville ont un règlement sur l'affichage commercial extérieur bilingue alors qu'àPetit-Rocher, l'affichage doit obligatoirement contenir du français[159] ; le débat est en cours dans d'autres municipalités[160].

Lors de l'élection fédérale canadienne de 2011, tous les partis politiques, sauf leParti conservateur, répondent à la demande de laSociété nationale de l'Acadie de faire des provinces de l'Atlantique une région officiellement bilingue[161].

Toutefois, ces évolutions ne parviennent pas en empêcher la baisse constante du poids des francophones dans les Maritimes, y compris auNouveau-Brunswick. En se basant sur le critère de la langue maternelle, leur poids est ainsi passé de 35,9 % de la population de cette province en 1951, à 32,4 % à 2016 (et même à 31,8 % selon le critère de la première langue officielle parlée, qui inclut également les allophones utilisant le français en premier). Selon l'expert Ilyes Zouari, spécialiste du monde francophone, les Acadiens duNouveau-Brunswick devraient avoir unindice synthétique de fécondité (ISF) de 2,7 enfants par femme, soit environ le double du niveau actuel (un des plus faibles au monde), afin de pouvoir maintenir leur poids au niveau provincial à long terme. Et ce, puisqu'il convient de tenir compte d'une immigration désormais importante et très majoritairement anglophone (à plus de 80 %, l'immigration étant gérée par un gouvernement principalement anglophone), du taux d'assimilation des Acadiens à chaque génération (environ 20 %, et particulièrement dans le sud-est) et du taux d'assimilation des immigrés francophones (censés pourtant renforcer la population de langue française de la province). À défaut d'atteindre ce niveau de fécondité, la création d'uneprovince acadienne, regroupant les territoires acadiens du Nouveau-Brunswick, serait alors inévitable selon ce même expert[90],[91].

Institutions nationales et symboles

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Symboles

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Articles détaillés :Fête nationale de l'Acadie,Drapeau de l'Acadie etHymne national de l'Acadie.
Marcel-François Richard, l'instigateur de plusieurs des symboles nationaux.
Le drapeau de l'Acadie.

Lasainte-patronne de l'Acadie,Notre-Dame-de-l'Assomption, fut le premier symbole choisi, lors de la premièreConvention nationale acadienne, organisée en 1881 àMemramcook[c 3]. Lafête nationale de l'Acadie est le 15 août, jour de l'Assomption[162]. Ledrapeau de l'Acadie fut proposé lors de la deuxièmeConvention nationale acadienne se déroulant àMiscouche en 1884[162] ; l'original est conservé auMusée acadien. Il consiste en undrapeau français avec uneétoile dorée, ouStella Maris (étoile de la mer), dans la partie bleue ; l'étoile représente laVierge Marie et sa couleur est associée à lapapauté[163]. Le drapeau est aujourd'hui le plus populaire des symboles de l'Acadie[163]. L'hymne national de l'Acadie fut choisi lors de la convention de 1884 ; en liaison avec le drapeau, il consiste en unehymne chrétiennelatine, adressée à laVierge Marie, la prièregrégorienneAve Maris Stella[162]. Un concours fut organisé par laSociété nationale de l'Acadie en1994 afin de créer des paroles en français ; la gagnante fut Jacinthe Laforest et la nouvelle version fut chantée pour la première fois parLina Boudreau[c 3]. Les deux derniers symboles officiels, ladevise et l'insigne acadienne, furent choisis durant la convention de 1884[162] ; la devise est peu utilisée de nos jours et l'insigne, qui n'a jamais été populaire, est pratiquement oubliée[164]. La devise estL'union fait la force. L'insigne consiste en une bandelette desoie bleue à franges dorées, surmontée d'une rosette rouge et blanche, sur laquelle figure la devise nationale, une étoile et un bateau dont lepavillon porte le mot « Acadie ».

Depuis 2005, au Canada, le 28 juillet est officiellement la « Journée de commémoration du Grand Dérangement », en mémoire de ce jour de 1755 où fut décidée la déportation des Acadiens. Cette journée, créée par proclamation royale demandée par le gouvernement canadien, fut en fait en lieu d’excuses de la reine britannique, excuses que demandaient des représentants de l’Acadie[165]

Il existe plusieurs autres symboles non-officiels de l'Acadie. L'un des plus anciens et des plus populaires est le poèmeEvangéline de l'auteur américainHenry Longfellow, publié en 1847. Des concours annuels sont organisés dans plusieurs communautés afin de choisir un Gabriel et une Évangéline, les deux personnages principaux du poème.

Société nationale de l'Acadie

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Article détaillé :Société nationale de l'Acadie.

LaSociété nationale de l'Acadie (SNA) a pour mission de promouvoir les intérêts des Acadiens, plus particulièrement ceux desprovinces de l'Atlantique[c 4]. La SNA compte 8 membres fédératifs, soit laSociété de l'Acadie du Nouveau-Brunswick, laFédération des jeunes francophones du Nouveau-Brunswick, laFédération acadienne de la Nouvelle-Écosse, le Conseil Jeunesse Provincial, laSociété Saint-Thomas-d'Aquin, Jeunesse Acadienne, laFédération des francophones de Terre-Neuve et du Labrador etFranco-Jeunes de Terre-Neuve et du Labrador. Il y a aussi un membre privilégié, soitLes Amitiés Acadiennes enFrance et finalement 4 membres associés, soit la Corporation des Acadiens aux Îles-de-la-Madeleine, le Comité Louisiane-Acadie, l'Association Miquelon Culture Patrimoine et la Coalition des organisations acadiennes du Québec. La SNA fut fondée en1881 et son président actuel depuis 2021 est Martin Théberge, de la Nouvelle-Écosse.

Par le biais de la SNA, l'Acadie entretient diverses relations internationales officieuses ou officielles. Les relations les plus anciennes et les plus importantes sont avec la France. Celles-ci commencèrent en 1968, à l'initiative de la SNA. La France avait déjà déplacé sa chancellerie d'Halifax versMoncton en 1964, avant de la transformer en consulat général en 1966. La coopération France-Acadie est renouvelée à tous les deux ans et inclut un programme d'échange, de bourses d'études ainsi que de l'aide financière et technique. La SNA gère la Fondation Franco-Acadienne pour la Jeunesse, qui favorise l'échange entre jeunes, alors que la France a instauré un Service culturel à son consulat de Moncton[c 5]. Les relations avec laCommunauté française de Belgique commencent en 1983 et depuis, un programme d'échange est renouvelé tous les trois ans[c 5]. Depuis les années 1990, leConseil général deSaint-Pierre-et-Miquelon ainsi que des délégations de la SNA discutent d'enjeux communs. Un entente est finalement signée en 2001 et l'Association SPM-Acadie est fondée, plus tard remplacée par l'Association Miquelon Culture[c 6]. Les relations avec leCODOFIL enLouisiane commencent à la même époque[c 5]. À partir de 1995, leQuébec tente de se rapprocher de la francophonie canadienne[c 2]. En 2002, un monument commémorant l'apport des Acadiens au Québec est inauguré dans la ville de Québec[c 2]. En 2003, l'Assemblée nationale du Québec appuya unanimement la SNA dans sa démarche pour faire reconnaître les torts causés par laDéportation des Acadiens[c 2]. LeCentre de la francophonie des Amériques fut fondé en 2008. Au-delà de cette reconnaissance, il existe une Commission Acadie-Québec[c 7]. La SNA siège à l'Organisation internationale de la francophonie en tant que membre de la délégation d'accompagnement duCanada et ce depuis 2005[c 8].

Congrès mondial acadien

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Article détaillé :Congrès mondial acadien.
Le Congrès mondial acadien en 2019.

LeCongrès mondial acadien est organisé à tous les cinq ans et a pour but de développer des liens plus étroits dans ladiaspora acadienne[c 9]. Toutes sortes d'activités, des retrouvailles familiales, des spectacles et des conférences ont lieu à cette occasion. Le premier congrès se déroula en 1994 au sud-est du N.-B.. Il fut ensuite organisé en 1999 en Louisiane, en 2004 au sud-ouest de la N.-É. et en 2009 au nord-est du N.-B. LeVe congrès a lieu en 2014 dans l'Acadie des terres et des forêts. Le CMA est à l'origine géré par la société du CMA, qui devint inopérante après le premier congrès. À la suite des difficultés représentées pour l'organisation du troisième congrès, laSociété nationale de l'Acadie accepta de gérer l'événement en 2001[c 10].

Capitale

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Article connexe :Capitale de l'Acadie.
Grand-Pré.

Plusieurs lieux revendiquent le titre de capitale de l'Acadie, le plus ancien étantGrand-Pré, qui était par ailleurs la principale ville de l'Acadie en 1755[166]. En 1847, l'américainHenry Longfellow publie le poèmeEvangéline. Le succès du poème attire des milliers de touristes à Grand-Pré[167], le point de départ du récit, alors que l'image d’Évangéline est utilisée à des fins publicitaires[168] et que l'élite acadienne en fait un symbole national caractérisant la persévérance[54]. Un parc commémoratif prend forme en 1907 à l'instigation deJohn Frederic Herbin[169], auquel se greffent une statue offerte par leChemin de fer Windsor & Annapolis et l'église-souvenir, commanditée par laSociété nationale de l'Acadie[170]. Unpèlerinage annuel y est institué[171]. Le parc devient unlieu historique national en 1955[170]. L'image d'Évangéline est rejetée durant les années 1960[172].Evangéline est ensuite considéré comme un poème sur l'amour et ses ardeurs[173] alors que Grand-Pré refait surface dans la culture[174] et que le pèlerinage continue. Le lieu est inscrit aupatrimoine mondial de l'UNESCO en 2012[175].

Memramcook est l'un des seuls villages ayant survécu à laDéportation des Acadiens. Plusieurs réfugiés y retournent dès 1763, en faisant le plus important en Acadie. Par la suite, des habitants fondent d'autres villages, ce qui lui vaut le surnom de « Berceau de l'Acadie ». Memramcook joue aussi un rôle important dans larenaissance acadienne duXIXe siècle[176].

Moncton profite du rejet des valeurs traditionnelles et de la critique du poèmeÉvangéline durant les années 1960 pour être considérée comme la capitale de l'Acadie[177]. Cette réputation est controversée car le nom même de la ville commémoreRobert Monckton, un militaire britannique ayant dirigé la Déportation des Acadiens dans la région[177]. De plus, Moncton est une ville à majorité anglophone[b 9], avec un fort taux d'anglicisation[b 9], où les Acadiens ont eu beaucoup de difficulté à faire respecter leurs droits[178]. La ville abrite par contre plusieurs institutions dont l'Université de Moncton, alors que sa voisineDieppe est le siège de laSociété nationale de l'Acadie.

Caraquet s'autoproclame capitale de l'Acadie en 1993. Cette ville abrite trois importantes institutions, soit leThéâtre populaire d'Acadie, le quotidienL'Acadie nouvelle ainsi qu'UNI Coopération financière. Plusieurs municipalités critiquent cette proclamation, dontShippagan.

Acadianité

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Articles détaillés :Acadianité,Acadiens,Brayons etCadiens.
Tintamarre de Caraquet.

L'acadianité est la définition de ce qu'est un Acadien, qui se résume bien souvent au sentiment d'appartenance à l'Acadie. Ce sentiment serait apparu dès leXVIIe siècle et aurait été engendré par l'isolement de l'Acadie face aux autres colonies de laNouvelle-France[179]. La première mention écrite du motAcadien a lieu en1699[179].

La définition officielle de l'acadianité fut choisie lors de la premièreConvention nationale acadienne àMemramcook, en 1881 : unfrancophonecatholique, descendant soit d'un colon établi dans l'ancienne Acadie, soit d'un déporté. Cette définition est moins bien acceptée de nos jours. En effet, certaines communautés sont anglicisées ou en voie d'anglicisation, le catholicisme n'est plus la seule religion et la pratique religieuse est en baisse tandis que l'Acadie n'est plus isolée comme autrefois et le nombre de mariages interethniques s'accroit, sans oublier que la population est de plus en plus consciente des origines diverses de plusieurs familles[93].

Les Acadiens sont enclins à s'identifier avant tout à leur ville, leur région, leur province ou leur pays avant de s'identifier à l'Acadie[180].Parmi toutes les régions, leMadawaska est celle ayant le plus fort sentiment identitaire distinctif[180]. Une partie des habitants se considèrent comme desBrayons au lieu d'Acadiens[180]. Le Madawaska possède plusieurs symboles dont un drapeau, des armoiries, un plat national ainsi qu'uneFoire brayonne, alors que le nom deRépublique du Madawaska est toujours utilisé de façon symbolique[180]. LesAcadiens du Maine, en particulier ceux du Madawaska, sont depuis les années 1970 de plus en plus conscients de leur acadianité et maintiennent d'importants liens avec la partie canadienne du Madawaska, bien qu'ils se considèrent avant toutAméricains[181]. LesAcadiens du Québec sont rarement au courant de leur origine, qu'ils découvrent souvent en faisant leur arbre généalogique[182]. LesCadiens sont intimement liés aux Acadiens, car ils descendent d'expatriés acadiens et d'autres immigrants établis en Louisiane vers la fin duXVIIIe siècle. Les Cadiens sont fréquemment appelés « Cajuns », un anglicisme dérivé de l'ancienne prononciation acadienne du mot acadien, « acadjonne ».

Culture

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Article détaillé :Culture de l'Acadie.

La musique et le folklore demeurent les formes d’expression artistiques les plus répandues jusqu’au milieu duXXe siècle. La marginalisation géographique et économique des régions acadiennes ont ainsi causé un isolement culturel. L’arrivée de l’enseignement supérieur et l’ouverture au monde des années 1960 provoquent une effervescence de la culture acadienne, qui se diversifie dans l’artisanat, la peinture, la sculpture, la musique, la danse, le théâtre, le cinéma ou la littérature[a 9].

Architecture

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Article détaillé :Architecture acadienne.
Hôtel conçu par Nazaire Dugas et station-service dessinée par Samuel Roy, auVillage historique acadien.
L'église Sainte-Anne du Ruisseau.

L'architecture acadienne trouve son origine en France mais s'adapte rapidement aux conditions climatiques et aux matériaux locaux ; des techniques de constructionmicmaques etmalécites sont ainsi adoptées pour améliorer l'isolation des maisons[183]. Après la destruction presque totale causée par laDéportation des Acadiens, les maisons sont de piètre qualité et construites à la hâte[184]. Malgré l'amélioration des conditions de vie, l'architecture reste simple jusqu'au milieu duXIXe siècle. Les traces d'inspiration française s'effacent alors progressivement devant les influencesaméricaine etanglaise. Les premiers architectes acadiens commencent leur carrière vers la fin du siècle.Léon Léger est reconnu pour soncouvent de l'Immaculée-Conception deBouctouche etNazaire Dugas a dessiné leChâteau Albert. Des matériaux comme labrique font progressivement leur apparition. Il est difficile de définir unstyle typique acadien puisque aucune étude exhaustive n'a été effectuée à ce sujet. Plusieurs villages historiques ont été construits depuis les années 1970 et de nombreux nouveaux édifices s'harmonisent avec l'architecture traditionnelle.

Arts

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Articles détaillés :Histoire de l'art en Acadie,Cinéma acadien,Littérature acadienne,Musique acadienne etThéâtre acadien.
Paul Carmel Laporte.

Peinture et sculpture

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Jusqu'au début duXXe siècle, la sculpture et la peinture est surtout réalisées par les décorateurs d'églises. Parmi les principales œuvres toujours existantes, notons celles dePhilomène Belliveau, Caroline Léger, Anna Bourque-Bourgeois, Jeanne Léger, Alma Buote et Yolande Boudreau, qui ont toutes étudié l'art à l'étranger. À partir des années 1930, le docteurPaul Carmel Laporte enseigne la sculpture et le dessin àEdmundston et forme plusieurs artistes de renom, dontClaude Picard,Claude Roussel etMarie Hélène Allain. À la même époque, plusieurs autres doivent suivre des cours à l'extérieur avant de poursuivre leur carrière en Acadie, dont Gertrude Godbout, Eulalie Boudreau, René Hébert,Georges Goguen,Roméo Savoie, Hilda Lavoie-Franchon et Claude Gauvin. Certains réalisent des peintures religieuses et murales pour les églises, dont Édouard Gautreau, Claude Picard et Ernest Cormier. L'église Sainte-Anne-de-Kent, qui comptait entre autres des tableaux de Gautreau, était surnommée la « chapelle Sixtine de l'Acadie » jusqu'à sa destruction dans un incendie en 2007. Nelson Surette se fait connaître grâce à ses tableaux représentant la vie quotidienne. Adrien Arsenault est aussi reconnu.Nérée De Grâce puise son inspiration dans le folklore acadien et ses tableaux se retrouvent dans plusieurs collections à travers le monde, ainsi que sur un timbre canadien. Les musées canadiens possèdent des œuvres d'autres artistes, dont les plus connus sont les sculpteurs Arthur Gallant, Alfred Morneault et Octave Verret ainsi que les peintres Léo B. LeBlanc, Médard Cormier et Camille Cormier[a 10].

En 1963, Claude Roussel met sur pied le département d'arts visuels de l'Université de Moncton. Les diplômés les plus prolifiques sont l'artiste multidisciplinaireHerménégilde Chiasson et le peintreYvon Gallant mais on compte aussi Paul Édouard Bourque, Jacques Arseneault, Francis Coutellier, Marc Cyr, Pierre Noël LeBlanc,Anne-Marie Sirois, Lucille Robichaud, Lionel Cormier, Luc A. Charette, Daniel Dugas, Guy Duguay, Roger Vautour, Ghislaine McLaughlin, Gilles LeBlanc, Georges Blanchette, Gilles Arsenault, Hélène LaRoche, André Lapointe, Robert Saucier,Jocelyn Jean et Paul-Émile Saulnier[a 10].

Musique

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La chanteuseNatasha St-Pier, qui connaît un succès notable en France.

AuXIXe siècle, les communautés religieuses jouent un rôle important dans le développement de lamusique acadienne alors que lesfanfares des collèges et leschorales paroissiales deviennent rapidement populaires[a 11]. Plusieurs musiciens dontArthur Leblanc etAnna Malenfant se font connaître à l'étranger à partir duXXe siècle[a 11]. À partir des années 1960, les musiciens sont inspirés par le folklore, commeAngèle Arsenault,Édith Butler,Calixte Duguay,Donat Lacroix et les groupes1755 etBeausoleil-Broussard[a 12], tandis quePatsy Gallant jouit d'une grande popularité au Canada avec des genres variés. La musique se diversifie ensuite en plusieurs genres, dont lecountry (Cayouche, Amelie Hall, Annie Blanchard, George Belliveau, Hert LeBlanc, Flo Durelle, Andy Bast, Frank Williams, Daniel Goguen), lepop (Danny Boudreau,Jean-François Breau,Wilfred LeBouthillier,Natasha St-Pier,Roch Voisine,Marie-Jo Thério), lehip-hop (Radio Radio,Arthur Comeau,Jacobus), lejazz (Les Païens, Roland Borgeois, Martin Melanson, Charles Goguen, Arnaud Melanson, Brian Coughland, Alain Bourgeois, Remi-Jean Leblanc, André Bourgeois, Philip Lucy, Moncton Mingus Band, Matt Babin, Marc Gautreau, Eric Pitre) lerock (Christian Kit Goguen,Lisa Leblanc,Les Hôtesses d'Hilaire,Trans Akadi,Zéro Degrés Celcius), le folk (Les Hay Babies,Joey Robin HachéP'tit Belliveau, Mon Oncle Jason) alors que la musique folklorique reste populaire (Barachois,Grand Dérangement,La Virée,Ode à l'Acadie, Les Fireflies,Vishtèn).

Le Festival acadien, le festival Acadie Rock et leGala de la chanson de Caraquet sont des événements musicaux d'envergure. Un instrument d'invention acadienne est latritare[185].

Littérature

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Lepays de la Sagouine, àBouctouche.

Marc Lescarbot donne naissance à la littérature acadienne et au théâtre acadien àPort-Royal en1606 en produisantLe Théâtre de Neptune[a 13],[a 14]. Plusieurs visiteurs ainsi que des prêtres ont ensuite écrit sur la géographie ainsi que sur les conditions religieuses et économiques[a 13]. La situation politique trouble et la lente croissance de la population expliquent le faible nombre de textes produits par les Acadiens durant cette période[a 13]. Après la Déportation, la littérature prend du temps à réapparaître mais latradition orale reste florissante[a 13]. Avec la fondation d'écoles et de collèges auXIXe siècle puis les Conventions nationales acadiennes, les Acadiens et leur clergé commencent à redécouvrir leur identité et leurs aspirations dans un monde d'anglophones[a 13]. Jusqu'aux années 1960, la littérature est dominée par le débat nationaliste. La redécouverte de l'histoire de l'Acadie donne lieu à un nombre important de textes, en particulier ceux dePascal Poirier[a 13]. AuXXe siècle, le nationalisme devient moins important et plusieurs auteurs dontAntonine Maillet se penchent sur d'autres sujets[a 13]. Plusieurs auteurs de la diaspora publient durant les années 1960, dont Donat Coste et Rénald Després[a 13]. Dès 1966, les plus jeunes auteurs remettent en question les valeurs traditionnelles ; ce mouvement est amplifié par laRévolution tranquille au Québec, par les réformes deLouis Robichaud au N.-B., par les grèves étudiantes et par le succès phénoménal deLa Sagouine d'Antonine Maillet[a 13]. La poésie est la première forme littéraire à suivre cette tendance ; le roman est dominé par l'œuvre d'Antonine Maillet (Les Cordes-de-bois,Pélagie-la-Charrette -prix Goncourt 1979-) mais de nombreux autres auteurs sont à remarquer[a 13]. Depuis le milieu des années 1980, la littérature acadienne se porte très bien, ce qu'illustre le nombre grandissant des maisons d'éditions et la reconnaissance dont elle jouit tant en Amérique qu'en Europe[a 13]. Les œuvres sont de genres variés et la littérature pour enfants se développe[a 13].

Théâtre

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Article connexe :Théâtre acadien.

La première pièce de théâtre acadienne, et probablement la première en Amérique du Nord,Le Théâtre de Neptune, fut créée parMarc Lescarbot en 1606[a 15]. Il n'y a ensuite plus de théâtre durant deux siècles en raison du contexte socio-économique et politique difficile[a 13]. Latradition orale devint toutefois florissante et a une influence jusqu'à ce jour[a 13]. Des collèges, notamment leCollège Saint-Joseph deMemramcook, s'intéressent au théâtre dès1864[186]. Des professeurs commeAlexandre Braud etJean-Baptiste Jégo créent des pièces très populaires[187]. Des nationalistes commePascal Poirier etJames Branch créent de leur côté des pièces de théâtre paroissiales[188]. La première troupe indépendante, la Troupe Notre-Dame de Grâce deMoncton, est fondée par Laurie Henri en 1956[189].

La production deLes Crasseux d'Antonine Maillet en 1968 est considérée comme le véritable début du théâtre acadien[188]. les troupes Les Feux chalins et le Théâtre amateur de Moncton sont fondées la même année[190] et un programme d'arts dramatiques est créé en 1969 à l'Université de Moncton[191]. Présentée en 1971,La Sagouine d'Antonine Maillet connait un succès phénoménal à la suite de sa mise en scène auThéâtre du Rideau Vert deMontréal en 1972[192]. Elle a depuis été représentée à plus de 2000 reprises avecViola Léger en tant qu'unique interprète[193].

LeThéâtre populaire d'Acadie, la première troupe professionnelle, est fondée en1974 àCaraquet[188]. Elle produit, entre autres,Louis Mailloux deJules Boudreau etCalixte Duguay ainsi queLe Djibou deLaval Goupil[194]. LeThéâtre l'Escaouette est fondé en1977 à Moncton[188] et donne une grande place à l'œuvre d'Herménégilde Chiasson[195]. Antonine Maillet poursuit sa carrière, autant au théâtre qu'en littérature. Le théâtre acadien se diversifie dans ses genres et ses thèmes ; le TPA se concentre sur le répertoire alors que le Théâtre l'Escaouette favorise la création[195]. La dramaturgie s'améliore mais le manque de textes acadiens est difficile à combler[196],[197].

Le contexte économique difficile des années 1980 force les troupes à annuler des productions et laCompagnie Viola-Léger à cesser ses activités en 1989[198],[a 14]. Les troupes se redirigent vers les productions pour enfants, où les textes d'Herménégilde Chiasson se démarquent[a 14]. LePays de la Sagouine est fondé en 1992 àBouctouche d'après l'œuvre d'Antonine Maillet[188]. De plus en plus de pièces de théâtre sont publiés[199]. Le théâtre redevient plus adulte au milieu des années 1990[200], et connait un renouveau par la fondation de nouvelles troupes, dontMoncton Sable en 1996[188], et l'arrivée de nouveaux dramaturges, dontGracia Couturier. La place qu'occupe les productionsquébécoises s'attire toutefois des critiques[188]. Quelques nouveaux succès critiques et financiers, dont la reprise de la pièceLouis Mailloux, ainsi que la fondation de festivals, mettent tout de même en valeur les créations typiquement acadiennes.

Cinéma

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Léonard Forest[a 16], le pionnier ducinéma acadien à l'emploi de l'Office national du film du Canada dans les années 1950 et 1960 a tourné cinq films acadiens et est l'instigateur du studio onéfien deMoncton où furent réalisés la plupart des films acadiens jusqu'auxannées 1970[201]. La plupart des films acadiens sont desdocumentaires, dont les longs métrages les plus exportés sont du cinéaste Phil Comeau :Ron Turcotte, jockey légendaire etZachary Richard, toujours batailleur un film qui s'est mérité 20 prix et qui a été présenté aux Nations unies à Genève. Il y a eu quelques longs métrages fiction qui ont été produits dont le premier film acadien long métrage indépendant en 1994Le Secret de Jérôme de Phil Comeau qui s'est mérité 15 prix et qui fut aussi présenté à l'UNESCO à Paris, et le film de 2008Full Blast de Rodrigue Jean qui s'est mérité le prix du Meilleur premier film canadien au TIFF. Les films acadiens avec les records du plus de prix mérités aux festivals canadiens et internationaux, sont de Phil Comeau;Belle-Île en Acadie avec 458 prix etRacines, diaspora & guerre avec 63 prix. Aujourd'hui, une dizaine de maisons de productions acadiennes, surtout basées à Moncton, Caraquet et Halifax, produisent surtout pour la télévision. LeFestival international du cinéma francophone en Acadie, deMoncton, fondé en 1987, est le principal festival du cinéma annuel. Parmi les cinéastes acadiens notoires, mentionnonsPhil Comeau,Renée Blanchar,Ginette Pellerin,Rodolphe Caron, Monique Leblanc, Julien Cadieux, Chris LeBlanc, Herménégilde Chiasson, la cinéaste d'animationAnne-Marie Sirois et le scénaristeJacques Savoie. Quelques Acadiens font carrière àHollywood dont les réalisateurs frèresJoseph De Grasse etSam De Grasse au début duXXe siècle, et l'acteurRobert Maillet auXXIe siècle.

Télévision et bande dessinée

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Les séries télévisées de fiction notables sont notammentLa Sagouine de Phil Comeau, diffusée en 2006, etBelle-Baie de Renée Blanchar, diffusée pendant cinq saisons à partir de2008. Depuis, quelques autres séries acadiennes de fiction ont vu le jour, mais toutes sont réalisées par des réalisateurs québécois. Anne-Marie Sirois fait des films d'animation.Acadieman est la premièrebande dessinée acadienne, créée par Daniel « Dano » Leblanc au début des années 2000[202] et adaptée ensérie animée à partir de 2005. Le succès du personnage mène à la production du long métrageAcadieman vs. le C.M.A. en 2009.

Artisanat

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Article détaillé :Artisanat acadien.
Fabrication d'un tapis houqué.

L'artisanat acadien est avant tout traditionnel. Lacourtepointe est un artisanat très populaire et bien qu'Evelyn Coutellier a créé des motifs originaux, la plupart des artisans conservent les motifs traditionnels en ne changeant que les couleurs.Chéticamp est reconnu pour sestapis houqués, qui sont généralement fait en série mais certaines « houqueuses » commeElizabeth LeFort se sont fait connaître par leursmurales.Les Tisserands du Madawaska, dans larégion éponyme, produisent des vêtements et des napperons. La plupart des régions acadiennes de cette province comptent des tisseurs, des sculpteurs sur bois et d'autres sortes d'artisans. On en retrouve aussi à laBaie-Sainte-Marie. Adrienne Landry deDieppe était auparavant la seule tisseuse d'expérience du sud-est du N.-B. Les Artisans de St-Louis se sont par la suite orientés vers le tissage à l'aide d'une formation financée par le Développement régional. La Coopérative d'artisanat de St-Paul s'est quant à elle dirigée en symmographie (artisanat à base de ficelles) et ses plaquettes représentantLa Sagouine sont très populaires. Plusieurs ateliers de poterie ont été aménagés par des diplômés en céramique, comme Les Métiers d'art du Nord-Est par les Frachon, le studio Keramos deCocagne par Ronald Gauguen, Fernand Daigle àSaint-Louis-de-Kent et Nancy Morin àMoncton.

Cuisine

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Article détaillé :Cuisine acadienne.
Unepoutine à trou.

Lacuisine acadienne est d'originefrançaise mais on trouve plusieurs autres influences, particulièrementcanadiennes françaises, amérindiennes et mêmeallemandes. Il y a en fait plusieurs cuisines régionales. La plupart des ingrédients sont disponibles sur place alors que certains proviennent d'un commerce ancien avec les Antilles et le Brésil, comme les raisins secs, le riz, lacassonade et lamélasse. La pomme de terre est l'aliment de base et le poisson et les fruits de mer sont très populaires.

Folklore

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Article détaillé :Folklore acadien.
Anselme Chiasson.

Jusqu'à la fin duXIXe siècle, l'isolement de l'Acadie permet la préservation d'unfolklore varié, transmis de génération en génération. Les chansons du début duXXe siècle témoignent de l'éveil à la culture. Le folklore est en quelque sorte méprisé par l'élite jusqu'à ce que le journalL'Évangéline publie à partir de 1939 une chronique de Thomas Leblanc sur les chansons acadiennes.Anselme Chiasson et Daniel Boudreau y publient aussi le recueilChansons d'Acadie entre 1942 et 1956. Des chercheurs étrangers s'intéressent dès lors au folklore acadien, tôt imités par les Acadiens eux-mêmes. L'Université de Moncton enseigne le folklore depuis 1966 et sonCentre d'études acadiennes Anselme-Chiasson possède une importante collection à ce sujet, s'ajoutant par exemple à celle de l'Université Laval[a 12]. Le folklore inspire également de nombreux auteurs, dontAntonine Maillet.

Diaspora et rayonnement

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Article détaillé :Diaspora acadienne.
L'Acadiane dans la Louisiane ; la partie foncée est celle où la culture cadienne est la plus présente.
Bateaux décorés du drapeau de l'Acadie, aux îles de la Madeleine.

L'influence culturelle de l'Acadie se ressent surtout aux États-Unis et au Canada. En plus des 500 000 Acadiens des provinces de l'Atlantique, il y aurait en tout un million d'Acadiens ou de Cadiens en Louisiane, un million en Nouvelle-Angleterre (notamment dans le Maine), un million au Québec et probablement 300 000 en France, soit un total d'au moins 3,8 million dans le monde[84].

Une trentaine de villes et de régions presque partout auQuébec peuvent être considérées comme des Cadies[203]. À noter que plusieurs de ces communautés ne sont plus de culture acadiennes de nos jours et que les Acadiens n'ont parfois été que de passage dans certaines d'entre elles[182]. AuxÉtats-Unis, il y a des communautés acadiennes au nord duMaine (Madawaska), ainsi que des minorités significatives dans plusieurs villes de laNouvelle-Angleterre et enFloride. LesCadiens sont présents au sud-ouest de laLouisiane (Acadiane) et au sud-est duTexas (Beaumont,Port Arthur). Il y a également une minorité significative dans la région deLos Angeles. Pour laFrance, on compte entre autresSaint-Pierre-et-Miquelon, laGuyane,Belle-Île-en-Mer etSaint-Malo pour laBretagne,Archigny enNouvelle-Aquitaine ainsi qu’une minorité àNantes.

LesCadiens sont intimement liés aux Acadiens car ils descendent d'expatriés acadiens et d'autres immigrants établis en Louisiane vers la fin duXVIIIe siècle. L'Acadiane, enLouisiane, est d'ailleurs un territoire officiellement reconnu. Ainsi, la culture cadienne s'exprime par plusieurs biais que voici : langue, architecture, littérature, musique et cuisine.

Lefrançais cadien est influencé par le français acadien. LeConseil pour le développement du français en Louisiane (CODOFIL) est une agence de l'État deLouisiane pour la promotion de l'usage dufrançais dans la population louisianaise[204]. L'anglais cadien est d'ailleurs un dialecte d'anglais parlé par les Cadiensanglicisés. Par ailleurs, dans le nord de l'État duMaine, on peut trouver au sein de la population anglophone des influences de la syntaxe et du vocabulaire français à cause de la présence d'Acadiens dans la région[205].

Les exilés en Louisiane développèrent trois styles d'architecture, dont l'un inspiré de l'architecture acadienne traditionnelle[206]. Ces différents styles ne sont plus utilisés à partir de 1911 mais reviennent à la mode depuis les années 1990. De nombreux exemples d'architecture acadienne sont par ailleurs visibles auMaine, auQuébec et enFrance.

La littérature cadienne francophone est quant à elle apparue en 1980, lorsqueJean Arcenaux a publiéCris sur le Bayou. David Cheramie, Debbie Clifton etZachary Richard ont aussi été publié, et ce autant aux États-Unis qu'au Canada[207].

Lamusique cadienne, originaire deLouisiane, est un mélange degenres musicaux et d'influences culturelles. Elle est liée à lamusique country et auWestern Swing mais plonge ses racines dans la musique acadienne duXVIIIe siècle. Ses instruments de prédilection sont le violon puis l'accordéon. Viennent ensuite la guitare, le 'tit fer (triangle), lefrottoir (planche à laver) et la musique à bouche (harmonica). Les premiers enregistrements datent de 1928. Lezarico, ou zydeco est un genre musical dérivé de la musique cadienne. Cette musique se chante autant enfrançais cadien qu'en anglais ou encréole louisianais. Parmi les musiciens notoires, mentionnonsZachary Richard,Cléoma Falcon,Cleveland Crochet etJoe Falcon. L'artistecadienRufus Thibodeaux est célébré parMichel Fugain dans sa chansonLes Acadiens.

Quant à lacuisine cadienne, elle s'inspire des cuisines acadiennes etfrançaises, auxquelles s'ajoutent des influencesespagnoles,africaines,anglo-américaines, antillaises etamérindiennes[208].

Le cinéaste acadienPhil Comeau, a réalisé plusieurs films sur la diaspora acadienne en France, en Louisiane et au Québec:Racines, diaspora & guerre (2023),Belle-Ile en Acadie (2019),Belle-Ile-en-Mer, île bretonne et acadienne (2016),Zachary Richard, toujours batailleur (2016),Les Acadiens du Québec (2011, série).

Notes et références

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Notes

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  1. Adrien Bérubé lui donne en fait les noms d'Acadie fonctionnelle ou opérationnelle, plus couramment appelée l'Acadie de l'Atlantique et parfois encore l'Acadie des Maritimes.
  2. Critère : 20 % de francophones et plus.
  3. Laparoisse de Bathurst compte 3 017 habitants,Cocagne en compte 2 646,Grande-Digue en compte 2 295 et laparoisse de Drummond en compte 2 265. Aucun de ces territoires n'est constitué en municipalité.

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Voir aussi

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Articles connexes

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Bibliographie

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Généralités

Géographie

Histoire

Politique

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  • AlexandreSavoie,Un demi-siècle d'histoire acadienne, A. J. Savoie,, 237 p.
  • CalixteSavoie,Mémoires d’un nationaliste acadien, Moncton, Éditions d'Acadie,, 355 p.(ISBN 2760000427)
  • Joseph YvonThériault,L’identité à l’épreuve de la modernité : écrits politiques sur l'Acadie et les francophonies canadiennes minoritaires, Moncton, Éditions d'Acadie,, 323 p.(ISBN 2-7600-0292-6)
  • LéonThériault,La question du pouvoir en Acadie : essai, Moncton, Éditions d'Acadie,, 250 p.(ISBN 2760000672)

Culture et société

Liens externes

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