En coordonnées cartésiennes planaires, la position d'un pointA est donnée par les distancesxA (abscisse à l'origine) etyA (ordonnée à l'origine).En coordonnées cartésiennes tridimensionnelles, la position d'un pointP est donnée par les distancesx,y etz.
Dans unplan affine, les coordonnées cartésiennes sont sans doute la manière la plus naturelle de définir unsystème de coordonnées. Unrepère (cartésien) du plan affine est la donnée conjointe de :
un point d'origine.
deux vecteurs et non colinéaires du plan vectoriel directeur.
Lesaxes de coordonnées sont les droites affines et. Ces droites admettent des graduations respectives fournies par et les vecteurs et.
représentation d'un repère dans un plan
Par un point, on est en droit de tracer :
une droite parallèle à qui coupe en d'abscisse, dans le repère
une droite parallèle à qui coupe en d'abscisse dans le repère.
Le couple de réels est uniquement déterminé par le point, on l'appelle lescoordonnées de dans le repère :
Le réel est appelél'abscisse de ;
Le réel est appelél'ordonnée de.
Réciproquement, à tout couple, correspond ununique point de coordonnées d'abscisse et d'ordonnée. C'est le point d'intersection des deux droites suivantes :
La droite parallèle à passant par le point de d'abscisse ;
La droite parallèle à passant par le point de d'abscisse.
Cette construction peut être interprétée comme la mise en place d'unparallélogramme de sommets et.
En termes vectoriels, on obtient l'identité suivante :
Ce qui permet de faire une correspondance entre le calcul sur des coordonnées et le calcul vectoriel.
Les bases orthonormées n'ont de sens que dans lesplans affineseuclidiens. Dans un plan affine euclidien, une base est ditorthonormée lorsque les vecteurs et sont d'une part de longueur 1 (de norme 1) et d'autre part orthogonaux, c'est-à-dire que leproduit scalaire des deux vecteurs est nul.
Autrement dit, les axes de coordonnées sont deux droites affines orthogonales avec le même système de graduation.
Repère orthonormé dans le plan.
Dans ce cas, on peut calculer des distances et des orthogonalités en utilisant lethéorème de Pythagore. Voici un formulaire :
Pour un point de coordonnées, la distance s'écrit :
Dans le dessin ci-à droite, on a placé dans un repère orthonormé les points de coordonnées et de coordonnées. Le calcul de la distance est alors :
Les vecteurs et sont orthogonaux si et seulement si.
Le calcul des distances et des angles étant souvent un objectif de la géométrie plane euclidienne, on privilégie particulièrement les repères orthonormés. À tel point que certains ouvrages réservent le terme de coordonnées cartésiennes à ce type de repère, les autres coordonnées étant appeléescoordonnées obliques.
Dans un espace affine euclidien de dimension 3, un repère est ditorthonormé lorsque les vecteurs,, et sont unitaires et deux à deux orthogonaux. Cette deuxième condition s'écrit :
; ;
Comme dans le plan, il sera nécessaire de prendre un repère orthonormé si l'on désire travailler sur des distances et des angles. La distance s'écrira alors :
Les observations précédentes permettent de remarquer un lien entre couple ou triplet de réels et vecteurs du plan ou de l'espace. Ce lien se généralise à toutespace vectoriel ou affine de dimension finie sur un corpsK.
Si est une base d'un espace vectoriel sur un corpsK alors, pour tout vecteur, il existe un uniquen-uplet élément deKn tel que :
.
Cen-uplet est appelé système de coordonnées cartésiennes du vecteur dans la base). La correspondance entre chaque vecteur et chaquen-uplet permet de construire unisomorphisme d'espaces vectoriels entreV etKn.
Pour travailler sur des systèmes de coordonnées de points, il suffit d'ajouter à la base précédente un pointO appelé origine. Les coordonnées du pointM étant celles du vecteur.
Enfin, pour travailler sur des distances, il sera nécessaire de construire unebase orthonormale (dans laquelle tous les vecteurs sont de norme 1 et chaque vecteur est orthogonal à tous les autres). La distanceOM s'exprimera alors sous la forme suivante :
L'introduction des coordonnées cartésiennes est faite dans le livre premier de la géométrie de René Descartes comme un outil afin de résoudre le problème de Pappus. Il montre en fait dans ce livre, comment résoudre un problème géométrique par uncalcul algébrique, participant à la naissance de lagéométrie analytique[4].
« Que le segment de la ligne AB, qui est entre les points A et B, soit nommé x; et que BC soit nommé y ; et que toutes les autres lignes données soient prolongées jusqu’à ce qu’elles coupent ces deux aussi prolongées, s’il est besoin, et si elles ne leur sont point parallèles; comme vous voyez ici qu’elles coupent la ligne AB aux points A, E, G, et BC aux points R, S, T. (...) »
— René Descartes , La géométrie, livre premier[5],[6].