1er mars : l’assemblée générale de l’ONU adopte le plan des Nations unies pour laNamibie ; le1er avril, leGANUPT prend en charge l’administration du pays pour contrôler le retrait des Sud-Africains de Namibie et organiser des élections[11].
1er-2 avril : échec d’une tentative de coup d’État contreHissène Habré au Tchad. Le général Hassane Djamous, chef des forces armées, et Ibrahim Mahamat Itno, ministre de l’intérieur, sont arrêtés.Idriss Déby s’enfuit au Soudan où il crée leMouvement patriotique du Salut[9].
9 avril : un incident entre agriculteurssoninkés sénégalais deDiawara et des éleveurspeuls mauritaniens de Sonko marque le⋅début duconflit sénégalo-mauritanien. Affrontements ethniques entre Mauritaniens et Sénégalais. Pillage des biens de nombreux commerçants mauritaniens (environ 300 000) opérant auSénégal et des Sénégalais (environ 30 000) vivant enMauritanie. Des affrontements militaires sporadiques ont lieu jusqu’en1991 et les relations diplomatiques entre les deux États sont rompues le21 août jusqu’au[13].
24-26 mai :sommet de la francophonie à Dakar. Le 24, la France annonce l’annulation de la totalité de ladette publique de 35 pays africains[14]. Déclaration de Dakar sur les questions d’éducation et de formation, qualifiées de « domaines stratégiques d’interventions »[15].
16 juin : la crise économique contraint larépublique populaire du Bénin à signer son premier plan d’ajustement structurel avec le FMI et la Banque mondiale[17]. Un soutien financier est promis par les bailleurs de fonds de la communauté internationale en échange d’une amnistie politique, votée le30 août (Décision-Loi n° 89-010 du portant amnistie)[18].
7-11 novembre : abolition de la ségrégation raciale et élections législatives multipartistes enNamibie. LaSWAPO obtient 57 % des suffrages aux élections à l’Assemblée constituante[25].
Novembre : grève générale des fonctionnaires duBénin, impayés depuis plusieurs mois[26]. Le30 novembre, le Comité central annonce des réformes politiques, institutionnelles et économiques[27].
7 décembre : le Parti de la révolution populaire du Bénin abandonne lemarxisme-léninisme comme idéologie officielle de l’État du Bénin etKérékou accepte le29 novembre la tenue d’une conférence nationale des forces vives chargée de réaliser la transition démocratique, qui se tient du 19 au[28].
23 février :référendum sur une nouvelleconstitution algérienne, plus démocratique et respectueuse des libertés publiques. Plébiscite avec 99 % des voix et 82 % de taux de participation. Instauration du multipartisme[33]. Création d'un parlement élu et séparation de pouvoir civil et militaire.
6 septembre : le FIS obtient l’agrément du ministère de l’Intérieur[32], en violation de la nouvelle constitution de février interdisant la création de tout parti politique confessionnel.
16 septembre : le réformateurMouloud Hamrouche forme un nouveau gouvernement en Algérie[34]. Il libéralise la presse, réforme l'appareil judiciaire et met fin à certains monopoles de l'État sur les entreprises publiques et privées. La libéralisation effective de l'économie et de la vie politique entraîne une effervescence sans précédent dans la société algérienne.
21 décembre : plusieurs dizaines de milliers de femmes voilées, accompagnées de leurs maris, convergent vers l’Assemblée populaire nationale algérienne pour dénoncer « la recrudescence des agressions contre l’islam et les musulmans »[35]. Des oulémas, dirigeants de la Ligue de laDawa islamique dénoncent le sport et la mixité, et exigent des lois conformes à l’islam, allant jusqu’à comparer les associations féministes algériennes aux « femmes de parachutistes français à la fin des années 1950 ».
11 février : consécration de Barbara Harris, la première évêque épiscopalienne àBoston[41].
14 février : les Présidents des pays d’Amérique centrale (Costa Rica, Salvador, Guatemala, Honduras, Nicaragua) signent la déclaration conjointe de Costa del Sol (Salvador) pour la paix au Nicaragua. Le président duNicaraguaDaniel Ortega annonce l’organisation d’élections libres pour le[42].
27 février :Caracazo, manifestations et émeutes populaires au Venezuela contre la hausse des prix et l’austérité.Elles sont réprimées dans le sang par l’armée (entre 300 et 3 000 victimes)[43].
10 mars,crise de la dette en Amérique Latine : annonce du Plan Brady. Le secrétaire du Trésor américain,Nicholas Brady, propose un plan qui oblige les banques commerciales à faire des concessions importantes à leurs débiteurs, notamment une réduction de dette « volontaire »[44] ; « les banques doivent faire des efforts pour parvenir à des réductions, tant de la dette que du service de la dette ». Quelques pays, comme leCosta Rica, peuvent bénéficier rapidement du plan Brady, mais pour la majorité des autres le problème de la dette reste toujours irrésolu.
24 mars : naufrage du pétrolierExxon Valdez au large duCanada, contenant 300 000 tonnes de pétrole brut, qui provoque une catastrophe écologique au sud de l’Alaska[45].
7 mai : élection auPanama[46]. Victoire probable du candidatGuillermo Endara du parti de l’Alliance démocratique d’opposition civiliste (ADOC).Manuel Noriega refuse de reconnaître la défaite de son candidat de la Coalition de libération nationale (COLINA),Carlos Duque(en) et le Tribunal suprême des élections annule le scrutin pour éviter une guerre civile.
31 mai, Mexique : le gouvernementSalinas présente au Congrès son Plan National de Développement 1989-1994[47]. Il accélère la privatisation des entreprises nationalisées et prend des mesures pour inciter les étrangers à investir en leur permettant de contrôler entièrement les entreprises.
8 juillet,Argentine : arrivée au pouvoir deCarlos Menem[48]. Il promulgue une loi de réforme de l’État (14 août), prévoyant une baisse des dépenses publiques et un échéancier de privatisations (Aerolíneas Argentinas, ENTel) et une loi sur l’urgence économique (1er septembre), qui dans un premier temps aggrave l’hyperinflation[49]. Des mesures supplémentaires visant à libérer totalement les marchés après un changement de ministre de l’Économie (19 décembre) parviennent à maîtriser l’inflation[50].
30 juillet : démocratie auChili. Des réformes constitutionnelles (limitation du rôle du Conseil de sécurité nationale, mandat présidentiel à 4 ans, etc.) sont approuvées par référendum. Une Concertation pour la démocratie est formée en vue des présidentielles, réunissant 17 partis de gauche et du centre pour soutenirPatricio Aylwin, président de la Démocratie chrétienne[51].
7 août : les cinq chefs d’État de l’Amérique centrale, réunis à Tela auHonduras, concluent un accord pour mettre fin à la guérilla armée (Contras) contre le régimesandiniste (communiste) duNicaragua, moyennant une promesse de démocratisation du régime deDaniel Ortega[52].
11 novembre,Salvador : leFMLN lance sa plus grande offensive en dix ans deguerre civile[55]. L’armée en profite pour se livrer à une vaste répression, et assassine (le16 novembre) notamment six professeurs et intellectuelsjésuites (et leur cuisinière) de l’Université centraméricaine(es) (UCA), connus pour leurs activités en faveur des victimes du régime et internationalement influents[56].
17 décembre : auBrésil, se déroulent les premières élections démocratiques depuis trente ans, etFernando Collor de Mello devient le premier président de la République brésilienne réellement élu par le peuple[62].
20 décembre :opérationJust Cause, interventionaméricaine auPanama pour « renverserNoriega, rétablir la démocratie, protéger les ressortissants américains et défendre les traités concernant le canal »[61].Guillermo Endara prête serment sur une base militaire américaine. Le24 décembre, le généralManuel Noriega se réfugie à l’ambassade duVatican, assiégée par les troupes américaines. Le, accusé d’être compromis avec des trafiquants de stupéfiants, il se rend à la justice américaine[63].
15 avril,Chine : la mort deHu Yaobang, ancien Secrétaire général duParti communiste chinois incite les étudiants à se réunir sur laplace Tian’anmen àPékin, où s’engagent des débats et où l’on signe des pétitions. Unmouvement spontané dans les grandes villes demande la libéralisation du régime, la lutte contre la corruption et la hausse des prix[70]. Le25 avril,Deng Xiaoping, appuyé par le Premier ministreLi Peng et le chef de l’État,Yang Shangkun, choisit la répression[71]. Les occupants de la place Tian’anmen deviennent plus militants.
15-18 mai : sommet sino-soviétique[75]. La Chine et l’URSS reprennent desrelations normales après une éclipse de trente ans.
20 mai : instauration de la loi martiale enChine. Les dirigeants du parti, après de longues délibérations, désavouent le trop modéréZhao Ziyang, imposent la loi martiale et font intervenir l’armée d’abord réticente[76].
4 juin : l’armée chinoise réprime larévolte des étudiants sur la place Tian’anmen àPékin. Cet événement est couvert en direct à la télévision. Des affrontements d’une grande violence font des centaines de morts chez les étudiants, les ouvriers et les employés qui refusent d’obtempérer aux ordres, mais aussi chez les militaires. Le massacre ruine temporairement le prestige de laChine, mise au ban de la communauté internationale[70].
18 juin : le nom de laBirmanie est officiellement changé en Union du Myanmar et le nom de la capitale deRangoun en Yangon[78].
24 juin :Zhao Ziyang est remplacé ausecrétariat général par le maire deShanghai, un ancien ingénieur,Jiang Zemin, qui devient bientôt président de la Commission militaire à la suite deDeng Xiaoping[79]. Les dissidents sont pourchassés, emprisonnés, exécutés ou contraints à fuir à l’étranger. Jiang Zemin émerge, cumulant les fonctions de chef de l’État, de président de la Commission militaire et de secrétaire général du parti.
30 juillet-30 août : conférence de l’ONU àParis sur leCambodge. Les Nations unies ont toujours refusé de reconnaître le gouvernement pro-vietnamien deHun Sen. En revanche, la coalition des trois mouvements de résistance (Khmers rouges,Front national de libération du peuple khmer et lespartisans du princeSihanouk) avait été reconnue comme gouvernement en exil (Coalition gouvernementale du Kampuchea démocratique). Malgré des tentatives de pourparlers en faveur de la paix, dès1988, entre le gouvernement et les trois mouvements de résistance, peu de progrès sont accomplis avant1990[73].
Septembre : création duHizbul Mujahidin (Parti des guerriers de la foi). Des militants islamistes mènent des actions de guérilla contre les intérêts indiens auCachemire[82].
Novembre : les Soviétiques informent le gouvernement du Vietnam de leur intention de retirer leurs chasseurs et leurs bombardiers de la base vietnamienne deCam Ranh et de réduire fortement leur aide militaire. Le retrait soviétique commence endécembre[86].
2 décembre : signature par le Parti communiste malais d’un traité formel de paix avec le gouvernement de Malaisie àHat Yai en Thaïlande[87].
18 avril : des émeutes populaires éclatentMa’an, au sud de laJordanie, provoquées par la politique d’austérité mise en place par leFMI et le régime. Elles se propagent àTafilah,Al-Karak etSalt dans le Nord[91].
17 mai : leParlement israélien vote des propositions de paix définies parYitzhak Shamir le14[92] : élections dans lesterritoires occupés mais refus de la participation de l’OLP, autonomie provisoire durant trois ans, puis ouverture de négociations sur le statut final des territoires, mais refus d’un État palestinien.James Baker accepte le plan Shamir mais refuse l’idée d’un grandIsraël.Arafat accepte l’initiative de Shamir mais en l’amendant (retrait partiel de l’armée israélienne, supervision des élections par l’ONU, retour des réfugiés, création définitive d’unÉtat de Palestine)[93].
28 juillet : élection de l’hodjatoleslamHachemi Rafsandjani, conservateur, à la présidence de la république islamique d'Iran, tandis que son prédécesseurAli Khamenei hérite des pouvoirs suprêmes du grand ayatollah. Il favorise les religieux les plus conservateurs mais finit par mécontenter la population[96].
7 octobre :James Baker propose un plan pour la mise en place d’une délégation palestinienne pour les négociations avec droit de regard d’Israël, organiser des élections dans les territoires occupés et la reconnaissance du plan Shamir[93].
8 novembre : les élections enJordanie montrent une forte progression des islamistes, qui obtiennent 31 sièges sur 80[97].Hussein de Jordanie décide de procéder à des mesures de libéralisation politique et s’en prend à la politique américaine jugée responsable de la situation économique. Il annonce de nouvelles élections, les premières depuis 1967, et autorise les partis politiques interdits depuis1957[98]. Il appelle les pays pétroliers à lui fournir une aide économique et financière.
31 décembre : auNakhitchevan, des centaines de manifestants, pour la plupart des réfugiés chassés de l’Arménie voisine, demandent des terres nouvelles. En quelques heures, ils détruisent sur 130 kilomètres de frontière avec l’Iran, des dizaines de postes frontaliers, des centaines de pylônes et de bornes frontières[99].
Liban
1er janvier : reprise des affrontements interchiites dans la banlieue Sud de Beyrouth. Les combats se propagent dans le sud du pays, aussi loin que dans la zone de Iqlim al-Tuffah[100].
11 et14 février : lesForces libanaises attaquent l’armée libanaise àJdeideh et à Monteverde dans la banlieue de Beyrouth. le généralMichel Aoun acquiert une popularité croissante qui dépasse les clivages confessionnels. Il veut restaurer l’autorité de l’État libanais. Il affronte lesForces libanaises (15 février), puis ferme les ports clandestins du secteur chrétien (décret du24 février, applicable le6 mars)[101]. Puis il décide de s’en prendre aux ports sous contrôledruze. Les milices druzes résistent, soutenues par laSyrie.
14 mars : le généralMichel Aoun, premier ministre depuis le déclare la « guerre de libération » contre l’occupantsyrien[102]. Les affrontements dansBeyrouth font des pertes civiles considérables. La guerre dure plusieurs mois et Aoun cherche une intervention internationale.
28 juillet : un commando israélien enlève au Sud-Liban, le cheikhAbdel Karim Obeid, considéré comme le chef spirituel et militaire duHezbollah au sud deTyr et connaissant la plupart des secrets des opérations de prises d’otages occidentaux depuis1982[103].
31 juillet : leHezbollah diffuse un film-vidéo de la pendaison du colonel américainHiggins(en)[103], commandant en chef de l’ONUST enlevé le dernier, d’après des sources américaines le colonel aurait été torturé puis exécuté dès le mois dedécembre 1988.
17 septembre : un comité tripartite arabe (Maroc, Algérie, Arabie saoudite) propose un plan de paix, accepté par laSyrie, comprenant un cessez-le-feu général, la levée des blocus et la réunion des députés libanais hors du pays[104].
22 octobre : lesdéputés libanais votent lesaccords de Taëf. Ils soulignent l’indépendance du Liban et rappellent l’appartenance du pays à laLEA (Ligue des États arabes), auxNations unies et auMouvement des non-alignés. Le nombre des députés est porté à 108 avec parité entre musulmans et chrétiens. Les pouvoirs du président de la république sont réduits au profit de ceux du président du Conseil[102]. La restauration de l’unité nationale passe par l’élection d’un nouveau chef de l’État, la dissolution des milices, la mise sur pied d’un cabinet d’union nationale et l’adoption de réformes. Les forces syriennes sont autorisées à rester deux ans au Liban pour aider à la reconstruction et à l’autorité de l’État. Les milices, les communautés musulmanes non sunnites etMichel Aoun s’opposent à l’accord.
5 novembre : en dépit des pressions aounistes sur les députés chrétiens,René Moawad est élu président de la République et désigneSélim Hoss comme Premier ministre[102].
24 novembre :Elias Hraoui est élu président de la République[100]. Aoun maintient son contrôle sur la partie chrétienne deBeyrouth. Les ambassades étrangères décident de reconnaître Hraoui et délaissent Aoun. Les FL acceptent de se rallier à l’accord de Taëf.
13 janvier: une cabine du téléférique deVaujany (plus grand du monde à cette époque) chute sur 200 mètres avec 8 techniciens à son bord.
4 avril, Espagne : l’ETA annonce la fin de la trêve annoncée le23 janvier à la suite de l’échec des négociations engagées à Alger avec le gouvernement espagnol[108].
9 novembre : Chute du mur de Berlin, les allemands de l'Est sont autorisés par le président de la RDAEgon Krenz à passer librement vers Berlin-Ouest à la surprise des Européens de l'Ouest.
17 janvier : fin de la troisièmeCSCE àVienne. Une déclaration insiste sur le respect des libertés religieuses et les droits des minorités nationales[127].
10 mars,république socialiste de Roumanie : une lettre signée par six anciens dirigeants communistes roumains adressée àNicolae Ceaușescu pour l’inciter à changer de politique est publiée par laBBC. Les signataires sont mis aux arrêts, puis relégués dans des fonctions subalternes[131].
18 mars : déclaration deLykhny ; les nationalistesabkhazes exigent la création officielle d’une république socialiste soviétique séparée de laGéorgie[132].
26 mars et9 avril : premièresélections libres enUnion soviétique, première élection nationale depuis1917 (90 % de participation), choisissant le nouveauCongrès des députés du peuple ; celui-ci se réunit le25 mai pour élire leSoviet suprême et pour élire Gorbatchev pour un mandat présidentiel de cinq ans[128]. L’appareil du parti réussit à imposer ses candidats dans les campagnes et enAsie centrale, mais essuie des échecs cuisants àMoscou où triompheBoris Eltsine, àLeningrad, àKiev, etc. Au Congrès, si les communistes ont la majorité (88 %), ils sont divisés en courants si opposés qu’aucune discipline de vote ne peut s’instituer.
28 mars : le président Comité central de la Ligue des communistes de Serbie de larépublique socialiste de Serbie,Slobodan Milošević, met un terme à l’autonomie duKosovo et de laVoïvodine en faisant voter des amendements à la Constitution de la république socialiste de Serbie. Les autres républiques yougoslaves craignent un retour vers un régime centralisé[133].
5 avril : réformes institutionnelles et syndicales enrépublique populaire de Pologne : signatures desaccords dits de la « table ronde » entre le pouvoir communiste etSolidarność[125]. Le Premier ministreMieczysław Rakowski doit accepter l’établissement du pluralisme syndical et la démocratisation des institutions. Des libertés civiques et politiques sont accordées, Solidarité est légalisée et un Sénat librement élu institué.
9 avril :tragédie de Tbilissi ; 21 personnes sont tuées et plusieurs centaines blessées dans la dispersion d’une manifestation anti-soviétique[132].
7 mai : lors des élections municipales enRDA leSED réalise un score de 98,85 % des voix. L’opposition proteste contre les fraudes électorales[134]. À partir de septembre, les groupes luthériens tiennent desmeetings et manifestent contre les arrestations[134].
12 mai : dans son discours de politique étrangère à l’Université du Texas, le présidentGeorge H. W. Bush déclare vouloir aller au-delà de la politique américaine d’endiguement et favoriser l’intégration de l’Union soviétique dans la communauté des Nations. Il demande au gouvernement soviétique de réduire ses forces militaires, de coopérer à la résolution des conflits régionaux, d’atteindre un pluralisme politique durable, de respecter des droits de l’homme et d’adhérer à l’obligation contractée àYalta en abandonnant ladoctrine Brejnev[136].
4 juin : élections législatives libres enrépublique populaire de Pologne : victoire deSolidarność[128]. L’opposition remporte les élections, soit 35 % des sièges à la Diète (65 % étant réservés au parti communiste et à ses alliés) et 99 sièges de sénateurs sur 100. Le nouveauParlement élit le généralWojciech Jaruzelski à la présidence de la République le19 juillet à une voix de majorité[125].
13 juin : table ronde entre le pouvoir communiste et l’opposition en Hongrie pour négocier une transition pacifique vers la démocratie[138]. Le parti communiste se divise : les réformateurs, dirigés parImre Pozsgay reconnaissent que larévolution de 1956 a été un soulèvement populaire et non une contre-révolution ; ils souhaitent la réhabilitation d’Imre Nagy exécuté en1958. La vieille garde n’accepte des concessions qu’avec réticence. Elle se rallie cependant en octobre au changement de nom.
15 juin : début de l’exode de laminorité turque de Bulgarie fuyant le programme d’assimilation pour la Turquie ; Ankara ferme sa frontière le22 août (310 000 personnes on rejoint la Turquie à cette date)[125].
16 juin,république populaire de Hongrie :Imre Nagy reçoit des funérailles dignes d’un héros national[125]. Les lois d’immigration sont adoucies et la constitution révisée en faveur d’une démocratie multipartite.
10 juillet : l’ONU publie à Genève le Rapport sur les Droits de l’homme en Roumanie, rédigé par le professeur roumainDumitru Mazilu. Celui-ci présente une vue très critique et un panorama bouleversant du régime communiste deNicolae Ceaușescu[140].
10-24 juillet : enURSS, les mineurs de charbon se mettent en grève pour obtenir du savon[141]. La lenteur des réformes ne fait qu’aggraver la situation économique.Gorbatchev se rallie à une économie de marché conçue sur le modèle des économies mixtes des pays européens sociaux-démocrates. Il se heurte à l’inertie des intérêts en place, en particulier au Premier ministreNikolaï Ryjkov.
17 juillet : début de l’exode massif de réfugiés Allemands de l’Est par lafrontière austro-hongroise[145]. Le secrétaire général du parti,Erich Honecker est contraint de faire des concessions : il octroie des laissez-passer multiples qui permettent aux Allemands de l’Ouest de rendre visite à leur famille, il donne l’ordre de cesser de tirer sur les fugitifs qui veulent franchir le « rideau de fer », mais entend tenir la frontière hermétiquement close. Les citoyens de RDA qui veulent quitter le pays se réfugient à la mission de laRFA àBerlin-Est (3 août) ou dans les ambassades ouest-allemandes àBudapest (4 août), àVarsovie, àPrague, qui sont bientôt pleines.
23 août :voie balte. Manifestation sous la forme d’une chaîne humaine dans les pays baltes, allant deVilnius àTallinn en passant parRiga, pour demander l’indépendance vis-à-vis de l’Union soviétique[125].
31 août : à l’initiative de la majorité moldave, leroumain est déclaré langue officielle enMoldavie[146]. Les problèmes ethniques et territoriaux dégénèrent en guerre civile. Des mouvements séparatistes apparaissent dans le sud et dans l’est du pays. Des fonctionnaires refusent d’appliquer localement la loi linguistique dans la région située à l’est du Dniestr où est installée une forte minorité slave. Un parti politique,Yedinstvo, (« unité » en russe), est créé et revendique une plus grande autonomie pour laTransnistrie. Il obtient l’organisation d’un référendum (), à la suite duquel les autorités locales annoncent, le, la création de larépublique socialiste soviétique moldave du Dniestr[147].
12 septembre :Tadeusz Mazowiecki est le premier Premier ministre polonais non communiste depuis laSeconde Guerre mondiale.Leszek Balcerowicz devient vice-Premier ministre et ministre des Finances. Sonprogramme de réforme du système économique est voté par la Diète le27 décembre[150]. Dans un contexte de crise économique aggravée, les syndicats contrôlés par les communistes attisent l’agitation sociale. Le gouvernement Mazowiecki manque d’unité pour agir en profondeur. Néanmoins il purge la police, dépolitise l’armée, établit la liberté de la presse, élargit l’autonomie locale et règle la question frontalière avec l’Allemagne. Sa principale faiblesse réside dans l’éclatement du camp anticommuniste, divisé entre l’Alliance du Centre (Lech Wałęsa et l’Église catholique), qui prône l’accélération des réformes et l’expulsion des ministres communistes, et le Mouvement des Citoyens pour l'Action Démocratique, qui soutient les options plus modérées de Mazowiecki.
6 octobre : ouverture duXIVe congrès duParti socialiste ouvrier hongrois (parti communiste), qui se dissout et devient le « parti socialiste hongrois » (MSZP), au programme social-démocrate[154]. Le gouvernement de transitionNémeth, appuyé par leParlement hongrois, profite de l’éclatement du parti pour détruire les fondements du régime : les milices ouvrières sont dissoutes, les cellules du parti sont interdites sur les lieux de travail, ses comptes et ses biens sont révélés au public[155].
9 octobre : 70 000 personnes manifestent à Leipzig en scandant : « Wir sind das Volk ! » (« Nous sommes le peuple ! »). Les forces de l’ordre n’interviennent pas[134].
Gorbatchev refusant le recours aux tanks soviétiques (7 octobre[125]),Erich Honecker, secrétaire général du parti communiste et chancelier deRDA, quitte le pouvoir. Son successeur,Egon Krenz (-3 décembre), à beau faire des concessions et rouvrir la frontière tchécoslovaque le3 novembre, il est dépassé par l’ampleur du mouvement de contestation[153].
instauration du multipartisme enHongrie, qui ne se désigne plus comme démocratie populaire[156].
9 novembre : chute dumur de Berlin. Les Allemands de l’Est obtiennent la liberté de mouvement, sans en profiter pour émigrer vers l’Ouest prospère. La question de la survivance de laRDA se pose. Les communistes modérés comme le nouveau Premier ministreHans Modrow et le secrétaire généralGregor Gysi, espèrent conserver un système socialiste qui serait devenu libéral, mais deLeipzig part une revendication en faveur de laréunification des deux Allemagnes, mot d’ordre qui trouve une approbation croissante dans l’opinion publique.
démission du dictateur bulgareTodor Jivkov au pouvoir depuis 1954 enrépublique populaire de Bulgarie. Après un plaidoyer qui manque de sincérité en faveur d’un « pluralisme socialiste », sa politique d’assimilation forcée des turcophones témoigne d’un nationalisme borné et, quand il leur laisse par défi la possibilité de partir, 300 000 d’entre eux gagnent laTurquie. Ces mesures outrancières incitent les communistes les plus modérés, regroupés autour dePetar Mladenov, à acculer à la démissionTodor Jivkov), puis à l’expulser du parti[125]. L’opposition, rassemblée dans l’Union des Forces Démocrates (UFD) obtient du gouvernement qu’il amende la Constitution, mette un terme au monopole du parti communiste et permette aux turcophones de reprendre leurs noms musulmans.
Helmut Kohl présente un plan deréunification de l’Allemagne en dix points[137]. Il propose de négocier dans un premier temps une union monétaire qui jetterait les bases d’une communauté économique.
2 décembre : sommet au large des côtes de Malte entre Gorbatchev et Bush, qui scelle l’établissement de relations de confiance mutuelle entre les États-Unis et l’URSS[129].
8 décembre : au conseil européen deStrasbourg (sous présidence française), la Communauté européenne consacre le droit à l’autodétermination du peuple allemand[159].
22 décembre : chute du régime communiste enRoumanie. L’armée faisant défection,Nicolae Ceaușescu est contraint de quitterBucarest avec sa femmeElena. Ils sont capturés plus tard, ce même jour, à quelques dizaines de kilomètres de Bucarest. Une brève guerre civile provoque de nombreuses victimes. Le conseil du Front de salut national, dirigé par l’ancien dirigeant communisteIon Iliescu, exerce finalement le pouvoir exécutif intérimaire. Des dirigeants du régime de Ceausescu sont arrêtés et emprisonnés. Le24 décembre, Ion Iliescu proclame que la révolution est « victorieuse »[163].
24 décembre : totale liberté de circulation entre l’est et l’ouest de l’Allemagne[164].
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