Propriété duconseil départemental du Finistère depuis1984, la gestion de l’abbaye est confiée à l'établissement public de coopération culturelle (EPCC)Chemins du patrimoine en Finistère[1]. Depuis le , cinq domaines patrimoniaux du Finistère - l’abbaye de Daoulas, l’abbaye du Relec, le manoir de Kernault, lechâteau de Kerjean et le château de Trévarez - sont réunis au sein de cet établissement public de coopération culturelle « Chemins du patrimoine en Finistère ». Pour l’année 2009, ces cinq équipements ont accueilli 173 555 visiteurs, soit un peu plus de 10 % de la fréquentation totale des structures du Finistère.
L'église et le cloître de l'ancienne abbaye font l’objet d’un classement au titre desmonuments historiques depuis le. Après une inscription en 1995, le porche de l'église abbatiale, dans sa totalité, fait l’objet d’un classement au titre desmonuments historiques depuis le[2].
L'EPCCChemins du patrimoine en Finistère organise des expositions ethnographiques ou socio-anthropologiques sur différents sujets transversaux liés à la diversité culturelle :
Le jardin devient aussi un lieu d'échanges s'adressant aux particuliers ou aux professionnels à la recherche de savoirs et de compétences en matière de plantes médicinales. Il bénéficie d'une reconnaissance scientifique et du soutien duConservatoire botanique national de Brest, de la faculté de pharmacie deLille et de la Société française d'ethnopharmacologie deMetz. Une collaboration s'établit avec des spécialistes des plantes (ethnopharmacologue, laboratoire d'homéopathie…).
À partir de 2015 les 3 ha du parc clos sont réaménagés dans le cadre du projet de Jardin des Arbres Médicinaux. Il accueille au sein d’un parcours paysager une sélection d’arbres et d’arbustes médicinaux : la diversité des espèces illustre celle des pharmacopées constituées par les sociétés humaines dans leur rapport au corps, à la maladie, en fonction de leurs croyances ou connaissances scientifiques, et selon les ressources offertes par leur environnement.
L'ancienne abbaye est aujourd'hui divisée entre une école, un site culturel, une église et son cimetière.
La tradition rapporte que l'abbaye de Daoulas fut fondée en1173 parGuyomarch IV de Léon,vicomte de Léon en expiation du meurtre de son frère Hamon,évêque de Léon, et qu'il y mit des chanoines réguliers de l'Ordre de Saint Augustin. Cette fondation fut approuvée parGeoffroy,évêque de Quimper. Un château préexistant et appartenant au vicomte aurait été transformé en communauté abbatiale[5].
Mais la légende de saint Tadec et saint Judulus rapportée par Albert Le Grand dans la « Vie de saint Jaoua » et reprise ensuite par plusieurs auteurs évoque une fondation antérieure[6] : la légende dit qu'un seigneur du Faou, encore païen, ait commis un double crime[7] dans l'église de Daoulas :
« Ayant appris que les supérieurs des monastères deCornouaille, dontsaint Jaoua, s'étaient réunis non loin de ses terres pour conférer ensemble, ce seigneur (...) se fit accompagner d'une bande de soldats et enfonça les portes de l'église où se trouvaient les ennemis de l'ancienne religion.Saint Tadec (ou saint Tudec) fut massacré à l'autel[8] ;saint Judulus eut la tête tranchée au moment où il s'enfuyait versLandévennec. Jaoua fut assez heureux de pouvoir regagner sain et saufBrasparts. Cependant Dieu vengea ses serviteurs. Un dragon horrible ravagea le bourg du Faou et ses environs, le seigneur devint la proie du malin esprit, et il fallut toute la puissance desaint Pol,évêque de Léon, pour vaincre le monstre et guérir le meurtrier. Celui-ci, devenu chrétien, en réparation de son crime fonda le monastère de Daoulas, ou desdeux plaies, desdeux douleurs, au lieu même où saint Judulus avait été assassiné par lui[9]. »
Plusieurs statues (celle de saint Jean-Baptiste qui se trouve dans l'église abbatiale, celles de saint Sébastien et saint André qui sont dans les jardins de l'abbaye) ont été réalisées par l'atelier ducal du Folgoët[10].
vers550 (selon la légende) : création d'un monastère (peut-être d'une église seulement) par le seigneur duFaou dontsaint Jaoua aurait été le premier abbé et, après lui,saint Tugen (ou saint Tujan), tous deux patrons deBrasparts[11]. Le monastère est ensuite détruit pendant les invasionsvikings.
1218 (confirmé en 1243 et 1255) : l'abbaye de Daoulas se voit attribuer le droit d'annate sur lesprébendes de la cathédrale de Quimper.
1232 : consécration de l'abbatiale en présence des évêques Renaud de Quimper etCadioc de Vannes. Période de prospérité de deux siècles qui voit se multiplier les donations importantes par les seigneurs de Léon et les évêques de Quimper.
L'abbaye subit des dégâts pendant laguerre de Cent Ans, réparés pendant l´abbatiat de Jean Guerault (1350-1398).
1519-1535 : construction d'un vaste chœur gothique à l'emplacement de l'abside romane. Plus large que l'édifice roman, il était long de trois travées et précédé d'un transept. Il s'achevait par une grande verrière.
1566 : élargissement du bas-côté sud et ajout d'un porche sud typique de l'architecture régionale de la période, mélange de style gothique et Renaissance.
1771 : suppression du séminaire. Déclin de l'abbaye.
: vente des bâtiments à des propriétaires privés (principalement François Guiastrannec, de Brest, qui revend quelque temps plus tard à l'ingénieur de la marine Barbé, qui vient habiter à Daoulas). Martelage des armoiries existantes.
vers1800 : modification architecturale de l'abbaye (construction des bâtiments administratifs subsistant actuellement).
1880 : début de la restauration de l'abbaye par l'architecte diocésain Yves Bigot à l'initiative de son propriétaire François de Goësbriand. L'architecte décide de revenir à l'état roman supposé de l'abbatiale. Il rase le chœur gothique pour construire une abside néo-gothique, remanie le bas-côté sud et déplace le porche sud à son emplacement actuel au sud-ouest de l'église, le transformant en entrée de l'enclos paroissial.
1947 : rachat par la Congrégation des Sœurs Franciscaines deBlois et transformation en école.
L'abbé de Daoulas et les religieux jouissaient de puissants et nombreux droits seigneuriaux : ils nommaient leurs officiers de justice, disposant par exemple dudroit de prévôté[12] àPloudiry,Sizun,Logonna, Forquilly (Saint-Éloy), Pontois (Ploudiry,La Martyre,Le Tréhou), Le Fresq (trève d'Irvillac), et les gardes de leurs bois, disposaient du droit dehaute justice dans plusieurs paroisses (desfourches patibulaires étaient dressées par exemple à Saint-Éloy, àIrvillac, etc.), disposaient de « droit decohuage[13] et de boutiques, foires et marchés, demortuage[14], defour banal, demoulin, de pêche, poids, mesure, étalonnage,champart,corvées,écobues, etc. ». L'abbaye disposait de nombreuses rentes et redevances, par exemple « dîmes et prémices de blé à la trente-sixième gerbe » à Logonna (Logonna-Daoulas) ou le droit de « trois rais d'avoine payés annuellement par les seigneuries duFaou, d'Irvillac et de Logonna », etc. Elle bénéficiait aussi de droits d'annate et deprébendes sur les paroisses ou trèves deBannalec,Berrien,Beuzec-Cap-Sizun,Carnoët,Kerfeunteun,Landeleau,Névet,Plomodiern,Plozévet,Scaër,Spézet, etc. En 1703, selon l'estimation de Dom Louis Pinson[15], l'abbaye jouissait annuellement de12 000 livres de rentes[16].
L'abbé de Daoulas jouissait aussi du droit d'offrande dans de nombreuses églises et chapelles (par exemple dans la chapelle de la Fontaine-Blanche en Plougastel), des droits d'honneurs et de préséances, d'enfeus et d'armoiries en maints endroits, par exemple dans l'église de la trève de Trévarn en Saint-Éloy.
Divers évêques successifs de Cornouaille avaient aussi consentis des droits à l'abbaye de Daoulas : dès 1173, l'évêque Geoffroy leur cède par exemple lesbénéfices etprébendes des paroisses de Daoulas, Dirinon, Rumengol, etc. ; en 1218, l'évêque Guillaume leur consent les mêmes droits sur plusieurs autres églises et chapelles comme Sainte-Brigitte en Loperhet, Sainte-Nonne en Dirinon, Saint-Thomas en Landerneau, Saint-Baharn, Saint-Pierre et Sainte-Monique en Irvillac, etc.
Unaveu du indique que l'abbaye Notre-Dame de Daoulas disposait du tiers des revenus du « Passage de Saint-Jean », dit aussi « Passage de Treisguinec », « servant pour passer et repasser entre les paroisses deDaoulas,Plougastel etGuipavas[17] sur la rivière et bras de mer qui dévalle de la ville et port deLanderneau à Mulgun[18], le dit passage estant indivis o messire Robert du Louet, seigneur de Coët-Junval[19], Guillaume de Penencoët, seigneur de Keroual[20] et Jean de la Marre, seigneur de Kereraut[21], sous la charge de 18 sols de chevrente solidaire due à la seigneurie du Chastel[22] sur le total du dit passage par chacun an ». Le passage était alors affermé « par Alain Piriou, du village de Lesquivit[23], Guillaume Calvez et Béatrice Kerdoncuff, veuve Hiérome Cavez, demeurant au village du Passage de Plougastel, pour en payer par an 27 livres tournois »[24].
Un texte de1748 indique que l'abbaye Notre-Dame de Daoulas percevait les revenus des dimanche, lundi et mercredi de chaque semaine, mais que le dimanche et le mercredi, peu de monde fréquente le Passage alors que « tous les mardis, il passe beaucoup de monde avec chevaux et charges pour le marché de Brest, le jeudi pour le marché deGouesnou, le vendredi et samedi pour le marché deBrest-Recouvrance »[25].
L'abbaye de Daoulas bénéficiait de nombreuses autres sources de revenus, provenant souvent de « fondations » (des dons ou des droits qui lui sont accordés par tel ou tel personnage puissant) effectuées à son profit, la principale étant celle qui lui fut accordée en 1173 lors de sa création par Guyomarch IV de Léon, qui fut augmentée par certains de ses successeurs en 1186, parHervé III de Léon (seigneur de Léon) ; en 1266, parHervé V de Léon (seigneur de Léon) ; en 1317, parHervé VI de Léon, seigneur deNoyon-sur-Andelle) ; par les évêques de Cornouaille et d'autres. Par exemple en 1317, Hervé VI de Léon donne un grand calice d'argent à l'abbaye et huit mesures de vin de Gascogne, mesure de Landévennec à l'usage de huit chanoines ou frères. Les bienfaiteurs, comme les membres des familles de Beuzit, de Kervern et de Tréanna, ou encore de riches marchands de Landerneau, etc. se voyaient accorder des droits de prééminence dans l'église abbatiale, ainsi que le droit d'y être inhumé[26].
Le rattachement au séminaire de la marine de Brest (1692)
En1692, le roiLouis XIV unit l'abbaye de Daoulas au séminaire royal des aumôniers de la marine à Brest, tenu par lesJésuites :
« (...) Le séminaire de la marine[27] établi à Brest par les pères Jésuites est obligé de supporter beaucoup de dépenses à cause du grand nombre d'Aumôniers qui y sont reçus et nourris suivant l'établissement du dit séminaire, lesquels sont employas sur les vaisseaux, flottes et escadres (...) et que le dit séminaire n'a pas de revenus suffisants pur y subvenir, à quoy ayant égard S.M. a accordé et fait don au dit séminaire de l'abbaïe de N.-D. de Daoulas, ordre de Saint-Augustin, diocèse de Quimper-Corentin, pour en être le titre éteint et supprimé, et tant lamense abbatiale que conventuelle, et tous les droits, fruits, profits et revenus qui en dépendent unis et incorporés au dit séminaire pour faire partie de sa fondation. (...)[28]. »
Les Jésuites se substituent désormais à l'abbé commendataire pour toucher les revenus de la mense abbatiale, les revenus de la mense conventuelle restant perçus par les chanoines de l'abbaye qui continuent à desservir leurs fondations. En 1693 ceux-ci ne sont que trois à résider à l'abbaye, d'autres résidant dans les prieurés dont ils étaient titulaires àLoperhet,Dirinon,Hanvec, etc. À la suite de procédures jusque devant le Conseil privé du Roi en raison de la contestation par les chanoines de cette décision, une transaction, confirmée parlettres patentes, datée du confirme l'attribution au séminaire de la marine des menses abbatiale et conventuelle, à charge pour le dit séminaire de payer une pension annuelle de 3150 livres aux chanoines[29]. Cette situation dura jusqu'à l'expulsion des Jésuites de France en1762, date à partir de laquelle l'abbaye de Daoulas fut administrée directement par l'évêque de Cornouaille. Après la suppression du séminaire de la marine en1771, les revenus de l'abbaye furent perçus par le chapitre de la cathédrale de Quimper.
En 1695, leprieur claustral de l'abbaye, Gabriel Graleul de Plaisance, s'associe à deux marchands de Daoulas, Nicolas Du Pont et Pierre Le Par, pour financer l'armement de deuxfrégates, leSolide et l'Oiseau, destinées à laguerre de course[30].
Une description anonyme de l'église abbatiale date de1695 et est longuement citée par le chanoinePeyron :
« Le vaisseau de l'église abbatiale est parfaitement beau. Il est de 115 pieds de long et de 19 pieds ½ de large sur 35 à 36 pieds d'élévation, accompagné d'une autre aile de même longueur et élévation où est la chapelle duRosaire. (...) Le grand autel est orné d'une des plus belles vitres, des plus historiques, des mieux peintes et la mieux conservée que l'on puisse voir. Elle est de 24 pieds de haut sur 16 de large. (...) Elle a été édifiée par les soins du frère Charles Jegou (...) et finie environ l'an 1530. Dans le premier tableau, cet abbé est représenté revêtu de ses habits pontificaux, à genoux sur un prie-Dieu, les mains jointes, et derrière lui estsaint Augustin debout. (...) Il y a 19 tableaux représentant tous lesmystères de notre foi. (...)[31] »
Le même auteur précise que cette grande vitre contient 19 autres tableaux et 30 blasons (dont il fournit la liste)[32] et précise encore l'existence d'unretable « de trois pieds de haut et 12 pieds de face » contenant 7 médaillons représentant l'Annonciation, laVisitation, laNativité, etc. « de sculpture de Flandre dorée damasquinée la mieux qui se puisse voir ». Il décrit les tombeaux d'Olivier du Chastel, de Jean de Kerguiziau, de Charles Jegou, de Guillaume Le Lay[33], de Guillaume de Kerouartz[34], etc., ainsi que la magnificence duchœur, s'étend longuement sur les armoiries et écussons peints sur la voûte du sanctuaire dont il fournit aussi la liste, décrit les autels desainte Catherine, desaint Érasme, desaint Yves, etc., la chaire à prêcher, les orgues, la chapelle du Faou (appelée ainsi car elle a été financée par les seigneurs duFaou et daterait de la fondation de l'abbaye) dont l'autel principal est consacré àsaint Gilles, la chapelle desaint Goulven, celle desaint Mémor (assimilé à Daoulas avecsaint Mamert[35]) avec ses nombreuses tombes, la chapelle du Rosaire, la chapelleNotre-Dame de Pitié, la chapelle desaint Pierre, etc. L'auteur décrit aussi lesprééminences d'église accordées aux familles puissantes de la région.
Les prieurés dépendant de l'abbaye Notre-Dame de Daoulas
Les moines augustins de Daoulas furent habiles à jouir de prieurés-cures, c'est-à-dire ayant charge d'âmes, sans être pour autant les véritables pasteurs des paroisses où cesbénéfices étaient situés, percevant les grossesdîmes, ne laissant que les menues et vertes dîmes au curé ou à son vicaire, auxquels ils payaient alors laportion congrue ; ils prélevaient aussi une partie desdécimes. Parmi les paroisses concernées :Sizun, etIrvillac[36],Roscanvel,Rumengol,Plougastel,Plouguin,Coat-Méal, etc.
1502 -1519 :Jean du Largez, abbé de Daoulas, était originaire deBotlézan, évêché de Tréguier. En 1505, il est aussi nommé évêquesuffragant deQuimper (administrant le diocèse à la place deClaude de Rohan, l'évêque titulaire, simple d'esprit) et en 1515évêque de Vannes. Il démissionne en 1519 et meurt à l'abbaye de Daoulas le.
1519 -1535 : Charles Jégou. Originaire vraisemblablement de Quimper, ancien recteur deTréoultré avant d'être abbé de Daoulas, il dota l'église abbatiale d'un grand vitrail. Sonenfeu, dont l'écusson a été martelé, se trouve encore dans l'actuelle église Notre-Dame de Daoulas et est porteur de l'une inscription en latin dont voici la traduction : « Ci-jît le frère Charles Jégou, abbé de ce monastère de Daoulas. Il acquit des biens assez nombreux et fit faire beaucoup de constructions. Il dirigea le monastère selon les lois de l'église pendant 15 ans. Il mourut le dixième jour du mois de janvier de l'année du Seigneur 1535 ».
1536 -1550 : Olivier du Chastel, abbé de Daoulas. Fils deTanneguy IV du Chastel, originaire deTrémazan, il est le constructeur de la fontaine Notre-Dame-des-Fontaines et fut inhumé dans le chœur de l'église abbatiale.
1550 -1573 : L'abbé Jean Le Prédour gouverne l'abbaye (ses armoiries se trouvent dans l'oratoire Notre-Dame-des-Fontaines). Il était originaire de la paroisse dePlourhan,diocèse de Saint-Brieuc).
1573 -1581 : Jean de Kerguiziau, abbé de Daoulas, originaire du manoir de Kerguiziau enBohars, il fut inhumé dans la chapelle du Faou, attenante à l'église abbatiale.
1581 -1598 : René Du Louët (décédé le et enterré devant le maître-autel de l'église abbatiale) est le dernier abbé régulier de Daoulas. Il fut un protecteur des célèbres prédicateursMichel Le Nobletz etJulien Maunoir.
1667-1692 : Louis de la Mothe-Vilbret d'Apremont, fils de François de La Mothe-Vilbret, seigneur comte d'Apremont et gouverneur deSalins enFranche-Comté.
Les bâtiments constituent un témoin exceptionnel de l'art en Bretagne de l'époque romane à nos jours. Les fouilles menée depuis 1990 semblent indiquer que la vocation monastique du site n'est pas antérieure auXIIe siècle[40], mais les vestiges de la salle capitulaire pourraient être plus anciens.
L'abbaye de Daoulas se compose de nos jours des bâtiments suivants :
La nef de sept travées (28 m de longueur, 12,5 m de hauteur) est couverte d'une charpente. Les arcades à double rouleau sont portées par des piles cruciformes à simple imposte. Elles occupent les deux-tiers de la hauteur du mur. Au-dessus, de grandes fenêtres très ébrasées sont percées dans le mur nu. Les travées ne sont pas marquée et le décor sculpté est banni. Au fond de la nef, le mur ouest est percé d'une porte soulignée de moulures et de colonnettes engagées. Au second niveau, trois fenêtres de belles tailles soulignées de moulures occupe toute la largeur du mur, surmontées d'une petite fenêtre au niveau du berceau en charpente.
Lecloître, enkersantite, qui comprenait 44 piliers, date du dernier quart duXIIe siècle. C'est le cloître roman le mieux conservé de Bretagne. Partiellement détruit après le vente de l'abbaye commebien national, il a été reconstitué sur trois côtés non couverts en 1880, sur une structure moderne. Il présente une alternance de colonnes simples et jumelées. Aux angles, quatre colonnes jointives font piliers. Les chapiteaux sont ornés de motifs végétaux stylisés. Certains tailloirs sont ornés de motifs géométriques. Dans le jardin du cloître, unevasque duXIIe siècle, construite à l'époque de l'abbé Guérault (1352-1398), de forme octogonale dont chacun des huit pans offre une ornementation différente : elle se trouve dans le jardin intérieur du cloître.
Cette vasque n'a pourtant aucune corrélation stylistique avec le cloître. Sur ce mobilier de prestige court une frise aux motifs géométriques savamment taillés. Cependant, il apparaît un bas-relief sculpté en méplat figurant une attaque animale. Ce type de sculpture met en évidence le dixième siècle, caractéristique d'une volonté de privilégier l'expressivité de la figure sur le motif. En outre la juxtaposition des différents traitements de la pierre tend à prouver que des artisans aux courants de pensée divergente ont pu cohabiter.
Le cloître de nos jours.
La vasque.
Les restes de la façade ouest de la salle capitulaire[43] à l'est du cloître. Au centre, percée dans le mur épais, une porte à simple rouleau est encadré de part et d'autre par deux baies géminées posées sur un mur bahut, supportées au centre par deux colonnes, et sur les côtés par deux colonnes engagées. La datation de ces vestiges fait débat en l'absence de sources historiques. De par leur style et leur facture archaïques, ils semblent antérieurs au cloître et à l'abbatiale. Des datations diverses ont été avancées, allant de l'époque pré-romane au début duXIIe siècle, donc antérieures à la donation du château de Daoulas parGuyomarch IV de Léon en1173. Est-ce la preuve d'un établissement monastique antérieur ou un élément architectural construit à d'autres fins et réutilisé lors de la création de l'abbaye ?
La chapelle Notre-Dame-des-Fontaines est un simpleoratoire déjà cité dans un acte de 1638, remanié en 1880 et restauré en 1986, issu de l'ancienchancel des moines. Deux anciennesstalles, avec sièges àmiséricorde, s'y trouvent et proviennent de l'ancienne église gothique ainsi qu'uneVierge à l'Enfant, une statue desainte Catherine, une autre desaint Thélo chevauchant un cerf, etc.
Façade de la chapelle-Notre-Dame des-Fontaines.
La chapelle Notre-Dame-des-Fontaines : vue intérieure.
↑Jacques Cambry, dans sonVoyage dans le Finistère rapporte que saint Tadec fut tué au moment où il disait la messe, en train de prononcer ces mots :"nobis quoque peccatoribus", consultableGoogle Books
↑Ce droit de prévôté se montait par exemple à la dix-huitième gerbe de blé au Fresq et àSaint-Éloy, au onzième des deniers et fruits sur certains villages deLogonna
↑Droit à payer pour pouvoir entrer dans unecohue, c'est-à-dire un marché ou encore une assemblée de justice
↑Droit pour le seigneur de s'approprier tous les meubles du premier mourant des mariés, réformé en 1127 lors duConcile de Nantes et alors attribué au clergé sous le nom detierçage, ou tiers des meubles des décédés pour prix de leur sépulture. Ce droit est réduit au neuvième des biens meubles des décédés en 1309 (doit deneuf me)
↑Dom Louis Pinson, "Histoire succincte et abrégée de l'abbaïe de Daoulas, 1703
↑P. Levot, « Daoulas et son abbaye »,Bulletin de la Société académique du Finistère, 1875, consultable gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2075543/f164.r=Daoulas.langFR
↑Kerhuon faisait alors partie de la paroisse de Guipavas
↑Jusqu'en 1233, date à laquelle l'abbaye de Daoulas abandonne une partie de ses droits sur Sizun et Irvillac à l'abbaye du Relecen échange de la "Maison de la Trinité" que celle-ci possédait à Daoulas
François Falc'hun, Jean-Luc Deuffic,Daoulas, Rennes, Ouest-France, 1981, 35-La Guerche-de-Bretagne, impr. Raynard, 32 p -ill. en coul., couv. ill. en coul., 23 cm.
Jean-Luc Deuffic, « Notre-Dame de Daoulas », dansLes Abbayes bretonnes [sous la direction de Daniel Andrejewski ; préface par Charles Le Quintrec], Rennes, Biennale des abbayes bretonnes. Paris : le Sarment : Fayard, 1983, 544 p.-[40] p. de pl. : ill. en noir et en coul.,p. 129-138.
Jean-Luc Deuffic, « Anciennes coutumes de l'abbaye Notre-Dame de Daoulas », dansBulletin de la Société archéologique du Finistère, 116, 1987,p. 223-228.
Marie-Thérèse Camus, « Daoulas, église Notre-Dame », dansCongrès archéologique de France, t. 165 (Finistère, 2007), Paris, Société française d'Archéologie, 2009,p. 85-110.
Plantes médicinales des cinq continents. Jardin médicinal de l'abbaye, Livret II, Daoulas, Abbaye de Daoulas, 2002, 191 p.