Nom local | (ro) Mănăstirea Igriș (hu) Egresi apátság (de) Kloster Egresch |
---|---|
Diocèse | Diocèse de Szeged-Csanád |
Patronage | Notre-Dame |
Numéro d'ordre (selonJanauschek) | CCCCLIII (453)[1] |
Fondation | |
Début construction | |
Dissolution | 1526 |
Abbaye-mère | Abbaye de Pontigny |
Lignée de | Abbaye de Pontigny |
Abbayes-filles | 539 -Cârța (1202-1474) 569 -Vérteskeresztúr (1214-1301) 569 -Zám (1214-1784) |
Congrégation | Ordre cistercien |
Coordonnées | 46° 04′ 45″ N, 20° 47′ 07″ E[2]. |
---|---|
Pays | ![]() |
Région | Banat |
Région | Vest |
Județ | Timiș |
Commune | Sânpetru Mare |
L’abbaye d'Igriș (en roumain,Mănăstirea Igriș, en hongroisEgresi apátság, en allemandKloster Egresch, en français Abbaye d'Hégerieux) est une ancienneabbayecistercienne, fondée auXIIe siècle par des cisterciens de l'abbaye de Pontigny, et qui était située sur le territoire de l'actuelleRoumanie, mais à l'époque enHongrie, et dans une région alors de langue allemande. Elle est détruite par lesOttomans en 1526.
L’abbaye d'Igriș a été fondée en1179 parAgnès de Châtillon, la première femme du roiBéla III de Hongrie. Le monastère a été créé comme abbaye-filiale de l’abbaye des moines cisterciens dePontigny, les premiers moines étant venus de la France aussi.
Le roi de HongrieAndré II (mort en 1235), fils du roi Béla III de Hongrie et d’Agnès de Châtillon, les fondateurs de l’abbaye, y est enterré aux côtés de sa femmeYolande de Courtenay, qui est morte en 1233[3].
L'abbaye d'Igriș est le premier établissement monastique fondé sur le territoire roumain qui ait une bibliothèque d'envergure ; elle est donc très réputée, comptant notamment des volumes de l'Antiquité (Cicéron,Suétone,Sénèque,Quintilien)[4].
En 1241, l'invasion mongole force de nombreuses familles des environs à se réfugier dans l'abbaye, mais les envahisseurs massacrent toute la population[5].
Le chanoineRoger de Varadin a décrit la destruction du monastère, dans son ouvrageCarmen miserabile :
« XXXII: De destructione Nove-uille et monasterii de Egres. Uersus Orodinum et Chandinum procedere inceperunt, in medio eorum, Noua-uilli dimissa, nomen cuius Pereg fuerat, in qua homines septuaginta uillarum fuerant congregati, et dimisso monasterio Egres Cisterciensis ordinis, in quod tanquam munitum castrum se milites et multe domine receperant. Nec Tartari loca illa aggredi uoluerunt, quousque circumcirca esset terra totaliter desolata. [...] Tantem post paucos dies, dictum claustrum seu monasterium Egres obsederunt, et appositis eidem multis machinis, cum in ipso existentes nequirent resistere, ad manus et fidem ipsorum se, ut uita potirentur, reddiderunt. »Magister Rogerius,Carmen miserabile.
« XXXII: De la destruction de l’habitat de Nova et du monastère d’Igriş. VersArad etCenad, ils ont commencé se diriger et ils ont laissé en arrière Nova Villa, dont son nom avait été Pereg, où des gens de soixante-dix villages se sont rassemblés. Ils ont laissé en arrière aussi le monastère d’Igriş de l’ordre des cisterciens, où des soldats et beaucoup de dames se sont rassemblés comme dans une forteresse. LesTartares n’ont pas voulus attaquer ces lieux-ci jusqu'à ce que le pays d’autour n'a pas été complètement pillé. [...] Après quelques jours ils ont assiégé le nommé cloître ou monastère d’Igriş, en rangeant en face beaucoup de machines de guerre, de manière que ceux de l'intérieur ne puissent point résister et qu’ils se remettent entre leurs mains et leurs gardes, afin qu'ils conservent leur vie. »Magister Rogerius,Carmen miserabile.
L'abbaye est fermée en 1500[6] et détruite par lesOttomans en 1526[3].