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Absinthe (spiritueux)

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Absinthe
La fée verte
Description de cette image, également commentée ci-après
Verre d'absinthe et unecuillère à absinthe.
Données clés
Pays d'origineSuisse
Date de création1798
TypeBoisson spiritueuse
Principaux ingrédientsPlantes d'absinthe
Degré d'alcoolEntre 40 % et 90 %.
CouleurVerte et blanche en dessous de 45 %

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L’absinthe est uneeau-de-vie aromatique à base d’armoise (Artemisia absinthium), d’anis vert et defenouil, dont l’usage remonte à l’Antiquité, notamment mentionnée dans lePapyrus Ebers (vers 1550 av. J.-C.) et utilisée parPythagore etHippocrate comme remède amer pourdigestions difficiles etvers intestinaux. Bien que des traditions régionales d’infusions existaient auparavant, la première version distillée moderne est attribuée au docteurPierre Ordinaire àCouvet (Suisse) vers 1792, formule reprise par les sœurs Henriod et achetée en 1797 par le majorDubied puis parHenri‑Louis Pernod, à l’origine de la première distilleriePernod Fils ouverte en 1805 àPontarlier, villefrançaise du département duDoubs.

Devenu symbole de laBelle Époque, cespiritueux fortement alcoolisé (entre 68 et 72 °) connut une popularité fulgurante en France ; la région deFranche‑Comté comptait plus de cinquante distilleries au début duXXe siècle. Toutefois, des versions de mauvaise qualité et les discours alarmistes sur lathuyone, accusée d’effetshallucinogènes, menèrent à saprohibition dans plusieurs pays : laSuisse en 1910, laFrance en 1915 et l’Europe continentale peu après.

Sa réhabilitation s'opère progressivement à partir des années 1990 : leRoyaume-Uni n'avait jamais interdit l’absinthe et fut le premier terrain de son renouveau commercial, suivi par la légalisation en Suisse dès 2005. Au sein de l’Union européenne, la réglementation harmonisée sur les teneurs maximales en thuyone a été établie en 1988 mais, en France, ce n’est qu'en 2011 que leSénat a voté l’abrogation de l’interdiction portant sur l’usage du nom « absinthe ». La boisson connaît un regain d'intérêt international depuis le début duXXIe siècle, avec la relance de marques historiques et un usage retrouvé dans lamixologie contemporaine, tout en étant strictement encadrée.

Histoire

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Origine

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L'origine précise de l'absinthe est incertaine. EnÉgypte ancienne, l'usage médical d'extraits d'absinthe est mentionné dans lePapyrus Ebers (entre 1600 et 1500av. J.-C.).Pythagore etHippocrate (460-377av. J.-C.) parlent d'alcool d'absinthe et de son action sur la santé, son effetaphrodisiaque et sa stimulation de la création. LesGrecs anciens consommaient du vin aux extraits d'absinthe,absinthites oinos[1]. Le poètelatinLucrèce, au début du livre quatrième de son ouvrageDe la nature des choses, mentionne les vertus thérapeutiques de l'absinthe, que l'on fait boire aux enfants malgré l'amertume du breuvage grâce à un peu de miel au bord d'une coupe. Lesdécoctions d'absinthe dans le vin ont été recommandées parHildegarde de Bingen commevermifuges. Les vins d'absinthe, dans lesquels les feuilles d'absinthe sont fermentées en même temps que les raisins, sont documentés pour leXVIe siècle. Ils avaient la réputation d'être des remèdes particulièrement efficaces pour l'estomac.

Ce n'est que vers la fin duXVIIIe siècle que l'on trouve la première trace attestée d'absinthe distillée contenant de l'anis vert et dufenouil. La légende veut que ce soit le docteurPierre Ordinaire (1742-1821)[2],[3] qui ait inventé la recette vers 1792. Les travaux deMarie-Claude Delahaye[4] et deBenoît Noël ont montré que cette recette devait également beaucoup à une herboriste suisse ducanton de Neuchâtel :Henriette Henriod pour M.C. Delahaye ou Suzanne-Marguerite Henriod pour B. Noël. Celle-ci aurait mis au point la première recette d'absinthe, qui était un breuvage médicinal. Cette question ne semble toutefois pas définitivement tranchée[5],[6].

Quoi qu'il en soit, lemajor Dubied acquiert la recette auprès de la mère Henriod en 1797[7] et ouvre, avec son gendreHenri-Louis Pernod (dont le père estbouilleur de cru), la première distillerie d'absinthe àCouvet[8] en Suisse. On trouve dans le livre de raison de ce dernier la première recette d'absinthe apéritive, datée de 1797. Ils fondent en 1798 la première distillerie, la maison Dubied Père & Fils. En 1805, Henri-Louis Pernod prend ses distances avec son beau-père et monte sa propre distillerie àPontarlier enFranche-Comté :Pernod Fils qui deviendra la première marque de spiritueux français[8].

Absinthe supérieure. Gempp Pernod Lunel, affiche lithographiée deVictor Leydet, avant 1904.

Pendant une trentaine d'années, l'absinthe reste une boisson régionale essentiellement consommée dans la région de Pontarlier, qui devient la capitale de l'absinthe (en 1900, vingt-cinq distilleries emploieront 3 000 des 8 000 Pontissaliens malgré la lutte contre l'alcoolisme menée par le député de la régionPhilippe Grenier[9]). En 1830, les soldats français colonisent l'Algérie et les officiers leur recommandent de diluer quelques gouttes d'absinthe dans l'eau pour faire passer les désagréments de lamalaria et de ladysenterie[10]. Les soldats, à leur retour en France, popularisent cette boisson à travers tout le pays. Titrant 68 à 72° dans la bouteille, l'absinthe est alors diluée dans des verres hauts et larges (à un volume d'absinthe sont ajoutés six à sept volumes d'eau fraîche versée goutte à goutte sur un sucre posé sur unecuillère percée, elle-même placée sur le verre afin d'exhaler ses arômes) ; d'autres amateurs pratiquent une « purée » (dilution moindre jusqu'à la boire pure)[5].

Buveurs d'absinthe àOraison.
Distillerie d'absinthe Jules Pernod àMontfavet.

Relativement chère au début des années 1850, elle est surtout consommée par labourgeoisie, devenant la« fée verte[11] des boulevards ». Puis, sa popularité ne cesse de grandir puisqu'en 1870, début de laguerre franco-prussienne, l'absinthe représente 90 % des apéritifs consommés en France[10]. En 1860, àAvignon,Jules-François Pernod fonde la société Jules Pernod, d'abord spécialisée dans l'extraction de lagarance, qu'il transforme en 1872 en Société Pernod père et fils, puis à partir de 1884, il se lance dans la distillation de l'extrait d'absinthe dans son usine deMontfavet[12]. La production d'absinthe augmente, entraînant une diminution des prix et une popularité grandissante.

La période de 1880 à 1914, début de laPremière Guerre mondiale, marque une explosion de la production et une chute drastique des prix. La production française passe de700 000 litres en 1874 à 36 000 000 de litres en 1910[10]. Des absinthes de mauvaise qualité, surnommées « sulfates de zinc » en raison de la coloration obtenue grâce àce composé chimique, prolifèrent[13]. Un verre d'absinthe est alors moins cher qu'un verre de vin.

À cette époque, laFranche-Comté compte à elle seule une cinquantaine de distilleries. Mais aussiParis (70 distilleries),Bordeaux (environ 50),Marseille (45), Lyon (environ 20),Dijon (environ 10). La France compte alors un millier de marques d'absinthes[14].

Le, l'usine Pernod à Pontarlier prend feu et un employé de l'usine prend l'initiative de vider lescuves d'absinthe dans leDoubs, afin d'éviter qu'elles n'explosent. On raconte que les soldats en garnison à Pontarlier remplissaient leur casque de ce breuvage. Le lendemain, on en retrouvait des traces à la source de laLoue, ce qui permit de découvrir l'origine de cette rivière (pour partie unerésurgencekarstique du Doubs) et fit de l'événement le premiertraçage par coloration de l'histoire de l'hydrogéologie, certes involontaire[15].

Interdiction

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Affiche deFrédéric Christol imprimée en France en 1910. « Omnibus pourCharenton ! Avec correspondance par l'alcool ou directement avec l'absinthe. »
Interdiction à Paris dès août 1914[16].
Projet d'interdiction de l'absinthe en France (Extrait)

À diverses reprises, l'Académie de médecine a signalé le grand intérêt que présente, au point de vue de la santé publique et de l'avenir même de la race, l’organisation en France d'une lutte active contre l'alcoolisme. De son côté, l'Académie des sciences a, au cours d'une de ses récentes séances, apporté à ces vues l'appui de sa haute autorité en émettant un vœu pressant en faveur de l'adoption prochaine de diverses mesures propres à enrayer le fléau. Il a paru au gouvernement que le moment était venu d'entrer résolument dans la voie qui lui était ainsi tracée et qu'il convenait notamment de réaliser, dès à présent,une des mesures qui de tout temps ont été considérées, à juste titre, comme pouvant le plus aisément contribuer pour une large part à la restriction du mal : mettre un terme à toute consommation de l'absinthe et des liqueurs similaires.
 
Affiche critiquant l'interdiction de l'absinthe en Suisse, au début duXXe siècle.

L'absinthe connaît un vif succès auXIXe siècle[17], mais elle est accusée de provoquer de graves intoxications (car elle contient entre autres duméthanol[18], un alcool neurotoxique), décrites notamment parÉmile Zola dansL'Assommoir et ayant probablement alimenté lafolie de certains artistes de l'époque (Van Gogh,Toulouse-Lautrec…)[19][source insuffisante]. Elle est également connue pour son effetabortif[20],[21].

En Suisse, le, Lanfray, un ouvrier viticole, tue femme et enfants après s'être saoulé à l'absinthe. L'affaire provoque une émotion considérable, attisée par les producteurs de vin romands qui trouvent ici le prétexte parfait pour demander l'interdiction de l'absinthe parvotation populaire. Le, le peuple suisse vote sa pénalisation (63,5 % des votants), interdisant « la fabrication, l'importation, le transport, la vente, la détention pour la vente de la liqueur dite absinthe dans toute l'étendue de la Confédération ». Au moment de l'interdiction, leVal-de-Travers, berceau de l'absinthe, compte14 distilleries,200 employés et plus de 300 000 m2 de cultures d'absinthes[22].

En France, dès 1875, lesligues antialcooliques (groupées autour deLouis Pasteur et deClaude Bernard et qui seront à l'origine de l'Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie), les syndicats, l'Église catholique, les médecinshygiénistes, la presse, se mobilisent contre « l'absinthe qui rend fou »[23]. En 1906, leComité national de défense contre l'alcoolisme recueille 400 000 signatures dans une pétition[24]. En 1907, une grande manifestation, à l'instigation du journalLe Matin et soutenue par les ligues antialcooliques, a lieu àParis. Leur mot d'ordre : « Tous pour levin, contre l'absinthe ».

L'Académie de médecine crée même le terme « absinthisme » pour désigner un alcoolisme à l'absinthe[22], qui tient compte des nombreux méfaits qui lui sont alors attribués : aliénation mentale, épilepsie, convulsions, paralysies périphériques et même tuberculose[25].

En 1908, le groupe antialcoolique qui s'est constitué auSénat veut faire voter trois mesures :

  • interdiction de l'absinthe ;
  • limitation du nombre des débits de boissons ;
  • suppression du privilège desbouilleurs de cru.

Ceci conduit à son interdiction dans de nombreux pays : enFrance, par une disposition préfectorale du prise sous l'autorité de l'état de siège[26],[27], interdiction qui dure jusqu'au[28] ; enSuisse du au[29] car les ligues de vertu disaient d'elle « qu'elle rend fou et criminel, fait de l'homme une bête et menace l'avenir de notre temps ».

En réalité, il est clairement dit dans le projet d'interdiction de l'absinthe en France que la boisson est interdite pour lutter contre l'alcoolisme.

Buvard publicitaire Pernod père et fils.
Facture des établissements Pernod.

Lorsque la production d'absinthe commence à être la cible d'une vive campagne contre ses méfaits dès 1907,Jules-Félix Pernod a succédé à son père à la tête de l'entreprise familiale. Quand sa production est interdite par une loi du Parlement français votée le[30], il est le premier à se reconvertir en fondant en 1918 la marque « Anis Pernod » qui produira le premierpastis commercialisé[31]. Son usine deMontfavet met aussi en marché d'autres produits anisés ou non comme le « Vin Pernod », le « Kunnel Korta », le « Velours » sans alcool ou toute une gamme d'anis à 30, 32, 35 et 40°[30].[pertinence contestée]

En 1926, les successeurs de Pernod dePontarlier ayant déposé la marque « Anis Pernod fils », Jules-Félix Pernod dépose contre eux une plainte qu'il argumente ainsi :« Il y a en notre faveur une antériorité indiscutable, l'Anis Pernod ayant été déposé à la fin des hostilités de 1914-1918, alors que la marque Anis Pernod et fils ne l'a été que dans les premiers mois de 1926. Dès l'apparition des produits anisés, nous avons été et restons les premiers dans le monde, les seuls Pernod fabricants d'anis. Nous ajouterons que notre ancien concurrent Pernod fils, dont nous ne contestons nullement l'existence en tant que marque d'absinthe, n'a aucun droit à l'appellation Pernod pour l'anis, le succès de notre marque Pernod a fait et fera des envieux, nous en aurons raison »[30].[pertinence contestée]

Le procès est gagné en première instance et il est fait appel. Jules-Félix Pernod décède en 1928 mais le 4 décembre de cette même année, les deux établissements d'Avignon et de Pontarlier fusionnent pour devenir les « Établissements Pernod »[30].[pertinence contestée]

Après l'interdiction de la fabrication, de la vente et de la consommation de l'absinthe et de ses similaires, d'autres anciennes marques d'absinthes se reconvertissent dans des anisés sans sucre qui se préparent comme l'absinthe (l'État autorise en 1920 la présence d'anis dans les spiritueux à 30° maximum avec un minimum de200 grammes de sucre et ne devant pas avoir la couleurverte feuille morte[pas clair] qui rappelle l'absinthe). En 1932 (année de la libéralisation des anisés dont la teneur en sucres est déréglementée, le degré est relevé à 40°, ce qui les fait passer de statut de digestif à celui d'apéritif),Paul Ricard invente lepastis de Marseille, qui est le premier anisé à connaître un succès presque équivalent à celui de l'absinthe. En 1938, les anisés peuvent titrer 45°, ce qui permet la dissolution dans l'alcool de plus d'huiles essentielles d'anis, ce qui donne alors à cette boisson toute sa saveur[5].

Rétablissement

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Le, un décret[32], signé parMichel Rocard, autorise et réglemente la présence dethuyone (principale molécule de l'huile essentielle d'absinthe, présente dans la grande et la petite absinthe) dans les boissons et l'alimentation, ce qui permet techniquement de produire à nouveau de l'absinthe en France. En 1999, la première absinthe française depuis 1915 est produite : la Versinthe verte, qui contient de la grande absinthe. Son apparition et son étiquetage (absinthe) met en évidence un hiatus entre le décret européen de 1988 et l'interdiction de l'absinthe en France de 1915 toujours en vigueur. Plutôt que d'abolir cette loi, le gouvernement pare au plus pressé en votant un aménagement du décret et en attribuant une nouvelle appellation légale à l'absinthe : « spiritueux aromatisé à la plante d'absinthe » et en complétant la réglementation européenne (35 mg/L de thuyone maximum)[33] d'un taux defenchone et depinocamphone à ne pas dépasser (respectivement5 mg/L et10 mg/L). Depuis le1er mars 2005, la distillation de l'absinthe est à nouveau autorisée en Suisse, afin de pouvoir demander uneAOC et ainsi protéger l'appellation (à condition, entre autres, que la teneur enthuyone ne dépasse pas35 mg/L).

Si, le, le Parlement français abroge une loi interdisant aux producteurs français d'utiliser la dénomination « absinthe », en réaction à une demande d'IGP au profit des seuls producteurs duVal-de-Travers[34], cetteindication géographique protégée suisse est confirmée par l'Office fédéral de l'agriculture le pour l'« absinthe », la « Fée verte » et « La Bleue », malgré de nombreuses oppositions[35], venant en particulier de la fédération française des spiritueux (FFS) et la Confédération européenne des producteurs de spiritueux qui ont déposé, en septembre de la même année, un recours contre cette décision auprès duTribunal administratif fédéral[36]. Ce dernier donnera raison aux opposants le, en refusant d'accorder l'IGP au Val-de-Travers[37]. Le, uneIndication géographique est reconnue par l'INAO sous le nom d'« Absinthe de Pontarlier »[38].

L'absinthe aujourd'hui

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Dégustation d'absinthes auConcours général agricole de Paris en 2013.
Dégustation d'absinthes auConcours général agricole de Paris en 2013, après ajout d'eau fraîche et de glaçons.
Un grand choix de bouteilles d'absinthe.

L'absinthe, comme autrefois, titre entre 45° et 90°. En France, elle est produite notamment àFougerolles (distillerie Peureux), àPontarlier (distillerie Pierre Guy de Pontarlier), ville dont elle fit la richesse jusqu'à l'interdiction de 1915, àLa Cluse-et-Mijoux (distillerie Les Fils d'Emile Pernod), àSaumur (distillerie Combier), àRennes (distillerie Awen Nature) et àVichy (distillerie Muse de France). Une des plus vieilles distilleries de France, ladistillerie Cherry Rocher située en Isère, produit également sept absinthes différentes. Il existe aussi deux distilleries enProvence.

Elle est surtout de nouveau fabriquée auVal-de-Travers (région deSuisse romande) — berceau de l'absinthe — dans une douzaine de distilleries, ainsi qu'à Fenin auVal-de-Ruz (distillerie Larusée).

Deux absinthes : laNouvelle-Orléans de Ted Breaux fabriquée à la distillerieCombier à Saumur et la suisseKübler du Val-de-Travers.

Au Val-de-Travers, le village deMôtiers possède une longue tradition de l'absinthe ; en 2014, lecanton de Neuchâtel y a inauguré la maison de l'absinthe.

Rituel de préparation

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La fontaine à absinthe, placée sur le comptoir, était équipée de robinets qui laissaient couler l'eau fraîche sur les sucres. L'eau sucrée tombait goutte à goutte sur l'absinthe, ce qui entraînait la formation d'un louche (trouble du mélange en un blanc opalescent, avec une teinte de jaune verdâtre)[39].
Rituel de l'absinthe, on notera le verre spécifique à dose avec sa boule creusesoufflée.
Pelles à absinthe.

La préparation de l'absinthe est qualifiée de rituel en raison des nombreux accessoires spécifiques nécessaires à son élaboration ainsi qu'à son aspect codifié.

L'absinthe pure est tout d'abord versée dans un verre spécifique sur lequel on place une cuillère (appelée pelle) à absinthe[40]. On place ensuite sur la cuillère un demi-sucre ou un sucre sur lequel on verse de l'eau glacée au goutte à goutte. Comme le pastis, l'absinthe se dilue dans trois à cinq fois son volume d'eau. Au moment où le tout premier volume d'eau vient « troubler » la liqueur (voireffet Ouzo, les huiles essentielles dans l'absinthe étant solubles dans l'alcool et insolubles dans l'eau), une discrète émanation de couleur bleue peut être visible et a été à l'origine de la dénominationLa Bleue, l'autre nomvernaculaire donné à l'absinthe. La manière de préparer l'absinthe joue un rôle capital dans son goût final en permettant aux arômes de plantes de se libérer et de prendre de l'ampleur face aux autres arômes[41].

Durant ce processus, les ingrédients non solubles dans l'eau (principalement ceux de l'anis vert ouétoilé, ainsi que lefenouil) forment desémulsions, ce qui trouble l'absinthe[42].

Avec l'accroissement de la popularité de la boisson auXIXe siècle, l'usage de la fontaine à absinthe se répandit. Cette fontaine particulière permet de verser l'eau au goutte à goutte sans avoir à le faire à la carafe, ainsi que de servir un grand nombre de verres à la fois.

Traditionnellement, le sucre ne se brûle pas. Ce n'est qu'en 1990 dans les discothèquestchèques qu'un rituel où le sucre brûlé est apparu, probablement pour attirer l'attention des clients sur cet apéritif[13].

Aujourd'hui, l'absinthe entre également dans la composition de nombreux cocktails (comme le Bacardi Recuerdo par exemple).

Production en France

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Absente, liqueur d'absinthe.

En 2001, François Guy,4e génération de laDistillerie Pierre Guy de Pontarlier qui distillait avant l'interdiction, lance la première absinthe distillée et colorée naturellement, redonnant ainsi à l'absinthe de Pontarlier ses lettres de noblesse. Depuis 1921, la distillerie produit également de « l'absinthe sans absinthe », un anis distillé unique : lePontarlier-Anis.

Consommation en France

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La consommation en France était[43] :

AnnéeConsommation
(en hectolitres)
18736 713
188449 335
1894125 078
1904207 529
1908310 868
1909350 000 (estimation)

En 1908, la moyenne de la consommation par an et par habitant pouvait dépasser2 litres[43].

Production en Suisse

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Distiller légalement

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Depuis le, il est possible de distiller de l'absinthe en Suisse tout à fait légalement, soit chez un distillateur « à façon » — il en existe 400 en Suisse — soit en demandant une concession à laRégie fédérale des alcools, àBerne. Pour l'obtenir, il faut au moins distiller500 litres d'alcool à 96 % en volume (par année), soit près de950 litres d'absinthe à 53 % en volume. La concession n'est pas facilement accordée, à moins d'entrer dans une coopérative de distillateurs qui louent ensemble un local pour y installer leursalambics. Les périodes de distillation sont annoncées à l'inspecteur régional de la Régie fédérale des alcools qui « déplombe » l'alambic et replace une cordelette avec un plomb quand la distillation est terminée.

Les achats d'alcool sont soumis à une taxe : environ29 francs suisses[Quand ?] par litre d'alcool à 96 % en volume. Le distillateur doit remplir une « déclaration de distillation » dans laquelle il indique la quantité des matières premières (alcool), la quantité des spiritueux produits (absinthe), et la quantité des flegmes (produits de tête et de queue de distillation).

Contrôle de l'absinthe

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En Suisse, la personne qui distille et qui veut vendre son produit est soumise à l'autocontrôle. Elle doit faire déterminer par un laboratoire spécialisé (Laboratoire cantonal à Neuchâtel), le taux dethuyone, defenchone et le pourcentage en volume. L'analyse coûte350 francs suisses[Quand ?].

À cela, il faut ajouter une patente cantonale pour la vente du produit, qui coûte une centaine de francs, plus 2 % du chiffre d'affaires présumé. Pour vendre dans toute la Suisse, il faut débourser plus de500 francs suisses (environ460 euros)[Quand ?], si les quantités vendues hors du canton de production dépassent les400 litres par année.

Cette dernière disposition a été annulée.Précisions de la Régie fédérale des alcools, en Suisse :

L'autorisation fédérale de commerce de détail est annulée à partir du

L'autorisation fédérale pour le commerce de détail sera supprimée avec l'entrée en vigueur de la loi fédérale du sur la suppression et la simplification des procédures d'autorisation. Pour le commerce de détail hors des limites du canton, aucune autorisation fédérale ne sera désormais nécessaire. La patente pour le commerce de détail délivrée par le canton où le commerce a son siège suffira à l'avenir.

L'entrée en vigueur de cette modification a été fixée au1er juin 2008.

Production en hausse au Val-de-Travers

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Avant la levée de l'interdiction, la production clandestine d'absinthe au Val-de-Travers était estimée à35 000 litres par année.

En 2005, les producteurs — déclarés — d'absinthe en Suisse et surtout dans la région du Val-de-Travers auraient produit — selon Marc Gilliéron, de la Régie fédérale des alcools (voir Liens externes en fin d'article) sur les ondes de la Radio suisse romande le — quelque61 000 litres d'absinthe pure (100 % en volume).

Cette quantité théorique d'absinthe a été vérifiée par les agents de la Confédération dans les distilleries de l'ensemble de la Suisse, en particulier au Val-de-Travers et au Val-de-Ruz où sont produits 90 % de l'absinthe « suisse ». Une fois réduite à la teneur alcoolique de mise sur le marché de l'absinthe (53 % en volume en général), cette quantité donne 115 000 flacons de 1 litre à 53 % en volume.

Du pastis sans le savoir

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La libéralisation de l'absinthe en Suisse a démontré que les distillateurs clandestins, au fil des décennies d'interdiction, s'étaient adaptés au goût du consommateur qui veut généralement une absinthe trouble (comme un pastis, qui n'est que macéré, rappelons-le), mais forte. Là oùPernod, de Couvet, puis àPontarlier dès 1805, mettait 30 g à 50 g d'absinthe sèche etmondée par litre d'alcool pur, les distillateurs clandestins étaient descendus à 3-5 g par litre d'alcool. Souvent, l'absinthe séchée provient d'herboristeries qui l'achètent en vrac chez des producteurs la faisant pousser en plaine, parfois sous serre.

Avec la libéralisation de l'absinthe en Suisse, les champs d'absinthe refleurissent au Val-de-Travers. Paradoxalement, l'absinthe fabriquée légalement est en général beaucoup plus forte (et parfumée si on la coupe juste au début de sa floraison) que l'absinthe clandestine distillée à partir des plantes obtenues dans lesherboristeries. Au point que des absinthes clandestines qui n'affichent que 3-5 mg dethuyone par litre, sont largement dépassées par des absinthes légales, avec des herbes du Val-de-Travers, dont les taux montent jusqu'à 20-25 mg de thuyone par litre d'absinthe (taux maximal légal :35 mg/L).

Production au Canada

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En 2012, la Distillerie Fils Du Roy dePaquetville au Nouveau-Brunswick produit une absinthe issue de la distillation de plantes produites dans les jardins mêmes de la distillerie sous le nom de « La courailleuse ». C'est en 2015 qu'une deuxième Distillerie Fils du Roy s'implante àSaint-Arsène au Québec. En 2016, la deuxième distillerie produit leur première absinthe[44].

Recettes

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L'absinthe était jadis produite par distillation ou mélange d'essences (esprit d'absinthe), plus rarement par simple macération (teinture ou élixir d'absinthe).

Les absinthes distillées sont produites par une macération des plantes dans l'alcool suivie d'une distillation. Cette méthode de fabrication de l'absinthe est la plus traditionnelle. Elle permet la production d'absinthes à la fois très aromatiques et peu amères.

La technique par mélange d'essences est une technique semi-industrielle qui repose sur une macération et une distillation séparée de chaque plante composant l'absinthe.

Aujourd'hui, la majorité des absinthes sont réalisées par mélange d'essences. De nombreuses absinthes de qualité supérieure sont produites par distillation. On trouve plus fréquemment qu'à la Belle-Époque des absinthes amères simplement macérées puis filtrées, avec ou sans adjonction de sucre.

Le développement de cette technique s'est fait sous l'influence du mode de production d'autres élixirs de plantes comme le pastis, ou legénépi (déjà dit « absinthe des Alpes » par Duplais en 1855).

La prohibition de l'absinthe et l'interdiction de la distillation personnelle ont favorisé la recherche de recettes adaptées à ce mode de fabrication. Peu traditionnelles, les absinthes macérées sont interdites par l'Interprofession de l'absinthe du Val-de-Travers/Suisse. Dans ce pays la macération semble n'être ainsi le fait que de liquoristes clandestins qui ne possèdent pas d'alambic. Ce n'est pas le cas dans d'autres pays, comme la France, où des absinthes macérées originales et de qualité sont aujourd'hui couramment produites et commercialisées.

L'arôme d'un distillat et d'une macération d'absinthe sont très différents. La simple macération tend à produire des absinthes plus amères et plus herbacées que la distillation. Contrairement aux affirmations selon lesquelles la simple macération ne serait pas un procédé de fabrication historique, le manuel Roret de 1888 propose une recette de « quintessence d'absinthe » par simple macération.

Les six plantes de base d'une absinthe sont lagrande absinthe et lapetite absinthe, l'anis vert, lefenouil, lamélisse et l'hysope.

Selon les recettes, d'autres plantes peuvent compléter la recette comme l'angélique, lacoriandre, lavéronique, le calamus, lamenthe... Soit dans le processus de macération (avant distillation), soit dans le processus de coloration (après distillation).

Par distillation

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Recette d'un fabricant d'alambics à Môtiers, au Val-de-Travers, aujourd'hui décédé :

  • Mettre dans l'alambic,15 litres d'alcool pur à 95°,25 litres d'eau et ajouter la blanquette de la cuite précédente (1 litre environ). 3 poignées de grande et 1 poignée de petite absinthe, 2 kg d'anis, 1 kg de fenouil, 1 poignée d'hysope, 1 poignée de mélisse, 1 poignée de menthe.
  • Au début de la cuite, on sent très fort l'alcool ; à la fin les odeurs se diversifient. À ce moment-là, il faut être attentif et goûter à tout moment lablanquette Page d'aide sur l'homonymie qui coule blanche parce que l'alcool diminue rapidement. Sitôt que le goût risque de tourner aucachou, il faut retirer le récipient mais continuer de distiller et de récolter tout l'alcool qui reste, parce que ces arrière-goûts sont nécessaires à la prochaine cuite donnant à l'absinthe un bouquet complet, harmonieux et velouté.
  • La qualité de l'absinthe dépend beaucoup de la blanquette, si on la laisse trop couler, l'absinthe aura un goût de cachou. Si on en ajoute trop peu lors de la prochaine cuite, l'absinthe sera fade et insipide.
  • L'eau que l'on ajoute à l'alcool avant la distillation joue un rôle primordial, c'est elle qui relève le parfum des plantes. C'est pourquoi il faut bien en mesurer la quantité.
  • Pour colorer l'absinthe de manière naturelle, laisser couler l'absinthe au sortir de l'alambic dans une bonbonne qui contient des plantes de petite absinthe, de mélisse et d'hysope.

Par dissolution d'essence

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Par macération

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Alambic pour la fabrication artisanale de l'absinthe par macération. On voit les plantes d'absinthe utilisées pour la macération sécher derrière l'alambic, pendues contre le mur.

Thuyone

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Lathuyone est un excitant. Une absinthe légale avec 20-25 mg de thuyone est déjà considérée excitante si l'on dépasse les usages indiqués pour un apéritif au Val-de-Travers,à savoir une ou deux absinthes bien tassées avec de l'eau glacée, et ensuite une « rincette », c'est-à-dire une absinthe légère avec beaucoup d'eau. Le nom de « Rincette » fut utilisé par la distillerie Kübler, de Môtiers/Val-de-Travers/Suisse, pour distiller une boisson apparentée à l'absinthe, du temps où celle-ci était encore interdite (avant le1er mars 2005 en Suisse). La « Rincette » est encore distillée de nos jours, elle titre à 45 % en volume[à recycler].

La thuyone entraîne des risques importants de convulsions mais il n'a pas pu être déterminé que l'absinthe favoriserait les crises d'épilepsie. Les études contemporaines pour déterminer les effets de la thuyone[45] sur le comportement (et aussi celles de la Rutgers University) montrent qu'il faudrait ingérer plusieurs litres d'absinthe pour parvenir à une dose toxique de thuyone. Les effets toxiques seraient alors bien sûr masqués par les effets toxiques de l'alcool seul. De même, leméthanol n'est toléré qu'à très faible dose du fait de ses effets neurotoxiques importants[46].

Il estégalement probable[réf. nécessaire] que les effets ressentis par certaines personnes soient dus à d'autres composants que la thuyone seule.

Fenchone

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La France, par le décret du 2 novembre 1988, autorisait à nouveau l'absinthe mais limitait lafenchone (une des molécules importantes de l'huile essentielle defenouil) dont le taux ne devait pas dépasser5 mg/L. En revanche, le taux de fenchone n'a jamais été limité enSuisse.

Certaines absinthes du Val-de-Travers, dites « suisses » auXIXe siècle, ne pouvaient pas être vendues en France pour cette raison : les graines de fenouil utilisées en Suisse contiennent beaucoup plus de fenchone que le fenouil du sud de la France, avec lesquelles sont produites les absinthes françaises. Il peut s'agir de « cultivars », sortes de fenouils sélectionnés pour leur faible taux en fenchone. Mais il est plus vraisemblable que les distillateurs français utilisent 4 à5 fois moins de fenouil dans leurs absinthes que les Suisses et autres producteurs d'absinthe en Europe.

Un décret français du[47] a totalement annulé cette limitation, mettant les distillateurs suisses et français sur un pied d'égalité.

Produits dérivés

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Avec la libéralisation de l'absinthe une multitude d'artisans et d'industries ont commencé à utiliser cet alcool ou cette plante dans leurs produits. Entre autres :

  • Chocolats : Chocolat Douceur des Fées (Fleurier), Larmes d'Absinthe (Chocolats Villars)
  • Pâtisseries : Macarons (Arnaud Lahrer)
  • Charcuteries : Saucissons, saucisses sèche et terrines (Boucherie Bohren, Couvet), terrine à l’absinthe Larusée verte (Les Frères Alcala, Vaumarcus)
  • Boissons : Bière aromatisée (Jenlain), Biscuits, liqueur à base de miel (Au gré des Saveurs, la Chaux-de-Fonds)
  • Divers : Cosmétiques, crème glacée, thé, infusion, etc.

Affiches

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Les affiches historiques datant d'avant l'interdiction sont de véritables œuvres d'art, souvent signées par de grands dessinateurs.

  • Absinthe de Pontarlier, par Marcellin Auzolle.
  • Absinthe Jules Pernod.
    Absinthe Jules Pernod.
  • Absinthe Paul Beucler par M. Ringel. Distillerie du Mont-Bart, Bart 25 Doubs.
    Absinthe Paul Beucler par M. Ringel. Distillerie du Mont-Bart, Bart 25 Doubs.
  • Absinthe Robette par Henri Privat-Livemont.
    Absinthe Robette par Henri Privat-Livemont.
  • Absinthe Rosinette.
    Absinthe Rosinette.

Dans les arts

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Peinture

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Sculpture

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  • Le Verre d'Absinthe parPablo Picasso, dont il réalise six exemplaires différents à Paris durant le printemps 1914, dont l'un est aujourd'hui conservé au MoMA à New York, et un autre auCentre Pompidou à Paris.

Littérature

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L'absinthe, son rituel, sa socialité, l'addiction à l'absinthe ont fourni un motif littéraire largement exploité :

Le nom de l'absinthe a pu servir aussi à l'occasion denom de couleur, avec une évocation implicite du charme toxique de la liqueur :« Le peintre Poubarbeau développait au sculpteur Boncrévant sa théorie des couleurs, qui mettait celle de l'absinthe en première ligne comme charme des yeux. » (Féré et Cauvain 1865,p. 150) ;« Les gens qui ont l'air de savoir quelque chose appellent ça des bombes au calcium. C'est vert, absinthe exactement. » (André Malraux,L'Espoir[48]).

Chanson

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  • Glen Mc Donough, Frappé d'absinthe (1904, inIt Happened in Nordland), comédie musicale (musique deVictor Herbert). Chanson interprétée parHarry Davenport.
  • Le groupeNaked City a publié en 1993 un album nomméAbsinthe.
  • Le chanteurMayer Hawthorne dans son titreGreen Eyed Love associe les effets de l'absinthe aux vertiges de l'amour.
  • La chansonLa Fée Verte (The Green Fairy) du quatrième} albumVelociraptor! du groupe anglaisKasabian fait référence à cette boisson[49].
  • Barbara chante l'Absinthe (1972).
  • Damien Saez chanteDans le bleu de l'absinthe dans l'albumDebbie.
  • Un groupe de musique se nommeAbsynthe Minded.
  • Stanislas chanteL'Absinthe pour l'Absent dans l'albumL'Équilibre Instable, sorti en 2009.
  • Fée Verte, chanson de l'artiste franc-comtoisBilly Fumey présente dans l'album UTINAM, sorti en 2012.
  • Absinth with Faust est une chanson deCradle of Filth dans l'albumNymphetamine.
  • Le groupeGhost évoque l'absinthe dans la chansonSpirit de l'albumMeliora.
  • Nine Inch Nails, avec son titre "The Perfect Drug" et son clip vidéo faisant clairement référence à L'absinthe.
  • Seth Gueko évoque l'absinthe dans la chansonVal d'oseil en 2015.
  • Eddy de Pretto : « J'ai même bu à outrance toute l'absinthe de tes potes », dans la chansonFête de trop, sortie en 2017.
  • Lomepal : "cinq verres d'absinthe", dans la chansonMontfermeil, sortie en 2019.

Poésie

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  • Marie Corelli,Je suis la fée verte, dans le romanWormwood, un drame de Paris, 1890.
  • Charles Cros,Lendemain, 1873.
  • Ernest Dowson,Absinthia Taetra, 1897.
  • Le poèmeOde à l'absinthe (trouvé vers 1906) est attribué àAlfred de Musset.
  • Daniel Fallstrom,Absinthe, 1903.
  • Gustave Kahn,Absinthe, mère des bonheurs..., La revue moderne et naturaliste, 1879.
  • Raoul Ponchon,L'Absinthe et le Cobaye,Five o'clock Absinthe (1920, inLa Muse au cabaret. Ce poème, écrit en français, a ensuite été traduit en anglais),L'Absinthe du mort,La Mort de Pelloquet (1906),Sonnet de l'Absinthe (1886, inLe Courrier Français).
  • August Strindberg,Coucher de soleil sur l'océan (1873),L'Été indien (1883).
  • Octave Féré et Jules Cauvain,La Chanson de l'Absinthe dans le romanLes buveurs d'absinthe, 1864.
  • Antoni Deschamps,Adversus Absynthium (À l'encontre de l'absinthe), 1847.

Cinéma

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  • Dans le filmRimbaud Verlaine, Verlaine boit très souvent des verres d'absinthes distillées.
  • Dans le filmFrench Cancan, on peut voir le personnage deJean Gabin boire une absinthe.
  • DansDracula (1992) deFrancis Ford Coppola : Dracula (Gary Oldman) sert un verre d'absinthe à Mina (Winona Ryder) et y trempe un sucre. Il parle de Fée verte.
  • Dans le filmMoulin Rouge (2001) : l'absinthe est la boisson favorite des acteurs de« Spectacular ! Spectacular ! ».Ewan McGregor en boit à plusieurs reprises. La Fée verte, interprétée parKylie Minogue, représente l'absinthe.
  • Dans le filmFrom Hell (2001) :Johnny Depp dans le rôle de l'inspecteur visionnaire, boit l'absinthe mélangée à dulaudanum.
  • Dans le filmVan Helsing (2004) : Quand le chasseur de monstres Gabriel Van Helsing et la princesse Anna se réfugient sous le vieux moulin, ils trouvent des caisses d'absinthe dont ils boivent une bouteille, mais toutefois ils ne la distillent pas.

Télévision

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  • Dans la série téléviséeR.I.S Police scientifique,saison 5épisodes 1 et 2 (Mise à l'épreuve,partie 1 et 2) : Virgile Jaugaret meurt à cause de ses recherches sur l'absinthe après avoir découvert l'absinthe « véritable ».
  • Dans la série téléviséeHighlander,saison 1épisode 14 : Duncan McLeod combat un immortel assassin ayant un penchant très prononcé pour l'absinthe, considérée par un des personnages secondaires de l'épisode comme une boisson « rendant fou ». L'absinthe sert de fil conducteur durant tout l'épisode, amenant notamment à une distillerie clandestine permettant à McLeod de localiser son adversaire.
  • Dans l'émission téléviséeQuelle aventure ! sur laBelle Époque, Fred rencontreToulouse-Lautrec qui lui explique ce qu'est l'absinthe.
  • Dans l'épisode « Demi-monde » (saison 1,épisode 4) de la sériePenny Dreadful, Dorian prépare une absinthe à l'aide d'une « fontaine à absinthe ».
  • Dans la sérieAmerican Horror story (saison 5épisode 4 )le propriétaire de l'hôtel sert un verre d'absinthe à ses invités à l'occasion d'Halloween.
  • Dans la série animéBoJack Horseman (saison 1épisode 6) BoJack veut oublier ses problèmes et demande au barman de lui servir un alcool fort. Le barman ui propose d'abord du cyanure, qu'il refuse (boisson jugé trop forte) ; puis de laVodka (jugée "boisson des adolescents") ; pour qu'enfin il accepte de boire de l'absinthe.
  • Dans la série animéeThe Midnight Gospel, le président parle des substances et ses utilisations "bonnes ou mauvaises", d'où dit-il « Pour quelqu'un qui fait la fête, qui boit de l'absinthe puis qui doit conduire après pour rentrer : mauvaise idée ».

Jeux vidéo

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  • Dans le jeu d'aventureLes Chevaliers de Baphomet un ex-gendarme, assis à la terrasse du café de Montfaucon, boit en cachette de l'absinthe dans une flasque. Après lui avoir volé sa flasque, l'absinthe est utilisée pour plonger un client d'une galerie d'art dans un coma éthylique.

Voir aussi

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Articles connexes

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Bibliographie

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Liens externes

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Notes et références

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  1. Apsinthitês oinos: Henry George Liddell, Robert Scott, A Greek-English Lexicon.
  2. Jean-Noël Jeanneney, « L'absinthe et la bière »,Le Monde,‎(lire en ligne, consulté le).
  3. Conférence de Marc Maynègre à L'Académie de Beaumes de Venise, « La saga des Pernodno 1 »,(consulté le).
  4. « Marie-Claude Delahaye, L'Absinthe, son histoire, Musée de l'Absinthe, Auvers-sur-Oise, septembre 2001 et Benoît Noël, L'Absinthe, une fée franco-suisse, Yens-sur-Morge, Cabedita, février 2001. »(consulté le).
  5. ab etcMarie-Claude Delahaye, « Absinthe et pastis », émissionLa Marche de l'Histoire, 30 mars 2012 (écouter en ligne).
  6. Benoît Noël, « Libelle en faveur de l'érection d'une statue de la Mère Henriod à Couvet », inBulletin de la 8e Fête de l'Absinthe de Boveresse, juin 2005.
  7. Histoire de l'absinthe Histoire de l'absinthe
  8. a etbL'Heure Verte Absinthe - Histoire Historique de la boisson.
  9. Documentaire « La fée verte et le burnous. Philippe Grenier, de Blida à Pontarlier », d'Anaïs Kien et Véronique Samouiloff, émissionLa Fabrique de l'histoire, 20 mars 2012.
  10. ab etcMusee Virtuel de l'Absinthe - Le Monde des Antiquites d'Absinthe musée absinthe.
  11. La couleur propre de l'absinthe à la fin de la distillation est blanche mais c'est la chlorophylle de lapetite absinthe et de l'hysope macérés qui lui donnent sa teinte verte.
  12. Maynègre 1991,p. 56 et 58.
  13. a etb« Vert d'Absinthe - »[archive].
  14. « Naissance de l'absinthe, d'élixir médicinal à apéritif populaire », surAbsintheMarket(consulté le).
  15. L'absinthe - Incendie des usines Pernod à Pontarlier - Racines Comtoises Un site sur le patrimoine de Franche-Comté
  16. L'Écho de Paris, 16 août 1914, page 1,4e colonne.
  17. En 1900, l'absinthe a conquis la France :25 distilleries dans la région dePontarlier, soit151 alambics et une production annuelle de30 millions de litres. Dans tous les cafés français le rituel de lafée verte fait fureur. Chacun verse de l'eau, goutte-à-goutte, sur unsucre posé sur une cuillère (appelée pelle) en équilibre au-dessus du verre
  18. Luc Menapace, « L'absinthe | Le blog de Gallica », surgallica.bnf.fr,(consulté le).
  19. « http://www.oxygenee.com/absinthe-faq/faq4.html »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  20. ThérèseJamin et FlorenceLoriaux, « La faiseuse d'anges et l'évolution des pratiques d'avortement », surHistoire sociale et politique de la Haute Ecole Mosane d'Enseignement supérieur(consulté le).
    Page réalisée à partir des travaux de Michèle Decors et Emilie Lamouline.
  21. « Les causes des fausses couches », surVIDAL(consulté le).
  22. a etb« L'interdiction de l'absinthe en Suisse et en France », surAbsintheMarket(consulté le).
  23. « Savez-vous que boit cet homme dans ce verre qui vacille en sa main tremblante d'ivresse ? Il boit les larmes, le sang, la vie de sa femme et de ses enfants. »
  24. On y trouve au bas : « L'absinthe rend fou et criminel, provoque l'épilepsie et latuberculose, elle tue chaque année des milliers de Français. Elle fait de l'homme une bête féroce, de la femme une martyre, de l'enfant un dégénéré, elle désorganise et ruine la famille et ainsi l'avenir du pays ».
  25. « La thuyone : la molécule de l'absinthe rend-elle fou ? », surAbsintheMarket(consulté le).
  26. Joseph Barthélémy, « Notes de droit public sur le droit public en temps de guerre »,Revue du droit public et de la science politique en France et à l'Étranger, 1915,p. 137-138, accessible surGallica: URL:https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb343491628/date
  27. Loi du 16 mars 1915 relative à l'interdiction de la fabrication, de la vente en gros et au détail, ainsi que de la circulation de l'absinthe et des liqueurs similaires.
  28. LOIno 2011-525 du 17 mai 2011 de simplification et d'amélioration de la qualité du droit, article 175 : abrogation en France de l'interdiction de l'absinthe
  29. Voir :Initiative populaire « Interdiction de l'absinthe et révision correspondante de l'article 31b »
  30. abc etdMaynègre 1991,p. 61.
  31. Avignon Culture et Histoire
  32. Décretno 88-1024 du 2 novembre 1988 portant application de la loi du 16 mars 1915 relative à l'interdiction de l'absinthe et des liqueurs similaires, fixant les caractères des liqueurs similaires de l'absinthe.
  33. (de) « Règlementation européenne de thuyone maximum »(consulté le).
  34. AFP, « Le nom "absinthe" de nouveau autorisé », surhttp://www.lefigaro.fr/flash-eco/2010/12/17/97002-20101217FILWWW00494-le-nom-absinthe-de-nouveau-autorise.php, consulté le 18/12/2010
  35. « Indication géographique protégée confirmée pour l'Absinthe », surrts.ch(consulté le).
  36. « Communiqué de presse - la Suisse n'est pas propriétaire de l'absinthe! »[PDF], surspiritueux.fr(consulté le).
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  38. L'Absinthe de Pontarlier reconnue en Indication géographique.
  39. Les morceaux de sucres, utilisés pour estomper l'amertume de la boisson, ne se dissolvent pas dans l'alcool fort, contrairement à l'eau sucrée.
  40. « Heureverte -Le meilleur blog cuisine », surHeureverte(consulté le).
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  42. « article Trouble de l'absinthe pourquoi le pastis se trouble? », surcat.inist.fr.
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  44. « Première distillerie Acadienne », surdistilleriefilsduroy.com(consulté le).
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  47. Décretno 2010-256 du 11 mars 2010 modifiant le décretno 88-1024 du 2 novembre 1988 portant application de la loi du 16 mars 1915 relative à l'interdiction de l'absinthe et des liqueurs similaires, fixant les caractères des liqueurs similaires de l'absinthe.
  48. 1937,p. 720. Cité dans « Absinthe »,Trésor de la langue française.
  49. http://www.songfacts.com/detail.php?id=23649
  50. PierreJulien, « Médicament devenu poison, l'absinthe : Marie-Claude Delahaye, L'Absinthe. Histoire de la fée verte »,Revue d'Histoire de la Pharmacie,vol. 72,no 261,‎,p. 182–182(lire en ligne, consulté le).
  51. « Quand régnait la " fée verte " »,Le Monde,‎(lire en ligne, consulté le).
  52. Société économique politique etSociété de statistique de Paris. Comptes rendus,Journal des économistes, Paris : Guillaumin,(lire en ligne),p. 309.
  53. LéonBonneff et MauriceBonneff,Marchands de folie : cabaret des Halles et des Faubourgs; Cabaret-Tâcheron; Cabaret-Cantinier; Cabaret-Placeur; Cabaret de luxe; l'Estaminet des mineurs; au pays du "Petit Sou": sur les quais de Rouen; au pays de l'Absinthe; de l'infirmerie spéciale du Dépôt à la maison de fous, Paris : Marcel Rivière,(lire en ligne).
v ·m
Fermentées
Distillées
Distillées
aromatisées
Autres boissons
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