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Abou Sayyaf

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Ne doit pas être confondu avec le bourreau irakienAbou Sayyaf.

Abou Sayyaf
Al-Harakat al-Islamiyya
أبو سياف
Image illustrative de l’article Abou Sayyaf

IdéologieSalafisme djihadiste
ObjectifsCréation d'un État islamique indépendant
Fondation
Date de formation1989
Pays d'origineDrapeau des PhilippinesPhilippines
Fondé parAbdurajak Abubakar Janjalani
Actions
Mode opératoireterrorisme dont attentats, enlèvements, assassinats
Zone d'opérationDrapeau des PhilippinesPhilippines
Période d'activité1989-2023
Organisation
Chefs principauxRadulan Sahiron (en),Yasser Igasan,Hatib Hajan Sawadjaan
Membres2 000[1]
(en 2009)

300[2]
(en 2014)
FinancementEnlèvements,banditisme
Groupe reliéal-Qaïda,puis
État islamique
Répression
Considéré comme terroriste parCanada,États-Unis,Australie,Royaume-Uni
Insurrection moro aux Philippines
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Al-Harakat al-Islamiyya (Le « Mouvement islamique »), plus connu sous le nom d'Abou Sayyaf (enarabe :أبو سياف), est une organisationterroriste islamiste, opérant dans les îles du sud desPhilippines, principalementJolo,Basilan etMindanao.

Le groupe est actuellement combattu par l'armée philippine qui bénéficie de l'aide de l'armée américaine. L'organisation est considérée par l'Organisation des Nations unies commeproche d'Al-Qaida et à ce titre sanctionné de la part duConseil de sécurité des Nations unies[3].

Le groupe est responsable d'un grand nombre d'attentats à la bombe, d'assassinats, d'enlèvements et d'extorsions de fonds, afin de promouvoir l'indépendance d'un État islamique composé de l'ouest deMindanao et de l'archipel des Sulu, une première étape dans la création d'un grand état islamique situé dans la péninsule malaise enAsie du Sud-Est.

Le nom Abou Sayyaf est arabe et signifie « le père »(abou) « du sabreur »(sayyaf).

Abou Sayyaf est l'un des plus petits mais aussi des plus radicaux des groupes islamiques indépendantistes deMindanao. Certains des membres d'Abou Sayyaf ont étudié ou travaillé enArabie saoudite et développé des liens avec d'autresmoudjahiddins pendant leur entraînement enAfghanistan ou auPakistan.

L'organisation est placée sur laliste officielle des organisations terroristes duCanada[4], desÉtats-Unis[5], de l'Australie[6] et duRoyaume-Uni[7]

Histoire

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Les membres d'Abou Sayyaf sont à l'origine issus duFront Moro de libération nationale (MNLF), dont ils se séparent en1991 sous l'impulsion d'Abdurajak Abubakar Janjalani.

Ramzi Yousef etKhalid Shaikh Mohammed, deux des radicaux impliqués dans l'opération Bojinka arrivent aux Philippines au début desannées 1990 et deviennent organisateurs de plongées sous-marine àPuerto Galera. On suppose qu'il s'agissait d'une couverture pour recruter des militants d'Abou Sayyaf et les former.

Ramzi Yousef fait exploser une bombe à bord du vol 434 dePhilippine Airlines, tuant un passager japonais. Un homme appelle alors les autorités et déclare « Nous sommes le groupe Abou Sayyaf. Nous faisons exploser un avion en provenance deCebu ». On pense que cette opération était un test pour l'opération Bojinka découverte par la police deManille le.

La première opération d'envergure du groupe Abou Sayyaf est l'assaut d'une tête de pont dans la ville deIpil sur l'île deMindanao enavril 1995.

Le groupe est responsable du meurtre de plus de 30 étrangers (notamment des touristes) et de clercs chrétiens,

Abdurajik Janjalani est tué lors d'un affrontement avec les forces de police philippines le. Son jeune frère,Khadaffy Abubakar Janjalani, lui succède à la tête de l'organisation. La mort du leader historique du groupe a induit un changement de politique du mouvement qui passe d'actions idéologiques et symboliques à des actions de kidnappings, de meurtres et de vols.

Le fief d'Abou Sayyaf est situé dans le sud des Philippines, mais ses membres voyagent occasionnellement pour des actions à Manille ou dans d'autres îles. Le groupe étend ses opérations à laMalaisie en 2000, avec l'enlèvement de touristes étrangers. Le groupe s'attaque deux fois à des hôtels de luxe, notamment àSipadan, enlevant à chaque fois des touristes, en 2000 et 2001. Les otages sont relâchés quelques mois plus tard contre des rançons.

Le commandantAbou Sabaya est tué en 2002 en essayant d'échapper aux forces philippines.Galib Andang, dit le commandant Robot, est capturé àSulu endécembre 2003[8].

Le groupe est accusé d'avoir perpétré l'attentat le plus meurtrier de l'histoire des Philippines, l'attaque d'un ferry près de Manille qui a fait cent morts en 2004.

En, Khadaffy Abubakar Janjalani est tué par les forces de sécurité philippines[9]. Sa mort est prouvée par destests ADN.

En, un haut-commandant du groupe,Jainal Antel Sali jr, aussi connu sous le nom d'Abu Sulaiman, est abattu par les forces philippines au cours d'un violent échange de tirs[10].

Enjuin 2007,Yasser Igasan est désigné comme le nouveau chef du groupe terroriste. La nouvelle est confirmée plus d'un an après, le[11].

Le, un porte-parole desforces armées philippines annonce que le gouvernement planifie une offensive majeure contre Abou Sayyaf en vue d'entraîner sa disparition d'ici fin 2010. De même, il affirme que cette opération doit viser à résoudre la question de la pauvreté au sud des Philippines, principal vivier du terrorisme[12].

Le, l'armée philippine s'empare d'un des principaux repaires d'Abou Sayyaf sur l'île deJolo. 24 islamistes et 8 soldats philippins sont tués au cours de l'affrontement[13].

Le, une bombe improvisée explose au passage d'un véhicule de l'armée américaine àIndanan, tuant deux GI et un soldat philippin. L'attaque, bien que non revendiquée, est imputée à Abou Sayyaf. L'attentat pousse les responsables de l'armée américaine à retirer leurs troupes de la province de Sulu[14].

Le, le directeur d'un établissement scolaire philippin, enlevé le près dePatikul sur l'île de Jolo, est retrouvé décapité[15].

2010 : Offensive gouvernementale

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Le, une opération lancée par les forces armées philippines contre un camp d'Abou Sayyaf se solde par la mort de six militants islamistes et de deux soldats philippins. Parmi les six militants tués, figureAlbader Parad, commandant militaire connu pour avoir orchestré l'enlèvement de trois soigneurs de la Croix-Rouge en[16].

Le, l'armée philippine capture un camp d'Abou Sayyaf àSitio Kanbaddal dans le village dePanglayahan sur l'île deSulu, dirigé par le chef islamiste Radulan Sahiron qui parvient à s'échapper. Quatre militants islamistes sont tués et un soldat philippin blessé au cours de l'affrontement[17].

Depuis 2014

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En, certains chefs et membres d'Abou Sayyaf font allégeance à l'État islamique[2],[18].Isnilon Totoni Hapilon prend la tête des factions pro-EI d'Abou Sayyaf, mais d'autres factions, menées parRadullan Sahiron, refusent de rallier l'EI[19].

En, Abou Sayyaf capture en mer un couple d'Allemands entreBornéo et lesPhilippines. En septembre, Abou Sayyaf menace de décapiter l'un de ses otages si l'Allemagne ne cesse pas ses livraisons d'armes augouvernement régional du Kurdistan et si une rançon de 250 millions depesos, soit environ 4,5 millions d'euros, n'est pas livrée avant le[20],[21],[22]. Les deux otages allemands, Stefan Okonek, un médecin de 74 ans et Henrike Diele, 55 ans, sont finalement relâchés le par Abou Sayyaf qui affirme avoir perçu le versement d'une rançon[23],[24].

Les prises d'otages se poursuivent ; un prêtre italien, Rolando del Torchio, est enlevé le, puis libéré le, sur l'île deJolo. En 2016, trois autres Occidentaux sont retenus par Abou Sayyaf — deuxCanadiens et unNorvégien enlevés le àDavao — qui réclame en échange de leur libération le versement d'une rançon, faute de quoi les otages seront exécutés. Le gouvernement philippin lance à son tour un ultimatum en menaçant de lancer une offensive militaire si les otages ne sont pas libérés. L'armée philippine passe à l'attaque le, mais sans succès, elle subit un échec à labataille de Sitio Bayoko[25],[26]. Un otagecanadien, John Ridsdel, est exécuté et sa tête est déposée le dans une rue deJolo par deux hommes à moto[27],[28],[29]. Le, Robert Hall est décapité à son tour[30]. L'otage philippine Marites Flor, compagne de Robert Hall, est relâchée en juin[31]. Le Norvégien Kjartan Sekkingstad et trois matelots indonésiens sont également libérés le. Selon un porte-parole d'Abou Sayyaf, une rançon de 30 millions de pesos a été versée[32],[33].

Le vendredi, au moins 14 personnes sont tuées lors d'une l'explosion d'une bombe àDavao, dans le sud des Philippines. Abou Sayyaf a été désigné comme étant l'auteur de cet attentat selon le gouvernement mais le groupe dément son implication et déclare qu'un groupe allié, « Dawlat ul-Islamiya », en est responsable[34].

LeFront Moro islamique de libération s'engageà la suite d'un accord de paix[Quand ?] avec les autorités à coopérer avec ces dernières dans la lutte contre les djihadistes[35].

Après avoir exigé le versement d'une rançon de 30 millions de pesos (560 000 euros), en, le groupe décapite un nouvel otage allemand, Jürgen Kantner, âgé de 70 ans, enlevé l'année précédente dans le sud des Philippines, alors qu'il naviguait sur son voilier avec sa compagne, Sabine Merz, retrouvée tuée par balle à bord du bateau[36].

En, un otagenéerlandais, Ewold Horn, unornithologue enlevé en 2012, trouve à son tour la mort lors d'une opération militaire de l'armée philippine dans l'île deJolo, au cours de laquelle il aurait été abattu par ses ravisseurs en essayant de s'enfuir[37].

En, plusieurs dirigeants et membres d'Abou Sayyaf sont tués par l'armée philippine[38].

En, le chef militaire de l'armée philippine dans la région est de Mindanao annonce que le groupe terroriste islamique Abu Sayyaf a été « entièrement démantelé ». Il considère qu'environ 20 personnes du groupe restent actives (dans les provinces deBasilan etSulu de la région deBangsamoro) mais qu'elles n'ont plus la capacité à mener des attaques terroristes[38].

Liste des principaux chefs

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Anciens chefs

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Effectifs et financement

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En 2009, les forces d'Abou Sayyaf sont estimées à plus de 2 000 membres avec un noyau actif de 200 personnes[1]. En2014, l'armée philippine estime cependant qu'Abou Sayyaf ne compte plus que 300 combattants[2].

On a longtemps pensé que le groupe ne recevait pas de financement externe et se contentait de sesenlèvements, rançons ou vols. Mais des rapports de services de renseignement desÉtats-Unis, de l'Indonésie et de l'Australie montrent l'existence de liens par intermittence avec le groupe indonésienJemaah Islamiyah.

Les membres d'Abou Sayyaf reçoivent près de 50 000pesos, une somme très importante aux Philippines, en rejoignant l'organisation. Les membres repentis expliquent souvent qu'il s'agissait de leur principale motivation[35].

Références

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  1. a etbnewsinfo.inquirer.net
  2. ab etcAFP :Philippines: des insurgés musulmans condamnent l'EI
  3. « Comité du Conseil de sécurité mis en place conformément a la résolution 1267… », surun.org viaWikiwix, Nations Unies(consulté le).
  4. http://www.publicsafety.gc.ca/prg/ns/le/cle-fr.asp#AIAI
  5. (en) « Technical Difficulties », surstate.gov(consulté le).
  6. « Australian National Security - Listing of terrorist organisations », surnationalsecurity.gov.au viaWikiwix(consulté le).
  7. (en) « Proscribed terrorist groups - Home Office », sursecurity.homeoffice.gov.uk viaWikiwix(consulté le).
  8. (en)Article sur le Sun Star,Commander Robot's capture big blow to Abu Sayyaf
  9. (fr)Philippines : Manille annonce la mort du chef du groupe islamiste Abou Sayyaf,Le Monde, 22 janvier 2007.
  10. (en)guardian.co.uk
  11. (en)What Next for Abu Sayyaf?, Philippine Information Agency, 3 octobre 2008.
  12. (fr)Supprimer Abu Sayyaf d´ici 2010 CCTV.com, 20 juillet 2009
  13. L'armée philippine s'est emparée du principal repaire des islamistes d'Abou Sayyaf. Violents combats TSR.ch, 21 septembre 2009
  14. french.peopledaily.com.cnLe Quotidien du Peuple,1er octobre 2009
  15. Un directeur d'école décapité aux Philippines 7s7, 9 novembre 2009
  16. Philippines : un dirigeant d'Abou Sayyaf et cinq rebelles tués Cyberpresse.ca, 21 février 2010
  17. newsinfo.inquirer.net
  18. Romain Caillet,L'#EI publie une vidéo long format (plus de 20 minutes) faisant le point sur ses allégeances aux #Philippines., twitter, 21 juin 2016.
  19. François-Xavier Gomez,«Duterte est dépassé par la nouvelle génération de musulmans radicaux»,Libération, 24 mai 2017.
  20. RFI :Islamisme: l'appel à l'aide des deux otages allemands aux Philippines
  21. RFI :Philippines: des islamistes menacent d'exécuter deux otages allemands
  22. Le Monde :Les djihadistes d'Abou Sayyaf menacent de mort deux otages allemands aux Philippines
  23. RFI :Philippines: le groupe Abou Sayyaf libère deux otages allemands
  24. RFI :Philippines: après leur libération, les otages allemands témoignent
  25. Philippines: 18 soldats tués lors d’une offensive contre le groupe Abou Sayyaf,RFI avec AFP, 10 avril 2016.
  26. Philippines-Heurts entre l'armée et Abou Sayyaf : 23 morts,Reuters, 10 avril 2016.
  27. Un otage canadien décapité aux Philippines,AFP, 25 avril 2016.
  28. Pierre Jova,Un otage canadien décapité aux Philippines par le groupe Abu Sayyaf,Le Figaro avec AFP, Reuters et AP, 26 avril 2016.
  29. Bruno Philip et Harold Thibault,Le terrorisme philippin ravivé sous la bannière de l’Etat islamique,Le Monde, 28 avril 2016.
  30. Le groupe Abou Sayyaf annonce la décapitation d’un otage canadien aux Philippines,RFI, 13 juin 2016.
  31. Une otage libérée raconte les meurtres des deux otages canadiens aux Philippines,Le Huffington Post, 24 juin 2016.
  32. Philippines : libération d'un otage norvégien du groupe Abou Sayyaf,AFP, 17 septembre 2016.
  33. Philippines : le groupe extrémiste Abou Sayyaf libère un otage norvégien,Le Point avec AFP, 18 septembre 2016.
  34. (en) « Philippines bomb: Davao attack blamed on Abu Sayyaf »,BBC News,
  35. a etbAntoine Hasday et Nicolas Quénel, « L’avenir sourit à l’Organisation de l’État islamique », surLe Monde diplomatique,
  36. Philippines: des islamistes tuent un otage Allemand,Le Figaro avec AFP, 27 février 2017.
  37. Philippines: mort d’un Néerlandais détenu par Abou Sayyaf depuis 2012,RFI avec AFP, 31 mai 2019.
  38. a etb(en) Joaquin Camarena, « Philippine General Says Abu Sayyaf Group is ‘Dismantled’ », The Atlas News,.
  39. (en)Amid loss of leaders, unknown bandit rises in Philippines Sunstar.com.ph, 22 février 2019

Voir aussi

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Liens externes

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