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Abbaye Saint-Lucien de Beauvais

49° 26′ 30″ nord, 2° 04′ 44″ est
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Abbaye Saint-Lucien de Beauvais
Vue de l'abbaye, dessin du XVIIIe siècle.
Vue de l'abbaye, dessin duXVIIIe siècle.

OrdreOrdre de Saint-Benoît
Abbaye mèreAbbaye de Saint-Fuscien
Fondation585
Fermeture1791
DiocèseDiocèse de Beauvais
FondateurEvrost
DédicataireLucien de Beauvais
ProtectionLogo monument historique Classé MH(1930,1965, porte et vestiges)
Logo monument historique Inscrit MH(1935, tour)
Localisation
PaysDrapeau de la FranceFrance
RégionHauts-de-France
ProvincePicardie
DépartementOise
CommuneNotre-Dame-du-Thil puisBeauvais
Coordonnées49° 26′ 30″ nord, 2° 04′ 44″ est
Géolocalisation sur la carte :France
(Voir situation sur carte : France)
Abbaye Saint-Lucien de Beauvais
Abbaye Saint-Lucien de Beauvais
Géolocalisation sur la carte :Hauts-de-France
(Voir situation sur carte : Hauts-de-France)
Abbaye Saint-Lucien de Beauvais
Abbaye Saint-Lucien de Beauvais
Géolocalisation sur la carte :Oise
(Voir situation sur carte : Oise)
Abbaye Saint-Lucien de Beauvais
Abbaye Saint-Lucien de Beauvais
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L'abbaye Saint-Lucien est une ancienne abbaye bénédictine située sur le territoire de la commune deBeauvais (Oise). Fondée à la fin duVIe siècle, elle est fermée en 1791. Les bâtiments sont en grande partie détruits dans le courant duXIXe siècle.

Histoire

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Fondation

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Evrost, abbé de l'abbaye de Saint-Fuscien dans l'actuel département de laSomme et originaire duBeauvaisis, demande, vers 580, à l'évêque de Beauvais Dodon le droit d'édifier, aux portes de la ville, une église à l'emplacement du lieu d'inhumation du martyrLucien de Beauvais, à la suite d'une apparition de ce dernier. Cette création est confirmée par une charte deChilpéricIer mais son authenticité a depuis été réfutée[1]. Vers 585, Evrost y envoie un groupe de moines de son abbaye qui s'y installe avec la bénédiction de l'évêque. La nouvelle communauté suit sans doute la nouvellerègle de saint Benoît[2].

Dévastation de l'abbaye auIXe siècle

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Le fonctionnement de l'abbaye est difficile à connaître lors des premiers siècles mais le tombeau du saint, situé sous le maître-autel de l'abbaye, devient un lieu de pèlerinage important dans la région, de nombreux fidèles venant y demander une guérison, notamment de la folie ou de l'épilepsie, ou y apporter une offrande en remerciement de miracles. Lors des affrontements entre les fils deLouis le Pieux, une partie des terres de l'abbaye se voient saisies. En 861, l'abbaye est dévastée une première fois, en même temps que la ville de Beauvais par les invasionsnormandes. Pour permettre la restauration de l'abbaye et aider à l'entretien des moines, l'évêque de Beauvais Odon parvient à négocier la donation de terres à l'institution du roiCharles II le Chauve. En 883, la ville est de nouveau attaquée et brûlée, l'abbaye subit alors sans doute de nouvelles déprédations. Dans les années 920, l'abbaye bénéficie grâce à l'aide d'un de ses anciens moines, l'évêque Bovon, de la donation de l'église de Saint-Just-de-Marais et de ses dîmes, qui dépendaient alors deFouquenies. Les liens entre l'abbaye et l'évêché sont étroits. Chaque nouvel évêque de la ville doit passer la nuit précédant son entrée solennelle dans la ville et son investiture au pied du tombeau de saint Lucien, son prédécesseur, dans l'abbaye. Nombreux sont les évêques par ailleurs à se faire inhumer dans l'abbaye[3].

Extension de l'abbaye duXIe auXIIIe siècle

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Vers 1002, les fragments des vêtements de saint Lucien sont miraculeusement retrouvés selon les sources et exposés en nouvelles reliques aux fidèles[4]. En 1035, l'évêque de Beauvais donne à l'abbaye la seigneurie deWarluis et l'église deBonnières. De nombreuses autres terres autour de Beauvais lui sont ainsi octroyées[5]. À la fin duXIe siècle et début duXIIe siècle, une nouvelle abbatiale est construite en pierre, en lieu et place de l'ancienne en partie construite en bois. Elle est dédicacée officiellement en 1109[6].

De l'abbaye, plusieurs prieurés en dépendent, soit par création, soit par rattachement de fondations existantes, constituant ainsi une petite congrégation :

  • le prieuré Saint-Martin d'Auchy à proximité d'Aumale, fondé en 1096, et devenue abbaye autonome en 1130, ou encore
  • le prieuré Saint-Maxien à Montmille, actuelle commune de Fouquenies. C'était aussi le cas du
  • prieurés deSenarpont,
  • prieuré de Pernois,
  • prieurés deFlixecourt,
  • Notre-Dame sur le Mont àPicquigny,
  • prieuré de Lesseville (actuelle commune d'Aincourt), dans lediocèse d'Amiens ou encore du
  • prieuré de La Chaussée d'Eu en 1138, voire le
  • prieuré de Wedon en Angleterre[7].

L'abbé Pierre II fait ratifier l'ensemble de ses possessions et droits par l'évêque de Beauvais Henri de France par une charte signée en 1157[8]. En 1167, un nouveau prieuré est mise sous la tutelle de l'abbaye, il s'agit de l'ancienne collégiale deMilly-sur-Thérain[9]. L'abbaye est aussi à l'origine de la fondation de bourg, c'est le cas notamment de celui deGrandvilliers en 1212[10]. Par une bulle du papeAlexandre IV du, les abbés sont autorisés à porter les insignes épiscopaux : la mitre, l'anneau et la crosse. Une cérémonie de transfert des reliques dans de nouvelles châsses sculptée a lieu à l'abbaye en 1261 en présence de plusieurs évêques et du roisaint Louis[11].

L'abbaye dévastée au cours de la Guerre de Cent ans

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Lors de sachevauchée de 1346, dans la nuit du 20 au,Édouard III d'Angleterre passe la nuit dans l'abbaye avec ses troupes, quelques jours avant labataille de Crécy. Ses troupes y mettent le feu à son départ. En difficulté financière pour subvenir aux besoins de l'abbaye et de sa restauration, l'abbé obtient l'autorisation de réduire la communauté à 36 moines[12].

À la fin duXIVe siècle, les abbés successifs achèvent de reconstruire l'abbatiale puis les bâtiments réguliers. Entre 1391 et 1413, un nouveau réfectoire à voûte d'ogive et un nouveau bâtiment faisant office de porte d'entrée de l'abbaye sont construits[13]. Au début duXVe siècle, les troubles de la Guerre de Cent Ans reprennent dans la région, les revenus de l'abbaye baissent et elle se protège en entourant ses bâtiments d'une enceinte fortifiée dont il subsiste toujours une des tours de l'angle sud-est[14].

À l'occasion dusiège de Beauvais, à la fin, les troupes du duc de BourgogneCharles le Téméraire, s'installent dans les faubourgs de la ville dirigées parPhilippe de Crèvecœur d'Esquerdes. À l'arrivée du duc, celui-ci fixe son campement dans l'abbaye Saint-Lucien. Il parvient à occuper l'abbaye à la suite d'un assaut contre son enceinte, malgré la défense des moines dirigés par Florimond de Villers, le frère de l'abbé. Au départ des troupes le, les bâtiments sont relativement épargnés mais le mobilier est plus lourdement touché[15].

Le régime commendataire

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Reconstitution de l'abbaye auXVIIe siècle.

En 1488, un conflit éclate entre l'évêque de BeauvaisAntoine Du Bois nouvellement confirmé par le pape et le roi de France et son chapitre qui lui refuse sa nomination à ce poste - c'est le neveu de Philippe de Crèvecœur d'Esquerdes - lui préférantLouis de Villiers de L'Isle-Adam. Voyant ce poste d'évêque lui échapper, ce qui est confirmé par une décision du parlement en 1497, il demande au pape et roi sa désignation à la tête de l'abbaye Saint-Lucien en 1492, ce qui lui est confirmé par une bulle du. Il s'agit du premier abbé séculier désigné par le roi et non pas élu par les moines. Lerégime de la commende est donc mis en place dès cette date à l'abbaye, pratique généralisée à tout le royaume à partir duconcordat de Bologne en 1516[16].

Antoine Du Bois fait installer dans l'abbatiale un jubé sculpté en bois ainsi que des stalles et de nouveaux vitraux dans l'abbatiale. Il se fait aménager par ailleurs un logis abbatial entre l'église en la tourelle de Luchy. Il se fait construire enfin un château àSaint-Félix pour en faire sa résidence de campagne. Il est nomméévêque de Béziers en 1507 tout en gardant son bénéfice d'abbé[17]. Son successeur est le cardinalOdet de Coligny,archevêque de Toulouse en évêque de Beauvais et par ailleurs abbé de quinze autres abbayes en commende. Il afferme les biens de l'abbaye à un fermier général et confie la gestion du temporel de l'abbaye à un conseil[18]. Après sa conversion au protestantisme en 1560, il pille et revend les biens de l'abbaye et prélève les dalles funéraires de l'église pour paver sonchâteau de Bresles. Il est excommunié en 1563 et privé de ses bénéfices en 1569[19].

Au début duXVIIe siècle, la communauté de l'abbaye comprend 16 moines, sous l'autorité régulière du prieur Nicolas Patin, docteur en théologie, qui s'attache à ramener la rigueur de la règle[20].Pierre de Bérulle, abbé pendant quelques mois en 1629, nomme son successeur, Yvon Mullot, qui perpétue ce retour à la règle pendant 32 ans[21]. L'abbaye est rattachée à lacongrégation de Saint-Maur en. Un nouveau règlement capitulaire est adopté en ce sens par les treize moines de l'abbaye le[22].

Les abbatiats deRichelieu et deMazarin servent surtout à enrichir leur titulaire. À la nomination deBossuet, celui-ci lance un inventaire très détaillé de l'état des biens de l'abbaye et de leurs revenus et en fait réaliser un plan précis. Il lance la réparation de plusieurs fermes et églises propriété de l'abbaye et donne les moyens pour améliorer la pratique du culte dans ses vingt paroisses. À l'abbaye elle-même, il faut refaire la voûte de l'abbatiale, construire un nouveau bâtiment conventuel de trois étages, ainsi qu'une nouvelle maison du portier. Un moine est chargé des archives des titres de l'abbaye, un nouveau chartrier est rédigé et une histoire de l'institution est écrite en 1681[23]. En 1700, les revenus de l'abbaye sont estimés à plus de40 000 livres, répartis pour un tiers l'abbé commendataire, un tiers à la communauté et un tiers pour l'entretien et les réparations[24].

À l'occasion de l'affaire de la bulleUnigenitus, les religieux de l'abbaye prennent le parti desjansénistes. Ils publient un texte critiquant violemment le texte papal le. Ils n'acceptent les clauses de la bulle que sous la contrainte imposée par l'évêque de Beauvais[25].

Dissolution de l'abbaye et destin des bâtiments

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Vue des ruines de l'abbatiale en cours de destruction, d'après un dessin de la fin duXVIIIe siècle.

À la mort du dernier abbé en 1787, celui-ci n'est pas remplacé et la gestion est confiée à l'économe général du clergé de France. En 1790, l'inventaire des biens de l'abbaye est effectué. Les revenus de l'abbaye sont estimés alors à plus de53 000 livres. La bibliothèque compte 3057 manuscrits. La communauté est constituée de 10 moines. Le, l'abbaye est dissoute et les moines dispersés. Les biens de l'abbaye nationalisés sont mis en vente d'abord le sans résultat puis le 19. L'abbaye est acquise pour la somme de181 000 livres par Michel de Boislisle, négociant à Beauvais. Les reliques de saint Lucien et de ses compagnons sont transférés à lacathédrale Saint-Pierre de Beauvais avant leur destruction en 1793. Dès 1791, la destruction de l'abbatiale est entamée. Les autres bâtiments conventuels sont détruits en 1810[26].

La propriété est dispersée entre plusieurs particulier en 1819. Les terrains sont loués en 1855 parl'institut agricole de Beauvais pour en faire une exploitation éducative. Ils sont ensuite acquis par la congrégation des frères du Saint-Esprit puis par un agriculteur après 1905. Une filature de soie artificielle occupe les terrains entre 1926 et 1931. Après avoir été occupés par des militaires pendant laSeconde Guerre mondiale, les terrains restent en friche jusqu'à leur acquisition par une société HLM en 1960 qui y construit des immeubles de logements[27].

Liste des abbés

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D'aprèsDeladreue et Mathon 1871.

Abbés réguliers

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Abbés commendataires

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Les vestiges actuels

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Ancienne tour du mur d'enceinte.

Sur les terrains actuels, propriété de la municipalité de Beauvais, en bordure de la rue de l'abbaye et de la rue Louis Prache, subsiste sur place un fragment de l'ancien mur d'enceinte ainsi que sa porte d'entrée principale. Elle est classée au titre desmonuments historiques par arrêté du. À proximité, on trouve une ancienne tour de ce mur d'enceinte construite au début duXVe siècle, inscrite par arrêté du. Le reste des terrains préservés a fait l'objet d'une inscription par arrêté du[28].

Plusieurs éléments mobiliers provenant de l'abbaye sont encore conservés. Il s'agit ainsi de la chaire à prêcher en chêne sculpté, datant de la fin duXVIIe siècle, actuellement présente dans la cathédrale de Beauvais et classée monument historique depuis 1840. Achetée en 1805, ses panneaux représentent saint Lucien et ses compagnons saint Maxien et saint Julien[29]. Le gisant du monument funéraire de Florimond de Villers-Saint-Paul, enseveli dans l'abbatiale en 1473, est actuellement conservé dans l'église Sainte-Maure-et-Sainte-Brigide de Nogent-sur-Oise à la suite d'un achat en 1842. Il est classé depuis 1984[30]. Une partie des stalles est exposée aumusée de Cluny à Paris, dans une forme recomposée auXXe siècle[31].

Voir aussi

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Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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Notes et références

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  1. Fernand Vercauteren, « Étude critique d'un diplôme attribué à ChilpéricIer »,Revue Belge de Philologie et d'Histoire, t. VII,no 1, 1928,pp. 83-112 ; réédité dansÉtudes d'Histoire médiévale, 1978,pp. 629-659
  2. Deladreue et Mathon 1871,p. 269-276
  3. Deladreue et Mathon 1871,p. 277-288
  4. Deladreue et Mathon 1871,p. 290
  5. Deladreue et Mathon 1871,p. 294
  6. Deladreue et Mathon 1871,p. 304
  7. Deladreue et Mathon 1871,p. 306-310 et 314-315
  8. Deladreue et Mathon 1871,p. 323-330
  9. Deladreue et Mathon 1871,p. 331-332
  10. Deladreue et Mathon 1871,p. 344-346
  11. Deladreue et Mathon 1871,p. 352
  12. Deladreue et Mathon 1871,p. 377-379
  13. Charpentier et Daugy 2008,p. 141
  14. Deladreue et Mathon 1871,p. 549
  15. Deladreue et Mathon 1871,p. 556-558
  16. Deladreue et Mathon 1871,p. 563-564
  17. Deladreue et Mathon 1871,p. 567-568
  18. Deladreue et Mathon 1871,p. 569-570
  19. Deladreue et Mathon 1871,p. 574
  20. Deladreue et Mathon 1871,p. 595
  21. Deladreue et Mathon 1871,p. 599
  22. Deladreue et Mathon 1871,p. 607-608
  23. Deladreue et Mathon 1871,p. 615-619
  24. Deladreue et Mathon 1871,p. 628
  25. Deladreue et Mathon 1871,p. 632-634
  26. Deladreue et Mathon, p. 642-658
  27. Sur le Chemin des abbayes de Picardie, p. 142
  28. Noticeno PA00114499, sur la plateforme ouverte du patrimoine,base Mérimée,ministère français de la Culture
  29. Noticeno IM60000700, sur la plateforme ouverte du patrimoine,base Palissy,ministère français de la Culture
  30. Noticeno PM60001190, sur la plateforme ouverte du patrimoine,base Palissy,ministère français de la Culture
  31. Notice des stalles sur le site du musée du Moyen Âge
v ·m
Monastiques ou
contemplatifs
Inspiration bénédictine
Inspiration augustinienne
Autres inspirations
Église catholique romaine
Militaires
Terre sainte
Ibérie
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