Pour les articles homonymes, voirAbbaye Saint-Michel etSaint-Michel.
| Abbaye de Saint-Mihiel | |
Vue de l'aile abritant l'hôtel de ville ainsi que le chœur de l'abbatiale. | |
| Présentation | |
|---|---|
| Culte | Catholicisme |
| Type | Abbaye |
| Début de la construction | VIIIe siècle |
| Protection | |
| Site web | https://abbaye-saint-mihiel.jimdo.com/ |
| Géographie | |
| Pays | |
| Région | Lorraine |
| Département | Meuse |
| Ville | Saint-Mihiel |
| Coordonnées | 48° 53′ 24″ nord, 5° 32′ 30″ est |
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L'abbaye Saint-Michel de Saint-Mihiel, également appeléeéglise Saint-Michel de Saint-Mihiel est une ancienneabbayebénédictine située àSaint-Mihiel, dans laMeuse.
Fondée à l'époquemérovingienne, elle devint un centre d'études majeur sous lesCarolingiens avec l'abbéSmaragde, et le resta jusqu'auXVIIIe siècle, notamment grâce à sa bibliothèque[2]. Celle-ci fut entièrement reconstruite auXVIIIe siècle, dans une configuration maintenue jusqu'à aujourd'hui.
C'est en708 ou709[5] que l'abbaye fut fondée par le comte Wulfoalde et sa femme Adalsinde, mais d'abord installée sur la côte de Castellion ou Châtelet, près du ruisseau appelé Marsoupe. L'établissement fut illustré au début duIXe siècle par l'abbéSmaragde de Saint-Mihiel, un proche de l'empereurLouis le Pieux, qui accorda cinq diplômes à l'abbaye entre816 et826. Vers820, l'abbé Smaragde organisa le déplacement du monastère pour l'installer au bord de laMeuse, près d'un village appelé alors Godinécourt (rebaptisé depuisSaint-Mihiel).
Depuis la fondation de l'abbaye à l'époque mérovingienne, lesbénédictins, fidèles à leur réputation d'érudits, constituèrent une bibliothèque au fil des siècles. Initialement composée de manuscrits, la bibliothèque s'étoffe très vite avec l'invention de l'imprimerie auXVe siècle. AuXVIIIe siècle furent édifiées deux salles dont une de 50 mètres de long, permettant le classement de plus de 12 000 ouvrages.
Toujours préservée dans ses bâtiments d'origine, la bibliothèque ne fut pas dispersée ou déplacée après laRévolution. D'abord propriété de l'État, elle fut laissée dans un relatif abandon avant d'être confiée à la municipalité en 1848, qui en fait une bibliothèque publique jusqu'en 1985.En 1915, un obus français détruit en grande partie la bibliothèque, et pousse le commandement allemand à appliquer le programme duKunstschutz. Les collections sont déplacées auMusée de la Cour d'Or deMetz. Les ouvrages sont restitués en 1935[6]. Malgré les pertes et vols après la Révolution et les dégâts causés durant la Première Guerre mondiale, la bibliothèque bénédictine de Saint-Mihiel conserve toujours près de 8700 ouvrages dont 74 manuscrits et 86incunables ainsi que 1 150 imprimés duXVIe siècle.La collection n'est pas exclusivement religieuse, auXVIIIe siècle,3 441 livres traitent de sujets profanes, notamment d'histoire, de géométrie, d'arts militaires, d'œuvres littéraires, de droit, des sciences et techniques...
Depuis 1998, le rez-de-chaussée de l'aile abritant la bibliothèque a été organisé en musée départemental.Un premier musée avait été fondé en 1906 dans l'abbaye, mais la volonté était forte de créer un lieu permettant de conserver la riche orfèvrerie sacrée, ainsi que l'art sculptural du département de la Meuse. En effet de nombreuses communes de la Meuse ont fait dépôt au département de leurs pièces les plus riches, notamment classées monument historique, afin d'assurer leur protection contre le vol et de permettre une exposition aisée au public[7].

Il s'agit d'une œuvre maîtresse deLigier Richier classée au patrimoine historique en 1897 et conservée dans l'église Saint-Michel à Saint-Mihiel. Les personnages sont de grandeur nature, taillés dans du noyer. La statue date d'avant 1532.
À l'origine elle était peinte. Les restaurations récentes ont permis de retrouver les traces de coloris: bleu azur pour le manteau de la Vierge, or et rouge vermillon pour la tunique de saint Jean. L'évanouissement de la Vierge en tant que sujet d'une scène sculptée se répand aux environs duXVe siècle. La Vierge vient de s'évanouir, ses bras pendent, ses mains sont inertes. Les mains de saint Jean viennent soutenir la Vierge pour éviter sa chute.
Lemusée du Louvre conserve une tête du Christ provenant du groupe de Saint-Mihiel dont les autres parties ont disparu au cours des guerres et des révolutions[9].