| Abbaye d'Argensolles | ||||
Dessin deÉmile Gastebois, 1875,bibliothèque Carnegie (Reims) | ||||
| Présentation | ||||
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| Nom local | . | |||
| Culte | Catholique romain | |||
| Type | Ancienneabbaye | |||
| Rattachement | Cîteau Diocèse de Soissons | |||
| Début de la construction | XIIIe siècle | |||
| Géographie | ||||
| Pays | ||||
| Région | Champagne-Ardenne | |||
| Département | Marne | |||
| Ville | Moslins | |||
| Coordonnées | 48° 58′ 04″ nord, 3° 55′ 33″ est | |||
Géolocalisation sur la carte :Champagne-Ardenne Géolocalisation sur la carte :France Géolocalisation sur la carte :Marne | ||||
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L’abbaye d'Argensolles oud'Argensoles (dédiée à la Vierge Marie et aussi appeléeabbaye Notre-Dame d'Argensolles) est une ancienne abbaye cistercienne de religieuses, de la filiation deClairvaux, située sur l'actuelle commune deMoslins, dans laMarne.
Elle est fondée auXIIIe siècle parBlanche de Navarre,comtesse de Champagne sur un terrain de l'actuelle commune deMoslins, acheté vers 1220-1222.
Le premier document conservé à en faire mention est une charte de établie par le comteThibaut IV de Champagne, fils de Blanche de Navarre[1]. Sa première abbesse est labienheureuse Ide[2], morte vers 1250 et fêtée le25 mars aumartyrologe romain, venue de l'abbaye du Val Notre-Dame de Antheit avec un groupe de trente-cinq religieuses pour reprendre une "grange", bâtiments conventuels d'une terre ayant appartenu de longue date à l'abbaye Saint-Pierre d'Hautvillers.
La création se fit avec échange de terres et l'assentiment deGuillaume de Joinville, archevêque de Reims. Elle est reconnue lors du chapitre général de l'ordre de Cîteaux de 1223. Avec l'accord del'évêque de Soissons Blanche achête des terres, bois, moulins au profit de l'abbaye où elle est inhumée à sa mort le 12 ou le 14 mars 1229. En1284, l'abbaye d'Argensolles, qui pouvait admettre des clercs et desconvers, avaitdroit de justice sur les bois communaux deCuis et deGrauves.

Marguerite de Chateauvillain fut la septième abbesse d'Argensolles, décédée le, sa pierre tombale fut déplacée à Épernay. L'abbaye eut à souffrir de laguerre de Cent Ans, tant par la diminution de ses revenus, les pillages et destruction du pays l'induisant. Mais aussi par le relâchement du respect de la règle, des moniales quittant la vie cloitrée. Abandonnée pendant une centaine d'années, elle n'accueille de nouveau des moniales qu'en 1465.
L'abbesse Adrienne Roze entreprit de relever l'abbaye, elle reçut 120livres tournois deJean Milet, évêque de Soissons pour réparer l'église en 1490. Mais elle ne se redressait que lentement, en témoigne un appel de 1504 aux dons lors d'un chapitre général. Cet appel dut être entendu car en 1513 Argensolles pouvait aider l'abbaye d'Andecy qui avait subi les mêmes vicissitudes. Mais après lesiège de Saint-Dizier (1544) l'abbesse Hélène Tiercelin de la Roche du Maine constate que son monastère a été entièrement pillé par les troupes espagnoles. Sa nièce, Denise, qui lui succède de 1560 à 1583, et elle furent les premières abbesses parcommendataires.
Madeleine de Buade de Frontenac est abbesse en 1608, sa nièce Claude lui succède en 1632, jusqu'à 1681 et tente de faire déménager le monastère àSaint-Germain-en-Laye, ce qui ébranle la communauté pendant des années. La communauté compte treize religieuses en 1675 et l’abbesse fut Anne le Bel de Brenouille jusqu'en 1705. Blanchefort de Lédiguiers de Créquy, nommée par le roi ne fut abbesse que du au avant qu'une religieuse d'Argensolles, Renée-Antoinette d'Aligre ne soit nommée. Madeleine de la Brestesche fut nommée en 1707, elle lança la production et la vente de vin en l'abbaye. En 1734, Suzanne-Edmonde d'Izarne de Montjeu de Villefort fut nommé abbesse après que son abbaye de Saint-Pantaléon de Saint-Dizier eut été absorbée par l'abbaye Saint-Jacques deVitry-en-Perthois ; elle ouvre la maison à des pensionnaires. Elle construit de nouveaux bâtiments, reçoit dix religieuses. Margueritte de Maurepas lui succède en 1736, puis en 1773 Marie-Thérèse de la Mock qui fut la dernière abbesse avant que le temporel ne fut vendu le 4messidorAn IV au citoyen Lochet Duchainet d'Épernay.

D'après leDictionnaire géographique, historique et politique des Gaules et de la France d'Expilly, le revenu de l'abbaye est de 14 000 livres en 1763, et ne représente qu'un sixième de ce qu'il a été à son apogée ; selon le même auteur, Argensolles est la première maison de religieuses de la filiation de Clairvaux[3]. Il n'en subsiste rien aujourd'hui.