La course a, au fil des ans, inspiré des courses similaires partout dans le monde et popularisé le format de24 heures notamment àDaytona, auNürburgring, et àSpa-Francorchamps. De plus, les championnatsAmerican Le Mans Series et autresLe Mans Series ont été créés, ouverts aux mêmes véhicules que les 24 Heures du Mans.
En1920, l'Automobile Club de l'Ouest, en particulier par son secrétaire généralGeorges Durand, œuvre à la réalisation d'une compétition dont le caractère devait contribuer à l'évolution du progrès technique et favoriser l'essor de l'automobile. En1922, le club annonce la création d'un nouveau type de compétition dans laSarthe, une épreuve d'endurance, alors que leBol d'or automobile vient tout juste d'être créé. Pendant l'épreuve, des équipages de deuxpilotes par voiture se relaieraient jour et nuit.
La course a servi d'expérimentation à de nombreux projets. Depuis le début, les équipes concurrentes ont innové. Lefrein à disque, lajante, l'aérodynamisme, lepneu à carcasse radiale, le phare àDEL, puis au laser, font partie des innovations testées au Mans[3].
Différents types de moteurs ont été utilisés pour gagner autant en vitesse qu'en consommation. La suralimentation commença dès 1929, longtemps avant laturbo compression, en 1974. En 1963, une auto expérimenta uneturbine à gaz, alors qu'en 1970 était présenté lemoteur rotatif. Les freins ont fait l'objet de nombreux essais, et les phares antibrouillard furent inventés pour la course[3]. En, dans la continuité desvoitures hybrides apparues en 2012, naît le projetMission H24 qui s'est donné pour objectif de faire courir une voiture fonctionnant intégralement à l'hydrogène en 2024[4].
Cependant, à partir de 2021, la mise en place d'un règlement fondé sur une balance de performance (Balance of Performance(en) ouBOP en anglais) constitue un changement radical, puisque les constructeurs concourant pour la victoire ne sont plus incités à améliorer les performances de leurs voitures. Avant chaque course du championnat du monde FIA-WEC, auquel appartiennent les24 Heures du Mans, le législateur impose à chaque concurrent des modifications pour ses voitures, tels le poids, la puissance, la quantité d'énergie (carburant) autorisée par relais, ou le seuil de vitesse en dessous duquel le système hybride ne doit pas être actionné, ceci pour que tous les concurrents d'une même catégorie restent à égalité de performances[5]. Le développement technique des voitures n'est donc plus encouragé, et priorité est donnée à la maîtrise des coûts pour attirer de nombreuses marques.
À partir de 2023, en catégorie Hypercar, laBOP n'est plus définie à l'aide de mesures chronométriques (temps sur un tour), mais à partir de simulations faites par le législateur pour chaque voiture en début de saison. Elle est figée pour la première partie de la saison, mais, déçu par les résultats, le législateur décide de la modifier juste avant la journée test des 24 Heures du Mans[6],[7]. D'autre part, le règlement sportif interdit aux pilotes et membres des équipes engagées de commenter laBOP dans les médias ou sur les réseaux sociaux, sous peine de sanctions[8].
Le départ des voitures dans le style « Le Mans », bien que le plus spectaculaire – les pilotes s'élançant en courant vers leurs voitures placées en épi sur le côté opposé – fut remis en cause en1968 à la suite de l'accident deWilly Mairesse dû probablement à une portière mal fermée de saFord GT40. En effet, pour gagner du temps, les pilotes s'élancent et rognent sur les règles de sécurité, ce qui fait que le premier pilote du relais n'attache pas toujours son harnais. L'année suivante, pour marquer son opposition à ce type de départ,Jacky Ickx traverse la piste en marchant, attache son harnais et s'élance en dernier, puis remporte l'épreuve. En1970, le départ est légèrement amélioré avec les pilotes déjà à bord des voitures. L'année suivante, le départ voiture arrêtée est définitivement abandonné.
En hommage au départ « Le Mans » des voitures, le départ avec traversée de la piste en courant demeure dans les disciplines sans portes ni ceintures de sécurité : les24 Heures Motos[9], vélo[10] et rollers[11].
Lorsque Le Mans se met à l'heure de la course, c'est plus d'une semaine d'événements qui s’enchaînent. Cela commence avec l'élection de Miss 24 Heures du Mans, puis se poursuit par les deux journées de vérifications administratives et techniques, dont le traditionnel pesage des véhicules sur laplace de la République[14] qui précède la journée test.
Une séance de signature d'autographes par les pilotes est organisée devant les stands, alors que les concurrents finissent la préparation des voitures qui sont exposées au public. Les essais libres et les qualifications suivent, puis c'est au tour de la journée « découverte des stands » pour le public, et la concentration duClassic British Welcome[15], qui présente des véhicules classiques ou de prestige àSaint-Saturnin, une commune voisine. Enfin se déroule laparade des pilotes, qui présente en centre-ville l'ensemble des équipages engagés pour la course et embarqués à bord de véhicules historiques accompagnés par des véhicules de prestige et clubs automobiles, suivi de l'inauguration d'une nouvelle plaque de bronze avec lesempreintes des vainqueurs de l'année précédente. Le samedi commence avec lewarm up, et depuis 2016, avec une course d'ouverture pour GT3 etLMP3 comptant pour laMichelin Le Mans Cup. Tout au long du week-end de la compétition, les animations sont nombreuses, telles les concentrations d'Arnage et deMulsanne, la fête foraine, les concerts, démonstrations, défilés, séances d'autographes, le village et ses boutiques, les expositions, baptêmes de piste, survols en hélicoptère,karting et simulateurs, soirées VIP... et bien sûr la course.
Avec les vitesses élevées qui sont associées au Mans, l'épreuve a connu un certain nombre d'accidents. Certains ont été mortels pour des concurrents, mais aussi pour des spectateurs.
Le pire moment de l'histoire du Mans estl'accident grave survenu durant l'édition du[21] au cours de laquelle82 spectateurs, ainsi que le pilote françaisPierre Levegh, furent tués par l'envol de saMercedes-Benz 300 SLR. Cependant, malgré l'accident, les organisateurs décidèrent de laisser la course continuer pour éviter que le public, venu très nombreux (environ 250 000 personnes), ne s’en aille et ne bloque les routes d'accès au circuit ce qui aurait aussi bloqué les ambulances évacuant les blessés. L'équipe Mercedes retira ses deux autres voitures durant la nuit et repartit discrètement vers l'Allemagne. Ce carnage provoqua un choc dans le monde des sports automobiles, qui conduisit à la suppression de beaucoup de courses principales et mineures en1955, telles que les Grands Prix deFrance, d'Allemagne et deSuisse ; ce dernier bannissant jusqu'en 2007, toute compétition motorisée sur circuit sur son territoire. Cet accident entraîna de nouvelles réglementations sur la sécurité des pilotes et des spectateurs dans toutes les catégories de sports motorisés.
En1986,Jo Gartner se tua au volant d’unePorsche 962C, brisée sur les barrières dans la ligne droite des Hunaudières. Il y eut un autre décès en1997, celui deSébastien Enjolras surWR lors des essais préliminaires, à la suite de l'envol de sa voiture, retombée sur le rail de sécurité. Le dernier accident mortel en date eut lieu le, après seulement dix minutes de course.Allan Simonsen décéda à la suite de la perte de contrôle de son Aston Martin dans le virage rapide du Tertre Rouge. Inconscient après le choc, il mourut dans l'hélicoptère le menant à l'hôpital.
Au cours de l'édition 1999, lesMercedes-Benz ont été victimes d'une série d'accidents qui auraient pu avoir des suites plus graves. LaMercedes-Benz CLR souffrait d’une instabilité aérodynamique qui en provoquait l'envol sous certaines conditions. Après une première alerte le jour des qualifications, où la CLRno 4 conduite parMark Webber décolla de l'avant et s'immobilisa le long des rails, Mercedes déclara avoir résolu le problème. Cependant, lors du « warm up » quelques heures avant la course, la même voiture bien que réparée, avec le même pilote, s'envola et se retrouva sur le toit. Un nouvel accident se produisit en course. La CLRno 5 dePeter Dumbreck s’envola à plusieurs mètres de hauteur en tournoyant, passa au-dessus des rails de sécurité, et atterrit dans les bois. Aucun conducteur ne fut sérieusement blessé dans ces trois accidents, mais Mercedes-Benz retira rapidement la voiture restante en course et, par la suite, arrêta son programme de développement de voitures de typesport-prototype.
Les voitures qui participent à cette épreuve sont réparties en plusieurs catégories : « LM » signifie « Le Mans », « LM P » « Le Mans Prototype », « GTE » « Grand tourisme Endurance », « Pro » « professionnel » et « Am » « amateur ».
À partir de l'édition 2021, une nouvelle catégorie,Le Mans Hypercar, remplace la catégorie LMP1[23]. En 2023 apparaît la catégorieLMDh, obligatoirement dotée d'un système hybride standard et reprenant la réglementation châssis de la catégorie LMP2[24].
À partir de 2021, la mise en place d'une « Balance of Performance » à l'intérieur des catégories les plus élevées (Le Mans Hypercar, puis LMDh en 2023), de manière à égaliser les performances de tous les concurrents appartenant à une même catégorie, constitue un tournant fondamental dans la philosophie de la compétition[5].
La catégorie « Le Mans Hypercar » remplace donc l'ancienne catégorieLMP1 depuis 2021. Cette dernière avait pris le relais de la catégorieLMP900 en 2004[25]. La catégorie « LMP2 » quant à elle, remplace l'ancienne catégorieLMP675 également depuis 2004[26].
En 2011, la catégorieLM GT2 est remplacée par une nouvelle catégorie nomméeLM GTE. Cette dernière sera divisée en deux classes lors de sa création : Pro et Am[27]. À la fin de la saison 2022, la catégorieLMGTE Pro disparaît et l'année suivante, c'est au tour de l'autre catégorie, laLMGTE Am, de laisser sa place à la nouvelle catégorie « LMGT3 » qui débute en 2024[28].
La Coupe biennale Rudge Witworth (24 Heures du Mans 1929-1930).
LaCoupe Rudge-Whitworth est décernée à26 reprises entre 1925 et 1960 (sauf en 1956 et 1957 faute de constructeur candidat ;Aston Martin l'ayant remportée trois fois avant-guerre et le moteur Panhard huit fois entre 1950 et 1960). Cette coupe, fondée sur le classement de trois années successives (cumul des distances parcourues lors des 24 Heures) est donc triennale pour sa première édition en 1925[29]. La réglementation est simplifiée pour une Coupe Rudge-Whitworth devenue biennale dès la même année. Le constructeur françaisChenard et Walcker remporte alors pour ses résultats en 1923/1924/1925 la coupe triennale, et la coupe biennale[30]. AprèsOfficine Meccaniche, constructeur italien en 1926, c'estSalmson constructeur français de renom qui remporte successivement en 1927 et 1928, les troisième et quatrième Coupes Rudge-Witworth.
Unclassement à l'indice de performance (plus grande distance parcourue selon la cylindrée) est établi à37 reprises lors de chaque course entre 1926 et 1971. Le moteurPanhard est récompensé dix fois entre 1950 et 1962, Porsche six fois[31].
UnPrix de Saint-Didier (du propriétaire d'un garage manceau) de 50 000 FRF est décerné une seule fois en 1927, à André de Victor et Jean Hasley surSalmson GS (No 25), d'après une formule handicap.
Salmson est le seul constructeur à avoir remporté, en 1927, ces trois dernières récompenses et repart alors victorieux avec 110 000 FRF, alors que Bentley pour la plus grande distance parcourue, remporte 1 200 FRF.
Unclassement à l'indice de rendement énergétique (où sont pris en compte la vitesse moyenne, la consommation de carburant, et le poids du véhicule) est institué de 1959 à 1975. Porsche le remporte quatre fois,Alpine-Renault et Ferrari trois fois[31]. De 1977 à 1988 existe le classement général à l’efficacité énergétique, remporté quatre fois consécutivement par unePorsche 956 de 1982 à 1985, qui devient le classement Écoénergie de 1989 à 1991 dont sera vainqueur laSpice Ford SE les deux premières fois.
Après leMichelin Energy Endurance Challenge (MEEC) en 2007 et 2008, apparaît leMichelin Green X Challenge en 2009, également annuel mais désormais fondé sur lesEuropean Le Mans Series etAmerican Le Mans Series pour une qualification mancelle.
Dès la deuxième édition, il fut décidé que l'épreuve se déroulerait lors du deuxième week-end de juin, en raison des performances des phares de l'époque. Cette organisation a connu des modifications ultérieures, en raison de diverses circonstances. En 1968, l'épreuve s'est tenue en septembre en raison des événements de mai. En1998, l'épreuve a eu lieu le premier week-end de juin afin de ne pas se superposer à laCoupe du monde de football organisée en France. Depuis 1998, l'organisation a été assouplie, la course a lieu soit le deuxième, soit le troisième week-end de juin.
De 1924 à 1928, les véhicules devaient effectuer un certain nombre de tours (20 en 1924) avec la capote fermée[32].
Lors de sa victoire en1950,Louis Rosier disputa pratiquement toute la course en solitaire, ne laissant son fils piloter que durant deux tours[43],[44],[45]. En1952,Pierre Levegh disputant seul la course sur uneTalbot-Lago, faillit battre les Mercedes d'usine, abandonnant lors de la dernière heure sur une casse mécanique provoquée par un rétrogradage raté alors qu'il occupait la tête de la course[46],[47]. C'est à la suite de cet exploit que l'écurie Mercedes lui avait proposé un volant d'usine lors de la tragique édition de1955, l'associant à des pilotes aussi prestigieux queJuan Manuel Fangio,Stirling Moss etKarl Kling.
L'édition1955 fut endeuillée par ungrave accident ayant causé92 morts : 83 sur le site (dont un gendarme sur la piste) et neuf autres dans les jours qui suivirent. Des débris (moteur, train avant et capot) de laMercedes 300 SLR de Pierre Levegh furent catapultés dans les tribunes de la ligne droite des stands à la suite d'une collision avec l'Austin-Healey deLance Macklin. La course se poursuivit normalement (à l'exception du retrait volontaire de l'écurie Mercedes). Toutefois cet accident provoqua un important émoi médiatique et eut des conséquences notables sur l'histoire du sport automobile, entraînant l'interdiction des courses automobiles sur circuit sur le territoiresuisse pendant plus de cinquante ans, et incitant la firmeMercedes-Benz (dont le retour sportif avait été mal accepté en France, le succès desFlèches d'Argent d'avant-guerre étant encore associé à la période hitlérienne) à ne plus participer à des compétitions automobiles de haut niveau pendant une trentaine d'années. La course fut par ailleurs remportée parMike Hawthorn, dont la responsabilité semblait engagée dans l'accident, ce qui déclencha une polémique médiatique contre le pilote britannique. La question des responsabilités de Macklin ou de Hawthorn ne fut jamais clairement élucidée[49].
Jusqu'en1970, la procédure de départ (reproduite dans de nombreuses autres épreuves d'endurance et baptisée « départ Le Mans ») imposait aux pilotes de traverser la piste en courant pour rejoindre leur voiture, stationnées en épi sur la ligne de départ. Cette tradition rendait spectaculaire le départ des courses, mais fut la cause de nombreux accidents, certains pilotes préférant ne pas boucler leur harnais de sécurité afin de figurer parmi les mieux placés à l'issue des premiers tours[54].
Lors de l'édition1969,Jacky Ickx boycotta cette procédure en traversant la piste sans courir, cela afin de s'élancer délibérément dernier[55]. Cela ne l'empêcha pas de remporter la course (avecJackie Oliver) à l'arraché, devant laPorsche 908 deHans Herrmann etGérard Larrousse[34],[56]. Ce geste de protestation fut concomitant à un changement du règlement technique de laFIA, qui permettait aux constructeurs d'aligner des prototypes de cinq litres de cylindrée, surpuissants (leurs performances étaient supérieures à celles des F1 de la même époque), mais dont l'engagement exigeait une réflexion approfondie et commune à l'ensemble des sports mécaniques, sur le degré de professionnalisme avec lequel la sécurité des pilotes et des spectateurs était prise en compte. L'impact du geste de Ickx fut d'autant plus légitime que, cette même année, le départ de la course fut précisément le théâtre d'un accident coûtant la vie au pilote britannique John Woolfe, qui pilotait la toute nouvellePorsche 917, voiture emblématique de cette époque.
Graham Hill, vainqueur surMatra en1972, est le seul pilote à avoir remporté les trois compétitions automobiles considérées comme les plus prestigieuses (triple couronne) : leGrand Prix automobile de Monaco deFormule 1, le Mans et les500 miles d'Indianapolis[34],[64].Mario Andretti, détenteur d'un titre de champion du monde de Formule 1, et également vainqueur à Indianapolis, a lui aussi disputé le Mans à plusieurs reprises, mais n'a pas pu se classer mieux que troisième (avec son filsMichael surPorsche 956 en1983) et deuxième (surCourage-Porsche en1995). En2007 et2008,Jacques Villeneuve tenta, sans succès, de rejoindreGraham Hill (à noter cependant que si Villeneuve fut champion du monde de F1, il ne gagna jamais à Monaco) au volant d'unePeugeot 908 HDi FAP. De même, siFernando Alonso, double champion du monde deFormule 1 et double vainqueur à Monaco, a remporté les 24 Heures en2018 et2019, il ne s'est jamais imposé à Indianapolis. La même remarque est à faire pourJuan Pablo Montoya, vainqueur à Indianapolis et à Monaco, mais jamais au Mans, malgré une tentative[65].
Le premier pilote à remporter une officieuse « triple couronne » d'endurance (pour le monde anglo-saxon[66] les24 Heures du Mans, les12 Heures de Sebring (création en 1952), et les24 Heures de Daytona (création en 1962 sous forme de3 Heures puis format de 24 Heures depuis 1966) est l'AllemandHans Herrmann en 1970. L'AméricainHurley Haywood a réussi à remporter dix courses lors de ces trois compétitions, suiventJacky Ickx et l'autre AméricainAl Holbert, avec neuf réussites chacun. D'autres grands noms du sport automobile se sont imposés dans les trois compétitions après 1964 (année des premiers 2 000 kilomètres de Daytona), telA. J. Foyt.
En1976, le Président de l’ACO,Raymond Gouloumès, s'est rendu en Floride fin janvier, pour voir Bill France (fondateur de laNASCAR) et l'inviter à donner le départ. Il ne vint pas seul, mais accompagné de deux concurrents réguliers de son championnat. Il vint avec uneFord Torino pilotée parDick Brooks(en),Dick Hutcherson(en) etMarcel Mignot et uneDodge Charger pilotée parHershel(en) etDoug McGriff avec leurs énormes V8 de 7.0l. Mais le plaisir d'entendre ces moteurs hurler sur le circuit de la Sarthe fut de courte durée : la Charger inaugura la liste des abandons au deuxième tour et la Torino, alla un peu plus loin, mais sans jamais s’extraire des profondeurs du classement et abandonna à son tour[67]. L'expérience ne fut pas renouvelée les années suivantes.
En1985, l'écurie privéeJoest alignant unePorsche 956 « client » réussit l'exploit de devancer, à « la régulière », les voitures engagées par l'usine[34].
En1991, 21 années après leur première participation avec une voiture àmoteur rotatif (moteur Wankel), et après de très nombreuses participations,Mazda devient le premier constructeur japonais victorieux au Mans, et par ailleurs l'unique vainqueur avec ce type de moteur[34],[76],[77],[78].
Michael Schumacher participe à cette même édition1991, peu de temps avant le début de sa carrière enF1. Il signe à cette occasion une prestation très convaincante : cinquième surSauber-Mercedes (avecKarl Wendlinger etFritz Kreutzpointner), et détenteur du meilleur tour en course sur le circuit de l'époque[79].
En1992 et1993, Peugeot remporte l'épreuve avec sa905 au terme d'une lutte avecToyota. Première et troisième en 1992, la marque réalise un triplé historique en 1993[34]. Ce fut la dernière victoire d'une écurie française avant quePeugeot gagne à nouveau et réalise un doublé avec ses908 en2009[34],[80].
L'édition1999 fut marquée par l'envol des deuxMercedes CLR de l'écurieAMG, au niveau de la courbe rapide précédant le virage d'Indianapolis et de laligne droite des Hunaudières à la suite d'un manque de stabilisateurs pour la première et d'une perte de l'un des stabilisateurs lors d'une touchette avec une Porsche 911 GT2 (ancienne appellation) pour la deuxième[81].
Le, Audi présente l'Audi R10, équipée d'unmoteur DieselTDI, qui fait ses débuts au Mans à l'occasion de l'édition2006. Aidée par sa faible consommation et son couple énorme, c'est une vitrine pour introduire en masse la technologie Diesel sur le premier marché automobile au monde, les États-Unis, au moment où la norme imposera une faible teneur ensoufre.
Audi place pour la première fois unmoteur Diesel sur le podium des 24 Heures avec ses deuxR10 TDI qui finissent en première et troisième position de l'édition2006[34],[84].
Fin,Porsche annonce son retour aux 24 Heures du Mans pour 2014[85],[86], tandis que Peugeot arrête son programme d'endurance dès[87],[88].
En2015, Porsche engage une troisième919 Hybrid confiée à trois jeunes pilotes :Nick Tandy,Earl Bamber etNico Hülkenberg. Peu expérimentés, ces derniers se qualifient troisièmes et conviennent de rouler chacun à son rythme, de cette façon, un podium leur semble envisageable. Mais à la surprise générale, ils passent le drapeau à damier en tête et offrent une dix-septième victoire au Mans au constructeur allemand, dont la dernière datait de1998[93],[94].
Quinze éditions consécutives (1994 à 2008) ont été remportées par une voiture disposant d'un moteur allemand (neuf fois Audi, quatre fois Porsche et deux fois BMW) ; la Bentley anglaise victorieuse en 2003 avait un moteur dérivé du moteur Audi de la R8 et la McLaren de 1995 un moteur BMW. Cela reprit à partir de 2010 jusqu'en 2017 (cinq fois Audi et trois fois Porsche).
Lors de l’édition2016, la Toyota en tête de la course s'arrête à un tour de l'arrivée, en raison d'une perte de puissance, et laisse donc filer la victoire[34],[97].
En2020, pour la première fois depuis 1968, la course, qui devait se disputer les 13 et, est reportée en septembre en raison de lapandémie de Covid-19[98]. Le départ est donné à14 h 30 au lieu de15 h habituellement, et l'arrivée a donc lieu à14 h 30 le lendemain[99]. Initialement prévue avec une jauge de spectateurs très réduite, l'épreuve se déroule finalement àhuis clos[100],[101],[102].
En2021, pour la troisième fois de l'histoire de l’épreuve, la course se dispute en août en raison de lapandémie de Covid-19. Le départ est donné à16 h pour une arrivée le lendemain à la même heure. L'épreuve se déroule avec une jauge de 50 000 spectateurs[103].
Le samedi,Josh Pierson prend le départ des 24 Heures au volant d'une Oreca 07 LMP2 ; il est alors âgé de16 ans et 117 jours, ce qui fait de lui le plus jeune coureur qu'ait connu cette épreuve[104],[105].
En2025, l'équipementier françaisMichelin remporte sa vingt-huitième victoire consécutive depuis 1998 et égale ainsi le record de victoires détenu par un manufacturier de pneumatiques aux 24 Heures du Mans, en l'occurrence le BritanniqueDunlop, avec 34 succès[106],[107].
La coutume veut que la piste soit envahie par les spectateurs lors du podium final. Les écuries automobiles retirent alors tout ce qui peut être pris par les fans comme souvenirs (panneaux indiquant le numéro et le nom de la voiture, etc.).
Le peintreRoger Lersy est l'auteur d'une toile intituléeLes 24 Heures du Mans qui fut présentée au Salon des peintres témoins de leur temps aumusée Galliera à Paris en 1957[124]. Au fil des ans, de nombreuses autos, appelées « Art cars »[125], portèrent sur elles les œuvres d'artistes et de stylistes d'horizons divers. En1979, une BMW M1 engagée parHervé Poulain fut peinte parAndy Warhol et fut surnommée "M1 Artcar".
Il existe une parodie, les24 Hours of LeMons(en) (« 24 Heures des citrons »)[126], déclinée aux États-Unis, en Australie et en Nouvelle-Zélande. Un « lemon(en) » étant une voiture pleine de défauts en langage populaire anglophone[127].
En 2019, le premier bilan carbone des 24 Heures du Mans s'élevait à 36 887 tonnes équivalent de CO2[130],[131],[132]. À titre de comparaison, cela représente un impact environ six fois moins important qu'unTour de France cycliste[130]. Contrairement aux idées reçues, le carburant et les pneus ne représentent qu'une infime partie des émissions de CO2, soit moins de 1,5 % alors que les spectateurs sont responsables de près de 65 % de l'empreinte carbone des 24 Heures, à travers le transport et la consommation[132]. Selon certains, il faudrait aussi prendre en compte l'effet marketing de l'évènement, c'est-à-dire l'impact sur les ventes supplémentaires de certains types d'automobiles, mais cela est difficilement quantifiable[132].
Les organisateurs de l'événement visent la neutralité carbone à l'horizon 2030 et misent pour cela sur plusieurs actions, notamment à travers la réduction des émissions directes et la compensation carbone[130].
↑L'ACO attribue la victoire de 1994 à Porsche. Cependant, la construction de la voiture est à l'initiative deDauer Sportwagen(en) avec laDauer 962 Le Mans.
↑a etbL'ACO attribue les victoires de 1996 et 1997 à Porsche. Cependant, la voiture a été conçue parTWR.
↑L'ACO attribue la victoire de 1989 au constructeur suisse Sauber.
↑Le Monde, « Les services de secours ont parfaitement fonctionné après l'accident de Jacques Weber déclare le préfet de la Sarthe »,Le Monde,(lire en ligne, consulté le).
↑(en)Lemon - Online Etymology Dictionary« Specific sense of "second-hand car in poor condition" is by 1931 » (« Le sens de « voiture d'occasion en mauvais état » date de 1931 »).
Les 24 Heures du Mans, cinquantenaire de l'Automobile-Club de L'Ouest (1958), deux tours de cadran en deux faces de disque - reportage de Georges Fraichard, interview de Claude Joubert, avec les voix des pilotes, et notamment celle deMaurice Trintignant. Face A : 1- Historique, 2- Présentation des vieilles voitures, 3- Le départ, 4- Le tour du circuit, ed. Véga, ref. V 30 S 813.