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Abattoirs de la Villette

48° 53′ 36″ N, 2° 23′ 26″ E
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Abattoirs de la Villette
Vue des abattoirs en 1960, photo aérienne de l'IGN.
Présentation
Destination initiale
Marché aux bestiaux et abattoirs
Style
Industriel
Architecte
Construction
1864 - 1867
Ouverture
Voir et modifier les données sur Wikidata
Fermeture
15 mars 1974
Démolition
à partir de 1974
État de conservation
démoli, transformé enParc de la Villette
Localisation
Commune
Coordonnées
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Lesabattoirs de la Villette étaient des abattoirs situés dans lequartier de la Villette dans le19e arrondissement de Paris (France). Cette appellation désignait par extension lemarché aux bestiaux de la Villette, également installé sur le site.

Haut lieu de la culture alimentaire parisienne, au même titre que lesHalles de Paris, ils furent en activité pendant plus de 100 ans, de 1867 à 1974. Après leur fermeture, ils laissent place dans les années 1980 auparc de la Villette et à laCité des sciences et de l'industrie.

Historique

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Un projet du baron Haussmann

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La création desabattoirs et du marché à bestiaux de la Villette est décidée en 1859. Il s'agit d'un projet du baronGeorges Eugène Haussmann,préfet de la Seine depuis 1853. Cette même année, la commune deLa Villette estannexée à Paris, ce qui offre de nouvelles possibilités foncières à la capitale[1].

Le projet vise à remplacer les cinq grands abattoirs parisiens existants, créés parNapoléon Ier (décret impérial du) : lesabattoirs de Montmartre, deMénilmontant, et duRoule sur la rive droite, lesabattoirs de Grenelle et deVillejuif sur la rive gauche, qui multiplient en plein centre-ville le transport des bestiaux, la manipulation des carcasses et les questions d'hygiène publique. De plus, depuis le décret du établissant laliberté de boucherie dans Paris, le nombre de bouchers parisiens augmente, passant de 662 à 1200 professionnels rien qu'entre 1856 et 1861[1].

Outre les abattoirs, le projet vise aussi à prendre le relais des marchés aux bestiaux dePoissy et deSceaux : jusqu'en 1858, ces deuxmarchés de gros sont les seuls autorisés aux bouchers parisiens, qui doivent ensuite conduire les bêtes à pied jusqu'aux abattoirs de la capitale. Ces trajets sont longs, coûteux et on mesure même qu'ils amaigrissent les bêtes. Il faut aussi acheminer à Poissy et Sceaux les bêtes arrivant à Paris par les grandes lignes ferroviaires. Dès 1861, l'idée de créer un marché aux bestiaux commun à Paris est plébiscitée[1].

L'objectif du projet d'Haussmann est donc de regrouper en un lieu unique de plus grande capacité l'ensemble des opérations de réception des bestiaux, d'abattage et de commerce des viandes, à la limite de Paris[1]. L'ensemble se veut plus moderne et performant grâce à uneorganisation industrielle et une intégration ferroviaire.

Les travaux débutent en 1864 et s'achèvent en 1867, année de l'inauguration. La plupart des bâtiments sont l'œuvre de l'architecteJules de Mérindol (1815-1888)[2], élève deVictor Baltard, assisté deLouis-Adolphe Janvier.

Organisation

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Trains de bestiaux dans lagare de Paris-Bestiaux vers 1900.

Le marché aux bestiaux est établi entre lecanal de l'Ourcq, laroute d'Allemagne (actuelleavenue Jean-Jaurès) et lesfortifications de Paris. Les abattoirs sont construits de l'autre côté du canal, entre les fortifications, lecanal Saint-Denis et la rue de Flandre (actuellementavenue Corentin-Cariou).

Le marché aux bestiaux de la Villette en 1867.

Les travaux commencent en 1864 et s'achèvent en 1867. La plupart des bâtiments sont l'œuvre de l'architecteJules de Mérindol (1815-1888)[2], élève deVictor Baltard, assisté deLouis-Adolphe Janvier.

L'établissement est desservi par deux gares situées sur un embranchement de laligne de Petite Ceinture[1] : lagare de Paris-Bestiaux, au sud ducanal de l'Ourcq, au niveau du marché aux bestiaux et lagare de Paris-Abattoirs, au nord du canal, au niveau des abattoirs proprement dit. L'ensemble, abattoirs, marché et gares, occupe alors 39hectares.

Programme de la Cavalcade du Bœuf Gras 1908, avec envol de ballons depuis les abattoirs de la Villette.

En 1900, leConcours général agricole est organisé à la Villette. À cette occasion est organisée lapromenade du Bœuf Gras au Carnaval de Paris, qui n'était plus sorti depuis 1897 et qui est aussi la Fête des bouchers parisiens. Le, le Bœuf Gras défile à nouveau au départ et dans le quartier des abattoirs de la Villette[3]. En 1906, 1907 et 1908, à l'occasion de cette fête, ont lieu des lancements deballons depuis la place des Abattoirs, aux abattoirs de la Villette. En 1907 défilent deux Bœufs Gras à deux dates différentes : d'abord, le, VaugirardIer, Bœuf Gras de la Rive gauche issu desabattoirs de Vaugirard[4] — remplacés désormais par leparc Georges-Brassens, ils étaient alors les autres grands abattoirs parisiens après ceux de la Villette — puis, le, Givrillot, 1 750 kilos, Bœuf Gras de la Rive droite en provenance des abattoirs de la Villette[5].

Le 21 avril 1918, durant laPremière Guerre mondiale, unobus lancé par la « Grosse Bertha » explose dans les abattoirs de la Villette[6].

Les abattoirs de la Villette vers 1900, côtéporte de la Villette.

En 1948, on relève que trois ouvriers des abattoirs de la Villette sont morts deleptospirose et que dix-sept en sont atteints, à cause des rats[7]. En 1949, les abattoirs de la Villette sont jugés vétustes. Leur reconstruction est décidée.

Les et, la Promenade du Bœuf Gras a lieu au départ dans le quartier des abattoirs de la Villette[8]. Ce sont ses dernières sorties avant le début de la renaissance duCarnaval de Paris en 1993 et le défilé du Bœuf Gras de.

Affaires, interruption de la reconstruction et arrêt

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La reconstruction des abattoirs de la Villette s'avère excessivement coûteuse et interminable. Elle s'interrompt finalementfaute de crédits[évasif] en 1967. C'est un scandale dénoncé dans un rapport duSénat et baptisé par la presse « le scandale de la Villette ». En 1971, la commission sénatoriale présidée parPierre Marcilhacy, sénateur de la Charente, reconnaît qu’il y a là une affaire politique qui atteint « le renom et l’autorité de l’État »[9]. Le gouvernement se résout à fermer ce gouffre financier et à faire dynamiter le béton à peine sec, pour reconstruire autre chose – des logements, par exemple. La presse pose alors la question simple de qui a eu l’idée de construire un abattoir « de prestige » dans Paris, au moment où Chicago exportait les siens vers la campagne. Le, le rapport est publié à la suite d’un vote du Sénat[10] et il est confirmé en 1972 que la nouvelle installation, une salle des ventes sur trois niveaux, occupant une surface totale de 135,000 mètres carrés, n'a jamais été utilisée.

Le député UDRMichel de Grailly, ancien résistant, présidait lasociété d'économie mixte mise sur pied pour gérer ce chantier inutile. En, il est victime d'une tentative d'enlèvement par un groupe communistemaoïste qui l'avait attendu à trois reprises, les armes à la main, devant chez lui. Enfermé dans une malle en bois, emporté dans une camionnette, il parvient à s'en échapper en défonçant à coups de pied les parois de la malle. Accusé d'avoir dilapidé l'argent commun, il gagne cependant son procès[11] maisLe Nouvel Observateur écrit le que l'Union pour la nouvelle République (UNR), après l'avoir radié du parti, a choisi de faire de Michel de Grailly l'un des boucs émissaires du scandale[12] alors que le ministère de l'Agriculture avait pris la décision de freiner la politique de l'élevage, les Abattoirs de la Villette étant construits dans la perspective d'un développement du cheptel et des exportations[12].

L'ensemble des activités du site est supprimé à compter du. À l'époque, ce site occupe une superficie de 54 hectares.

Transformation du site et démolition

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Panneau Histoire de Paris « Marché aux bestiaux de La Villette ».

Excepté lagrande halle de la Villette (ancienne Halle aux Bœufs) et quelques autres éléments comme lafontaine aux Lions de Nubie (qui servait d'abreuvoir pour le bétail[13]), une grande partie des bâtiments est démolie après l'arrêt des activités en 1974.

La vaste Halle aux Veaux, à l'est de la Halle aux Bœufs, est exploitée comme salle de concert sous le nom dePavillon de Paris à partir de 1975. Sa grande capacité permet d'accueillir des artistes internationaux commeAC/DC,Pink Floyd ouDavid Bowie jusqu'à la démolition de la halle en[14]. LesRolling Stones,Johnny Hallyday ouSupertramp y enregistrent des albums en public.

Le site accueille également le chapiteau de l'hippodrome de Pantin à partir de 1974 et jusqu'en 1982.

À partir des années 1980, les chantiers pour la création duParc de la Villette, duZénith de Paris et de laCité des sciences et de l'industrie commencent. La structure en béton armé du projet inachevé de la grande salle des ventes des abattoirs est partiellement conservée par l'architecteAdrien Fainsilber, pour construire la Cité des sciences, qui ouvre en 1986 et en occupe trois travées sur quatre. La quatrième travée est finalement attribuée au centre commercialVill'up, qui ouvre en 2016[réf. nécessaire].

La Halle aux Moutons est complètement démontée en 1986 et achetée par le département de laSeine-Saint-Denis dans l'espoir de la réinstaller sur un autre site, ce qui n'est toujours pas advenuaujourd'hui[Quand ?]. Les divers éléments de sa charpente sont toujours entreposés en 1995 dans les locaux d'Affimet, une filiale dePechiney, àDammarie-les-Lys enSeine-et-Marne[15].

À la place des abattoirs de la Villette, se trouve désormais des lieux d'études, loisirs et distractions :parc de la Villette,Cité de la musique,Philharmonie,Cité des sciences et de l'industrie,Zénith de Paris, leCabaret Sauvage, etc.

Bâtiments conservés des anciens abattoirs

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On peut retrouver dans le parc de la Villette divers vestiges de l'ancien marché aux bestiaux, ainsi que deux vestiges des abattoirs, inscrits pour partie, ou en totalité, auxmonuments historiques[16].

Marché aux bestiaux

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Abattoirs

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  • La Maison de la Villette (entrée côtéporte de la Villette), ou rotonde des vétérinaires, ancien fondoir àsuif ;
  • L'ancienne horloge (entrée côté porte de la Villette), construite en 1877 et actuelle « folie horloge ».

Dans l'art et la littérature

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« C'est letango des bouchers de la Villette
C'est le tango des tueurs des abattoirs »
  • En 1968, dans la chansonIl est cinq heures, Paris s'éveille,Jacques Dutronc évoque les abattoirs de la Villette dans la phrase :« À la Villette, on tranche le lard ».
  • En 2008, dans la chansonFormol de l'albumTrois petits tours,Thomas Fersen place l'action dans les abattoirs : « Nous, on est sortis enchantés des abattoirs de la Villette »[18].
  • Dans son romanLe Bal de l'équarrisseur paru en 2011 et se déroulant en 1919,Guillaume Prévost place une partie de l'intrigue aux abattoirs de la Villette. La première victime du tueur est découverte parmi les carcasses de cochons. C'est l'occasion pour l'auteur de donner une description assez précise de l'organisation des abattoirs, les us et coutumes, les personnes qui y travaillent, les conditions d'obtention des concessions. Il détaille également l'ancienne méthode pour tuer les bovins car celle-ci est utilisée par le tueur, traqué par son héros François-Claudius Simon.

Notes et références

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  1. abcd eteÉlisabeth Philipp, « L’approvisionnement de Paris en viande et la logistique ferroviaire, le cas des abattoirs de La Villette, 1867-1974 »,Revue d'histoire des chemins de fer,no 41, 2010,p. 113-141[lire en ligne].
  2. a etbFiche « Jules de Mérindol »,fr.structurae.de.
  3. « Le bœuf gras »,Le Petit Parisien, 17 mars 1902,p. 2,4e et5e colonnes.Voir l'article reproduit sur la base Commons.
  4. « Le Carnaval de 1907, Le Bœuf Gras de la Rive Gauche, Vaugirard1er »,Le Petit Journal'', 10 février 1907,1re page,4e et5e colonnes ;« Les fêtes du bœuf gras, Vaugirard1er et sa folle cour »,Le Petit Parisien, 10 février 1907,p. 2,3e et4e colonnes.
  5. « Les fêtes du bœuf gras »,Le Petit Parisien, 30 mars 1907,p. 4,3e et4e colonnes.« La journée de Givrillot »,Le Petit Parisien, 15 avril 1907,p. 1,5e et6e colonnes etp. 2,1re et2e colonnes.
  6. Excelsior du 9 janvier 1919 : Carte et liste officielles des obus lancés par le canon monstre et numérotés suivant leur ordre et leur date de chute
  7. Olivier Thomas,« Les rats sont entrés dans Paris »,L'Histoire n°469, mars 2020, p. 12-19.
  8. Combat, 28 mai 1951 ;Le Parisien libéré, 21 avril 1952.
  9. "L'Obs" du 28 septembre 2001[1]
  10. Scandale de La Villette, extrait des archives du Sénat[2]
  11. Marc Baudriller,Une histoire trouble de laVe République : le poison des affaires,éditions Tallandier.
  12. a etbNouvel Observateur écrira le 15 octobre[3]
  13. « La fontaine aux lions de Nubie »,paris1900.lartnouveau.com.
  14. « L'horloge de La Villette à Nogent. »,Le Monde,‎(lire en ligne, consulté le).
  15. « Propriété de la Seine-Saint-Denis, la halle de La Villette est en Seine-et-Marne »,Libération, 9 février 1995.
  16. La Villette, Paris, Paris, Guides Gallimard, Édition Nouveaux Loisirs, 1996.
  17. Paroles de la chanson de Boris VianLes Joyeux Bouchers,www.musikiwi.com.
  18. « Paroles Formol par Thomas Fersen - Paroles.net (lyrics) », surparoles.net(consulté le).

Bibliographie

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Annexes

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Articles connexes

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Liens externes

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