20 décembre : résolution de l’ONU sur le statut descorps célestes ; ils peuvent être librement explorés par tous les États et ne sont pas susceptibles d’appropriation nationale[12].
3-7 janvier : la conférence deCasablanca réunit les gouvernements africains les plus « progressistes ». Elle adopte la charte africaine deCasablanca signée par des représentants duGhana, de laGuinée, duMali, duMaroc, de laRAU et duGPRA. Elle définit des objectifs supranationaux, dont la création d’un marché commun africain et d’une citoyenneté africaine unique. Elle apporte son soutien aux territoires en lutte pour l’indépendance[14]. Le « groupe de Casablanca » se prononce en faveur du gouvernement dePatrice Lumumba auCongo-Kinshasa[15].
19 janvier : démission deModibo Keïta. Après avoir mis en place un nouveau cabinet, il se fait réinvestir le lendemain à l’unanimité des votants par l’Assemblée nationale duMali[17]. Enmars, àSégou, il lance un appel à l’austérité et enoctobre, il décide la mise en route du premierplan quinquennal malien[18].
20 janvier :Modibo Keïta demande l’évacuation rapide de toutes les bases françaises duMali[19] (2200 hommes, qui assurent la surveillance de la frontière avec l’Algérie). Ce retrait est achevé en septembre.
4 février : début de la rébellion nationaliste enAngola soutenue par l’Union soviétique (1961-1974). Émeute àLuanda où les rebelles attaquent les prisons, suivie d’une insurrection massive de paysans (février-mars)[20]. Les membres duMPLA tuent 2000 colons portugais, ce qui déclenche laguerre d´indépendance (1961-1974)[21]. L´insurrection est matée dans le sang à partir du5 février.
11 février :référendum au Cameroun britannique ; le sud s’unit à la république du Cameroun (ex-Cameroun français) nouvellement indépendante, le nord vote en faveur du rattachement au Nigeria[22].
Guerre en Angola : reconquête de Beira Baixa au nord du pays par les Portugais
15 mars : l’Union des populations de l’Angola (UPA) deHolden Roberto lance depuis le Congo la grande révolte desBakongo dans le nord de l’Angola[25]. Plusieurs centaines de Portugais et d’assimilados sont massacrés.
13 avril :Salazar prend le ministère de la défense au Portugal et organise une répression sanglante enAngola[29] : 30 000 à 50 000 Africains sont tués et de 150 000 à 200 000 Angolais se réfugient auCongo Léopoldville. Le mouvement se poursuit par des guérillas dans le nord et dans l’est du pays[30].
26 avril : arrestation deMoïse Tshombe, emprisonné à Léopoldville jusqu’au22 juin ; l’État du Katanga est gouverné par un collège constitué du vice-président Jean-Baptiste Kibwe, le ministre de l’éducation nationale Joseph Kiwele et le ministre de l’intérieurGodefroid Munongo[31].
29 avril : signature à Accra d’une « charte de l’Union des États africains » par les chefs d’État de laGuinée, duGhana et duMali[33]. Elle ne se réalisera pas.
8 -12 mai : conférence deMonrovia (21 participants) réunie à l’initiative de sirAbubakar Tafawa Balewa, Premier ministre du Nigeria. Elle prône le renforcement des États-nations en affirmant l’égalité absolue entre eux, la non-ingérence dans les affaires intérieures de chacun, le respect de leur souveraineté et la nécessité de coopérer au sein d’organismes consultatifs. Elle préconise le maintien des relations avec les anciennes métropoles et propose l’introduction dufrançais et de l’anglais aux côtés des langues nationales[37].
15 -25 mai : à la conférence d’Addis-Abeba organisée par l’UNESCO, les représentants des États participants se donnent pour objectif la scolarisation universelle à la fin desannées 1970[39].
25 -30 mai : congrès constitutif de l’USPA (Union syndicale panafricaine) àCasablanca[40].
14 août : libération deJomo Kenyatta après neuf ans de détention, après que laKANU, victorieuse aux élections defévrier, a conditionné la formation d’un gouvernement responsable à sa libération ; il prend la direction du parti le28 octobre[44]. LeKenya obtient son indépendance en1964.
15 août : gouvernement noir auNyassaland après la victoire du Parti du congrès du Malawi aux législatives[45].
13 septembre : échec de l’opération « Morthor » menée par l’ONUC pour arrêter les dirigeants sécessionnistes du Katanga (Tshombe, Munongo, Kibwe et Mutaka ). Seul Kibwe est fait prisonnier[47].
25 novembre : début de la répression du « Complot des enseignants » enGuinée[56]. Le régime élabore la théorie du « complot permanent » auquel il répond par la terreur symbolisée par les « pouvoirs révolutionnaires locaux » et le « camp Boiro » où sont internés les opposants[57].
6 décembre : constitution enRhodésie du Sud, négociée avec leRoyaume-Uni, qui institue une assemblée élue sur la base des « races », avec 50 sièges pour les colons blancs et 15 pour les Africains[58].
23 avril : dans une allocution télévisée,Charles de Gaulle condamne le « quarteron des généraux en retraite » et s’attribue les pleins pouvoirs en vertu de l’article 16 de la Constitution[62].
5 juillet : sanglants affrontements dans la région deConstantine et d’Alger à l’occasion de la journée nationale contre la partition du pays organisée par leFLN[68].
12 juillet : dans un discours radiotélévisé, De Gaulle déclare « La France accepte sans aucune réserve que les populations algériennes constituent un État entièrement indépendant »[66].
29 août : De Gaulle adresse ses instructions au premier ministreMichel Debré et au ministre d’État, chargé des affaires algériennes,Louis Joxe : « Vis-à-vis de l'Algérie, notre politique est celle du dégagement »[71]. Depuis le début du mois de juillet, les troupes françaises se retirent progressivement d’Algérie[72].
4 janvier : rupture des relations diplomatiques entre lesÉtats-Unis etCuba à la suite de l’expulsion de diplomates américains en poste àla Havane.Eisenhower transmet le dossier àKennedy, qui donne le feu vert à l’invasion, à condition qu’aucune force nord-américaine ne soit impliquée[76].
23 février :Ernesto Guevara devient ministre de l’industrie àCuba[79]. Il élabore un plan de restructuration, dans l’idée de rompre la dépendance économique deCuba à l’égard des exportations de sucre, de diversifier la production agricole et d’industrialiser le pays. La production de sucre tombe de 6,8 millions de tonnes en 1961 à 4,8 en1962 et 3,8 en1963, privant le pays de précieuses devises. L’industrialisation est handicapée par l’embargo nord-américain[76].
13 mars : le présidentKennedy propose à l’Amérique latine une « Alliance pour le Progrès » afin de promouvoir conjointement le développement économique, engager des réformes structurelles, instaurer ou consolider la démocratie[80]. Le lendemain, il demande auCongrès des États-Unis l’autorisation de créer un Fond interaméricain de progrès social[76].
15 avril : desB26 américains bombardent les bases castristes
17 avril :débarquement de la baie des Cochons. Un millier d’opposants au régime castriste, bénéficiant de l’aide de laCIA, tentent un débarquement armé. Les attaquants sont attendus par les troupes de Castro et ne reçoivent aucune aide aérienne de la part des États-Unis. L’opération se révèle un fiasco et a pour conséquence un rapprochement officiel deFidel Castro avec l’Union soviétique. La veille de l’attaque, il a proclamé le caractère « socialiste » de la révolution cubaine etKhrouchtchev lui assure son soutien inconditionnel. Le gouvernement des États-Unis décrète un blocus[76].
25 avril : création au Brésil d’une société nationale,Eletrobrás, pour contrôler la production et la distribution d’électricité[82].
1er mai :Cuba devient une république démocratique socialiste[83].
30 mai : assassinat deTrujillo enRépublique dominicaine, ouvrant une période d’instabilité politique[84]. Longtemps écartée du pouvoir, la bourgeoisie se rue sur les biens du dictateur déchu.
5 -17 août : conférence exceptionnelle du Conseil interaméricain économique et social de l’OEA àPunta del Este, enUruguay. Après le fiasco de l’intervention à Cuba,Kennedy présente ses projets d’« Alliance pour le progrès ». Deux documents sont signés : le premier, laDéclaration des peuples d’Amérique, fixe un certain nombre d’objectifs généraux détaillés dans le second, laCharte de Punta del Este[76]. La rhétorique de l’Alliance pour le progrès concernant la démocratie ne sera guère suivie d’effet et sera même contre-productive. À l’opposée, l’assistance militaire fait des progrès considérables. Elle passe de 65 millions par an pour l’Amérique latine entre 1953 et 1961 à 172 millions pour les trois années de l’administration Kennedy. L’aide économique est singulièrement accrue, passant d’une moyenne annuelle de 204 millions de dollars sous la présidence d’Eisenhower à 1,3 milliard entre 1962 et1965.
25 août : le Président brésilienJânio Quadros renonce à la présidence et quitteBrasilia, laissant une lettre accusant les forces occultes et étrangères. Le vice-présidentJoão Marques Goulart, ancien ministre du Travail deGetúlio Vargas qui se trouvait enChine, revient en hâte, et trouve un compromis avec l’armée : l’armée laisse Goulart accéder à la présidence, mais la Constitution est amendée (2 septembre). De présidentiel, le régime devient parlementaire. Goulart entre en fonction le7 septembre etTancredo Neves forme le gouvernement le8 septembre[78].
ouverture de la Conférence de Genève sur le Laos (fin en)[93].
coup d’État militaire enCorée du Sud. Un gouvernement militaire mené par le généralPark Chung-hee gouverne par décret laCorée du Sud jusqu’en, quand Park Chung-hee est élu président. Il reste au pouvoir jusqu’à sa mort en1979[94]. Début de la dictature militaire (fin en1988).
6 septembre : rupture des relations diplomatiques et fermeture des frontières entre l’Afghanistan et le Pakistan sur la question duPachtounistan (fin le)[98].
11 mai : le président américainKennedy adresse une lettre aux principaux dirigeants arabes, qui lance une initiative de paix pour leMoyen-Orient. Il souhaite l’application des recommandations de l’ONU sur les réfugiés palestiniens et la résurrection de laCommission de conciliation de1949. Les réfugiés arabes pourraient se voir octroyer le droit d’émigrer enAmérique du Nord, enAmérique latine et enAustralie, sauf 25 % qui rentreraient enIsraël[107].David Ben Gourion refuse tout retour de réfugiés avant le règlement durable de l’ensemble de la question. Il se rend aux États-Unis (entrevue duWaldorf-Astoria le30 mai) et recherche une intervention américaine contre les livraisons d’armes de l’Union soviétique à laRAU[108]. En septembre,Kennedy désigne un émissaire spécial auMoyen-Orient,Joseph Johnson, chargé d’étudier la question des réfugiés palestiniens sur la base des propositions américaines. Nasser s’affirme favorable au plan américain.Washington se rapproche deTel-Aviv, malgré la question de l’armement nucléaire israélien.
19 juin : leKoweït accède à l’indépendance après abrogation du traité de protectorat de1899[109].
20 juillet : Nasser nationalise les banques, les compagnies d’assurances et de nombreuses autres sociétés industrielles en Égypte[111].
25 juillet : une nouvelle loi de réforme agraire est promulguée en Égypte. Le plafond de la superficie des propriétés est réduit à 42 ha. Les cultures sont réglementées par l’État et encadrées par des coopératives agricoles[112].
11 septembre : début de la révolte kurde enIrak.Qasim soutient les opposants au dirigeant kurdeBarzani, qui réplique en prenant le maquis et demande l’autonomie duKurdistan. En septembre, les organisations kurdes sont interdites et l’armée entame une répression contre les forces de Barzani. Devant la situation, les officiers kurdes de l’armée démissionnent et s’engagent auprès de Barzani. La guérilla kurde est efficace et l’armée irakienne ne parvient à contrôler que les principales agglomérations. Le régime de Qasim en sort affaiblit[113].
28 septembre : la centralisation du gouvernement de laRépublique arabe unie, décidée le provoque un coup d’État à Damas. L’armée syrienne s’empare du pouvoir. Nasser refuse une épreuve de force et rapatrie tous les Égyptiens présents en Syrie. La RAU est dissoute le5 octobre[111].
31 janvier,Portugal : la préparation des élections permet de mettre au point un « programme pour la démocratisation de la République », rendu public le11 mai par une conférence de presse. Le gouvernement interdit la publication de ce document jugé diffamatoire et subversif. Les principaux signataires sont poursuivis[118].
31 mars : recensement en Yougoslavie[121]. À cette occasion, les musulmans deBosnie-Herzégovine obtiennent un statut ethnique distinct pour les mettre sur un pied d’égalité avec lesSerbes et lesCroates[122].
4 juin : entrevue deKennedy etKhrouchtchev àVienne. Le dirigeant soviétique annonce son intention de signer un traité de paix avec laRDA, qui rendrait caducs les droits d’accès aérien et terrestres occidentaux à Berlin-Ouest. Kennedy réagit fermement et demande en juillet auCongrès des États-Unis le droit de rappeler 250 000 réservistes. Après la construction du mur de Berlin, Khrouchtchev annonce qu’il renonce pour le moment à la signature d’un tel traité[80].
5 août : les ministres des Affaires étrangères occidentaux réunis à Paris décident de maintenir par tous les moyens la présence à Berlin de leurs troupes, la liberté de la population et le libre accès à la ville[127].
Nuit du12 au13 août : construction d’un réseau de barbelés qui coupe Berlin en deux, ce qui va devenir lemur de Berlin quand le béton commencera à remplacer le fil de fer, deux jours plus tard. Les autorités est-allemandes veulent ainsi mettre un terme à l'exode massif desBerlinois de l’Est vers l’ennemi de l’Ouest. Le mur tombera après vingt-huit ans etplus de deux cent trente-huit morts, le, événement marquant le début de la fin de l’empire soviétique etde facto celui de laguerre froide.
1er septembre : reprise des essais nucléaires soviétiques dans l’atmosphère[128].
↑Jean Du Bois de Gaudusson, Gérard Conac, Christine Desouches,Les constitutions africaines publiées en langue française : Mali, Maroc, Maurice, Mauritanie, Niger, République centrafricaine, République démocratique du Congo, Rwanda, Sénégal, Tchad, Togo, Tunisie,vol. 2,La documentation française,, 458 p.(ISBN978-2-8027-1083-7,présentation en ligne)
↑Jāmiʻat al-Jazāʼir,Problèmes actuels de l'unité africaine : colloque d'Alger (25 mars-12 avril 1971), Société nationale d'édition et de diffusion,(présentation en ligne)
↑Guy Pervillé et Mohammed Harbi,Les étudiants algériens de l'université française, 1880-1962 : populisme et nationalisme chez les étudiants et intellectuels musulmans algériens de formation française, Casban,(ISBN978-9961-64-065-4,présentation en ligne)
↑Alix Michel,Manières Haïtiennes : Le combat pour implanter Démocratie et Capitalisme dans la première République négre, Xlibris Corporation,(ISBN978-1-4836-8066-8,présentation en ligne)
↑Salvador Martí i Puig, Carlos Figueroa Ibarra,La izquierda revolucionaria en Centroamérica : de la lucha armada a la participación electoral,, 223 p.(ISBN978-84-8319-251-1,présentation en ligne)
↑Byron Kotzamanis, Alain Parant et Jean-Paul Sardon,La démographie des Balkans : sources et données : publication empruntant largement au matériau assemblé dans le cadre de la première séance de la conférence internationale, Cinquante ans d'évolution démographique dans les Balkans (Thessalonique, 26-29 juin 1996), INED,, 203 p.(ISBN978-2-9509356-3-2,présentation en ligne)