accordsMonnet-Dillon. L'aggravation du déficit budgétaire causée par la prolongation du conflit algérien oblige le gouvernement à demander une nouvelle aide de 655,55 millions de dollars auxÉtats-Unis (274 millions), auFMI (131,25 millions) et à l'UEP (250 millions)[5].
31 janvier : vote de la loi-cadre sur le nouveau statut de l’Algérie[7]. Promulguée le5 février, elle établit le collège électoral unique et réaffirme l’appartenance de l’Algérie à la République française[8].
8 février : le village tunisien deSakiet Sidi Youssef, qui était censé abriter des bases du FLN, estbombardé par l’armée française, sans ordre préalable : 69 Tunisiens dont 21 enfants sont tués[10].
17 février : la France et la Tunisie acceptent les « bons offices » de la Grande-Bretagne et des États-Unis dans les affaires d’Afrique du Nord[11].
6 mars : première livraison du pétrole saharien parPhilippeville vers les raffineries métropolitaines[15].
13 mars : entre cinq et six mille policiers se rassemblent dans la cour d’honneur de lapréfecture de police de Paris pour réclamer l'attribution d'une « prime de danger » ; devant le refus du préfet de les recevoir, environ 2 000 d'entre eux se dirigent vers lePalais-Bourbon en scandant des slogans antiparlementaires :« Nous foutrons une grenade au Palais Bourbon » et antisémites. Depuis le début de l'année, une dizaine de policiers ont été tués ou blessés lors d'attentats organisés par les insurgés algériens sur le territoire français[16].
le Président de la RépubliqueRené Coty désignePierre Pflimlin comme président du Conseil. Favorable à une reprise des pourparlers avec le FLN en vue d'un cessez-le-feu, il doit être investi le13 mai[26].
alors qu’il s’apprête à rentrer en métropole,Lacoste, ministre-résident en Algérie, dénonce publiquement devant les généraux français le danger d'un « Diên Biên Phu diplomatique »[26]. Le pouvoir civil n’a plus de représentant à Alger.
14 mai : à Paris, l’Assemblée nationale accorde à trois heures du matin par 274 voix contre 129 et 137 abstentions sa confiance augouvernement Pflimlin (MRP)[30], qui condamne la torture et envisage de négocier avec le FLN[26]. Le présidentRené Coty ordonne à l’armée d’Algérie de rester sous l’autorité du gouvernement : il n’est pas obéi[11].
19 mai : conférence de presse du général de Gaulle auPalais d'Orsay. Il prévient que s’il était amené à se voir déléguer des pouvoirs exceptionnels cela ne pourrait pas se faire « suivant la procédure et les rites habituels »[31] et déclare : « Pourquoi voulez vous qu'à 67 ans, je commence une carrière de dictateur ? »[32].
27 mai : le général de Gaulle publie un deuxième communiqué dans lequel il déclare« J'ai entamé le processus régulier nécessaire à l'établissement d'un gouvernement républicain »[34].
le même jour, Coty, dépassé par les événements, charge les présidents des deux assemblées de prendre contact avec de Gaulle sur le condition de son retour au pouvoir[26].
29 mai : dans un message à l'Assemblée nationale, le président de la RépubliqueRené Coty exprime son intention de faire appel au général de Gaulle pour constituer un gouvernement :« Dans le péril de la patrie et de la République, je me suis tourné vers le plus illustre des Français »[35].
1er juin : par 329 voix contre 224, l’Assemblée nationale accorde sa confiance augouvernement formé par Charles de Gaulle[11]. Mendès France, Mitterrand, une partie des socialistes et des radicaux et les communistes ont voté contre.
2 juin : le nouveauprésident du Conseil de Gaulle obtient les pleins pouvoirs de l'Assemblée pour six mois, avec mission d'élaborer une nouvelle Constitution[11].
ordonnance sur une nouvelle amnistie fiscale en faveur des avoirs à l'étranger, devises et valeurs mobilières étrangères[46].
28 juin : l’équipe de France se classe troisième à lacoupe de Monde de football, organisée par la Suède[45]. Raymond Kopaswzewski ditKopa est reconnu le meilleur joueur du « Mundial » . Le françaisJust Fontaine est sacré le meilleur buteur avec 13 buts.
1er juillet : nouveau voyage de De Gaulle en Algérie[47]. Il prend contact avec l’armée mais refuse de recevoir les membres duComité de salut public d’Alger. Dans son discours radio-télévisée du3 juillet, il annonce la constitution d’un collège électoral unique ainsi que l’octroi du droit de vote aux femmes musulmanes[48].
31 juillet : hausse fiscale de 50 milliards de francs. L’impôt sur les sociétés est majoré d’une contribution exceptionnelle de 2 % sur les bénéfices de 1957 (le taux passe à 50 %). Le taux de la TVA est porté de 24 à 27,5 % sur les spiritueux et les travaux immobiliers, ce qui produit 7,5 milliards de francs. La taxe sur les carburants est également majorée de 7,5 milliards de francs. Une contribution exceptionnelle de 10 % est établi sur les plus hauts revenus[49],[50].
23 août : le général de Gaulle en tournée en Afrique fait un discours àBrazzaville permettant aux territoires africains de se retirer de la « communauté » en votant contre la ratification de la nouvelle Constitution au référendum[51].
La construction dusous-marin nucléaireQ 244 est abandonnée, le poids du réacteur à uranium naturel (eau lourde) se révélant supérieur à celui du sous-marin[22].
4 septembre : de Gaulle présente la nouvelle constitution,place de la République à Paris[28]. Elle accroit sensiblement les pouvoirs du Président de la République, désormais arbitre et garant des institutions républicaines et de la souveraineté de la nation.
24 septembre : mémorandum sur le directoire à trois de l’OTAN (États-Unis, Royaume-Uni, France). De Gaulle propose au président des États-UnisEisenhower et au Premier ministre britanniqueHarold Macmillan la création d’un directoire à trois au sein de l’Alliance atlantique. Eisenhower refuse le20 octobre[56].
3 octobre :discours de Constantine du général de Gaulle qui annonce un plan de réformes sociales, économiques et culturelles pour l’Algérie et affirme l’existence d’une « solidarité étroite » entre l’Algérie et la France[11] : c’est leplan de Constantine, qui propose l’industrialisation de l’Algérie grâce au pétrole duSahara[62].
le député tahitienPouvanaa Oopa est arrêté par les gendarmes àPapeete et incarcéré, accusé, sans preuve, d'avoir commandité des incendies criminels[65].
23 et30 novembre : large victoire du mouvement gaulliste (UNR) et de ses alliés auxélections législatives. L’UNR remporte plus de 20 % des voix et 198 députés au second tour aux dépens des socialistes (44 sièges), des radicaux (23) et des communistes (10), en fort recul. Les modérés obtiennent 133 sièges[69].
8 décembre : publication du rapport du comité d'experts constitué le30 septembre et présidé parJacques Rueff. Il préconise la suppression de toutes les indexations de prix, la libération quasi-totale des échanges, un ajustement monétaire permettant le retour à la convertibilité du franc, l'augmentation de l'impôt sur les sociétés et d'importantes économies budgétaires[70].
27 décembre : vote par la chambre duPlan Pinay-Rueff d'assainissement financier, immédiatement appliqué par une série d'ordonnances. Il vise à juguler l’inflation, à stabiliser la monnaie, et à favoriser l’expansion de l’économie en rétablissant sa compétitivité et par la libération des échanges, avant l'entrée dans leMarché commun le[76]. Une dévaluation de 17,5 % et la création dunouveau franc permet de rendre sa convertibilité à la monnaie et à donner de la compétitivité aux produits français sur le marché mondial. Le plan préconise dès le une libéralisation des échanges[77].
ordonnance réformant le système hospitalier français[73]. Création desCentres Hospitaliers Universitaires (CHU) et de la profession de médecins hospitaliers universitaires, travaillant à temps plein à l’hôpital. Nomination du chef de service à partir d’un recrutement national commun, par arrêté conjoint du ministre de la Santé et de l’Éducation nationale. Renforcement des pouvoirs de contrôle des directeurs d’hôpital et introduction de représentants la Sécurité sociale sont introduits au sein de la commission administrative médicale.
ordonnance n° 58-1374 portant loi de finances pour 1959[79]. L'article 79 interdit l'indexation des salaires sur l'inflation (sauf pour le SMIG)[80].
↑Gérard Bossuat,Les aides américaines économiques et militaires à la France, 1938-1960 : Une nouvelle image des rapports de puissance, Institut de la gestion publique et du développement économique,, 406 p.(ISBN978-2-8218-2859-9,présentation en ligne)
↑Albert F. de Lapparent,Géologie régionale de la France. Région de Paris : excursions géologiques et voyages pédagogiques,vol. 11,Hermann,(présentation en ligne)
↑Emmanuel Blanchard, « « Quand les forces de l'ordre défient le palais Bourbon (13 mars 1958). Les policiers manifestants, l'arène parlementaire et la transition de régime » »,Genèses,vol. 2,no 83,,p. 55-73(présentation en ligne)
↑La Gazette du Palais : Supplément au Journal judiciaire quotidien, contenant le jurisprudence et la législation publiées dans le Journal quotidien et le recueil mensuel des sommaires,vol. 78,(présentation en ligne)
↑Frédéric Tristram,Une fiscalité pour la croissance : La direction générale des impôts et la politique fiscale en France de 1948 à la fin des années 1960,, 604 p.(lire en ligne), p. 425-485
↑Sabine Effosse,L’invention du logement aidé en France : L’immobilier au temps des Trente Glorieuses, Institut de la gestion publique et du développement économique,, 736 p.(ISBN978-2-8218-2836-0,présentation en ligne)