Pour les articles homonymes, voirSerfaty.
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| Distinction | Prix PEN Barbara Goldsmith pour la liberté d'écrire(en)() |
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Abraham Serfaty né le àCasablanca et mort le àMarrakech, est un indépendantiste et militant politiquemarocain. Opposant au régime du roiHassan II, il passe plus de 17 ans en prison et témoigne de ce qu'il y a vécu. Il a été parfois surnommé« leMandela marocain »[1].
Issu d'une famille juivetangéroise, militant communiste marocain dès1944 et lors de son séjour en métropole dans les rangs duParti communiste français (PCF) de1945 à1949, il s'engage ardemment pour l'indépendance de son pays, ce qui lui vaut d'être emprisonné en1950 au Maroc, expulsé vers la France en 1952 et placé en résidence surveillée jusqu'en1956[2].
Ingénieur des mines de formation[3], il participe à partir de l'indépendance à la mise en place des institutions de l'État marocain, notamment comme directeur de cabinet d'Abderrahim Bouabid, ministre de l'Économie, puis comme directeur général des Mines et de la Géologie et enfin comme directeur de l'Office chérifien des phosphates. Révoqué en 1968 pour avoir soutenu la grève des mineurs deKhouribga, il se tourne vers l'enseignement à l'École Mohammadia d'ingénieurs[4] et à l'école des mines deRabat ; il collabore aussi à la rédaction de la revue culturelleSouffles[2].
En1970, il rompt avec leParti communiste marocain (actuel PPS,Parti du progrès et du socialisme) qu'il considère sclérosé et contribue à la fondation du mouvement d'extrême gaucheIla Al Amame (En avant, actuellementLa Voie démocratique,An-nahj Ad-dimoukrati)[2].
Il est arrêté et torturé par le régime deHassan II en1972 etAbderrahim Berrada prend sa défense. Abraham Serfaty entre ensuite dans la clandestinité, caché parChristine Daure qu'il épousera en 1986. Arrêté de nouveau en1974, il est détenu sans jugement aubagne deDerb Moulay Cherif. Jugé finalement en 1977, il est condamné à laréclusion à perpétuité pour atteinte à la sûreté de l'État. Il reste emprisonné pendant dix-sept ans, jusqu'en septembre1991[2].
Il est libéré en 1991 du fait de la pression internationale[5]. Il est alors privé de sa nationalité marocaine et expulsé de son pays à cause de sa position à l'égard de la « marocanité » duSahara occidental et de son soutien aux séparatistessahraouis. Il s'exile alors en France[2].
En, il est autorisé par le nouveau roiMohammed VI à rentrer au pays, et sa nationalité marocaine est reconnue officiellement[2].
Il meurt le, à l'âge de 84 ans, dans une clinique deMarrakech[2],[6].
Abraham Serfaty se voulaitantisioniste. DansÉcrits de prison sur la Palestine, il écrit :« Le sionisme est avant tout une idéologie raciste. Elle est l'envers juif de l'hitlérisme [...]. Elle proclame l'État d'Israël “État juif avant tout”, tout commeHitler proclamait une Allemagne aryenne[7]. » Il dénonce également l'antisémitisme de certains nationalistes arabes et remarque que celui-ci a poussé vers le sionisme nombre de juifs[5]. Pour Serfaty, le sionisme est une invention du judaïsme européen et était étranger à l’ « habitus » religieux des juifs arabes, en particulier desjuifs marocains, dont leZohar a été selon lui la boussole mystique. S'il souhaite, à terme, un État palestinien égalitaire et démocratique réunissant juifs et arabes, il défend lasolution à deux États à court terme et est d'abord enthousiasmé par lesaccords d'Oslo en 1993[5].