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Abel Bonnard

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Pour les articles homonymes, voirBonnard.

Abel Bonnard
Abel Bonnard dans les années 1930.
Fonctions
Conseiller municipal de Paris
Muette
-
Ministre français de l'Éducation nationale
-
Membre du Conseil national
-
Président
Cercles populaires français(d)
-
Fauteuil 12 de l'Académie française
-
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 84 ans)
Madrid (Espagne)Voir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nom de naissance
Abel Jean Désiré BonnardVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Période d'activité
Père
Ernest Bonnard(d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Pauline Bonnard(d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Eugène Bonnard(d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Thérèse Murat(d)(jusqu'en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Parti politique
Membre de
Conflit
Mouvements
Genres artistiques
Condamnation
Distinctions
Œuvres principales

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Abel BonnardÉcouter (prononcé[bɔnar]), né le àPoitiers et mort le àMadrid, est unécrivain,homme politique de droitenationaliste,poètefrançais, resté dans l'histoire comme chantre de lacollaboration avec l'Allemagne nazie.

Entré en littérature avec deuxrecueils de poèmes,Les Familiers etLes Royautés, il devient une figure des milieux mondains grâce à sa réputation d'homme d'esprit. Grand voyageur, auteur d'une vingtaine d'ouvrages, il connaît le succès grâce àEn Chine — qui lui vaut legrand prix de littérature — et auxModérés. Participant aussi à de nombreuxjournaux, il est élu à l'Académie française en 1932.

Maurrassien, il évolue vers lefascisme dans les années 1930 et se rapproche duParti populaire français deJacques Doriot. Partisan d'un rapprochement franco-allemand, il devient, durant laSeconde Guerre mondiale, unefigure de la collaboration avecl'occupantnazi. Nomméministre de l'Éducation nationale en 1942, il fait partie des « ultras » et des derniers partisans durégime de Vichy qui se réfugient àSigmaringen en 1944.

À laLibération, condamné à lapeine de mort parcontumace, il est exclu de l'Académie française ets'exile enEspagne franquiste. Rejugé en 1960, il voit sa peine commuée mais choisit de se fixer à Madrid, où il meurt en 1968 dans l’anonymat.

Écrivain prolifique, il cesse de publier ses écrits après son exil en 1944. Son essai majeur publié en 1936,Les Modérés, est salué par des intellectuels commeFrançois Mauriac ouHenri Bergson.

Biographie

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Naissance, famille et enfance

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Fils d'Ernest Bonnard, directeur des prisons de laVienne[1], et de son épouse Pauline Benielli[2], il estcorse par sa mère[1]. Sa tante maternelle, Barberine, est l'épouse du poètePierre Bonardi[3].

Il naît le, à trois heures du matin, au 16, rue des Grandes-Écoles àPoitiers[1], après unaccouchement difficile[4]. Il reçoit les prénoms d'Abel[n 1], Jean, Désiré, mais d'aprèsOlivier Mathieu, n'est pas baptisé[5].

Lorsqu'il a un an et demi, une petite sœur prénommée Fanny naît[6], mais elle meurt dix mois après, ce qui provoque le départ des Bonnard de Poitiers[7] ; en, après une mutation du père, la famille déménage àEmbrun[8]. Elle s'installe villa Roman, rue des Deux-Casernes[9].

Le de la même année, un frère vient au monde[10], prénommé Eugène[9].

Il garde le souvenir de la maison familiale comme d'une« forteresse »[11] ou d'une« arche »,« pleine d'une vie plantureuse »[4]. Proche et complice de sa mère[12], il mène une enfance« rêveuse, imaginative, traversée par les émotions discrètes et profondes de la province et de la nature »[5]. Son père,a contrario, est un« garde-chiourme » qui exerce sur lui une« sévérité inutile »[12]. Il s'ennuie lorsqu'il doit l'accompagner à la maison d'arrêt[13]. Il rapportera dans son autobiographieL'Enfance les disputes fréquentes de ses parents[14].

Il est instruit par sa mère[7], qui lui fait découvrir des classiques commeHomère,Sophocle,Virgile,La Fontaine,Perrault et lesfrères Grimm[15], et lui raconte des légendes[16], et par des professeurs particuliers[8]. Il sait lire et écrire couramment à quatre ans, commence à apprendregrec etlatin à six ; il compose ses premiers vers à huit[17], et très jeune commence unjournal intime[18]. Il fait de fréquents séjours chez ses tantes àAjaccio[13].

Il n'a guère d'amis de son âge ; devant les timbres exotiques, qu'il collectionne, il développe une vaste imagination[19]. Il se passionne surtout pour lesbêtes, en particulier lesoiseaux[20].

En, les Bonnard quittent Embrun : alors que le père est nommé aucentre de détention d’Eysses, àVilleneuve-sur-Lot[21], il s'installe avec son frère et sa mère àMarseille[17].

Formation

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Le, renonçant à l'instruction à domicile, Abel Bonnard intègre le collège dulycée de Marseille, comme boursier d'État[21]. Il s'y sent« étranger », et, guère préparé à la vie sociale, est mis à l'écart par les autres enfants ; il souffre aussi de l'éloignement d'avec sa mère[21].

Élève irrégulier et désinvolte, il obtient néanmoins des prix d'excellence en compositions française, latine et grecque et en histoire[22] — mais est un cancre en mathématiques[23] — et n'en est pas moins remarqué par ses professeurs[22]. Il lit les provençauxThéodore Aubanel etRoumanille, mais aussiGoethe ouMaurras[22], et passe la plupart de son temps dans la bibliothèque du lycée et près duVieux-Port[24]. C'est à Marseille qu'il commence à écrireLes Familiers[25].

Il passe ses étés enCorse, où il parcourt l'île[26],[27],[28],[29]. Là, il conçoit l'idée d'écrire unNapoléon — projet qu'il poursuivra toute sa vie[30].

Le, il est reçu bachelier[31]. Lauréat du troisième accessit auconcours général en histoire[32] la même année, il quitteMarseille pourParis et s'installe au 17,rue Greuze avec Pauline et Eugène[31].

Il entre aulycée Henri-IV, puis enkhâgne àLouis-le-Grand[31]. Se faisant remarquer pour son élégance soignée et son caractère distant[33], il fréquente notamment la famille de son compatriote corse Charles Casanova, où il se lie avec plusieurs personnalités commeJérôme Carcopino[34]. Il se distingue à nouveau en cours de français mais, se montrant peu appliqué, il préfère fréquenter les courses hippiques avec son camarade Jean Cazes[35]. Suivant le même Cazes, il apparaît déjà comme un partisan dePaul Déroulède,« fortement teinté de nationalisme »[35] ; quand, pour Benjamin Azoulay, il subit également l'influence desDéracinés deMaurice Barrès, qui lui aurait inspiré son mépris des« boursiers » et son peu de cas des exigences du concours d'entrée à l'École normale supérieure[34].

De fait, présentant ce concours en 1902[31], il échoue avec la moyenne de 23,75 sur 60 et est classé25e sur214 candidats[31]. Surtout, il néglige de le présenter à nouveau l'année suivante[31]. Inscriten Sorbonne[36], il obtient une licence en lettres — mention passable — en 1905[36].

Ses rapports avec son frère Eugène — qu'il appelait déjà« le raté » — se dégradent, alors que lui réussit ses études avec brio[36]. Abel, déçu par l'esprit « sorbonnard », auquel il reproche de« méconna[ître] la beauté », préfère se consacrer à son œuvre en germe[37]. Ne côtoyant pas les autres étudiants, il préfère s'isoler dans sa chambre et entretenir des relations épistolaires, notamment avecPaul Géraldy[38],[39]. Même s'il connaît beaucoup de monde, il ne fréquente guère qu'Émile Despax etLéo Larguier[39].

Il se rend pour la première fois en Italie en 1903, et s'inscrit à son retour comme élève de l’École du Louvre[40],[41], où il reste deux ans[42]. Dans le même temps, il s'essaie au dessin en reproduisant des silhouettes croisées dans les rues de Paris[42].

Poète, essayiste et journaliste

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Débuts à la Belle Époque

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Un premier poème, « Les vergers », paraît en 1904 dansLa Revue latine dirigée parÉmile Faguet[43].

En 1906, grâce à l'appui d'Ernest Dupuy[44] et deFrançois Coppée[45], il publie son premier recueil de vers,Les Familiers, composé au domaine de Fontlaure àÉguilles chezJoachim Gasquet[46] et dédié à sa mère[41]. Il lui assure une certaine assise dans les milieux littéraires[44], et est couronné par laBourse nationale de voyage littéraire[47] ainsi que par le nouveauprix de poésie de l'Académie française[48].

D'aucuns suscitent une polémique en prétendant qu'Edmond Rostand se serait fortement inspiré de l'ouvrage de Bonnard pour écrireChantecler[49].

Son style fait aussi débat :Jules Bois y voit alors unvériste et unnaturaliste[47], tandis queMarcel Ballot le range parmi lessymbolistes[44]. Il fréquente effectivementCatulle Mendès,Sully Prudhomme etJean Richepin, tous trois affiliés à ce courant[50]. Mais Bonnard est principalement soutenu par Coppée, chef de file duParnasse — Azoulay allant jusqu'à estimer qu'il en fait alors son« héritier »[51]. C'est lui qui devient son maître jusqu'à sa propre mort en 1908[52],[53].

Également à l'été 1906, il est invité à lire ses vers dans son premier salon, celui d'Herminie de Rohan[54]. Il commence à la même époque à fréquenter le salon de Thérèse Murat — qui sera, quinze ans plus tard, sa maîtresse[50] — et de sa sœur Charlotte de Ludre-Frolois, où il rencontre leTout-Paris[55]. Il participe aussi aux« lundis hebdomadaires de la rue des Vignes » chezRené Boylesve[55].

Dupuy lui ayant présentéHenri de Régnier[44], il le retrouve à l'automne 1906 àVenise[56], visitant laplace Saint-Marc avec laprincesse Bibesco[55]. Il gagne ensuiteRome, où il retrouve Carcopino qui l'introduit aupalais Farnèse[56]. Il est aussi accueilli parGiuseppe Primoli, lettré, photographe et amateur d'art[57], dansson palais, et logé dans sa villa d'Ariccia[58]. Dans cet« ermitage princier », il travaille à un recueil deSérénades, abandonné par la suite[58].Ernest Dupuy l'introduit dans les milieux mondains de Rome[39], tandis qu'il fréquente théâtre, opéra et dîners[58]. Avec Primoli, il courtCôme ou laSicile[59]. Dans son journal, Bonnard moque Benielli — malgré l'affection qu'il lui porte[60]. Si certains auteurs, commeOlivier Mathieu, en ont fait le père biologique de Bonnard[61], cette hypothèse apparaît infondée aux yeux de Benjamin Azoulay[58].

Giuseppe Primoli peint parArmando Spadini, 1917.

Il continue par ailleurs de séjourner enProvence, où il fréquente le groupe de la revueLe Feu :Joseph d'Arbaud, son vieil amiJoachim Gasquet,Xavier de Magallon et Émile Sicard[62].

Après son retour à Paris en mars 1907, il se réinstalle avec sa mère et son frère[63]. Il passe l'été auMaroc, puis l'automne enNormandie, où il rédige une série de poèmes destinés à la publication dans laRevue de Paris[64].

Le, il fait partie du comité d'initiative du « groupe des 45 », dont font partie avec luiHenri Barbusse,Tristan Bernard,Francis de Croisset,Reynaldo Hahn, Gabriel de La Rochefoucauld ouPaul Reboux[65]. Le second dîner, où il retrouvePierre Mortier, a lieu le[65].

Entretemps, en 1908, il écrit et publie coup sur coup deux autres volumes de poésie,Les Royautés etLes Histoires — lesquelles se composent de deux contes en vers,La Sous-Préfète etLe Prince persan[65].Charles-Ferdinand Ramuz voit dansLes Histoires unroman en vers, marquant un tournant dans son œuvre[66]. En outre, Abel Bonnard, au long de sa carrière, usera aussi duvers libre, comme dans sonPoème du débauché paru dans la presse en 1938[45].

Les deux volumes sont présentés auprix Archon-Despérouses, dans le jury duquel siègentPaul Bourget etMaurice Barrès — avec lequel il entretient une antipathie tenace[67] :Les Royautés obtiennent en revanche le prix[65].

Échaudé cependant par la mauvaise réception critique desHistoires[68], il se voit offrir une chronique régulière dansle Figaro[68]. Selon Azoulay, ce passage à la presse semble se révéler« salutaire » pour Bonnard[68], le muant pour de bon en« personnage public »[69]. Le, son premier article est consacré à « L'Enfance »[68]. En parallèle, il donne des chroniques auxAnnales politiques et littéraires, ainsi que des conférences[69].

En septembre, il retourne en Italie ; il retrouve Carcopino, avec lequel il mène une vie« de fête et de plaisirs »[70]. Il passe parRome, Venise et d'autres villes[71]. Il en tire une évocation de la Sérénissime pourLe Figaro, et y compose pourSarah Bernhardt une pièce aujourd'hui perdue[71]. Il inaugure aussi une tradition personnelle de voyage annuel en Italie[71].

C'est à l'automne 1909[72] que se forme ce quePaul Morand et Régnier ont appelé la« petite bande » ou« club des Longues moustaches »[41],[73]. Le groupe se compose principalement de camarades de l'École du Louvre, dontCharles Du Bos,Auguste Gilbert de Voisins,Émile Henriot,Edmond Jaloux,Eugène Marsan,Francis de Miomandre[74] et son proche amiJean-Louis Vaudoyer[41].

Le groupe se réunit auCaffè Florian à Venise[74]. Il loge chez lessorelle Zuliani, à côté du palais Venier[75]. Dans la ville, Bonnard prend des cours de chinois avec un certain Tchou Kia Kien[76]. Il y rencontre aussiGabriele d'Annunzio, mais leurs relations ne sont que froidement courtoises[77].

  • Quelques « longues moustaches »
  • Abel Bonnard, jeune écrivain aux longues moustaches, en 1912.
    Abel Bonnard, jeune écrivain aux longues moustaches, en 1912.
  • Eugène Marsan.
    Eugène Marsan.
  • Henri de Régnier.
    Henri de Régnier.
  • Jean-Louis Vaudoyer.
    Jean-Louis Vaudoyer.

Au tournant des années 1910, il commence à visiter l'Europe, avec pour commencerMunich et leRhin àSchlangenbad en 1910[78], puisThoune en 1911,Bienne en 1912,Interlaken en 1913[69], enfin l'Autriche et laHongrie[79]. Il vit quelque temps àMuhlbach, enAlsace[79]. Il écrit dansLes Guêpes, journal maurrassien[62].

Puis, pendant quelques années, il cesse de publier[80]. Mais il amasse des centaines de cahiers d'ébauche[81]. Parmi ceux-ci, on dénombre des projets deromans d'aventures, de textesfantastiques ou descience-fiction,picaresques,policiers[82]. Il multiplie aussi les ébauches d'autobiographies, denouvelles[83] et de portraits dans la veine desCaractères, et des notes sur tous les sujets[84]. Mais surtout, il écrit des milliers de pages poétiques[85], parmi lesquelles unChant d'enthousiasme, unHymne à soi-même et uneOde aux grands hommes[86].

Il fait enfin paraître, en 1913, deux romans,Le Palais Palmacamini etLa vie et l’amour, qualifiés de« préproustiens » par Mathieu, se déroulant enItalie et àRome, et dont les héros sont fortement inspirés de sa personne[87]. Selon Silvia Disegni,Le Palais est probablement inspiré de sa rencontre avec Primoli[88]. Azoulay relève qu'il est manifestement passé inaperçu du public littéraire, même s'il lui vaut les félicitations appuyées deMarcel Proust[89]. Quant àLa Vie et l'Amour, il reçoit un accueil mitigé[90].

À cette époque, dans l'immédiat avant-guerre, il traîne, avecPaul Géraldy et Pierre Mortier, àMontmartre, et notamment au cercle des artistes russes, et se tient à l'écart des mouvements « avant-gardistes » de l'époque[91]. À partir de 1910, il est d'ailleurs éclipsé comme coqueluche des salons parJean Cocteau[92].

En, il publie dansLe Figaro une « Ode au héros futur », qui en appelle à« un formidable mouvement épique qui élèverait l'Homme et toute la société au-dessus d'eux-mêmes »[93].

Le, il témoigne au procès d'Henriette Caillaux, qui vient d'assassinerGaston Calmette, directeur du journal et proche de Bonnard[94],[95][réf. incomplète].

Durant la Grande Guerre

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Mobilisé en 1914, il tient à jour durant laPremière Guerre mondiale un manuscrit, qu'il intituleCaractère de la guerre[96], et poursuit ses lectures[97].

Il demande à être versé dans l'infanterie mais se voit opposer un refus[97]. Il est affecté comme soldat au service des automobiles à Paris, puis conduit une ambulance de première ligne enChampagne[97].

Il est muté en 1916 comme officier de marine et envoyé en Italie[97]. Il est alors nommé auxiliaire cryptographe sur leMarceau[97].

En 1918, il rejoint les bâtiments de Dunkerque[97]. Repoussant avec succès les assauts ennemis, il sera pour cela décoré de lacroix de guerre 1914-1918, et recevra en outre laLégion d'honneur pour ses services d'état-major[97].

Démobilisé le, il publie l'année suivante un long poème aux accents patriotiques voire« cocardiers »,La France et ses morts[98].

Entre-deux-guerres

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Il repart en voyage dès, en Allemagne puis en Italie[99]. Ayant abandonnéLe Figaro, il ne publie plus que de rares et courtes chroniques dans lesAnnales[100].

En1920, il accompagnePaul Painlevé dans sa mission enChine[101], étant lui-même envoyé par le ministère de l'Instruction publique[100]. Il est aussi missionné par laRevue des Deux Mondes[100]. Il voitPékin, puis observe la modernisation et la disparition des coutumes ancestrales au sein des milieux de pouvoir[100]. Il étudie la culture et la spiritualité, et traverse le pays alors en guerre[102]. Il rentre àMarseille en, après neuf mois de voyage[103]. Il fait d'abord paraître en quatre parties, entre et, son récit intitulé « Dans la Chine d'aujourd'hui »[103]. Puis à la fin de l'année, il en tire un livre paru chez Fayard,En Chine[103]. L'ouvrage connaît un vaste succès et reçoit legrand prix de littérature de l'Académie française la même année. Il inaugure une série de plusieurs récits de voyage qui se révèlent« pittoresques » et« dépaysants », et, où faisant œuvre de moraliste, il se propose d'analyser l'« âme des peuples » visités, contribuant ainsi à renouveler ce genre littéraire[104].

Chroniqueur, il continue d'écrire pour plusieurs journaux :Le Journal,Comœdia, leJournal des débats,La Revue hebdomadaire[105] ou encoreParis-Midi. En 1921, il intègre la rédaction duGaulois, journal de droite nationaliste[105]. En 1922, il fait œuvre de critique d'art dansLa République française[105]. Il conserve ainsi« une certaine actualité auprès de ses pairs »[105].

Azoulay note qu'il côtoie alors de plus en plus des publicistes conservateurs, commeEugène Marsan ouJérôme Tharaud, tout en maintenant sa position dans les milieux mondains, et en s'insérant dans des milieux plus officiels via notamment les grands dîners parisiens[106].

Joachim et Marie Gasquet.

En 1923, après s'être lié avecPierre Lebaudy, il prend en charge une chronique dans leJournal des débats[103]. À l'automne de la même année, il s'embarque avec lui pour une croisière sur la Méditerranée, qui fait escale successivement en Corse, dans lesîles Baléares, le long de l'Andalousie, àCasablanca,Alger etTunis[104]. En 1924, c'est cette fois la Méditerranée orientale qu'ils explorent, puis l'Adriatique en 1925, avant d'effectuer en 1926 une croisière transatlantique qui les mène jusqu'auBrésil[107]. Il en tireAu Maroc (1927), compilation d'articles pour laRevue de Paris qui fait peu de bruit, puis surtoutOcéan et Brésil, qui reçoit les éloges d'André Bellessort, Régnier, ou encoreAndré Thérive[107]. Divers autres articles seront repris dansLe Bouquet du monde en 1938.

En 1926, faisant exception à son silence en matière de jugement sur ses pairs écrivains, il s'oppose dans une dispute de presse au critiquePaul Souday, un de ses plus tenaces adversaires, qui met en cause ses compétences[108]. La même année, il donneLa Vie amoureuse d'Henri Beyle (Stendhal), suivi deux ans plus tard duSupplément à De l'amour de Stendhal.

En1928, il promet àMarie Gasquet, veuve de son amiJoachim, d'écrireLes Belles Fêtes, ce qu'il ne fera jamais[46]. Il livre en revanche dans le même temps coup sur coupL'Enfance,L'Amitié etL'Argent. C'est aussi à cette période qu'il s'éloigne de beaucoup de ses anciens amis, notamment dePierre Mortier[46]. Il s'adjoint les services de son frère comme secrétaire[46]. En1929 est publié sonSaint François d'Assise. En 1937 paraîtra encoreSavoir aimer.

Le début desannées 1930 est pour lui l'occasion d'une intense activité artistique : il visite beaucoup d'expositions et s'adonne audessin[109]. De là, il tire des articles decritique d'art et puise de l'inspiration pour écrireRome — publié en 1931[109]. C'est alors qu'il se brouille avecBergson[110]. Le de la même année, candidat à l'Académie française, il échoue contrePierre Benoit alors que son amiJules Cambon, malade, n'a pas pu prendre part au vote[111]. Mais un an après, le[111], il est élu membre de l'Académie au fauteuil deCharles Le Goffic en s'imposant largement face àFrancis de Croisset,René Pinon,Alfred Poizat etJérôme Tharaud[112]. Son talent d'écrivain, mais aussi son entregent, son activité mondaine et ses dons de « causeur » expliquent son élection[113]. Le, en présence d'un public dense et composé de « longues moustaches »[114], il est reçu,« non sans quelques flèches discrètes[115] » par lecardinal Baudrillart[116], après que ses amis, au premier titre desquels l'amiral Lacaze, lui eurent remis son épée[117] due à l'orfèvre André Falize[118] au cours d'une brève cérémonie au siège duJournal des débats[114]. Il devient l'un des trois plus jeunes académiciens[114].

Après son élection, il déménage avec sa famille dans un appartement plus grand et à même d'héberger sa bibliothèque et ses bibelots de voyage[118]. Il déclare à un journaliste qu'il regrette de n'avoir plus le temps de voyager, qu'il aimerait entreprendre un nouveau périple en Asie, et que son prochain ouvrage sera leNapoléon qu'il prépare de longue date[114].

Abel Bonnard, selonOlivier Mathieu, est« désormais, en France, l'un des chroniqueurs les plus lus, sinon l'un des plus appréciés, et, à « droite », l'un des plus écoutés, sinon l'un des mieux compris[119] ». Il y est,« avecCéline,Giraudoux etMargaret Mitchell, l'un des quatre écrivains vivants qui suscitent le plus grand enthousiasme[120] ». Mais il est aussi lenègre de plusieurs auteurs : toujours d'après Mathieu, il est ainsi l'auteur de la moitié duTurenne dugénéral Weygand[119],[121].

Selon certains, membre influent de l'Académie, il y aurait largement favorisé l'élection deCharles Maurras[122].

En politique

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Engagement dans la mouvance « nationale » (années 1930)

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Abel Bonnard en 1933.

Très tôt, il a des contacts parmi les hommes politiques :Léon Bérard,Maurice Paléologue,André Tardieu ouWeygand, comme son ami André Delacour, lui font des confidences et lui donnent des informations ; il les rassemble dans son journal sous le titreChoses sues[123].Jules Cambon lui insuffle le goût politique[111].

Revenu des longs voyages, il se cantonne cette fois-ci à l'Europe[124], et notamment à l'Espagne[125], d'où il ramèneNavarre et Vieille-Castille[126], à laYougoslavie[126], àVenise[127] et àBruxelles, où il représente l'Académie[128].

Benjamin Azoulay souligne que Bonnard dresse l'éloge du dictateur fascisteBenito Mussolini dès 1923 dansLe Gaulois et qu'il se montre« ouvertement raciste » en 1924 dansEn Chine, s'opposant à un métissage risquant à l'en croire de conduire à l'uniformisation du monde, et flétrissant l'héritage des Lumières[129]. Il affirme que Bonnard n'a pas glissé progressivement vers le fascisme à la fin des années 1930 mais que son adhésion à la doctrine fasciste est acquise dès 1923. Elle reste discrète dans un premier temps afin de ne pas gêner sa carrière littéraire. Il se situe ensuite« à la croisée des extrêmes droites », jouant« dans les années 1930 un rôle actif de médiateur entre la réaction et le fascisme »[130].

Il se fait connaître des milieux politiques nationalistes à partir de 1925 par sa collaboration au quotidien deGeorges Valois,Le Nouveau Siècle, puis auCourrier royal avecHenry Bordeaux etGeorges Bernanos. Proche de l'Action française, sa pensée politique est celle d'unnationalismemaurrassien,antiparlementariste. Il préside en l'ouverture des cours de l'institut d'Action française, aux côtés deCharles Maurras[131],[132].

C'est un habitué des dîners des « Affinités françaises »[n 2], qu'il préside à plusieurs reprises — une conférence deRené Gillouin en 1930[133], dePierre Gaxotte en 1932[134], et une avecClaude-Joseph Gignoux etJacques Le Roy Ladurie en 1934[135] — et où il valorise le rôle des élites, un thème qui lui est cher[136],[137],[130]. Il assiste à d'autres dîners, par exemple en 1933[138], 1934[139] ou 1939[140].

On le trouve aussi aux banquets ducercle Fustel de Coulanges, proche de l'Action française, et à des réunions de laJeune Droite : il préside en un dîner deLa Revue duXXe siècle deJean de Fabrègues et participe à des réunions de la revueCombat, en juin et à l'automne 1936[141] : par exemple, une organisée par la revue en sur le thème « tradition et révolution », avec Gillouin, Brasillach et le critique d’art deCombatJean Loisy, ou une autre sur « l'art d'État et l'art de classe »[142],[143],[144].

Le, il déclare àCandide :

« Quand la société se disloque, quand l'art politique est perdu, alors les artistes, placés au faîte de l'édifice, sont les guetteurs désignés pour avertir l'ensemble des hommes de tous les périls qui menacent aussi bien les activités les plus hautes que les plus modestes bonheurs[145]. »

Il est sceptique quant à l'action desligues, en particulier lors de lacrise du 6 février 1934 : il évoquera dans un discours en 1937« ce touchant et misérable six février, cette ébauche d'un tableau qui n'a pas été peint, d'une œuvre qui n'a pas été faite[146] ».

La victoire duFront populaire en 1936 le pousse à publier ce qui est son œuvre politique majeure, le pamphletLes Modérés[147], qui critique les parlementaires ainsi que la démocratie. Il rejoint des personnalités « nationales » commeRené Gillouin etGaston Le Provost de Launay au comité directeur du Rassemblement national pour la reconstruction de la France (1936-1937), aux côtés du généralMaxime Weygand ouBernard Faÿ notamment, qu'il a pu côtoyer aux « Affinités françaises »[148],[149],[150],[151],[152],[153],[154]. En, il suit la dépouille mortelle deJacques Bainville[154]. En, il préside un meeting nationaliste qui, avec comme orateursLouis Darquier de Pellepoix etHenri Massis, célèbre l'action antibelliciste de Maurras etThierry Maulnier, et y préconise la « Révolution nationale »[155],[156]. On le trouve encore aux côtés de Maurras, à un dîner de « L'Œillet blanc » — cercle aristocratique royaliste — en 1936[157].

Il« maintient son engagement à l'extrême droite jusqu'à la Seconde Guerre mondiale »[130]. Il se rapproche duParti populaire français (PPF) deJacques Doriot : il prend la présidence de ses Cercles populaires français en 1937[158], participe à des meetings[158],[159],[160],[161],[162],[163]. Il préside en 1937 une conférence de Doriot donnée au Cercle des chambres syndicales patronales, ce qui donne l'occasion à la gauche de moquer le prétendu caractère « populaire » du PPF[n 3],[164],[165],[166],[167].

Il ne rompt pas pour autant avec les milieux d'Action française et les autres cercles « nationaux ». C'est que le PPF prône l'union des « nationaux », avec notamment la création en 1937 duFront de la liberté (FL). Il devient en 1936 membre du comité d'honneur du cercleJacques Bainville de Paris, aux côtés de Maurras etLéon Daudet notamment[168]. Il prend la parole en au meeting organisé auVélodrome d'Hiver pour célébrer la sortie de prison deCharles Maurras, comme d'autres personnalités du monde des « nationaux », y compris des dirigeants de laFédération républicaine (Louis Marin, son président,Xavier Vallat,Philippe Henriot). Maurras mérite alors selon lui« la gratitude et l'amour de tous les Français »[169],[170],[n 4]. En 1939, on le trouve encore à la table d’honneur lors d’une réunion organisée parCharles Trochusalle Wagram pour célébrer l’élection de Maurras à l’Académie française, en présence du « maître » et aux côtés de Le Provost de Launay,Henry Lémery, Gillouin, Georges Claude,Firmin Roz, etc.[171],[172]. En outre, il préside une réunion du cercle Fustel de Coulanges, aux côtés de Maurras, au cours de laquelle les orateurs montrent« avec une vigueur vengeresse, la fausseté de quelques-unes des légendes à la gloire de la Révolution », dans le contexte du150e anniversaire de la Révolution française : une réunion « nécessaire pour sauver l'honneur de l'esprit français devant une glorification frauduleuse » selon Bonnard, qui affirme :« Il faut sauver la France des suites chaque jour plus néfastes de la Révolution. [...] Nous voulons revenir, tenant compte des conjonctures nouvelles, à la France d'amitié d'avant 1789. »[173],[174]. Il préside en 1939 une conférence de Bernard Faÿ donnée sous les auspices de « L'Œillet blanc »[175]

Il prend cependant position contre le racisme dans un article duJournal des débats du intitulé « Les esprits libres » ; en outre, il fait élire Maurice Paléologue à l'Académie et attribuer legrand prix de littérature àAndré Suarès[128], et son livreLes Modérés reçoit les louanges de personnalités juives commeHenry Bernstein,André Maurois,Henri Bergson[176]. Néanmoins, il prend des notes sur le racisme et la question juive en 1937[177], qui ne seront publiées qu'un demi-siècle plus tard et qui montrent son évolution vers l'antisémitisme — évolution qui lui vaut les attaques de laLigue internationale contre l’antisémitisme (LICA)[178].

Ce futur ministre de l'Éducation est convaincu qu'il n'est« pas bon de répandre aveuglement l'instruction » et qu'elle doit être réservée à une élite[179]. Il exprime souvent cette idée dans ses conférences et ses écrits, depuis sonÉloge de l'ignorance en 1926 — un pamphlet contre l'école unique voulue par leCartel des gauches, où il s'oppose à l'enseignement primaire obligatoire et à l'éducation des femmes[180] —, notamment dans les cercles « nationaux » qui partagent ses convictions réactionnaires sur ce sujet, comme le cercle Fustel de Coulanges[181],[182],[183],[184]. Selon lui, l'instruction n'est bonne ni pour les femmes[185], ni pour le peuple. Bonnard fait l'apologie de l'instinct, de l'élitisme, de la sélection, du bon sens populaire[186]. Il figure au comité de patronage de la Ligue de l'éducation française, lancée en 1936[187].

En 1935, il signe leManifeste pour la défense de l’Occident et la paix en Europe[154]. Il soutient l'Espagne du général Franco[188] et préside une réunion de L'Ordre national « en hommage à l'Espagne nouvelle »[189],[190].

Proche ensuite ducomité France-Allemagne[191], il voyage en Allemagne en 1937 ; le quotidienLe Journal publie ses impressions et ses interviews d'Adolf Hitler[192],[193] et du théoricien naziAlfred Rosenberg[194]. La presse nazie souligne ses prises de position en faveur du rapprochement franco-allemand[195],[196]. Ainsi, il sympathise avecOtto Abetz[197] etErnst Jünger[198] et, le, il reçoitLeni Riefenstahl àCherbourg[199].

C'est vers cette période qu'il rompt avec ses amis juifs, notamment Bernstein et Maurois[110]. En 1939, représentant l'Académie à l'occasion du tricentenaire de la naissance deRacine, il rencontreAntónio de Oliveira Salazar, chef de l'Estado Novo, àLisbonne[177].

En, sa vieille amante Thérèse Murat lui consacre une longue conférence au Cercle Bainville, avant de mourir l'année suivante[200]. Azoulay voit dans cette disparition celle du« dernier lien qui attachait encore Bonnard au nationalisme maurrassien » et à l'antigermanisme[200].

Après que la guerre éclate, il est mobilisé brièvement dans un bureau de la Marine[201].

Il prononce encore une conférence, le ; il est aussi en contact avecLouis Thomas, futur collaborateur[202].

Partisan de la Collaboration (1940-1944)

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Abel Bonnard vers 1942.

Il est davantagecollaborationniste quemaréchaliste sous l'Occupation : membre d'honneur duGroupe Collaboration, il prône« une vision musclée de laRévolution nationale[203] ». Il écrit dansAujourd'hui,Le Cri du peuple (quotidien du PPF),France-Japon,La Gerbe etLe Matin[204]. DansLa Nouvelle Revue française de, il dit sa réjouissance d'être« délivré » de l'Europe des Lumières[205],[206] ; auteur d'éditoriaux dansJe suis partout, il se fend notamment d'un article intitulé « Les réactionnaires »[207], dans lequel il marque sa rupture avec le royalisme et l'antigermanisme deMaurras ; les deux hommes ne devaient plus se revoir[208].

AvecXavier de Magallon, il fréquente la fine fleur de la collaboration :Otto Abetz,Arno Breker,Hermann Bunjes (de),Werner Gerlach (de),Bernhard Payr (de),Rudolf Schleier (de), etc.[209] ; il reçoitErnst Jünger, qui voit en lui« l'un des derniers représentants d'une intelligence qui disparaît au monde[209] ». DansLes Décombres,Lucien Rebatet saluera« les articles vibrants et inspirés d'Abel Bonnard[210] ». Son collaborationnisme exacerbé, et le soutien qui lui est apporté par Abetz, lui valent le surnom d'« Abetz Bonnard[211] ».

Le, il est désigné par Vichy membre duConseil national[212]. La même année, il fait paraître sesPensées dans l'action[213]. Du 21 au, il fait partie du célèbre groupe de sept écrivains français — lui,Robert Brasillach,Jacques Chardonne,Pierre Drieu la Rochelle,Ramon Fernandez,André Fraigneau etMarcel Jouhandeau — qui se rendent au congrès international de littérature àWeimar, où ils rencontrentJoseph Goebbels[214],[215]. Il y rencontre son amiJohn Knittel[214]. Avec Brasillach et Drieu, il se recueille sur les tombes deGoethe etSchiller[216]. Il y retourne dès 1942 avec, en sus,Georges Blond etAndré Thérive[214].

Il soutient la formation de laLégion des volontaires français contre le bolchevisme (LVF) en[217] ; il est membre de son comité de patronage.

En, il se réconcilie avecPierre Bonardi, l'époux de sa tante avec lequel il était brouillé depuis son enfance[218].

Il signe en mars 1942 lemanifeste des intellectuels français contre les crimes britanniques, lancé par le PPF, au titre de président des Cercles populaires.

Ministre de Vichy

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Microfiche d'Abel Bonnard.

Le, il est appelé augouvernement de Vichy parPierre Laval qui le nommeministre de l'Éducation nationale[219]. Sa nomination est saluée dansLa Gerbe et dansJe suis partout sous la plume deRobert Brasillach[219], mais moquée parJean Guignebert au micro de laBBC[219],[218].

À l'hôtel de Rochechouart, siège du ministère, il s'installe dans le bureau deJules Ferry[220]. Son équipe ministérielle est composée principalement deRené Georgin, directeur de cabinet, Jacques Bousquet[221], Pierre Couissin[222],Maurice Gaït,Serge Jeanneret[223], Jean Mouraille, Marcel Giraudet, Jean-Alexis Néret, André Lavenir et Maurice Roy[224] ; il a égalementAlfred Cortot comme conseiller technique[225], tandis queMarie Susini devient sa secrétaire particulière[226].

Membre du gouvernement, il n'assiste plus aux séances de l'Académie, ni n'intervient dans les médias[227], si ce n'est dansLa NRF dirigée par Drieu[228] et au micro de Radio-Paris[229].

Durant son passage au gouvernement, Bonnard est surtout connu du grand public pour la rumeur sur sonhomosexualité lancée parJean Paulhan[230], dont témoignent les sobriquets de « La Belle Bonnard » ou « Gestapette » (inventé par le chroniqueurJean Galtier-Boissière et repris par Pétain)[231],[232]. Lui-même, à en croirePatrick Buisson, aurait volontiers entretenu la rumeur par ses allures dedandy, ou en s'affichant lors de sa prise de fonctions avec un jeune directeur de cabinet au physique avantageux[211]. Buisson affirme à cet égard que :« tous ses choix politiques, sa conception même de la collaboration, découlent d'une vision sexuée de l'histoire selon laquelle l'Allemagne serait l'élément mâle du vieux continent, le principe viril et fécondant de l'Europe nouvelle […] Quels que soient les lieux et les auditoires, le discours d'Abel Bonnard durant les quatre années de l'occupation se ramène à un thème unique, obsessionnel, envahissant : c'est un discours sur le corps, un discours qui fait du corps la projection et le réceptacle de la race, un enjeu idéologique, un objet d'affrontement entre partisans de l'« homme nouveau » et adeptes de l'« homme du refus ». » Azoulay confirme qu'il multiplie durant cette période« les propos suggestifs et les métaphores équivoques[233] ». Mais cette prétendue homosexualité est cependant contestée parOlivier Mathieu, qui argue de l'existence de liaisons féminines dans la vie de l'écrivain[211], ainsi que par Benjamin Azoulay[234],[235], pour qui elle demeure« douteuse et [...] indémontrable »[236].

Malgré son attitude laudatrice en public, il n'apprécie guèrePhilippe Pétain, qu'il décrit dans son journal comme« un brochet nageant dans l'eau bénite : les heures de lucidité du vieillard sont courtes comme les heures de lumière des jours d'hiver[237] ». Il pousse à la coopération franco-allemande dans le domaine des échanges culturels[238] et fait connaître ses positionsanticléricales[239].

En, il inaugure la grande exposition consacrée àArno Breker à l'Orangerie[240], puis entame une tournée des écoles primaires[240]. Le, il entre au comité de la Légion tricolore[240], avatar de la LVF. En octobre, il participe à Paris aux journées de l'agence de presse Inter-France organisées parDominique Sordet[241],[242]. Il multiplie également les décrets imposant leservice du travail obligatoire (STO) aux étudiants[211], fonde en une chaire d'ethnologie et d'histoire du judaïsme à la Sorbonne, confiée à un antisémite,Henri Labroue[238], ainsi qu'un institut anthropo-sociologique[217]. Il applique à la lettre les lois antisémites du régime français collaborateur en procédant à la révocation de tous les juifs en poste dans l'Éducation nationale, et notamment de l'inspecteur général de l'instruction publiqueJules Isaac, auteur des célèbres manuels scolaires d'histoireMalet et Isaac, en déclarant le :« Il n'était pas admissible que l'histoire de France soit enseignée aux jeunes Français par un Isaac[243]. »

Le, il est désigné membre duconseil municipal de Paris[229], représentant le16e arrondissement de Paris[244].

Le, il est l'un des fondateurs duService d'ordre légionnaire (SOL), embryon de laMilice[217]. Il révoqueSimone de Beauvoir en pour« excitation de mineure à la débauche[n 5],[n 6] », mais échoue à faire de même pourSartre[245].

Il porte la responsabilité d'avoir, dans l'été 1943, donné un ordre de mission à un certain Jean-François Lefranc de laisser revenir à Paris — donc de livrer à l'Occupant qui la convoitait de longue date — la précieuse collection (mise en caisses) de 333 tableaux anciens d'Adolphe Schloss, dont ce marchand d'art parisien avait été désigné « administrateur »[246]. Transférée en 1939 de Paris auchâteau corrézien de Chambon, la collection y fut localisée le, emballée en cinq ou six jours et dérobée par les hommes de main de la Gestapo[247].

Le, il est conspué auQuartier latin par un groupe de 200 étudiants en médecine[248]. Le, il se dispute violemment avec son frère Eugène, qui lui reproche sa politique« pro-allemande »[249],[250].

Le, peu après l'exécution dePhilippe Henriot, il fait partie de la vingtaine de signataires de la « note des ultras », qui réclament la« guerre sans merci »[251].L'Humanité clandestine s'attaque alors à ce« nazificateur brutal » et« académicien doriotiste »[251] et appelle à se venger sur sa famille[252].

Le, il commence ses préparatifs de départ pour l'exil[253]. Mais le 17, sa voiture est volée devant le ministère par son collaborateur Jean Georges, avec à l'intérieur de l'argent liquide, sa garde-robe et son journal[254]. Il est donc bloqué à Paris et trouve refuge pour la nuit avec son frère et sa mère à la résidence de l'ambassade d'Allemagne, Abetz lui livrant une voiture militaire en remplacement[254].

Le même jour, avecJean Bichelonne,Maurice Gabolde,Raymond Grasset etPaul Marion, il assiste à son dernierconseil des ministres[255]. Il reste en poste jusqu'au, date à laquelle il quitte Paris[252]. Malgré sa relative longévité à ce poste, son œuvre de ministre est mince, mis à part ses actions antisémites, ce qui est paradoxal compte tenu de ses réflexions antérieures sur l'éducation[256].

Fuite, condamnation et exil (1944-1968)

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Le, dernier ministre à fuir[254], il retrouvePétain à Belfort[257]. Le, il part pourSigmaringen[257].

Sigmaringen

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Arrivé àSigmaringen avec sa vieille mère et son frère[257], il y retrouve les « ultras » de la collaboration,Fernand de Brinon,Marcel Déat,Jacques Doriot etGeorges Oltramare, et les écrivainsCéline etRebatet[257]. Il se garde de soutenir laCommission gouvernementale fantoche de Brinon, se tenant à l'écart des intrigues du château et logeant en ville avec sa famille[254].

Le, il assiste aux funérailles deDoriot[257].

Il se lie en revanche avecLouis-Ferdinand Céline[258], ou avec l'AllemandGerhard Heller[259].

Tombe de Pauline Bonnard au cimetière de Sigmaringen.

Il passe l'essentiel de son temps en recherches historiques dans la bibliothèque du château, et à rédiger des notes pour la défense de Laval lors de son futur procès[260].

Céline, qui évoquera dansD'un château l'autre ainsi que dans sesEntretiens familiers avecRobert Poulet l'admiration et le charme que cette grande amatrice de poésie exerceront sur lui, est le dernier médecin de sa mère[261]. Elle meurt le[257], des suites d'une chute[260]. Il signe son acte de décès, avant qu'elle soit inhumée au cimetière de Sigmaringen. Déat relève que Bonnard se montre« profondément secoué par ce deuil »[260].

Le 22, à la gare de Sigmaringen, il fait ses adieux à Céline en partance pour leDanemark[259].

Une fois sa mère disparue, il peut planifier sa fuite : il commence par tenter de joindre lePortugal, puis l'Espagne, mais gagne la Suisse avec le couple Laval à la fin avril 1945[260]. Cependant, expulsés, ils doivent se rabattre surFeldkirch puis, le1er mai, surBolzano[260].

L'Espagne

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En prison

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Le, avec son frère,Maurice Gabolde, Paul Néraud ainsi que Jeanne etPierre Laval[262],[263], il se replie àMerano[264], puis s'envole pour l'Espagne dans un avion prêté par le diplomate allemandRudolf Rahn[262].

Arrivé dans le pays sans passeport, il est incarcéré à laforteresse du château de Montjuïc — où il s'occupe en dessinant[265] les voiliers sur la mer qui est proche[264]. De fait, Azoulay relève que son frère et lui y vivent« plus en hôtes qu'en prisonniers », aux frais du régime franquiste[264]. Le 30 juillet, il salue pour la dernière fois Laval, qui se rend en France pour être jugé[264].

Condamné à mort

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Entre-temps, il est mis à l'index par leComité national des écrivains pendant l'épuration[266],[267]. Le, après un procès d'un quart d'heure marqué par le réquisitoire de l'avocat général Marcel Blanchet[268], il estcondamné à mort parcontumace pour« enrôlement pour l'Allemagne, intelligence avec l'ennemi, participation à une entreprise de démoralisation de l'armée et de la nation » et« atteinte à l'unité de la nation »[265],[269]. Se voyant retirer ses décorations et confisquer ses biens[269],[270], il encourt la peine dedégradation nationale, laquelle entraîne, le, sa radiation par ordonnance de l'Académie française[n 7],[271],[272]. Il partage ainsi le sort dumaréchal Pétain[272] et deCharles Maurras[272].

Mais, contrairement à ces deux derniers, et commeAbel Hermant[272], il verra son fauteuil pourvu de son vivant[272] : le, élu face àLéon-Paul Fargue etMartin-Saint-René[273],Jules Romains lui succède[271].

Installation dans le pays

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Finalement libéré le[274], il séjourne dans un hôtel deBarcelone[271]. Autorisé, le, à circuler sur le territoire espagnol[271], il obtient l'asile politique[275], grâce à l'appui deJosé Félix de Lequerica[276],[262]. Il peut ainsi résider àSalamanque[277], avant de s'établir définitivement àMadrid à l'automne[278], où il restera une douzaine d'années. Dans le même temps, il rencontre uneAlsacienne qui devient sa maîtresse[279].

Eugène Bonnard meurt en[279], des suites d'un cancer du foie[278].

Là, sombrant dans la misère, Abel donne des chroniques traduites en espagnol au journalMadrid[278]. Il se contente d'un repas par jour[278], change souvent de domicile[279], et doit se rendre une fois par semaine au poste de police[280].

Il rencontre des personnalités espagnoles, ainsiManolete[279], mort en 1947[281]. Il retrouve aussi d'anciens collaborateurs, commeJosée, la fille deLaval[281],Paul Morand[280], ainsi queGeorges Guilbaud et sa jeune épouseMaud, qui le trouvera« irrésistible » et qu'il chargera de la documentation préparatoire à l'étude sur Napoléon qu'il prépare de longue date, ainsi que les frères José Ignacio etLuis Escobar Kirkpatrick (es)[276].

En 1949, il finit par obtenir une carte de résidence qui le dispense de visites à la police[280].

En, il rencontre incidemment l'illustrateur Pierre Labrouche, coauteur avec lui deNavarre et Vieille-Castille[281]. Tous les vendredis, jusqu'en 1957, il publie une chronique dansMadrid[282]. Peu avant sa mort, il fréquente assidûmentAmélie d'Orléans, ancienne reine du Portugal, qui aurait été sa dernière maîtresse[283].

Le, alors que laHaute Cour de justice s'apprête à juger les derniers hauts responsables durégime de Vichy, à savoirLouis Darquier de Pellepoix,Maurice Gabolde, André Masson et lui-même, il annonce, seul des quatre et à la surprise générale, son intention de se présenter à son procès[282].

Nouveau procès

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Le, accompagné de ses défenseurs,Jacques Martin-Sané et André Toulouse, il quitteMadrid pourParis, où il se constitue prisonnier[284],[285]. Arrivé à l'aéroport du Bourget, où il a le temps de répondre à quelques questions de journalistes[286], il est interpellé puis est conduit à laprison de Fresnes, où on lui signifie le mandat d'arrêt dont il fait l'objet. Incarcéré deux heures et demie[287], il est mis en liberté provisoire[288] pour raison médicale[286].

Il séjourne dans une maison de santé àEnghien, puis dans un appartement duboulevard Pereire et dans un hôtel à Passy[288], chez son ami Émile Ripert[286]. Au début de 1959, il rentre deux semaines à Madrid pour consulter son médecin[286], mais revient dans la foulée à Paris[288].

C'est le, salle de Brosse[289] auSénat, que laHaute Cour siège dans une séance extraordinaire présidée par le députéJean de Broglie[290].Le Monde salue un procès« enfin contradictoire »[291]. Le jury est composé de sept députés et six sénateurs, et l'avocat général estRaymond Lindon[290]. Parmi les témoins de la défense, on compteAndré Lavenir, ancien membre du cabinet de Bonnard,Alexandre Rauzy, ancien député de l'Ariège, etPierre Taittinger[290]. Dans le public, se trouve notammentJacques Benoist-Méchin[290].

Le magistrat instructeur, le conseillerGuy Raïssac, déclare dans son rapport qu'aucun des griefs retenus contre Bonnard n'est fondé[290]. Interrogé, Bonnard ne renie pas son engagement passé[292] ; il est applaudi dans le public[289]. Son intervention est reproduite dansÉcrits de Paris[293]. Le lendemain, second et dernier jour d'audience[289], l'avocat général Lindon dresse un violent réquisitoire contre lui[294],[295].Me Toulouse souligne, lui, que Bonnard« n'avait rien à gagner dans cette aventure »[296].

Après deux heures de délibération du jury, il est condamné à dix ans de bannissement avec sursis, avec effet à partir du : la peine — symbolique — est donc déjà purgée. Il voit, en outre, sadégradation nationale rapportée, et est déclaré fondé à« demander réparation de la saisie et de la vente de ses biens » à la Libération[296]. Mais, à propos du terme« bannissement », il dit :« il me signifie, je le dis avec un profond regret, que ma place n'est plus dans la France d'aujourd'hui[297] » ; n'acceptant donc pas cette « flétrissure morale », il retourne à Madrid quelques jours plus tard[298].

Retour à Madrid

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Il fait encore paraître, enBelgique, deux plaquettes reprises d'anciens articles, et, après une visite de son directeurRaymond Bourgine en 1962[283], accepte d'écrire cinq[299] articles dansLe Spectacle du Monde[298]. À la fin de, il fait un ultime séjour à Paris[300]. Il continue à vivre dans la pauvreté[301], et reçoit quelques subsides viaEmmanuel Berl,Jacques Guérard etPaul Morand[300]. Certains de ses anciens éditeurs lui versent des droits d'auteur, et la bibliothèque deCaen, qui acquiert une part de sa bibliothèque[n 8], l'indemnise[300].

Parmi ses quelques plaisirs, on compte ses promenades nocturnes près duJardin botanique royal, et ses visites aupalais d'Orient, à lapuerta de Alcalá et à la statue équestre dePhilippe IV[301]. Il dîne régulièrement avecLéon Degrelle, Claude Martin,Saint-Paulien etOtto Skorzeny[302], tandis queJacques Benoist-Méchin lui rend visite[299], et qu'il reçoit des visites amicales deJean-Marie Le Pen[303],[304].

Il donne des leçons de français dans certains quartiers de Madrid[300]. Il s'intéresse àDegas,Gobineau,Leopardi[305]. Malgré les sommes qu'on lui propose pour écrire sesMémoires, il refuse ces offres[301]. Cependant, en 1962, il rédige sonTestament politique[283] — resté à l'état de manuscrit. En, les derniers exemplaires de l'édition originale desModérés disponibles chezGrasset sont mis au pilon[306]. Au même moment,Roger Nimier[307] propose à Bonnard de faire rééditer certains de ses livres ; mais il meurt dans un accident quelques semaines plus tard[306].

En 1963, Bonnard envoie son témoignage sur Céline, qui vient de mourir, auxCahiers de l'Herne[299].

Son dernier voyage hors d'Europe, Bonnard l'accomplit àTenerife, dans lesîles Canaries, en[308]. Alors que, toujours à Madrid, il déménage dans le quartier de Prosperidad — chez Sara Paniego ; ce sera sa dernière demeure — il est terrassé par uninfarctus[309]. Il multiplie les problèmes de santé[310]. Il écrit dans une lettre :« Je suis bien fatigué, et encore plus las que fatigué. La lassitude, c'est la fatigue de l'âme[310] ». Il lit son« cherFontenelle, le sage intact »[310], etCournot,« un grand esprit[311] ».

Le, il remercie un ami :« Votre bouquet m'arrive le jour anniversaire de celui où j'ai fait la maladresse de naître, qui va bientôt être réparée[312] ». Le, il est admis à l'hôpital Jiménez Díaz pour unethrombose coronaire[313].

Mort

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Tombe d'Abel Bonnard à Madrid en février 2018.

Ayant refusé de recevoirles derniers sacrements[314], l'un de ses ultimes propos est :« La parole est au chaos, et rien ne la lui ôtera plus[315] » ; sur sa table, se trouvent leCoran et un livre deSchopenhauer[316]. Âgé de 84 ans, il meurt « seul et abandonné », le à22 h 55[313].

Ses obsèques, qui ont lieu le lundi de laPentecôte 1968, se déroulent de manière quasi confidentielle[316]. Son acte de décès, signé par un simple employé des pompes funèbres, porte la mention« défunt de père et de mère inconnus[316] ».

Enterré auSacramental de San Lorenzo y San José[316], à la concession numéro 136, sa tombe porte simplement[316] :

ABEL BONNARD
MDCCCLXXXIII
MCMLXVIII

Il a interdit, par testament, le rapatriement de ses cendres en France[317].

Postérité

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Les livres d'Abel Bonnard, ses manuscrits — dont celui de sonNapoléon — et ses archives sont dispersés et vendus[318],[319].

Bonnard désigne, dans son testament daté du, Suzanne Roth-Matthis commelégataire universelle[319]. Ses archives passent ensuite notamment dans les mains d'Enrique Pérez Comendador (es), Bernard et Marcel Laignoux,Christian du Jonchay,Jacques Guérard,Paul Morand etMaurice Gaït[319]. La duchesse de Durcal aurait fait main basse sur la collection des articles parus dansMadrid[320].

Après-guerre, Bonnard tombe dans un relatif oubli, son parcours ayant peu intéressé les historiens. Parmi les rares synthèses consacrées au personnage, on compte un article de Jacques Mièvre publié en 1977 dans laRevue d'histoire de la Deuxième Guerre mondiale, et une biographie rédigée parOlivier Mathieu, un militantnéo-nazi etnégationniste[256], que Patrick Buisson qualifie de« panégyriste » de Bonnard[211].

Dans lapièce radiophoniqueTerminus Sigmaringen deLouis-Charles Sirjacq, diffusée en 2006 surFrance Culture, il apparaît avec la voix deJacques Ciron[321],[322].

En 2014, unjeu en ligne sur le site deFrance 3, « Sauvons le Louvre », met en scène Abel Bonnard[323].

Olivier Mathieu soutient qu'après avoir été attiré par la pompe ducatholicisme dans sa prime enfance, Bonnard était devenupaïen — inclination qui aurait parcouru son œuvre[324],[325]. Cette affirmation est contestée parPhilippe Baillet dans la notice de sa réédition desModérés en 1993.

Ouvrages

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Posthumes

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Distinctions

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Décorations

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Prix

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Pour approfondir

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Bibliographie

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Cette bibliographie est classée dans l'ordre chronologique et, lorsque plusieurs publications s'étalent sur une année, dans l'ordre alphabétique du nom des auteurs.

Articles

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Notices de dictionnaire

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Liens externes

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Notes et références

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Notes

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  1. Comme son frère aîné mort en bas âge quelques mois plus tôt.
  2. Sur ces dîners, cf. la page consacrée à leur fondateur,Louis de Fraguier.
  3. On trouve en effet à cette conférence sur le communisme le président de laConfédération générale du patronat françaisClaude-Joseph Gignoux, Pierre Nicolle du Comité de salut économique et de la CGPF, et des hommes politiques de droite telsXavier Vallat ouGaston Le Provost de Launay. Bonnard est entouré par Doriot d'une part et la duchesse de La Rochefoucauld d'autre part.
  4. Il lit aussi une adresse d'André Chaumeix. D'autres personnalités sont présentes, notamment l'académicienAndré Bellesort,Lucien Romier,Henri Massis,René Dommange,Jean Chiappe,Pierre Taittinger, etc.
  5. « En 1938 Beauvoir rencontre Nathalie Sorokine qui est son élève aulycée Molière. […] Sa liaison avec son ancien professeur de philosophie débute durant l’hiver 1939-40 tandis que Sartre est mobilisé. Elle aura des conséquences importantes pour Beauvoir puisqu’à la suite d’une plainte déposée par sa mère en décembre 1941 pour« excitation de mineure à la débauche », Beauvoir sera suspendue de l’Éducation nationale en juin 1943, ce qui réoriente sa vie vers la littérature. »

    — Marie-Jo Bonnet, Simone de Beauvoir ou l’ambivalence d’une femme « normale », p. 2.

  6. À la Libération, Simone de Beauvoir, par l'arrêté du 30 juillet 1945, est réintégrée à l'Éducation nationale, mais elle n'enseignera désormais plus (cf.Marie-Jo Bonnet, « La lesbienne dansLe Deuxième Sexe », surSisyphe,(consulté le)à.
  7. « [...] L'ordonnance du entraînait automatiquement la destitution et l'exclusion de toutes fonctions, offices publics et corps constitués de quiconque était déclaré coupable d'indignité nationale. [...] »
  8. Le fonds Abel-Bonnard sera en effet constitué avec 12 000 ouvrages (cf.« Reconstitution des collections », surscd.unicaen.fr).

Références

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Précédé parSuivi par
Charles Le Goffic
Abel Bonnard
1932-1945
Jules Romains
v ·m
Composition de l'Académie française au jour de son élection(16 juin 1932)
Par numéro
de fauteuil
Par date
d'élection
v ·m
Composition de l'Académie française au jour de sa radiation(4 juillet 1945)
Par numéro
de fauteuil

11.fauteuil vacant
12.Abel Bonnard
13.fauteuil vacant
14.fauteuil vacant
15.fauteuil vacant
16.fauteuil vacant
17.Georges Lecomte
18.Philippe Pétain
19.fauteuil vacant
20.Henry Bordeaux

Par date
d'élection
Note : Condamné à ladégradation nationale le 4 juillet 1945, son fauteuil est déclaré vacant et son successeur est élu de son vivant.
v ·m
Troisième République
(1871-1940)
Régime de Vichy
(1940-1944)
GPRF
(1944-1946)
Quatrième République
(1946-1959)
Cinquième République
(depuis 1959)
v ·m
Gouvernement Laval VI(18 avril 1942 - 19 août 1944)
Sous la présidence du chef de l'ÉtatPhilippe Pétain
Affaires étrangèresPierre Laval



Pierre Laval
Chef du gouvernement
IntérieurPierre Laval
InformationPierre Laval
GuerreEugène Marie Louis Bridoux
Justice
Économie nationale etFinancesPierre Cathala
Production industrielleJean Bichelonne
Travail
Marine
AirJean-François Jannekeyn
Éducation nationaleAbel Bonnard
Agriculture
RavitaillementMax Bonnafous
ColoniesMax Bonnafous
Famille etSantéRaymond Grasset
Communications
Ministre d'ÉtatLucien Romier
Liste des secrétaires d’État, des secrétaires généraux, des délégués généraux et des commissaires généraux
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