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Aavo Nikolaievitch Pikkuus (né le àTartu,Estonie) est uncoureur cyclistesoviétique. Il a notamment été champion olympique et champion du monde du contre-la-montre par équipes, et vainqueur de laCourse de la Paix en1977.
Cheveux blonds, fine moustache au-dessus des lèvres, « yeux de porcelaine », « balte à l'âme slave », « romantique aimant la musique douce et le ronflement des moteurs de formule 1 et gros cubes », tels sont les mots qui introduisent en 1977 dans le magazineMiroir du cyclisme la présentation du vainqueur de laXXXeCourse de la Paix[1]. Le journalisteÉmile Besson est subjugué. Il titre son papier de 4 pages :Aavo Pikkuus vainqueur à la … Jacques Anquetil ! Le coureur soviétique vient de remporter l'épreuve phare du cyclisme amateur en s'emparant du maillot de leader au soir de la première étape, un contre-la-montre àVarsovie, le et en le conservant jusqu'àPrague, terme le de cette compétition. Besson, « poulidoriste » notoire, rappelle qu'au récentCircuit de la Sarthe Pikkuus, vainqueur final a construit son succès en triomphant lors de l'étape contre-la-montre d'un certainRaymond Poulidor, distancé de 41 secondes.
Alors queSergueï Soukhoroutchenkov est encore inconnu, au mitan des années 1970, Aavo Pikkuus symbolise la renaissance du cyclisme soviétique. Après 11 années de déboires et de défaites, un coureur soviétique renoue avec la victoire au classement individuel de l'épreuve placée sous le signe de la colombe de la Paix. Pour le coureur c'est, à l'âge de 22 ans et demi, le sommet d'une carrière précoce.
Né àTartu, une des quatre villes importantes du plus nordique des Pays baltes, Aavo Pikkuus est fils de la petite classe moyenne locale. Son père est charpentier, sa mère tient un magasin d'optique[2]. La crainte des parents est que le jeune Aavo, qui porte cheveux longs, ne devienne « hooligan ». Il est âgé de 14 ans, rêve de motos et d'autos de Grands prix, idolâtreJuan Manuel Fangio et Agostini, est « maigre comme un chat de gouttière », lorsque le hasard lui fait monter… un vélo de course. Les dirigeants du club Dynamo de Tartu[3] le remarquent vite et fort de ses résultats (Aavo est champion d'Estonie dès 1972) l'orientent versViktor Kapitonov. Celui-ci l'intègre dans l'équipe de l'URSS qu'il aligne en 1974 dans laCourse de la Paix. Le jeune balte est âgé de 19 ans et demi. Le soir du deuxième jour de course, il porte le maillot de leader… et avait été repéré, la veille[4], par un des journalistes suiveurs régulier de laPaix: « il faut accorder une attention particulière au jeune soviétique Aavo Pikkuus. Ce garçon de la république d'Estonie n'a que 19 ans et est l'un des benjamins de la course. Il n'a perdu l'étape[5] que de 8 secondes, avec un pneumatique arrière complètement à plat ». Pikkuus ne garde la tunique de leader que 3 jours, termine la course à la5e place, mais est devenu le prototype de la jeune génération des coureurs de l'URSS. Son seul problème est une certaine allergie aux routes montagneuses. Ayant fait connaissance des routes montueuses lors d'unTour de Cuba, il avoue : « en vérité j'ai trouvé que la montagne est belle, vue d'en bas ». Sélectionné dans l'équipe soviétique pour leTour de l'Avenir 1978, une chute l'élimine prématurément. Il n'est pas sûr qu'il ne se soit pas acclimaté aux pentes. En 1977, son succès dans laCourse de la Paix s'était accompagné de sa victoire dans le prix de la montagne. Les monts de Bohème traversés cette année-là ne sont pas les Alpes, mais pas non plus la plaine russe.
À partir de l'année 1975, gaillard efficacement taillé pour ce style d'épreuve, avec son 1,78 m et ses 76 kg, il est membre titulaire du quatuor soviétique dans les compétitions mondiales contre-la-montre par équipes. Médaille d'argent en 1975 et 1978, il est médaillé d'or auxJeux olympiques de Montréal, et Champion du monde en 1977.
Aavo Pikkuus est un des plus populaires champions cyclistes de l'Union soviétique.Viktor Kapitonov doit composer avec le caractère du champion, mais ne se risque pas à l'écarter des sélections soviétiques dont Pikkuus est un élément clé jusqu'en 1981. Mais c'est enEstonie qu'il devient un personnage national. En 1974, il se voit attribuer le titre de sportif estonien de l'année, toutes disciplines confondues. Ce titre honorifique lui est renouvelé 4 fois jusqu'en 1978, fait jamais égalé à ce jour. Il n'est que de constater le nombre d'occurrences que son nom ouvre sur les sites internet de la petite république balte pour mesurer la popularité de l'ancien champion. Marié, père de quatre enfants, mis en avant par leComité olympique estonien, comme la championne de la piste Erika Salumae, les ennuis judiciaires et financiers, les problèmes de santé du héros sportif font la une de la presse.
Aavo Pikkuus met fin à sa carrière cycliste à la fin de la saison 1981. Il devient pilote de rallye, terminant4e d'un Championnat d'URSS[6]. Il arrête le pilotage après une douzaine d'années et devient organisateur et promoteur de rallye en Estonie[7].
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