| Ancienne abbaye Notre-Dame d'Aunay | ||
| Existence et aspect du monastère | ||
|---|---|---|
| Existence | Vendue à laRévolution française | |
| État de conservation | Une partie de l'abbaye est démolie | |
| Autre(s) affectation(s) | Une partie de l'abbaye est occupée par une importantefilature textile, une autre par unefromagerie qui cessa de fonctionner en 1976. | |
| Identité ecclésiale | ||
| Culte | Culte catholique | |
| Province ecclésiastique | Province ecclésiastique de Rouen | |
| Diocèse | Diocèse de Bayeux et Lisieux | |
| Type | Abbaye de moines | |
| Armoiries ou sceau du monastère | ||
| Blasonnement | De gueules à trois fasces d'or accompagné de besans de l'un et l'autre | |
| Présentation monastique | ||
| Fondateur | Jourdain de Say, seigneur d'Aunay, et Luce son épouse | |
| Ordre | Ordre cistercien | |
| Abbaye-mère | Abbaye de Savigny | |
| Caractéristiques cisterciennes | Numéro d'ordre selon Janauschek : CCXLVII (247)[1] ; lignée de l'abbaye de Clairvaux ; abbayes filles :abbaye de Croxden,abbaye de la Boulaye etabbaye de Torigny | |
| Patronage | Notre-Dame | |
| Historique | ||
| Date(s) de la fondation | 1131 | |
| Fermeture | 1791 | |
| Architecture | ||
| Localisation | ||
| Pays | ||
| Région | Normandie | |
| Département | Calvados | |
| Commune | Aunay-sur-Odon | |
| Coordonnées | 49° 01′ 16″ nord, 0° 37′ 51″ ouest | |
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L'abbaye Notre-Dame d'Aunay est une ancienne abbaye fondée auXIIe siècle, d'abordsavinienne, devenuecistercienne en 1147, qui se dresse sur le territoire de la commune française d'Aunay-sur-Odon, dans ledépartement du Calvados, enrégion Normandie.
L'histoire de l'abbaye est intimement liée à celle de labaronnie d'Aunay dont lesseigneurs sont inhumés depuis leXIIe siècle dans l'église dont ils sont lespatrons.
L'abbaye Notre-Dame d'Aunay est située à un kilomètre à l'ouest d'Aunay-sur-Odon, près de la rivière l'Odon, dans le département français duCalvados.
On fixe la fondation de l'abbaye Notre-Dame d'Aunay, dédiée à lavierge, dans la filiation deSavigny dont elle est la9e fille, au. Les fondateurs, Jourdain de Say, seigneur d'Aunay, près d'Argentan, et Luce, son épouse, donnent le terrain sur le versant nord du mont des Lenques où s'élève le monastère primitif. Le, elle est fondée sous levocable deNotre-Dame.
Leurs donations sont considérablement augmentées par le gendre du fondateur, Richarddu Hommet,connétable héréditaire duroi d'Angleterre pour laNormandie[2], qui transfère l'abbaye sur les bords de la rivièreOdon, à mille pas du premier emplacement. Unecharte d'Henri Ier, roi d'Angleterre, confirme l'ensemble de ces donations aumonastère. L'abbaye opte pour la filiation deClairvaux (ordre cistercien) en 1147 et sonabbatiale est consacrée le par Guillaume du Hommet, fils aîné de Richard[3]. En 1151, Gilbert de Say, fils du fondateur, confirme dans unecharte datée de sonchâteau de Marigny les donations faites par son père à l'abbaye et en ajoute de nouvelles[4].
L'abbaye est pillée en 1528 et 1540, et s'en relève avec difficulté, puis passe sous lerégime de la commende. Elle est à nouveau endommagée lors desguerres de Religion[5].
En 1635, l'abbaye adopte la mouvance del'étroite observance. Lesmoines, malgré leur petit nombre, reconstruisirent à la fin duXVIIe début XVIIIe siècle les bâtiments ainsi que lecloître. En 1791, les derniers moines doivent quitter le monastère[6].
Vendue à laRévolution, une partie est démolie, le reste occupé par une importantefilature[7] appartenant àM. Leprince, puis par unefromagerie qui cessa de fonctionner en 1976[8].
Dans lesarchives du Calvados, les premières chartes de fondation seigneuriales n'existent plus aujourd'hui. Le premier archiviste, Eugène Chatel, attribue la responsabilité de cette perte à Léchaudé d'Anisy. En revanche, l'acte de confirmation générale d'Henri II a été conservé, confirmé parRobert des Ablèges, l'évêque de Bayeux. L'acte de confirmation deRichard Cœur de Lion est la célèbrecharte aux lacs d'amour[9]. C'est également dans ce fonds que sont conservés les plus beauxsceaux des archives duCalvados, appartenant à Guillaume du Hommet. Par l'importance des chartes médiévales conservées, le fonds d'Aunay est un des plus beaux avec celui deéglise Saint-Étienne de Caen, de l'abbaye Saint-Martin de Troarn, et de l'abbaye de Saint-André-de-Gouffern'[9].

L'abbaye d'Aunay-sur-Audon est devenue ensuite le siège social de laSociété Laitière des Fermiers Normands créée en 1890. Sonsiège social se trouve alors àFerrières-en-Bray, à l'époque enSeine-Inférieure. En 1892, la société acquiert unmoulin à huile situé àBernières-d'Ailly, près deJort dans le Calvados. Transformé en fromagerie, celui-ci devient alors le nouveau siège social de laSLFN, jusqu'à laPremière Guerre mondiale. Cette usine sera vendue en 1956, à Bernard et Philippe Leboucher[10].
Dans les années 1920, la société acquiert l'abbaye d'Aunay-sur-Odon. Le, laSLFN dépose au greffe dutribunal de commerce deCaen, lamarqueLe Moine, qui sera commercialisée pendant53 ans, jusqu'en 1980 Ce nom a été choisi car depuis la fondation d'uneabbatiale à Aunay-sur-Odon en 1131, Aunay est toujours restée un bourg typiquementmonastique jusqu'à laRévolution[10].
Il ne reste de l'église abbatiale, bâtie encalcaire, que la partie orientale dubas-côté dutransept (moitié de lanef, des parties du transept, d'un bas-côté duchœur et une porte du dernierstyle ogival). Leschapiteaux conservés, soit àfeuilles d'eau animées d'unevolute d'angle, ou ornés de deux rangs d'arcatures, sont caractéristiques des années 1150-1160[5].
Le reste des bâtiments actuels est moderne et largement construit dans une pierre très dure (grès), ressemblant à celle duchâteau de Torigny et que l'on trouve à proximité de l'abbaye.

La transformation de l'abbaye enmanufacture à laRévolution a profondément modifié le site mais lecadastre de 1811 conserve leparcellaire d'origine et l'impact d'une partie du bâti. Des bâtiments il subsiste : le quartier des hôtes, qui arbore un bel escalier central, et auquel on a ajouté au début duXXe siècle un étage, entrainant la suppression dufronton de la façade ; une partie de l'aile duréfectoire, ainsi que labibliothèque avec sa cheminéestyle Louis XV[8].
Une vue de 1706, un plan partiel[11] duXVIIIe siècle et de nombreuses mentions dans les actes de l'abbaye permettent la reconstitution d'une partie importante dumonastère à l'exclusion de la cour ouest.
Les bâtiments claustraux sont installés en limite sud de la rivière l'Odon, desservis par le chemin d'Aunay. On entre dans le monastère par un pont dans une première cour avec la maison de l'abbatiale et l'écurie, puis dans une autre devant lesdortoirs avec une maison pour le jardinier et un grand jardin avec trois canaux ou étangs.
L'ensemble est organisé autour d'uncloître au sud de l'église qui a un accès sur le chemin des fermes. La vue de 1706 laisse apparaitre une amorce d'enclos à l'est avec un passage vers le sud. L'abbaye d'Aunay reprend le schéma classique des abbayes cisterciennes.
De l'église primitive de 1190, il reste les murs d'un côté et quelqueschapiteaux. L'abbaye eut à souffrir desbombardements de 1944 qui détruisirent les boiseries, les tableaux et les livres[8].
S'il ne reste aujourd'hui que quelques vestiges, l'église Notre-Dame est connue par le plan duXVIIIe siècle qui donne un état précis duchœur, le relevé des ruines de 1830 et les textes.
La superposition fait clairement apparaitre deux trames de construction différentes pour lanef et lechœur. L'entre-axe des piliers est plus faible pour la nef et correspond à la structure en charpente décrite dans les textes. Les chœur ettransept sont voutés de pierre. L'église a176pieds de long pour43 pieds de large pour la nef et67 pieds pour le transept. Autour du maître-autel sont disposées cinq chapelles dont la principale est dédiée à la Vierge, les autres àsaint Thomas,sainte Marie-Madeleine,saint Jean-Baptiste etsaint Martin. Le chœur a desstalles où sont adossés deuxautels[12].
En 1830, il ne reste que la moitié de la nef, quelques parties du transept et d'unbas-côté du chœur, une porte de dessinogival. La nef est dans le style de transition duXIIe siècle et présente quelques particularités. À l'intérieur les arches inférieures sont ogivales et les fenêtres enplein cintre. En façade, la porte est en plein cintre et les fenêtres ogivales. Le transept ne conserve qu'une porteromane. Le bas-côté nord semble duXIVe siècle[2].
Des plates-tombes, figures de défunts surcéramique, sont découvertes dans l'église avant 1880[13].

L'aile est de l'abbaye est reconstruite en 1723 sous l'abbatiat de dom Raucour. Elle arbore une façade classique où alterne le calcaire et le grès. Unfronton triangulaire sculptée auxarmes de l'abbaye par le moine Varignon, la surmonte[5].
L'aile ouest est reconstruite en 1688 par lemaître d’œuvre Bénédict Pelcerf. L'escalier tournant à deux volées droites, avec sa rampe enfer forgé a été posé en 1695, s'éclaire par trois baies centrales[14].
Notre-Dame d'Aunay est fille de l'abbaye de Savigny et mère deVal-Sainte-Marie en Angleterre en 1178 et deTorigny en 1307.

Dès sa fondation, Aunay est riche et les descendants de Jourdain de Say et Richard du Hommet, seigneurs d'Aunay et deSemilly lui apportent de nouveaux biens. L'Abbaye achète et vend des terres, des rentes et fait office d'établissement de crédit. Elle a le droit de patronage et perçoit les revenus des églises deBeauquay,Hérouvillette,Grainville-la-Campagne,Maisoncelle-Pelvé,La Vacquerie,Amfreville,Cambes,Semilly,Banneville-sur-Ajon etBalleroy dans l'évêché de Bayeux,Bonfossé, Sainte-Marie,Cenilly,Marigny,Remilly etChevry dans celui deCoutances.
Outre de nombreux droits féodaux sur le domaine fieffé qui disparaissent à laRévolution, la vente desbiens nationaux nous donne une idée de sa richesse :
Les armes de l'abbaye se blasonnent :de gueules à trois fasces d'or accompagné de besans de l'un et l'autre[16].
Sceau de Notre-Dame d'Aunay, 1452, rond, 36 mm. Dans une niche gothique, la Vierge assise, couronnée tenant l'enfant Jésus et un livre. Dans le champ à dextre, un rameau.
Les religieux d'Aunay ont conservé une importante collection de sceaux depuis leXIIe siècle sur les familles : du Hommet, Semilly, Tesson, Tamelin, Évrecy, Coisnières, du Manoir, Bretteville, Firz-Osbern, Pellevé, Courcy, Vassy, Longueville, Bures, Marmion, Villers, Pontécoulan, de la Rivière, de Saint-Germain… desTempliers, des vicomtés deCaen,Condé-sur-Noireau,Marigny[17].
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