Le village est construit en long sur une distance de 6 kilomètres et traversé par laSarre rouge. Le point culminant de la commune se trouve à la maison forestière duGrossmann, à 968 mètres d'altitude, le sommet duGrossmann proprement-dit étant sis à 986 mètres, au sein de la commune voisine deWalscheid.
Abreschviller couvre une superficie de4 127 hectares dont 3 745 de forêt. Le village est situé dans les grèsvosgiens.
La commune est située dans lebassin versant du Rhin au sein dubassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par la Sarre Rouge, le ruisseau de Voyer, le ruisseau d'Abreschviller, le ruisseau de Grand Soldat, le ruisseau la Vieille Sarre et le ruisseau le Dunkelbach[Carte 1].
Réseaux hydrographique et routier d'Abreschviller.
La qualité des eaux des principaux cours d’eau de la commune, notamment de la Sarre Rouge, peut être consultée sur un site dédié géré par lesagences de l’eau et l’Agence française pour la biodiversité. Ainsi en 2020, dernière année d'évaluation disponible en 2022, l'état écologique du ruisseau d'Abreschviller était jugé bon (vert)[Carte 2].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (90,8 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (91,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (89,9 %), prairies (3,8 %), zones urbanisées (3,6 %),terres arables (1,7 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (0,9 %)[13]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
En 2009, le nombre total de logements dans la commune était de 747, alors qu'il était de 649 en 1999[Insee 1].
Parmi ces logements, 77,7 % étaient des résidences principales, 9,2 % des résidences secondaires et 13,1 % des logements vacants. Ces logements étaient pour 79,1 % d'entre eux des maisons individuelles et pour 20,7 % des appartements[Insee 2].
La proportion des résidences principales, propriétés de leurs occupants était de 72,8 %, quasiment identique à 1999 (70,7 %)[Insee 3].
Le village était connu vers1050 sous le nom d'Elberswylre, ce qui signifie « la ferme, créée par l'homme germanique Albero (Adalbero, Adalber) ». On a attribué sans preuves le nom d'Ermenbertovillare, mentionné sur une carte de715, à Abreschviller[14]. PuisHelbeswilre en 1260,Elberswilre en 1285,Ebersweiller en 1594,Elbersveiler en 1671,Allerscheviller en 1719,Abresviler etElbersweiler en 1751,Eiberschweiller en 1790,Abrecheviller en 1793 et 1801[15],Abreschwiller auXIXe siècle,Alberschweiler en 1871-1918,Albersweiler bei Saarburg en 1941[16],Abreschviller en 1944[16]. C'est en 1594 qu,Elberswylre se germanise enEbersweiller. Enfrancique lorrain :Elwechwiller[17], enlorrain roman :Abréchwîl[18].
Les Chèchs (les sacs)[19]. Avec ces sacs, sorte de besaces contenant leur repas, la plupart des bûcherons de la commune se rendaient autrefois au travail.
L'origine de ce village est plutôt récente. En 1660, il n'y avait encore que 48 maisons. Lescomtes de Dabo (ou Dachsbourg), à l'aide des concessions qu'ils leur accordèrent, et surtout par la jouissance des droits d'usage dans les forêts de leur domaine, attirèrent dans ces contrées des famillesfrançaises qui construisirent des maisons sur les bords de laSarre-Rouge et peuplèrent par degrés Abreschviller. Mais si l'existence de ce village est toute récente, les lieux qui l'environnent sont en revanche remplis de monuments et de souvenirs qui remonteraient à la plus hauteantiquité[20].
Au niveauspirituel, Abreschviller était autrefois annexe deWalscheid et n'a été érigé en cure qu'en 1727. Cette cure était à la nomination desévêques de Metz et des comtes de Dabo[20].
Le dimanche, à 10 heures du soir, la papeterie, propriété de M. Henriet, fut réduite en cendres par un incendie qui se propagea également sur plus de trente maisons à sa proximité. Son propriétaire se mit à la rebâtir peu de temps après[22].
Vers 1843, la commune comprenait une papeterie, plusieurs forges, des scieries, une mécanique à polir les glaces, un moulin à grains et une fabrique decalicots[20].
Le, le maire Max Demange présida son dernier conseil municipal. La commune fut ensuite gérée par un fonctionnaire allemand pendant toute la durée de la Seconde Annexion. Le, un conseil municipal provisoire, composé d’anciens élus, se réunit à la mairie. Monsieur Schneider, pharmacien, fut élu maire en attendant la tenue de véritables élections.
Lors des élections européennes de 2019, le taux de participation d'Abreschviller est supérieur à la moyenne (51,92 % contre 50,12 % au niveau national). La liste duRassemblement national arrive en tête avec 30,74 % des suffrages. La liste dela République en Marche obtient 18,79 % des voix. La liste desRépublicains réalise un score de 10,44 % des votes. La liste d'Europe Écologie Les Verts fait un score de 9,30 % des suffrages. La liste deDebout la France obtient 8,35 % des voix. Les autres listes obtiennent des scores inférieurs à 5 %[25].
Le résultat de l'élection présidentielle de 2012 dans cette commune est le suivant[26] :
Abreschviller est la commune la plus peuplée de l'anciencanton de Lorquin et la6e dupays de Sarrebourg. La population se répartit majoritairement au sein du bourg, ce dernier comptant 1 250 habitants, suivie dela Valette avec 110 habitants,Soldatenthal etKysithal avec une centaine d'habitants etla Wassersoupe, hameau peuplé de 25 résidents.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[28]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[29].
En 2022, la commune comptait 1 427 habitants[Note 3], en évolution de −1,04 % par rapport à 2016 (Moselle : +0,52 %,France horsMayotte : +2,11 %).
La population de la commune est relativement âgée.En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à30 ans s'élève à 26,7 %, soit en dessous de la moyenne départementale (33,6 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à60 ans est de 36,7 % la même année, alors qu'il est de 26,2 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait700 hommes pour713 femmes, soit un taux de 50,46 % de femmes, légèrement inférieur au taux départemental (51,08 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[31]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,4
90 ou +
4,5
9,1
75-89 ans
17,9
22,0
60-74 ans
19,5
23,4
45-59 ans
21,2
14,8
30-44 ans
13,7
14,9
15-29 ans
11,4
15,4
0-14 ans
11,9
Pyramide des âges du département de laMoselle en 2021 en pourcentage[32]
De nombreux ouvriers venaient de toute la région pour travailler dans la forêt d'Abreschviller. Ils arrivaient le lundi et repartaient le samedi. En semaine, ils logeaient dans de petits abris en bois à deux ou trois personnes. C'étaient en fait de petites huttes construites de façon très primaire de quelques pierres taillées et de quelques pièces de bois et d'écorce.
Typiquement vosgien, le menu du lundi au samedi était le même. Il s'agissait de pommes de terre (la « pata »), qui mijotaient toute la matinée dans une marmite. Elles étaient ensuite écrasées avec un peu de beurre et consommées à grand renfort de vin.
Les ouvrierssylvicoles étaient appelés les « Chèchs » (les sacs). La population les reconnaissait lorsqu'ils traversaient les nombreux villages avant d'atteindre Abreschviller. Ils avaient pris l'habitude de marcher avec un bâton et de porter de manière originale leur sac de provision pour la semaine.
Le samedi, ils retournaient dans leurs villages avec souvent du gibier dans le fond du sac.
Présence du centre de réadaptation spécialisé Saint-Luc[33]. Cet ancien sanatorium ouvert en1900 comporte aujourd’hui 54 lits de réadaptation cardiaque, 54 lits de rééducation fonctionnelle, polyvalente et neurologique et 10 places de rééducation en hôpital de jour.
La commune possède une maison d'édition (La Valette-Éditeur), un hôtel-restaurant, une boulangerie, une boucherie, une épicerie tabac-presse-loto, un coiffeur, un garage automobile, un fleuriste, une société de taxi, un bureau de poste, une banque, une bibliothèque, des écoles maternelles et primaires, une pharmacie, un centre de secours, un kinésithérapeute, des infirmières.
Des artisans œuvrent dans de nombreux domaines et animent la vie de ce bourgsud-mosellan comme à la poterie de la forge, située derrière la gare du petit train touristique.
En1966, plusieurs scieries locales s'unissent pour former les Scieries Réunies d'Abreschviller (SRA). Avec une capacité de sciage de résineux annuelle de 220 000 m3, SRA était l'une des plus importantes scieries de France. La société employait 120 personnes en2006 mais elle est placée en redressement judiciaire le. En janvier2009, SRA est reprise par plusieurs de ses salariés et devient Abreschviller sciages. La scierie - qui employait alors 66 personnes - est définitivement fermée le[34],[35].
Chemin de fer d'Abreschviller : ce petit train touristique de 6 kilomètres, reliant le centre du village au hameau deGrand-Soldat, accueille environ 30 000 touristes par an ;
La roche du Diable, à 430 mètres d'altitude, surplombe Saint-Luc et le moulin deFrance. C'est une roche en grès desVosges qui a une grande histoire autour de plusieurs légendes ;
Levieux château : vestiges d'un châteauféodal ayant appartenu auxcomtes de Dabo. Situé sur le rocher duSchlossfels, dans la forêtStreitwald ;
Station verte de vacances, avec un camping et un plan d'eau ;
Église protestante réformée, dit temple du Rédempteur, rue des Roches, construit entre1900 et 1901. OrguesDalstein-Haerpfer de 1900[36]. Pour le centenaire du temple, la paroisse a installé, à titre définitif, vingt tableaux de l'artiste contemporain Pascal Poirot[37]. Visite virtuelle de la galerie[38].
Nicolas Louis Jordy (1758-1825), général des armées de la République et de l'Empire, est né dans la commune.
Alexandre Chatrian, (1826-1890), écrivain français, connu pour sa collaboration littéraire avecEmile Erckmann, né à Abreschviller au lieu-ditGrand-Soldat ouSoldatenthal.
Pierre Marie Bournique (1888-1911), ditPierre Marie, né à Abreschviller, est un pilote lorrain, pionnier de l'aviation française.
Henri Karcher, neveu dePierre Marie Bournique, chirurgien, résistant (FFL) qui participe à la Libération de Paris en obtenant la capitulation du généralVon Choltitz. Gaulliste. Inhumé à Abreschviller dans la tombe de ses cousins.
Henri Staudt, curé àL'Hôpital (Moselle), àCreutzwald puis à Abreschviller. Créa en 1973 le Foyer des Jeunes d'Abreschviller qui devint plus tard le Foyer Alexandre-Chatrian. A publié différents ouvrages dont une chronique historique d'Abreschviller.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑« Qualité des eaux de rivière et de baignade. », surqualite-riviere.lesagencesdeleau.fr/(consulté le) - Pour recentrer la carte sur les cours d'eau de la commune, entrer son nom ou son code postal dans la fenêtre "Rechercher".
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155,lire en ligne, consulté le)
↑a etbSociété d'histoire et d'archéologie de Lorraine, « Les noms de localité d'Abreschviller et de Lettenbach près de Sarrebourg »,Les Cahiers lorrains : organe des sociétés littéraires et scientifiques de Metz et de la Moselle,,p. 102(lire en ligne).