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24 Heures du Mans 1955

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24 Heures du Mans 1955
Description de cette image, également commentée ci-après
Tracé du circuit en 1955.
Généralités
SportEndurance automobile
Organisateur(s)FIA,ACO
Édition23e
Lieu(x)Le Mans
Drapeau de la FranceFrance
Date et
Participants60
Affluence300 000 spectateurs
Site(s)Circuit des 24 Heures
Site web officielwww.24h-lemans.com

Palmarès
Tenant du titreScuderia Ferrari
VainqueurJaguar Cars Ltd.
DeuxièmeAston Martin Ltd.
TroisièmeÉcurie Francorchamps
Plus titré(s)• Pilotes :
Woolf Barnato (3)
Luigi Chinetti (3)
• Écurie :
Team Bentley (4)(Bentley Motors Ltd.)
• Constructeur :
Bentley (5)

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Les24 Heures du Mans 1955 sont la23e édition de l'épreuve et se déroulent les 11 et 12 juin 1955 sur lecircuit de la Sarthe. Cette course est la quatrième manche duChampionnat du monde des voitures de sport 1955 (WSC - World Sportscar Championship).

La course a été marquée par ungrave accident qui coûta la vie à plus de 80 spectateurs dans les tribunes ainsi qu'au pilote français de laMercedes-Benz 300 SLR,Pierre Levegh. Il s'agit du plus grave accident de l'histoire du sport automobile. Se trouvant à l'origine de l'enchaînement malheureux ayant mené à cet accident dramatique,Mike Hawthorn est aussi le vainqueur de l'épreuve associé àIvor Bueb surJaguar. À l'issue de celle-ci, les dirigeants deMercedes prennent la décision de se retirer de la compétition automobile à la fin de l'année et la firme allemande ne reviendra sous son nom au Mans quequarante-trois ans plus tard et enFormule 1 à partir de2010.

Principaux engagés

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Mercedes-Benz
LaMercedes-Benz 300 SLR dans une épreuve « rétro » en 1986.

La principale attraction des 24 Heures du Mans 1955 est le retour des « Flèches d'Argent », le surnom donné aux bolides de la marqueMercedes-Benz. Victorieuses en1952, les Mercedes-Benz étaient absentes en1953 et1954. Leur retour au Mans, un an après leur retour victorieux enFormule 1, est donc particulièrement attendu. La firme de Stuttgart a conçu une toute nouvelle voiture, laMercedes-Benz 300 SLR. Son nom est trompeur, car il donne l'impression qu'il s'agit d'une évolution de laMercedes-Benz 300 SL victorieuse en 1952. En réalité, il s'agit d'un prototype basé sur laMercedes-Benz W196 dominatrice en Formule 1. La SLR en reprend notamment le moteur 8 cylindres en ligne, avec un cylindrée toutefois porté de 2 500 cm3 à 3 000 cm3. Trois SLR sont engagées :

  • lano 19, pilotée par l'ArgentinJuan Manuel Fangio et le BritanniqueStirling Moss. Il s'agit de l'équipage « star » de l'épreuve. Fangio est alors unanimement considéré comme le meilleur pilote du monde. Il a déjà été sacré deux fois champion du monde de Formule 1, et file vers un troisième titre. Quant à Stirling Moss, s'il n'a pas encore gagné en Grand Prix, il est considéré comme l'un des pilotes les plus prometteurs de sa génération et comme Fangio, représente également les couleurs de Mercedes-Benz en Formule 1. Il a déjà imposé la 300 SLR en course quelques semaines plus tôt, à l'occasion desMille Miglia, battant par la même occasion le record de l'épreuve ;
  • lano 20, pilotée par l'AméricainJohn Fitch et le Français Pierre Levegh. Composé de deux pilotes de moindre envergure que Moss et Fangio, cet équipage n'en est pas moins l'un des favoris du public, qui se souvient de l'exploit réalisé en 1952 par Levegh. Sans équipier, le Français avait tenu tête pendant près de 23 heures aux Mercedes-Benz, avant d'être victime d'une casse moteur de saTalbot. Au moment de finaliser ses équipages pour l'édition 1955 du Mans, le directeur sportif de Mercedes-Benz,Alfred Neubauer, n'a pas oublié l'exploit et offre au vétéran français (49 ans) son bâton de maréchal. Il faut préciser que Pierre Levegh remplaceHans Herrmann qui fut victime d'un accident (duquel il a survécu) auGrand Prix de Monaco une semaine avant les 24 heures ;
  • lano 21, pilotée par l'AllemandKarl Kling et le FrançaisAndré Simon.
Jaguar

Victorieuses en 1953 avec la Type C, battues de peu en 1954 avec la nouvelle Type D, les Jaguar sont une valeur sûre des 24 Heures du Mans. L'écurie officielle engage trois voitures, uniquement confiées à des pilotes britanniques :

Ferrari

La Scuderia est la tenante du titre. Elle engage trois Ferrari 121LM :

Nombre de pilotes qualifiés pour la course

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120 pilotes sont au départ de cette édition 1955 des 24 Heures du Mans.

Nombre de pilotes par nationalité
46 Britanniques 35 Français 11 Italiens 9 Américains 6 Allemands
4 Belges 3 Suisses 2 Argentins 2 Irlandais 1 Brésilien
1 Guatémaltèque

Déroulement de la course

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Le départ est donné le samedi à16 h. Suivant la tradition, les voitures sont garées en épi le long du muret des stands, et les pilotes, à l'ordre du starter, doivent traverser la piste en courant et sauter dans leurs machines pour s'élancer. Le premier à démarrer est le jeune italien Eugenio Castellotti sur sa Ferrarino 4, suivi de la Ferrarino 3, puis des deuxJaguar Type D pilotées respectivement par Mike Hawthorn (no 6) et Don Beauman (no 8). Chez Mercedes-Benz, Pierre Levegh réussit lui aussi son départ, mais Juan Manuel Fangio le rate complètement car il a voulu copier le style de son équipier Stirling Moss, c'est-à-dire sauter dans la voiture sans ouvrir la porte. Fangio s'était coincé le pantalon dans le levier de vitesse, le temps de se dégager, et la plus rapide des Flèches d'Argent est condamnée à ce qu'une bonne partie du peloton lui passe devant. Cet incident donne une nouvelle dimension à la course, car pendant que Castellotti et Hawthorn sont en tête, Fangio entame une fantastique remontée, battant record du tour sur record du tour. Il met cinq tours à revenir sur le duo de tête et c'est là que l’affrontement commence. Pour Hawthorn, qui était un irréductible nationaliste et anti-germanique, il est hors de question qu'une Mercedes-Benz lui passe devant et il décide de pousser sa Jaguar à fond, Fangio et Castellotti tentent de le suivre. Les trois voitures de tête se mettent alors à rouler à une allure de Grand Prix et non d'Endurance. Vers18 h, le record du tour est battu par Hawthorn avecmin 6 s. Fangio confiera plus tard qu'il ne pouvait pas aller plus vite et Hawthorn dira« On a pris des risques insensés ».

Les circonstances de course

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Schéma de l'accident.

Le rythme imprimé par la Jaguarno 6 et la Mercedes-Benzno 19 est tel que vers18 h 25, ils rejoignent la Mercedes-Benzno 20 de Levegh, qui est donc sur le point de concéder un tour de retard. Ce dernier roule à une allure modérée pour préserver sa voiture. C'est le moment des premiers relais et Castellotti sur sa Ferrari est le premier à s'arrêter et doit laisser filer Fangio et Hawthorn.

Levegh va être bientôt relayé par John Fitch, et Fangio va passer la main à Moss. Pendant ce temps, sur sonAustin-Healey, le jeune pilote amateurLance Macklin conduit à son rythme, avec un aussi petit moteur, il n'y a rien de mieux à faire. Il a déjà été doublé à quatre reprises par les leaders.

Mike Hawthorn reçoit l'ordre de ravitailler et mettra trois tours à obéir, il sait qu'il n'a presque plus d'essence mais cela ne l'empêche pas de poursuivre sur un rythme élevé. Il voulait rendre sa voiture au premier relais devant la Mercedes-Benz de Fangio. Hawthorn dépasse Levegh, puis, peu avant d'aborder la ligne droite des stands pour ravitailler, dépasse la petite Austin-Healey de Macklin. Fangio, qui accuse environ 200 mètres de retard sur Hawthorn, est quant à lui encore quelques longueurs derrière son équipier Levegh qui lui fait signe de la main d'attendre d'avoir passé la ligne droite des stands afin de pouvoir le doubler.

L'accident

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Article détaillé :Accident des 24 Heures du Mans 1955.

À peine a-t-il dépassé son compatriote Macklin que Hawthorn se rend compte qu'il arrive trop vite à son stand, freine brutalement et oblique sa trajectoire vers la droite pour prendre l'allée des stands, séparée de la piste par une simple ligne blanche. Visiblement surpris par la manœuvre de Hawthorn, Macklin écrase sa pédale de freins (ces derniers, contrairement à la Jaguar Type D, ne disposent pas dedisques mais detambours, Jaguar venant d'ailleurs d'inventer les freins à disques et étant la seule écurie à en être équipée) et fait un écart vers la gauche pour éviter une collision.

L'écart de l'Austin surprend Pierre Levegh, qui arrivait sur la gauche avec sa Mercedes-Benz lancée à approximativement50 km/h de plus que Macklin. Levegh ne peut éviter de heurter par l'arrière l'Austin qui, étant assez ronde, a servi de tremplin à la Mercedes-Benz. Celle-ci décolle et s'écrase sur le muret qui sépare la piste des tribunes. En retombant, elle explose littéralement, tuant sur le coup son infortuné pilote, et expédiant des débris dans les tribunes. Le train avant, l'aérofrein (connu sous le nom de systèmeIntrados) et le moteur sont autant de projectiles qui viennent tracer un sillon mortel dans les gradins, tuant instantanément plus de 70 personnes[1].

Déséquilibrée par le choc, l'Austin de Macklin part en toupie vers les stands où il écrase trois personnes (un gendarme, un journaliste et un commissaire de course ; le gendarme mourra des suites de ses blessures) pour ensuite rebondir et terminer sa course sur la barrière en bois des gradins.

Quant à Fangio, il parvient miraculeusement à se frayer un chemin au milieu du chaos, n'abîmant que légèrement sa carrosserie. Il témoignera plus tard que Pierre Levegh, en levant le bras quelques instants auparavant pour lui faire signe de patienter avant de le doubler, lui a sans doute sauvé la vie.

Mike Hawthorn quant à lui dépasse son stand, s’arrête plus loin en catastrophe, sort de sa voiture et voit l'explosion. Celui-ci est abasourdi par ce qu'il vient de provoquer, s'enfuit dans les stands pour aller demander pardon à Lance Macklin, mais ce dernier lui répond : "Tu as failli me tuer, non, je ne te pardonne pas !". Le règlement du Mans est formel, on ne peut faire marche arrière sur la piste des stands. Le directeur sportif de Jaguar, Lofty England, rattrape ainsi Hawthorn pour le remettre dans sa voiture afin qu'il fasse un tour supplémentaire pour pouvoir être relayé. le pilote Jaguar, se sentant coupable, refuse, England lui répond alors que c'est un ordre. Hawthorn s'exécute pour un tour et passe le relais à son équipier Ivor Bueb. En sortant de sa voiture, Mike Hawthorn est dans un état proche de l'hystérie. Au total, l'accident provoquera la mort de 82 personnes et fera 120 blessés dans le public[2].

La course continue malgré tout

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Malgré l'ampleur du drame, les organisateurs décident de ne pas stopper sa course. À la tradition consistant à ne pas arrêter un événement sportif s'ajoutent des considérations plus pragmatiques : si l'épreuve avait été arrêtée, les 300 000 spectateurs auraient quitté le circuit, bloquant les routes et donc l'acheminement des secours. La course se poursuit donc, ainsi que le duel entre la Mercedes-Benz de Moss et Fangio et la Jaguar de Hawthorn et Bueb. Moss et Fangio ont pris l'ascendant sur leurs adversaires et sont en tête de l'épreuve lorsque la direction de Mercedes-Benz à Stuttgart intime l'ordre à Alfred Neubauer versh du matin de retirer les deux Flèches d'Argent encore en course. N'ayant plus d'adversaires à leur niveau (les Ferrari, dont celle d'Eugenio Castellotti ayant abandonné sur ennui mécanique), la Jaguar de Mike Hawthorn et Ivor Bueb n'avait plus qu'à passer la ligne d'arrivée en vainqueur, le deuxième équipage, constitué dePeter Collins etPaul Frère au volant de l'Aston Martin DB3S, avait en effet 62 km de retard.

Les causes du drame

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Plaque commémorative du drame du 11 juin 1955.

Longtemps, plusieurs zones d'ombre ont subsisté quant aux circonstances de l'accident. Contrairement à une idée répandue, la Mercedes-Benz de Levegh ne s'est pas écrasée dans les tribunes : ce sont seulement certains éléments de la voiture (comme le capot, le moteur et le train avant) qui ont été catapultés dans le public et ont semé la mort. Malgré la violence de l'impact de la Mercedes-Benz sur le talus, la manière dont elle s'est désintégrée pose question. De même, d'après plusieurs témoins, toutes les personnes décédées ne souffraient pas de blessures apparentes mais donnaient plutôt l'impression d'avoir été soufflées par une explosion. Par ailleurs, la façon dont Mercedes-Benz a retiré ses deux équipages rescapés au beau milieu de la nuit a suscité des interrogations. Simple abandon d'une compétition par respect des victimes, ou alors volonté de soustraire les voitures à des investigations techniques trop poussées (Mercedes-Benz avait été accusé d'avoir utilisé un additif non réglementaire) ? Le coéquipier de Levegh, John Fitch, avait immédiatement plaidé auprès deRudolf Uhlenhaut, l'ingénieur en chef de Mercedes-Benz, pour se retirer[3]. Le chef de presse de Mercedes-Benz, Arthur Kaiser, a aussitôt appelé le siège du constructeur àStuttgart, mais la décision nécessitait un vote des membres du directoire et tous n'avaient pu être joints immédiatement pour cause de ligne saturée, d'où le maintien des voitures sur la piste. Les spéculations sur le type de carburant utilisé par Mercedes-Benz, qui aurait transformé les flèches d'argent en véritables bombes roulantes, allèrent bon train. Mais l'enquête officielle mettra Mercedes-Benz hors de cause. En revanche, ces voitures étaient faites d'un alliage contenant du magnésium, métal léger mais hautement inflammable qui s'est enflammé avec l'explosion du réservoir de la voiture de Levegh. Les secours, en tentant d'éteindre l'incendie avec de l'eau, n'ont fait qu'attiser le feu qui a ainsi duré plusieurs heures.

L'autre acteur du drame à être montré du doigt fut Mike Hawthorn. Pour certains, en rentrant trop brusquement dans l'allée des stands, le pilote Jaguar aurait commis une faute aux conséquences terribles. Les autorités sportives allemandes furent les plus sévères à son égard, en l'interdisant de compétition sur le territoire national pendant près d'un an. Malgré une presse (notamment en Allemagne et en France) très hostile à son égard, Hawthorn ne fut pas inquiété par d'autres autorités sportives, qui conclurent à un simple « fait de course », ni par la Justice. Témoin privilégié, puisqu'il était devant les stands au moment de l'accident et qu'il s'apprêtait à relayer son coéquipier Peter Collins, le pilote-journaliste Paul Frère a toujours dit qu'il ne lui avait pas semblé que la manœuvre de Hawthorn avait été précipitée ou fautive. Un nouvel éclairage basé sur un film d'amateur montrant la catastrophe a été apporté en 2010 par laBBC, dans un documentaire intituléDeadliest crash, the 1955 Le Mans disaster. On y voit, image par image, la dangereuse manœuvre de Mike Hawthorn contraindre Lance Macklin à précipiter son Austin-Healey devant la Mercedes-Benz de Pierre Levegh. Les images du film amateur[4] montrent le freinage violent (au point de faire de la fumée) de Macklin derrière Hawthorn qui s'est rabattu devant lui, sa manœuvre-réflexe qui le fait déboucher presque en glissade devant Levegh, l'accident de face au moment où il se produit, et la Mercedes-Benz s'envolant sur le talus. Le film s'interrompt alors que le preneur d'image se trouve sur la trajectoire probable des pièces de la voiture.

De nos jours, le débat sur la responsabilité de Mercedes-Benz ou de Hawthorn semble en partie laissé de côté. On soulignera d'autres facteurs de danger comme la différence de vitesse entre les catégories de voitures : l'Austin-Healeyno 26 roulait à190 km/h et était équipée des mêmes freins à disques Dunlop que la Jaguar d'Hawthorn qui ralentissait devant elle, tandis que la Mercedes-Benzno 20 et la Jaguarno 6 roulaient à240 km/h. Enfin, la principale raison d'un bilan aussi lourd est la configuration du circuit dont les dispositifs de protections étaient insuffisants (barrières en bois et bottes de paille). Sur la ligne des stands, la voie avait une largeur de neuf mètres et le public était installé à seulement un mètre de la piste, dont il n'était séparé que par un talus en terre, dans une portion du circuit où le risque d'accident était élevé. Depuis sa création en 1923, le circuit du Mans fut très peu modifié alors que depuis cette époque, les voitures roulent deux fois plus vite. Les trois marques qui prétendaient à la victoire en 1955 (Ferrari, Jaguar et Mercedes-Benz) pouvaient atteindre les300 km/h dans laligne droite des Hunaudières (ces voitures étaient équipées en plus de pneus relativement étroits). Le pilote brésilienHermano da Silva Ramos déclara que« dans la ligne droite du Mans, on y passait deux minutes et on avait le temps de réfléchir, d'écouter les bruits du pont, de la boîte et tout. Nous, on n'avait pas les rails de sécurité sur le côté. Il y avait des pins partout, ce qui fait que si vous sortiez de la route, ou si vous explosiez un pneu ou vous cassiez quelque chose, les arbres ils étaient pour vous. Si vous ratiez le premier, vous aviez droit au second. Donc c'était un endroit très dangereux et on avait le temps de réfléchir à ce qui pouvait se passer et il se passait très souvent quelque chose. »

Ce drame a fait l'objet d'un volet de l'émissionMystères d'archives et d'une émission intitulée24 Heures du Mans 1955 : la course de la mort sur la chaîne de télévision franco-allemandeArte.

Les conséquences du drame

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L'ampleur du drame provoqua dans l'opinion publique un vif mais bref sentiment de rejet pour le sport automobile, que ce soit en France ou dans d'autres pays européens. Plusieurs gouvernements allèrent même jusqu'à interdire les compétitions automobiles sur leur sol. AuMexique, l'accident du Mans causa l'interdiction définitive de laCarrera Panamericana, la célèbre course internationale de voitures de sport qui se disputait depuis 1950 sur route ouverte en plusieurs étapes. EnSuisse, cette interdiction est toujours en vigueur pour les courses sur circuit malgré une initiative relancée deux fois. Mais dans la plupart des pays concernés, elle ne dura que quelques mois, comme enFrance ou enAllemagne, et les compétitions purent reprendre dès1956, avec des normes de sécurité beaucoup plus sévères s'agissant de la protection du public.

AuxÉtats-Unis, l'Association américaine des automobilistes, organisme d'autorité dans ce pays pour lacompétition automobile, décide que ces compétitions dévient de l'objectif initial de l'association (la représentation des automobilistes), et laisse sa place à l'United States Auto Club.

Certains pilotes, choqués par le drame de l'accident, mirent un terme à leur carrière, comme le pilote brésilien Hermano da Silva Ramos qui roulait sur uneGordini au moment des faits ou alors le pilote françaisMike Sparken sur Ferrari.

Le débat sur la sécurité des pilotes ne sera soulevé que bien plus tard, à la fin desannées 1960, avec des retombées auXXIe siècle où le nombre de victimes diminue sensiblement.John Fitch, marqué par l'accident, se préoccupera beaucoup de sécurité routière et de protection des abords routiers et de circuits ; il est l'inventeur des Fitch Inertial Safety Barriers, également connues sous le nom de Fitch Barriers[5], ainsi que de nombreuses autres inventions dans le domaine de la sécurité.

Mercedes-Benz arrête la compétition automobile sur un titre remportéla même année en Formule 1 parJuan Manuel Fangio. La firme allemande revient dans un premier temps dans la Sarthe en s'associant àSauber à la fin des années 1980, mais elle n’apparaît à nouveau en tant que constructeur sous son nom propre que43 ans plus tard et en Formule 1 à partir de 2010.

Que devinrent les pilotes impliqués dans l'accident ?

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Sépulture dePierre Levegh etAlfred Velghe aucimetière du Père-Lachaise.

Classement final de la course

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Jaguar Type D n°6 de 1955
LaJaguar Type D victorieuse de l'édition 1955 (présente ici auMans Classic en 2016).
Classement final de la course (vainqueurs de catégorie sur fond jauni)
Pos.Catégorieno ÉcuriePilotesChâssisMoteurPneusTours
1S
5.0
6Jaguar Cars Ltd.Mike Hawthorn
Ivor Bueb
Jaguar Type DJaguar 3.4L I6D307
2S
3.0
23Aston Martin Ltd.Peter Collins
Paul Frère
Aston Martin DB3SAston Martin 2.9L I6A302
3S
5.0
10Écurie FrancorchampsJohnny Claes
Jacques Swaters
Jaguar Type DJaguar 3.4L I6D296
4S
1.5
37Porsche KGHelmut Polensky
Richard von Frankenberg
Porsche 550/4 RS 1500 SpyderPorsche 1.5L Flat-4D284
5S
1.5
66Équipe nationale belge
Gonzague Olivier
Wolfgang Seidel
Olivier Gendebien
Porsche 550/4 RS 1500 SpyderPorsche 1.5L Flat-4D276
6S
1.5
62Porsche KGHelm Glöckler
Joroslav Juhan
Porsche 550/4 RS 1500 SpyderPorsche 1.5L Flat-4D273
7S
2.0
34Bristol Aeroplane CompanyPeter S. Wilson
Jim Mayers
Bristol 450C OpenBristol 2.0L I6D271
8S
2.0
33Bristol Aeroplane CompanyMike Keen
Tommy Line
Bristol 450C OpenBristol 2.0L I6D270
9S
2.0
32Bristol Aeroplane CompanyTommy Wisdom
Jack Fairman
Bristol 450C OpenBristol 2.0L I6D268
10S
2.0
35 AutomobilesFrazer Nash Ltd.Marcel Becquart
Richard Stoop
Frazer Nash SebringBristol 2.0L I6D260
11S
1.5
40 Edgar FronterasGiulio Cabianca
Giuseppe Scorbati
O.S.C.A. MT-4 1500O.S.C.A. 1.5L I4P256
12S
1.5
41MG Cars Ltd.Ken Miles
Johnny Lockett
MG EX182MG 1.5L I4D249
13S
1.1
49Porsche KGAuguste Veuillet
Zora Arkus-Duntov (en)
Porsche 550/4 SpyderPorsche 1.1L I4D245
14S
2.0
28StandardTriumph Ltd. Robert Dickson
Ninian Sanderson
Triumph TR2Triumph 2.0L I4D242
15S
2.0
29StandardTriumph Ltd.Ken Richardson
Bert Hadley
Triumph TR2Triumph 2.0L I4D242
16S
750
63 Écurie Jeudy-Bonnet Louis Cornet
Robert Mougin
DB HBR-MCPanhard 0.7L Flat-2D236
17S
1.5
64MG Cars Ltd.Ted Lund
Hans Waeffler
MG EX182MG 1.5L I4D234
18S
1.5
65 Gonzague OlivierGonzague Olivier
Josef Jeser
Porsche 550/4 SpyderPorsche 1.5L Flat-4D234
19S
2.0
68StandardTriumph Ltd.Leslie Brooke
Mortimer Morris-Goodall
Triumph TR2Triumph 2.0L I4D214
20S
750
59 Écurie Jeudy-BonnetGeorges Trouis
Louis Héry
DB HBR-SpyderPanhard 0.7L Flat-2D209
21S
1.1
47Cooper Car CompanyEdgar Wadsworth
John Brown
Cooper T39Coventry Climax 1.1L I4D207
Abd.S
3.0
16 Officine AlfieriMaseratiLuigi Musso
Luigi Valenzano
Maserati 300SMaserati 3.0L I6P239
Abd.S
3.0
22Briggs CunninghamBriggs Cunningham
Sherwood Johnston
Cunningham C6-ROffenhauser 2.9L I4F196
Abd.S
5.0
7Jaguar Cars Ltd.Tony Rolt
Duncan Hamilton
Jaguar Type DJaguar 3.4L I6D186
Abd.S
750
52 Société MonopolePierre Hemard
Pierre Flahaut
Monopole X88Panhard 0.7L Flat-2D145
Abd.S
2.0
30 AutomobilesGordiniJacques Pollet
Hermano da Silva Ramos
Gordini T20SGordini 2.0L I8E145
Abd.S
750
60 Automobili StanguelliniRené Philippe Faure
Pierre Duval
Stanguellini 750 BialberoFiat 0.7L I4D136
Abd.S
3.0
19Daimler-Benz A.G.Juan Manuel Fangio
Stirling Moss
Mercedes-Benz 300 SLRMercedes-Benz 3.0L I8C134
Abd.S
3.0
21Daimler-Benz A.G.Karl Kling
André Simon
Mercedes-Benz 300 SLRMercedes-Benz 3.0L I8C130
Abd.S
1.1
51 AutomobilesPanhard et LevassorRené Cotton
André Beaulieux
Panhard VM5Panhard 0.9L Flat-2D108
Abd.S
5.0
5Scuderia FerrariMaurice Trintignant
Harry Schell
Ferrari 121LMFerrari 4.4L I6E107
Abd.S
5.0
8Jaguar Cars Ltd.Don Beauman
Norman Dewis
Jaguar Type DJaguar 3.4L I6D106
Abd.S
3.0
24Aston Martin Ltd.Roy Salvadori
Peter Walker
Aston Martin DB3SAston Martin 2.9L I6A105
Abd.S
3.0
12 « Heldé »Pierre Louis-Dreyfus
Jean Lucas
Ferrari 750 MonzaFerrari 3.0L I4D104
Abd.S
750
58 Écurie Jeudy-BonnetPaul Armagnac
Gérard Laureau (de)
DB HBR-MCPanhard 0.7L Flat-2D101
Abd.S
1.1
48Lotus EngineeringColin Chapman
Ron Flockhart
Lotus9Coventry Climax 1.1L I4D99
Abd.S
1.1
50 AutomobilesPanhard et LevassorPierre Chancel (de)
Robert Chancel
Panhard VM5Panhard 0.9L Flat-2D94
Abd.S
2.0
31 Officine AlfieriMaseratiCarlo Tomasi
Francesco Giardini
Maserati 200SMaserati 2.0L I4P96
Abd.S
5.0
1Aston MartinLagonda Ltd.Reg Parnell
Dennis Poore
Lagonda DP166Lagonda 4.5L V12A93
Abd.S
3.0
25Aston Martin Ltd.Tony Brooks
John Riseley-Prichard
Aston Martin DB3SAston Martin 2.9L I6A83
Abd.S
3.0
27 Jean-Paul ColasJean-Paul Colas
Jacques Dewez
Salmson 2300S SpyderSalmson 2.3L I4D82
Abd.S
5.0
3Scuderia FerrariUmberto Maglioli
Phil Hill
Ferrari 121LMFerrari 4.4L I6E76
Abd.S
1.5
38 Walter RinggenbergWalter Ringgenberg
Hans-Jörg Gilomen
Porsche 550/4 SpyderPorsche 1.5L Flat-4D65
Abd.S
1.5
43Connaught EngineeringKenneth McAlpine
Eric Thompson
Connaught AL/SRLea Francis 1.5L I4D60
Abd.S
2.0
69 Alexandre ConstantinJacques Savoye
Jacques Poch
Constantin C BarquettePeugeot 2.0L I4E52
Abd.S
5.0
4Scuderia FerrariEugenio Castellotti
Count Paolo Marzotto
Ferrari 121LMFerrari 4.4L I6E52
Abd.S
1.1
46Kieft Cars Ltd.Alan Rippon
Bill Merrick
KieftCoventry Climax 1.1L I4D47
Abd.S
5.0
9Briggs CunninghamWilliam Spear
Phil Walters
Jaguar Type DJaguar 3.4L I6F43
Abd.S
750
57 Écurie Jeudy-BonnetRené Bonnet
Claude Storez
DB HBR-MCPanhard 0.7L Flat-2D44
Abd.S
5.0
11Cooper Car CompanyPeter Whitehead
Graham Whitehead
CooperT38Jaguar 3.4L I6D38
Abd.S
3.0
20Daimler-Benz A.G.Pierre Levegh
John Fitch
Mercedes-Benz 300 SLRMercedes-Benz 3.0L I8C34
Abd.S
2.0
36 AutomobilesFrazer Nash Ltd.Cecil Vard
Dick Odlum
Frazer Nash SebringBristol 2.0L I6D33
Abd.S
750
53 Société MonopoleFrancis Navarro
Jean de Montrémy
Monopole Sport X88Panhard 0.7L Flat-2D30
Abd.S
3.0
26Lance MacklinLance Macklin
Les Leston
Austin-Healey 100SBMC 2.7L I4D28
Abd.S
1.5
42MG Cars Ltd.Dick Jacobs
Joe Flynn
MG EX182MG 1.5L I4D27
Abd.S
750
56 Automobiles VPYves Giraud-Cabantous
Yves Lesur
Vernet-Pairard 166RRenault 0.7L I4D26
Abd.S
3.0
15 Officine AlfieriMaseratiRoberto Mières
Cesare Perdisa
Maserati 300SMaserati 3.0L I6P24
Abd.S
3.0
14Mike SparkenMike Sparken
Masten Gregory
Ferrari 750 MonzaFerrari 3.0L I4D23
Abd.S
750
61 Nardi AutomobiliDr. Mario Damonte
Roger Crovetto
Nardi 750LMCrosley 0.7L I4D5
Abd.S
1.5
39Kieft Cars Ltd. Berwyn Baxter
John Deeley
KieftCoventry Climax 1.5L I4D4

Note : dans la colonne « Pneus »[6] apparaît l'initiale du fournisseur, il suffit de placer le pointeur au-dessus du modèle pour connaître le manufacturier de pneumatiques. Les pneusAvon (A) sont depuis devenus propriété deCooper Tire & Rubber Company.

Record du tour

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Prix et trophées

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Heures en tête

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Tableau synthétiques des leaders de la course par heure[8]
no VoitureÉcuriePilotesHeuresTotal
4Ferrari 121 LMScuderia FerrariEugenio Castellotti
Paolo Marzotto
1re1 heure
19Mercedes-Benz 300 SLRDaimler-Benz AGJuan Manuel Fangio
Stirling Moss
2e à9e8 heures
6Jaguar DJaguar Cars Ltd.Mike Hawthorn
Ivor Bueb
10e à24e15 heures

À noter

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Notes et références

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  1. Film de l'accident - YouTube[vidéo].
  2. (en)The Deadliest Crash: the Le Mans 1955 Disaster -BBC Four.
  3. (en)1955 24 Hours of Le Mans – Race Profile - Art Evans, Sports Car Digest, 15 juin 2011.
  4. Le Mans 1955 accident: Raw footages of the crash in HD -YouTube[vidéo].
  5. (en)The Fitch Barrier - Race Safety.
  6. (en) Quentin Spurring,Le Mans : The Official History of the World's Greatest Motor Race 1949-59, Haynes Publishing,, 352 p.(ISBN 978-1-84425-537-5), 1955 Entry list.
  7. L'année automobile 1955-1956, Edita S.A., Lausanne.
  8. ChristianMoity,Les 24 Heures du Mans 1949-1973, Editions EDITA SA,.

Voir aussi

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Bibliographie

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Liens externes

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Circuit
Épreuves
Pas d'épreuve en 1936 (grèves), ni entre 1940 et 1948 (guerre et après-guerre).
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