Pour les articles homonymes, voirAbu Yusuf.
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| Maîtres | Abou Hanîfa, Shu’ba ibn al-Hajjaj(en) |
Aboû Yoûsuf Ya`qoûb bin Ibrâhîm al-Kûfî[1], plus connu sous le nom d'Aboû Yoûsuf (arabe :أبو يوسف), (né àKûfa en 113 ou en 117 de l'Hégire — 735apr. J.-C. — et mort en un lieu inconnu en 182 de l'Hégire — 795) est uncadihanafite célèbre pour sa connaissance de la jurisprudence islamique (fiqh).
Né àKoufa dans une famille pauvre — il était le fils d'un pauvre cultivateur — il étudia la science du hadith puis dès qu'il l'eut maitrisée, il s'initia au fiqh sous l'égide de l'imamIbn Abî Laylâ (mort en 765), dont le père était un célèbre compagnon du Prophètesahaba à Médine. Il étudia plus tard sousAbû Hanîfa. Ce dernier avait remarqué son intelligence dès son enfance, et il l'aida financièrement à entreprendre puis à poursuivre ses études. Abou Yûsûf resta son disciple pendant plus de neuf années[2].
Après la mort de Abou Hanîfa, en 767, Abou Yûsûf, dont la renommée s'est étendue, futqadi àBagdad pour le califeAl-Mahdî (775-785)[3]. Il sera confirmé dans cette fonction par son successeur, Al-Hâdî, lequel gouverne seulement l'année 786. Le califeHâroun ar-Rachîd (786-809) décerne à Abou Yûsûf le titre deQadi al-Qadhât ("Cadi suprême", ou "Cadi des cadis"), ce qui lui donne le pouvoir de nommer les autres cadis, évidemment de rite hanafite tout comme lui : l'élargissement de l'école hanafite à grande échelle est né.L'aisance matérielle qui est désormais celle de l'imâm lui permet de faire de larges aumônes aux indigents deLa Mecque,Médine,Koufa etBagdad[4].
Considéré — avecal-Chaybânî — comme le principal continuateur d'Abou Hanîfa, fondateur de l'école juridique éponyme, les avis d'Abou Yûsûf, ou ses "opinions", diffèrent pourtant quelquefois de celles de son maître, probablement sur la base dehadîths (traditions) qui n'étaient pas connus ou authentifiés du temps d'Abou Hanîfa et de ses différents voyages (il rencontre par exemple le non moins célèbre imamMâlik ibn Anas).
Abou Yûsûf, maître du fiqh, excellait dans la science du hadîth, celle dutafsir (l'exégèse), l'histoire militaire et d'autres disciplines. Son ouvrage le plus fameux, leKîtâb al-Kharâdj, est un recueil de rapports, remis au calife Hâroun ar-Rachîd, sur les différents impôts, notamment lekharâj (ar. خراج : taxe sur les terres agricoles) et ladjizia (impôt payé par les non musulmans), avec une classification des terres en fonction de leur valeur, des types de cultures pratiquées, etc.
Abou Yûsûf est mort, sans doute à Bagdad, le 5 Râbî' al-Awal 182 H (798).