L'absoute est un rite et une prière de laliturgie catholique qui termine la cérémonie des funérailles à l’église. Il comporte un chant qui implore la totale délivrance despéchés du défunt, puis une aspersion et un encensement du corps. Un rite analogue peut se dérouler aucimetière[1]. Elle inclut dans lerite traditionnel une dernière demande d'absolution des péchés. Le nouveau rituel, adopté aprèsVatican II, parle plutôt deDernier adieu (qui n'inclut pas de demande d'absolution).

Le motabsoute donné aux prières pour le défunt provient de la dernièreoraison qui les terminait souvent :« Absolve, quæsumus Domine, animam famuli tui »[2]. Il s'agit d'une prière sacerdotale demandant à Dieu d'absoudre un défunt de sespéchés : il n'y a pas rémission des péchés, mais une demande de rémission. Il ne s'agit pas d'unsacrement, mais d'unsacramental[3].
Jusqu'auconcile de Trente, les rituels furent nombreux. Ainsi, un rituel de la région deBénévent, utilisé auXIe siècle, contenait l'antienneChorus angelorum seule. Cette dernière était chantée lorsque le cortège arrivait devant l'église et avant la messe des défunts[4].
Les étudescritiques identifièrent, de nos jours, l'origine duLibera me, qui est vraiment ancienne. Il s'agissait d'une hybridation entre lerite gallican et celui deRome, qui avait eu lieu au moment de la création duchant grégorien. L'office des morts, importé en Gaule à la suite de l'adoption du rite romain parPépin le Bref († 768), se composait desrépons d'après le texte duLivre de Job, qui était en usage à Rome en faveur des vigiles des défunts. Parmi les répons gallicans, deux chants, que l'on y chantait à la fin duIIIe nocturne, furent choisis pour former un nouvel office grégorien, mais qui reste fidèle au rite romain. L'un des deux, c'était leLibera me Domine[5].
Puis auXIIe siècle, avec la mélodie originelle de Gaule, leLibera me revint à Rome. C'était la filière des chanoines deSaint-Frigdien de Lucques qui y importa cet office des morts[6]. Enfin, une forme unique du pontifical romano-germanique fut élaborée à l'usage de Rome[7] puis diffusée par les franciscains à partir duXIIIe siècle.
À la suite duconcile de Trente,Paul V publia en 1614 unrituel romain dont les oraisons pour les défunts remontent pour leur quasi-totalité auxVIe et VIIe siècles[8]. Il se diffusa progressivement dans tous les diocèses. Et c'est dans ces rituels, tant des monastères que des diocèses, que se trouvent les deuxantiennes de procession vers le cimetièreIn paradisum et Chorus angelorum. Curieusement, les documents médiévaux manquaient de ces antiennes. On les trouve pourtant, toutes les deux, mais séparées, dans l'Antiphonaire de Hartker, qui avait été copié entre 990 et 1000 à l'abbaye de Saint-Gall. Manuscrit sûr, mais leur origine reste obscure. D'ailleurs, cetantiphonaire est l'un des premiers manuscrits qui conservent la mélodie grégorienne duLibera me, dont la notation était écrite enneume[manuscrit en ligne].
AuXXe siècle, un nouveau rituelOrdo exsequiarum fut promulgué parPaul VI le. L'absoute est alors également dénomméeDernier adieu[9].
Le déroulement de l'absoute est différent selon qu'il s'agit du rite issu de la réformeliturgique deVatican II et promulgué parPaul VI en 1969 ou duRite tridentin.
LeDernier adieu ne se célèbre qu'en la présence du corps du défunt[10].
LeDernier adieu a lieu généralement dans l’église, à la fin d’une célébration defunérailles (avec saint-sacrificeeucharistique ou pas). Leprêtre et ses assistants se placent autour ducercueil, et dans une première prière confient ‘avec respect et affection’ le défunt à Dieu.
Suit un moment de recueillement avec silence et chant d’adieu (« Sur le seuil de sa maison notre Père t’attend… »). Des invocations sont faites, rappelant la personne défunte, sonbaptême, son amour, et lui souhaitant un ‘à-Dieu’ serein, auxquelles tous répondent : « Prends avec toi, Seigneur, celui que nous aimons… » (ou autre texte semblable).
Lecorps (ou cercueil) est encensé : ultime marque de respect pour ce corps qui fut durant de nombreuses années une ‘‘demeure de l’Esprit’’.(1Cor. 3:16 : « Ne savez-vous pas que vous êtes le Temple de Dieu, et que l'esprit de Dieu habite en vous ? »). Et pour rappeler l’eau qui purifia le défunt lors de sonbaptême, le prêtre asperge d’eau bénite le cercueil. Parents et amis qui le souhaitent peuvent faire le même geste à sa suite.
Le cercueil est ensuite emporté hors de l’église vers le cimetière où, autour de la tombe ouverte, un dernier moment de silence et recueillement est observé. Une nouvelle prière (« Qu’il trouve auprès de toi la paix et la joie…») est suivie d’unNotre-Père et d’unAve Maria.
Lorsque le cercueil est descendu dans latombe : « Ami, ici s’achève ton chemin parmi nous. Mais ici, nous reviendrons pour nous souvenir. (…) Et maintenant Seigneur Jésus, c’est vers toi que nous regardons, Toi, l’un de nous ».
L'absoute peut se célébrer en présence ou en l'absence du corps du défunt.
Lamesse achevée, le clergé et les fidèles se rendent auprès du cercueil ou ducatafalque et le célébrant dit l'oraisonNon Intres in judicium. Tous chantent ensuite leLibera me, Domine:
Puis pendant la récitation duPater, le prêtre fait le tour du cercueil ou du catafalque en l'aspergeant, puis en l'encensant. On chante sur place lesantiennesIn paradisum et Chorus angelorum, qui se continuent en alternance jusqu'au cimetière ou à la sortie de l'église, en procession.
Trois prières latines sont particulièrement associées à la conclusion de la célébration liturgique de funérailles :
Voir aussi :