| Sortie | |
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| Enregistré | août 1996 Studio du Manoir,Landes |
| Durée | 50:39 |
| Genre | Rock,rock alternatif,grunge,rock expérimental |
| Producteur | Ted Niceley etNoir Désir |
| Label | Barclay |
Albums deNoir Désir
Dies irae
(1994)One Trip/One Noise
(1998)
Singles
666.667 Club est le cinquièmealbum studio du groupe derock françaisNoir Désir, sorti en1996. La musique s'y fait plus calme que sur l'album précédent et l'accent est mis sur les textes avec certains morceaux intimistes et d'autres abordant des thèmes politiques ou sociaux qui donnent à Noir Désir son étiquette de groupe engagé. L'album est le plus grand succès commercial du groupe jusqu'alors, obtenant undouble disque de platine en France.
L'album est produit par Ted Niceley et Noir Désir, et enregistré etmixé par Andy Baker austudio du Manoir dans lesLandes en août1996. Alors que l'album est en phase de préparation, lebassisteFrédéric Vidalenc quitte le groupe, car il n'a plus la motivation nécessaire notamment pour les tournées et désire se consacrer à lavoile, et il est remplacé un peu avant l'entrée en studio parJean-Paul Roy, qui était technicien du groupe pendant les tournées[1]. Frédéric Vidalenc figure néanmoins sur l'album à travers la chansonSeptembre, en attendant, qu'il a composée et sur laquelle il assure la basse. Une autre chanson est enregistrée avec l'ancien bassiste,Back to You, en 1993, qui servira de face B au single L'homme pressé après avoir été publiée dans une compilation allemande en 1994 (épuisée depuis)[2].
Le titre de l'album tient son origine d'un concours entre les membres du groupe, arbitré par unmétronome électronique, pour savoir qui jouerait le plus rapidement sur un clavier. Tous arrivent à 666, d'où l'idée du club de ce nombre, auquel est ajouté 667 pour ne pas se limiter aunombre de la Bête[3]. L'album s'ouvre par le morceau homonyme et instrumental qui passe durock à un mélange deraï et defree jazz[3]. Les chansons de l'album sont plus calmes que celles deTostaky, notammentÀ ton étoile,Ernestine,Septembre, en attendant etÀ la longue.Serge Teyssot-Gay explique à ce sujet« On a joué tellement à fond au cours des dernières années qu'il faut maintenant inventer quelque chose d'autre […] Le recours systématique à la rage et au volume sonore ne mènerait à rien »[3]. En outre, après son opération aux cordes vocales,Bertrand Cantat est obligé de ménager sa voix et chante dans un registre plus bas[4]. Certaines chansons commeFin de siècle,Un jour en France,Comme elle vient etL'Homme pressé sont néanmoins plus enlevées.
L'album aborde plus le sujet de la politique ou des préoccupations de société que les précédents.Fin de siècle dresse un bilan cynique duXXe siècle,Un jour en France reprend le thème de la montée de l'extrême droite, déjà abordé dans l'album précédent avecHere It Comes Slowly,Les Persiennes aborde celui des femmes voilées, et mêmeÀ ton étoile comporte une référence ausous-commandant Marcos[3].L'Homme pressé, deuxièmesingle extrait de l'album, caricature le prototype de l'arriviste prêt à tout pour obtenir l'argent et le pouvoir. Bertrand Cantat s'exprime du point de vue de ce personnage avec un débit de parole proche de celui d'un rappeur[5]. La fin de la chanson,« Love, love, love, dit-on en Amérique ; lioubov en Russie soviétique ; amour aux quatre coins de France », est une reprise du refrain de la chansonLove, lioubov, amour, de la chorale d'enfantsLes Poppys[6].
Le violoniste hongroisFélix Lajkó participe à l'enregistrement de l'album pour les chansonsErnestine etSeptembre, en attendant, tout comme le multi-instrumentisteAkosh Szelevényi, lui aussi hongrois, qui collabore surLes Persiennes et666.667 Club. Lapiste cachéeSong for JLP est un hommage àJeffrey Lee Pierce, chanteur du groupeThe Gun Club, décédé en 1996[7].
Les photographies du livret de l'album sont dues àHenri-Jean Debon (réalisateur de la plupart desclips du groupe), Didier Robcis et Alexandre Gaultier. Le recto de lapochette est une photo d'un ciel mi-bleu et ensoleillé, mi-nuageux et ne comporte aucune inscription. Le verso est une photo de l'arrière du crâne duprince Charles[réf. nécessaire].
La tournée promotionnelle de l'album commence en avec des dates dans toute laFrance, ainsi qu'enBelgique et enSuisse, jusqu'en avril1997. Elle se poursuit avec des concerts enAllemagne et auxPays-Bas en mai, un passage enAmérique du Sud en juin et une série defestivals estivaux[8]. Quelques concerts de bienfaisance sont donnés à l'automne 1997, notamment en faveur de l'associationle Sous-marin, fermée par la municipalité deVitrolles, et en soutien aux Indiens duChiapas[9].
666.667 Club atteint la première place du classement de ventes d'albums enFrance, classement dans lequel il reste 90 semaines, dont une semaine à la première place et 21 semaines dans le top 10[10]. L'album s'est vendu à plus d'un million d'exemplaires enEurope en 2002[3] et est certifiédouble disque de platine en France[11].
Selon l'édition française du magazineRolling Stone de, cet album est le12e meilleur album de rock français[12].Emmanuel Tellier, desInrockuptibles, évoque des« textes denses, longs, troublés. Sujets inquiets, souvent noirs, mais toujours éveillés. Belles trouvailles lexicales, nues et vêtues à la fois, qui giclent comme des slogans pénétrants » et des« musiciens capables de faire sonner les tempêtes (Comme elle vient,Un jour en France ouPrayer for a Wanker) comme les éclaircies (À ton étoile,À la longue ouLazy) avec la même acuité »[13]. Pour Anthony Triaureau, deMusic Story, qui lui donne 4,5 étoilessur 5,« la finesse de la voix et l’acuité des textes prennent le pas sur les vociférations omniprésentes deTostaky », et les« morceaux politisés comme jamais »« confèrent à Noir Désir l’étiquette de groupe engagé qui ne les quittera plus » même si le groupe« dévoile toute sa sensibilité » avec les« envoûtantsLazy etSeptembre, en attendant » et les« joyaux lyriquesErnestine etÀ la longue »[14]. Pour le siteForces parallèles, qui lui donne 4 étoilessur 5,« cet album turbulent restera le plus emblématique du groupe, pas vraiment le meilleur puisque la musique s'épuise en faveur de la voix et des textes de son leader désormais charismatique » car la seule surprise musicale est« le beat disco deL'Homme pressé » mais où les« prises de position réjouissantes » côtoient un rock« intimiste et sentimental »[15].
Lors desVictoires de la musique 1998, le groupe obtient deux récompenses, celles du groupe et de la chanson de l'année (pourL'Homme pressé).L'Homme pressé est aussi nommé dans la catégorie du meilleurclip[16] sans obtenir la récompense.
Depuis la décennie 2020, l'album et ses chansons, pourtant acclamées, connaissent désormais une diffusion médiatique très limitée à l'instar de la discographie du groupe en raison des actes du chanteur[17].
Toutes les paroles sont écrites parBertrand Cantat, toute la musique est composée parNoir Désir saufSeptembre, en attendant composée parFrédéric Vidalenc.
| 666.667 Club | |||||||||
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| No | Titre | Durée | |||||||
| 1. | 666.667 Club | 3:41 | |||||||
| 2. | Fin de siècle | 5:34 | |||||||
| 3. | Un jour en France | 3:02 | |||||||
| 4. | À ton étoile | 4:23 | |||||||
| 5. | Ernestine | 4:42 | |||||||
| 6. | Comme elle vient | 2:25 | |||||||
| 7. | Prayer for a Wanker | 3:09 | |||||||
| 8. | Les Persiennes | 4:09 | |||||||
| 9. | L'Homme pressé | 3:46 | |||||||
| 10. | Lazy | 5:34 | |||||||
| 11. | À la longue | 4:27 | |||||||
| 12. | Septembre, en attendant | 2:38 | |||||||
| 13. | Song for JLP(piste cachée) | 2:29 | |||||||
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Interprètes[modifier |modifier le code]Noir Désir
Musiciens additionnels
| Équipe de production et artistique[modifier |modifier le code]
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