Abdrabbo Mansour Hadi naît en àThoukaïn, village situé dans le gouvernorat d'Abyan[3].
Il est diplômé dans une académie militaire yéménite après avoir obtenu une bourse pour pouvoir étudier auRoyaume-Uni. Il parle couramment l'anglais.
Puis il obtient une autre bourse pour pouvoir étudier enÉgypte pendant six ans. Abd Rab Mansour Hadi a ensuite passé quatre ans dans une académie militaire enUnion soviétique. De retour auYémen du Sud, il occupa plusieurs postes clés dans l'armée jusqu'en 1986 lorsqu'il fuit auYémen du Nord, précisément àSanaa avec le présidentAli Nasser Mohamed.
Il devint vice-président le[3] après la démission du vice-présidentAli Salem al-Beidh qui démissionna en devenant le chef des séparatistes du sud. Le, il quitte son poste, étant devenu président à la suite de laRévolution yéménite de 2011.
Vice-président de la République duYémen du[5],[6] au, Hadi est nommé président par intérim le dans le cadre de laRévolution yéménite[7], après qu'Ali Abdallah Saleh a été blessé dans une attaque contre la mosquée al-Nahdin du palais présidentiel. Saleh demeure néanmoins le président de la République en titre[8] et reprend ses activités le. Cependant, Hadi ne se rend pas au palais présidentiel, qui est alors occupé par le propre fils du président,Ahmed Ali Abdallah Saleh, tandis que le clan Saleh continue de contrôlerde facto le gouvernement[9].
Pour mettre fin aux troubles, des négociations sont menées sous la direction duConseil de coopération du Golfe. Elles aboutissent le à la signature d'un accord, enArabie saoudite. Le plan de Riyad prévoit le départ du président Saleh au profit de Hadi, en échange de l'immunité complète pour le chef d'État sortant et tous ses proches. Au terme de trois mois de partage de pouvoir, le maréchal Hadi doit être élu pour une période de transition de deux ans, jusqu'à des élections générales planifiées pour 2014. Saleh devient donc président honoraire, et Hadi président par intérim, jusqu'à l'élection de 2012[10]. Il est alors considéré comme un« homme de consensus »[11],[12],[13].
Le, seul candidat lors de la première élection présidentielle au suffrage universel de l'histoire du pays, Hadi est élu président de la République avec 99,8 % des voix et une participation de 65 % de la population pour un mandat transitoire de deux ans[14]. Le, il prête serment devant leParlement[15] et la passation de pouvoir avecAli Abdallah Saleh a lieu le 27 du même mois[16].
Le, il décide de limoger plusieurs hauts responsables des services de sécurité considérés comme loyaux à l'ancien chef de l'État Ali Abdallah Saleh[17],[18].
Le, il présente sa démission[22] après que les Houthis eurent réclamé qu'un de leurs membres soit nommé commevice-président[23]. Sa démission est rejetée par le président duParlement,Yahya Ali al-Raie[24]. Les Houthis proposent alors de mettre en place un Conseil présidentiel composé de l'armée, des forces de sécurité, des comités populaires et des« composantes révolutionnaires et politiques »[25].
Sa démission devait être confirmée par un vote du Parlement initialement prévu pour le[26] puis reporté[27].
Le, alors qu'il a été placé en résidence surveillée par les Houthis, il annonce refuser de renoncer à sa démission« sous la menace des armes »[28].
Le après que la démission a été refusée par le Parlement et alors qu'il était en résidence surveillée àSanaa, il prend la fuite versAden, ville du sud du pays[29] et devenue par la suite capitalede facto[30]. Il déclare qu'il demeure le président en exercice, après avoir renoncé à démissionner, et déclare que les actions des Houthis étaient« nulles et non avenues »[31],[32]. Le jour-même, il déclare vouloir déplacer le dialogue à Aden[33]. Le lendemain22 février, il rencontre des dirigeants politiques et militaires du sud du pays[34].
Le, dans une lettre adressée auParlement, il renonce officiellement à démissionner[35]. Le jour-même, il demande aux membres du gouvernement démissionnaire de le rejoindre à Aden[35]. En réaction, les Houthis le qualifient de« fugitif » et promettent de le juger[36]. Cette décision est rejetée par lesHouthis, alors qu'elle fait l'objet de nombreuses interprétations juridiques[37].
Le, il annonce avoir fuiSanaa en passant par un tunnel situé dans sa résidence[38]. Au même moment, lesHouthis promettent 93 000dollars pour sa capture[39]. Le, son entourage annonce qu'il a quitté Aden, où les Houthis progressent, sans indiquer où il a trouvé refuge[40]. Il se rend finalement enArabie saoudite, sous l'escorte desForces armées saoudiennes[41].
Le, réunie àRiyad, une partie du bureau politique du CGP, dont le vice-président ben Dagher qui venait de faire défection et avait rejoint le gouvernement yéménite en exil, limogeAli Abdallah Saleh de son poste de président et nomme Hadi à sa place[46].
Le àSanaa, une enquête est lancée par un juge pro-Houthis à l'encontre de cadres du gouvernement yéménite, dont le président Hadi, son conseillerAhmed Awad ben Moubarak et l'ancien ministre des Affaires étrangèresRiad Yassine, pour« corruption » et« conspiration contre le peuple »[47],[48]. Le, il est« condamné à mort » par un tribunal contrôlé par les Houthis pour« haute trahison » pour avoir« usurpé le titre de président à l'issue de son mandat, participé à l'agression du Yémen et avoir porté atteinte à l'intégrité territoriale de la République yéménite »[49]. En, des milliers de personnes se sont rassemblés à Aden, pour protester contre le président Abdrabbo Mansour Hadi[50].
Le, leConseil de transition du Sud adresse un ultimatum de sept jours au président Hadi pour limoger legouvernement d'Ahmed ben Dagher, qu'ils accusent de« corruption »[52], et le remplacer par un gouvernement de technocrates, sans quoi il nommerait son propre gouvernement[53].
Le, peu après l'expiration de l'ultimatum, les séparatistesprennent le contrôle du siège du gouvernement[54]. Le30 janvier, les forces fidèles au STC contrôlent la quasi-totalité de la ville[55]. En fin de journée, les combats cessent, après une médiation de la coalition[56]. À l'issue de ces négociations, les séparatistes rendent trois bases militaires à l'armée, et lèvent le siège dupalais présidentiel al-Maachiq[57].
À partir de 2015, dans le contexte de laguerre civile yéménite, lesÉmirats arabes unis commencent à administrer de fait l'île deSocotra, construisant de nouvelles infrastructures, des réseaux de télécommunication, demandant aux habitants de signer des contrats de travail avec eux, font leurs propres recensement des populations locales, puis, en 2018, se déploient militairement sur l'île, ce que condamne le gouvernement yéménite, au nom de sa souveraineté sur l'île[59]. Le, des troupes saoudiennes débarquent à leur tour, à la demande du gouvernement yéménite pour former ses troupes[60], puis les deux forces se retirent au profit de l'armée gouvernementale dès le lendemain[61].
Pour François Frison-Roche, chercheur auCentre national de la recherche scientifique (CNRS) et spécialiste du Yémen,« Abdrabbo Mansour Hadi était un président fictif. Il vit isolé, en exil, dans un palais mis à sa disposition en Arabie Saoudite. Et il ne jouit d'aucune légitimité. En 2012, il a été élu alors qu'il était le seul candidat. À l'origine, son mandat devait durer deux ans. Depuis, aucune élection n'a été organisée à cause des combats »[63].
Il reste hébergé dans sa résidence en Arabie saoudite et y reçoit le 22 mai 2023 l'ancien ministre de la Défense al-Soubeihi, libéré le mois précédent[64].