Poursuite des
nationalisations au
Chili :
transports maritimes (février), industries Dupont (mars), biens d’
ITT (avril). Elles avivent le conflit tant entre le gouvernement et la bourgeoisie nationale qu’avec les États-Unis, qui limitent par tous les moyens les sources de crédit. Certains secteurs d’extrême gauche prennent des initiatives (occupations de terres, d’usines) de nature à placer le gouvernement dans une situation délicate. Malgré deux réunions d’étude (« réunion d’El Arrayán » (février) et « conclave de Lo Curro » (juin), le gouvernement ne change pas de politique avant août. Il procède alors à une dévaluation et autorise une hausse des prix et une augmentation des salaires. En réaction, le secteur privé, avec à sa tête les transporteurs routiers, se met en grève (
9 octobre) pendant 26 jours, paralysant l’économie du pays et obligeant le gouvernement à revenir sur les hausses de prix. Ayant dû recourir à l’État d’urgence et faire appel à l’armée, Allende procède le
3 octobre à un remaniement ministériel qui voit l’entrée de militaires au gouvernement. Dès octobre, les secteurs jusqu’au-boutistes de l’
UP prennent le dessus sur les partisans d’un accommodement politique. La polarisation politique du pays est à son comble
[23].