Pour les articles homonymes, voirAa etAa (hydrologie).
Cet article concerne le fleuve côtier de France. Pour le fleuve de Lettonie, également appelé Aa de Courlande, voirLielupe.
| Aa | |
L'Aa, entreFauquembergues etLumbres, dans le haut pays d'Artois. | |
Cours de l'Aa. | |
| Caractéristiques | |
|---|---|
| Longueur | 89 km[1],[2] |
| Bassin | 1 215 km2 |
| Bassin collecteur | l'Aa |
| Débit moyen | 10 m3/s (Gravelines) |
| Nombre de Strahler | 3 |
| Organisme gestionnaire | SmageAa ou Syndicat mixte pour l'aménagement et la gestion des eaux de l'Aa[3] |
| Régime | pluvialocéanique |
| Cours | |
| Source | au lieu-dit le Grand Bois |
| · Localisation | Bourthes |
| · Altitude | 122 m |
| · Coordonnées | 50° 36′ 25″ N, 1° 56′ 03″ E |
| Embouchure | Mer du Nord |
| · Localisation | Gravelines |
| · Altitude | 0 m |
| · Coordonnées | 51° 00′ 21″ N, 2° 06′ 16″ E |
| Géographie | |
| Principaux affluents | |
| · Rive gauche | leBléquin, Marais, Thiembronne, Campagnette |
| · Rive droite | watergang liene |
| Pays traversés | |
| Départements | Nord,Pas-de-Calais |
| Régions traversées | Hauts-de-France |
| Principales localités | Saint-Omer,Gravelines |
| Sources :SANDRE:« E4030570 »,Géoportail,Banque Hydro,OpenStreetMap | |
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L'Aa (masculin) (picard :Abbe) est unfleuve côtier du nord de laFrance, dans larégionHauts-de-France, qui se jette dans lamer du Nord. Pour partie canalisé, il traverse les villes deSaint-Omer etGravelines.
Le nom du cours d'eau est attesté sous les formesAgnona en 648,Agniona en 723,Ennena en 828[4].
L'Aa était auMoyen Âge désigné par le nom d'Enula[5], qui aurait dérivé enEnela (Malbrancq[Quoi ?]), et a donné son nom à des chenaux et des petits cours d'eau près deGravelines s'appelantEnna,Grand Dena[6][réf. obsolète] ou encoreDenna[7].
L'hydronymeAa est d'origine germanique et se rattache auproto-germanique*ahwō « eaux, rivière », dont sont issus l'anglo-saxonēa « eau, cours d'eau, rivière », levieux norroisá (islandaisá) « cours d'eau, rivière » et le néerlandaisaa « eau, cours d'eau »[8],[9].
Aa : carte des eaux | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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L’encyclopédie méthodique de géographie moderne (1782)[10] présente l'Aa comme suit :
La longueur de son cours d'eau est de 89 km (55,7[1] + 33[2]).

L'Aa prend sasource dans les collines de l'Artois àBourthes et se jette dans lamer du Nord àGravelines après avoir traversé et drainé lemarais audomarois.
Ce petit fleuve sert de frontière entre les départements duNord et duPas-de-Calais sur une partie de son cours. Ses principaux affluents sont leBléquin, leThiembronne.
Le cours de l'Aa comprend trois parties principales :

L'ensemble du bassin versant couvre sur une surface de 1 215 km2 une partie du Haut-Pays ouArtois, l'Audomarois, et sépare laPlaine Maritime Flamande duCalaisis.
Lebassin versant de l'Aa correspond dans sa partie amont à une des zones les plus pluvieuses de la régionHauts-de-France. La Haute Aa est alimentée par la nappe de la craie, bénéficiant d'un régime naturel sur une pente assez forte, entaillant parfois la craie et même le socle primaire[12]. La Haute Aa passe ainsi en 40 kilomètres d'une altitude de 122 mètres à Bourthes[13] à 11 mètres à Arques (pente moyenne de 2,22 pour mille[14]). À Lumbres, le Bléquin joint ses eaux à l'Aa qui forme un coude à angle droit vers l'est, puis part brusquement vers le nord à Arques, à cause de la tectonique des blocs. ÀBlendecques, l'Aa se sépare entreHaute Meldyck etBasse Meldyck, premières tentatives de canalisation du cours du fleuve auXe siècle. À Arques, laHaute Meldyck suit le canal de Neufossé, tandis que laBasse Meldyck rejoint la déviation de Saint-Omer du canal de Neufossé.
À la sortie de Saint-Omer, les deux canaux ne font plus qu'un : le canal de l'Aa traverse alors le marais audomarois en pente très douce, voire quasi nulle (4 mètres d'altitude environ). C'est une zone de marais, irriguée par un réseau de watergangs (fossés), géré par l'Institution Interdépartementale des Wateringues. La rivière de laHoulle est le principal affluent du côté Artois. L'Aa étant principalement alimentée dans le marais par des affluents venant de l'Artois (ouest), le fleuve s'est déplacé côtéFlandre (est), d'où l'importance de sites d'accostages tels queSaint-Momelin ou Watten à l'Antiquité.
Après le passage du goulet de Watten-Eperlecques, le canal de l'Aa entre dans la plaine maritime, qui correspond à l'ancien delta de l'Aa.À Watten, l'Aa se sépare en trois branches, lecanal de la Haute-Colme vers Dunkerque, lecanal de Calais qui reçoit les eaux de la rivière La Hem, et l'Aa canalisé vers Gravelines.
L'estuaire : Il est aujourd'hui très artificialisé[pas clair]. Un canal y a été creusé pour en limiter l'envasement. Voici comment F.J. Grille décrit l'estuaire en1825 :
L'Institution interdépartementale des Wateringues gère depuis1974 l'évacuation des eaux vers la mer, notamment pour l'Aa la première et la septième section (Audomarois). LeSchéma d'aménagement et de gestion des eaux Audomarois correspond au bassin versant de l'Aa de Bourthes à Watten. Il couvre 662 km2, comprend 96 500 habitants répartis sur 72 communes. LeSchéma d'aménagement et de gestion des eaux du Delta de l'Aa comprend le cours du fleuve sur les communes comprises entre Watten et la mer du Nord, dans l'ancien golfe de l'Aa. Il couvre 1 208 km2, comprend 400 000 habitants répartis sur 103 communes.
L'organisme gestionnaire est le SmageAa ou Syndicat mixte pour l'aménagement et la gestion des eaux de l'Aa[3]. Le territoire du SmageAa ; depuis ses sources à Bourthes (62) à l’exutoire du marais audomarois à Watten (59), couvre environ 665 km2, irrigué et drainé par 120 km de cours d’eau dont l’Aa et ses affluents puis lemarais audomarois qui couvre3 700 ha de terres, zones humides et eaux[16].
L'Aa non canalisée (rivière) a dix-neuftronçons affluents référencés[1]. Son seul affluent de plus de dix kilomètres de longueur est leBléquin (rg[note 1]), 16 km avec trois affluents dont deux derang de Strahler.
Six autres affluents ont unrang de Strahler de deux (supérieur à un donc avec au moins un affluent) :
Les autres affluents de rang de Strahler un et de longueur inférieure à six kilomètres sont :
L'Aa canalisé (fleuve) possède quant a lui quatorzetronçons affluents référencés[1]:
Lerang de Strahler de l'Aa (rivière) est de trois.
L'Aa a un débit moyen de 10 m3/s. Il est de 4,85 m3/s àWizernes[17]. Le bassin versant est sous l'influence duclimat océanique, avec une moyenne de précipitations annuelles allant de 1 000 mm en amont à 800 mm en aval du fleuve. La partie amont est plus pluvieuse du fait de sa proximité des reliefs (d'environ 200 mètres d'altitude) de l'Artois et duBoulonnais.
On peut interroger une banque de données sur les stations hydrométriques de l'Aa en consultant le sitehydro.eaufrance.fr. Elle permet, par exemple, de savoir que les bassins versants sont :
Sonrégime hydrologique est ditpluvialocéanique.
Un auteur ancien (A. Briquet) a estimé (par desobservations personnelles) que l'Aa, à une époque très ancienne, s'écoulait vers laLys par lavallée de Neuffossé (vallée sèche de Neuffossé, bordée par les terrasses de Neuffossé, explorée par leDr Pontier) vers le SE, au lieu de s'écouler comme aujourd'hui vers le NW[18].

L'occupation humaine dans la vallée de l'Aa est attestée par les nombreux objets retrouvés lors defouilles archéologiques.
L'Homme semble y avoir côtoyé (et peut-être exterminé) une riche faune ; Courty à propos d'une grande abondance d'os de mammouths trouvés dans la vallée entre Arques et Blendecques écrivait en 1916 :« l'abondance des ossements d'éléphants (mammouths) accumulés dans un même point desalluvions de la Garenne (entre Blendecques et Arques), permet de supposer que le courant de l'Aa a dû ainsi les charrier dans une anse à la faveur d'un remous »[19]. Il ajoute qu'« en creusant les ballastières d'Arques (devenues l'étang de Malhove) par des excavateurs, on a trouvé dans le cailloutis des ossements deRhinoceros tichorhinus (rhinocéros laineux),Rangifer tarandus (renne),Cervus elaphus (cerf élaphe),Bison priscus (bison),Equus caballus (cheval), etc., etc. »[19].
Ainsi une occupation préhistorique est prouvée par diverssilex taillés[19] sur les plateaux d'une vallée qui a été fréquentée par de nombreux mammouths[19].
On trouve des traces plus récentes des Gaulois : la tribu desMorins a succédé aux gallo-celtes qui occupaient le site, avant d'être eux-mêmes chassés par lesMénapiens. AuIer siècle av. J.-C., la mer envahit la plaine maritime dans le delta de l'Aa (transgression marine).
Lors de la conquête de laGaule parJules César, la région se soumet aux Romains après deux ans de combats. L'Aa formait en aval d'Arques(Arkes) une cuvette puis un golfe appeléSinus Itius, où César pourrait avoir construit quarante naviresin Meldis[20][source secondaire nécessaire].
Les Romains sont chassés auVe siècle par lesFrancs, qui occupent la rive orientale de l'Aa. Ainsi se créée une frontière sur la vallée de l'Aa, qui se perpétuera entre Comtés de Flandre et d'Artois, Royaume de France et Pays-Bas Espagnols, et aujourd'hui entre Nord et Pas-de-Calais. L'Aa a aussi longtemps été la frontière linguistique entre parlers germaniques et romans, flamand et français. DuIVe siècle auVIIIe siècle, la transgression marine Dunkerque I envahit de nouveau l'estuaire de l'Aa.
Dunkerque est en développement sur les dunes, au large des côtes à travers le marais estuarien de Bergues.Gravelines devient un port plus tard. LesVikings utilisent le cours élargi de l'Aa pour dévaster la région, notamment les abbayes. Ainsi l'abbaye Saint-Bertin àSithiu (Saint-Omer) est attaquée en 860[21], lesnavires scandinaves auraient même mouillé au pied des murs de l'abbaye.
AuVIIe siècle, les eaux de l'Aa serpentaient dans la cuvette audomaroise, pour se rejoindre près du site d'accostage deSaint-Momelin[22]. Entre795 et804, l'abbé de Saint-Bertin, Odland, canalise une partie des eaux de l'Aa pour former laHaute Meldyck, qui se jetait ensuite en aval duchâteau d'Arques dans laBasse Meldyck (ou Aa proprement dite). Une dernière transgression marine a lieu entre950 et1100, réduisant les efforts humains pour maîtriser le cours du fleuve et assécher les marais. En1114, lecomteBaudouinVII de Flandre creuse un « fossé neuf », qui est un long fossé fortifié reliant l'Aa à la Lys et trois ponts pour le traverser, chacun surveillé par des soldats. Ce fossé deviendra le futur canal de Noeufossé qui reliera la Lys à la mer.
La vallée de l'Aa, par sa position de frontière, va faire l'objet d'innombrables combats entreAnglais,Espagnols,Flamands etFrançais duMoyen Âge jusqu'à laRenaissance.
De 1475 à 1499, il y eut la production d'un dessin aquarellé à la plume sur un rouleau de papier, qui se nommele rouleau d'Aa. De plus de trois mètres de long (292 × 3 260 mm), il y figure le cours de la rivière Aa depuis l'abbaye de Saint-Bertin jusqu'au pont de Gondardenne à la fin duXVe siècle.[1]
Letraité de Nimègue en1678 fixe la frontière de la France auNord. En1774 est mise en service la déviation de Saint-Omer qui permet de relier la partie canalisée de l'Aa avec lecanal de Neufossé. Les positions fortifiées le long de l'Aa seront réutilisées lors des campagnes révolutionnaires de1793-1794. La mise augabarit Freycinet (300 tonnes) du canal de l'Aa a lieu vers1887.
L'écrivain H. Piers y avait consacré une notice vers 1829 ou 1830(« Les îles flottantes sont à une petite lieu du nord-est de Saint-omer ; elles étaient couvertes d'arbrisseaux grands et touffus, mais qu'on empêchait de s'élever assez pour donner trop de prise au vent...Les unes offraient des ronds fort régulers ; les autres ressemblaient à des étoiles ou pattes d'oie.. ».Claude Dausque (de Saint-Omer) avait avant cela publié un traité sur les îles flottantes :Terra et aqua seu terrae flotantes. tornaci Nerviorum,1633, également mentionnées dansDe connubiis florum, imprimé dansBotanicon parisiense, de Vaillant, Leyde,1727.
La vallée n'est pas loin de la ligne de front, et subit quelques dégâts durant la Première Guerre mondiale.
Lors de laSeconde Guerre mondiale, pendant l'opération Dynamo, les chars allemands établissent six têtes de pont sur l'Aa le, prenant au piège un million de soldats alliés.
Après la guerre, lecanal de Neufossé est mis au gabarit européen (1 350 tonnes) dans lesannées 1960.

Autrefois écologiquement très riche, l'Aa a été sur son cours moyen, durant une décennie environ (1985-1995), l'une des rivières les plus polluées deFrance notamment entreBlendecques et l'aval deSaint-Omer, et de façon moindre jusqu'àGravelines ensuite. Même si quelques poissons migrateurs (dontanguilles et quelqueslamproies) arrivaient encore à franchir ce « bouchon » pollué, cettepollution avait un important effet defragmentation écologique. Les anciensbarrages n'étant plus entretenus, certains bras ayant été tubés ou comblés, le niveau et le volume d'eau de la rivière diminuaient fortement à l'étiage, ce qui concentrait fortement la pollution de la rivière. En été, elle était littéralement devenue unégout à ciel ouvert sur certains tronçons où ne survivaient que quelques sangsues et localement des tapis de larves dechironomes et detubifex (bioindicateur d'une très mauvaise qualité d'eau[23]).
Cette situation s'est considérablement améliorée au cours desannées 1990, avec l'aide de l'Agence de l'Eau, duparc naturel régional Audomarois (devenu Cap et Marais d'Opale, après sa fusion avec le PNR du Boulonnais) et d'ONG environnementales, mais dans le même temps les pollutions d'origines agricoles ont fortement augmenté.
L'Aa connaît aussi des problèmes importants d'inondations, probablement liés à l'imperméabilisation croissante, audrainage et aux pratiques agricoles, avec un record historique de crue (niveau record dépassé de 40 cm àEsquerdes). La partie amont est plus naturelle, et la partie avale peut être considérée comme « masse d'eau artificielle » par la partiecanal à grand gabarit et comme « masse d'eau fortement modifiée » (masse d’eau de surface qui, par suite d’altérations physiques dues à l’activité humaine, est fondamentalement modifiée quant à son caractère).
Le canal de l'Aa, situé sur l'axe fluvialDunkerque-Escaut est l'objet de travaux de mise à gabarit rhénan (type Va de 3 000 tonnes).

Tout au long de son cours, l'Aa dévoile un important patrimoine, témoin de son riche passé et de l'activité humaine.
DeBourthes àArques, on comptait auXIXe siècle près d'une centaine demoulins à eau, beaucoup ayant disparu. ÀArques, l'Aa séparée enHaute etBasse Meldyck àBlendecques traverse la ville, laHaute Meldyck passant au pied du château. L'ascenseur à bateaux des Fontinettes, unique en France, permettait de franchir un important dénivelé entre le bassin de l'Aa et celui de laLys. Mondialement connue pour sa cristallerie, Arques possède aussi sur son territoire le Grand Vannage (1782), bâtiment de régulation des eaux de l'Aa, et aujourd'hui Maison duparc naturel régional des Caps et Marais d'Opale.
Saint-Omer dont l'histoire est intimement liée à l'Aa (Sithiu au fond de l'ancien golfe de l'Aa, et une des villes les plus peuplées d'Occident auXIIe siècle avec 35 000 habitants), dévoile un patrimoine historique et architectural important : les ruines de l'abbaye Saint-Bertin que longe laHaute Meldyck, lacathédrale Notre-Dame au sommet du montSithiu, les vestiges de l'abbaye Sainte-Colombe de Blendecques, les anciensremparts qu'entouraient les eaux de l'Aa, et la gare située le long du canal. Les faubourgs du Haut-Pont et Lysel sont les témoins de l'activité humaine de maîtrise des eaux.
Lemarais audomarois jusqu'àWatten etÉperlecques possède un patrimoine naturel et humain remarquable. À l'origine la dépression deClairmarais, envahie plusieurs fois par les eaux, est mise en valeur entre leXe siècle et leXIIe siècle, grâce à l'assèchement des marais par un réseau de près de 500 fossés ouwatergangs. ÀClairmarais, il reste peu de vestiges de l'ancienne abbaye. Laréserve naturelle nationale des étangs du Romelaëre dévoile la grande biodiversité du site. ÀWatten, la tour (XVe siècle) de l'ancienne abbaye et le moulin de1731 entourés d'anciennes fortifications duXVIIe siècle surplombent la vallée. En face, la colline d'Éperlecques accueille unblockhaus construit en1943 par l'armée allemande pour servir au lancement de fuséesV2.
Arrivée dans laPlaine maritime flamande, l'Aa canalisée rejointGravelines, ville fondée auXIIe siècle par lecomte de FlandreThierry d'Alsace. C'était l'avant-port des bourgeois deSaint-Omer, jusqu'à l'ensablement de l'estuaire auXIIIe siècle. La cité est connue pour ses remparts et ses nombreux ouvrages militaires remaniés parVauban auXVIIe siècle, son château ou arsenal duXVIe siècle, son égliseSaint-Willibrord édifiée en1598, et son beffroi de1827 inscrit sur la liste dupatrimoine mondial de l'UNESCO depuis2005.
L'activité agricole se caractérise par lapolyculture et l'élevage bovin dans la Haute Aa, par lemaraichage et l'horticulture aux portes de la ville deSaint-Omer et dans lemarais audomarois, et par l'agriculture extensive dans laplaine maritime.
L'activité industrielle de la vallée de l'Aa comprend :
La vallée de l'Aa, bordée decoteaux calcaires et encastrée entre deux plateaux acides autrefois d'une richesse écologique exceptionnelle et couverts de landes acides àbruyères et d'une zone humide perchée (paratourbeuse, àsphaignes) était et reste d'une grande richesse naturelle et paysagère.Elle est à ce titre classéeZNIEFF et pour partie en zone deparc naturel régional. En mesure compensatoire au passage d'une route sur le plateau d'Helfaut, quatre réserves naturelles volontaires ont été créées dans les années 1990, devenuesréserves naturelles régionales, qui s'ajoutent à la réserve naturelle du Romelaere près de Saint-Omer et à une réserve sur les coteaux calcaires deWavrans plus en amont.
La rivière était autrefois riche entruites etsaumons. AuXIXe et au début duXXe siècle, on y trouvait parmi les plus grosses truites de mer de France, ce qui pourrait être dû aux moulins à farine qui rejetaient dans la rivière leurs déchets de meuneries riches en vers de farine[25]. Lesanguilles remontaient nombreuses jusqu'à la source. Si lecastor y a disparu prématurément, laloutre était encore présente au début des années 1940.
En raison de plusieurs rejets industriels et urbains, cette rivière a été dans les années 1980 l'une des plus polluées de France. L'Agence de l'eau y a mesuré à Blendecques des taux d'oxygène parmi les plus bas de France, difficilement en raison du fait que les bactéries filamenteuses colmataient les systèmes autonettoyants de la station automatique d'analyse. En été à Saint-Omer, des nuages de moustiques chironomes plumeux s'élevaient autour de la rivière et parfois les chats pouvaient la traverser en marchant sur l'eau, ou plus précisément sur une croûte durcie de bactéries et de pâte à papier séchée par le soleil[26].
À partir des années 1990, avec l'aide de l'Agence de l'eau et la mise en place d'un contrat de rivière qui s'est transformé enschéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE), la situation s'est nettement améliorée concernant les rejets industriels et urbains. Ce sont maintenant les pollutions agricoles (engrais, pesticides), les inondations et l'érosion induites, et la turbidité qui en découle, qui posent problème.
La vallée de l'Aa abrite plusieurscorridors biologiques d'importance régionale, et constitue à ce titre un axe important de latrame verte et bleue régionale.Sur l'Aa amont, autrefoisbotaniquement etphytosociologiquement très riche[27], lasécheresse a tari à plusieurs reprises (1976, 1996, 2003, …) les sources de la rivière. Dans ces conditions, lespolluants se concentrent, d'autant que la plupart des petitsbarrages ne sont plus fonctionnels et que le castor n'existe plus pour faire ses barrages retenant l'eau.
Le cours d'eau est navigable en aval deSaint-Omer etArques où il est connecté aucanal deNeufossé par uneécluse géante. Celle-ci permet de franchir 13 mètres de dénivelé. Elle a remplacé l'ascenseur à bateaux des Fontinettes qui a fonctionné jusqu'en1967.
Il est concerné par deuxschémas d'aménagement et de gestion des eaux, celui de l'Audomarois pour sa partie amont et celui dudelta de l'Aa pour son cours aval. Des enjeux importants de solidarité existent sur ce territoire, car laFlandre maritime ne dispose pas de ressources en eau. Elle tire son eau de quatre captages : l'un situé àGuînes qui alimente le secteur deCalais, celui deLouches qui alimente lacommunauté de communes de la région d'Audruicq et trois captages situés dans l'Audomarois qui alimentent le Dunkerquois. En période de sécheresse, de l'eau est prélevée aussi dans la Houle, dans lemarais audomarois, pour le Dunkerquois.
Après une forte dégradation dans lesannées 1970-1990, des progrès ont été constatés entreWizernes etSaint-Omer, mais au début des années 2000, la qualité de l'eau reste encore très médiocre dans la partie aval du cours. Selon l'annuaire de la qualité de l'eau (2008)[28], contrairement aux cas des autres grands bassins versants duBassin Artois-Picardie, le nombre de stations en bonne qualité n'a pas augmenté en 2008 pour les bassins de l’Aa (et pour celui de l’Yser)[28].
La partieamont de la rivière (hors pollution observée le après une forte pluviométrie) s'est améliorée[28].
L'Aa canalisée s’est améliorée àRuminghem, devenu « passable » deSaint-Momelin àSaint-Folquin. Inversement, plus en amont, leBléquin, important affluent de l'Aa a perdu uneclasse de qualité principalement en raison d'une augmentation de laturbidité[28].
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
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Les coordonnées de cet article : |
Cours d’eau principaux desbassins versants Artois-Picardie | ||
|---|---|---|
| D0 :Sambre | ||
| E1 :Escaut | ||
| E2 :Scarpe | ||
| E3 :Lys-Deûle | ||
| E4 :Aa-Yser | ||
| E5 :fleuves côtiers | ||
| E6 :Somme | ||
Cours d'eau du bassin côtier Artois-Picardie | ||
|---|---|---|
| 300 km > | ||
| 100 km > | ||
| 50 km > | ||
| 30 km > | ||
| 10 km > | ||
| en souligné les fleuves et en parenthèse les (cours d'eau affluents) Agences de l'eau :Artois Picardie | ||