17 novembre : coup d’État militaire auSoudan du généralIbrahim Abboud. Il suspend la Constitution, dissout les partis, et instaure un régime militaire d'inspiration socialiste proche de l’URSS[25].
8 février : en riposte aux attaques duFLN à partir du territoire tunisien, l’aviation françaisebombarde le village deSakiet Sidi Youssef faisant de nombreuses victimes civiles[27]. Le gouvernement tunisien proteste et exige l’évacuation des bases militaires françaises.
17 février : la France et la Tunisie acceptent les « bons offices » du Royaume-Uni et des États-Unis dans les affaires d’Afrique du Nord[30].
26 avril : les Européens manifestent àAlger et appellent l’armée à prendre le pouvoir[30].
27-30 avril : conférence de Tanger pour l’unification du Maghreb. L’Istiqlal marocain et leNéo-Destour tunisien s’engagent à renforcer leur soutien auFLN[32].
13 mai : à Paris, l’Assemblée nationale accorde sa confiance au gouvernement dePierre Pflimlin, qui condamne la torture et envisage de négocier avec le FLN, ce qui provoque desémeutes insurrectionnelles à Alger. L’immeuble du gouvernement général à Alger est investi par les manifestants. Les générauxMassu etSalan fondent unComité de salut public en vue du maintien de l’Algérie française, qui exige la création en France d’un gouvernement d’exception[33].
14 mai : le présidentRené Coty ordonne à l’armée d’Algérie de rester sous l’autorité du gouvernement[30].
15 mai : le général Salan fait appel augénéral de Gaulle. Le général de Gaulle se déclare prêt à assumer les pouvoirs de la République[33].
17 juin : accord entre les gouvernements français et tunisien sur le retrait des troupes françaises[34].
30 juin : laTunisie accepte la construction par une société française, la Compagnie des transports par pipelines au Sahara (TRAPSA), d’un oléoduc reliant le gisement de pétrole d’Edjeleh au port tunisien deLa Skhira[36].
1er juillet : nouveau voyage de De Gaulle en Algérie[37]. Il prend contact avec l’armée mais refuse de recevoir les membres duComité de salut public d’Alger. Dans son discours radio-télévisé du3 juillet, il annonce la constitution d’un collège électoral unique ainsi que l’octroi du droit de vote aux femmes musulmanes[38].
3 octobre :discours de Constantine du général de Gaulle qui annonce un plan de réformes sociales, économiques et culturelles pour l’Algérie et affirme l’existence d’une « solidarité étroite » entre l’Algérie et la France[30] : c’est leplan de Constantine, qui propose l’industrialisation de l’Algérie grâce au pétrole duSahara[40].
19 décembre : le généralSalan est relevé de ses fonctions de délégué général du gouvernement en Algérie.Paul Delouvrier lui succède pour les affaires civiles, le généralMaurice Challe comme commandant en chef des forces françaises en Algérie[39].
21 janvier,Venezuela : la junte patriotique organise une immense manifestation àCaracas. Les syndicats et les organisations patronales se joignent au mouvement[43].
27 janvier,Venezuela : après quelques jours de confusion et de débats au sujet de la nouvelle junte de gouvernement, les militaires s’engagent officiellement à faciliter la démocratisation. Les partis politiques (COPEI, URD) comme les forces conservatrices (compagnie pétrolière, États-Unis, militaires golpistas) craignent que l’AD ne devienne un parti hégémonique en raison de ses appuis populaires. Des négociations s’ouvrent entre août et septembre, aboutissant au pacte de Punto Fijo[43].
17 mars,Révolution cubaine :Fidel Castro lance un appel à la guerre totale contre le régime deFulgencio Batista àCuba[47]. Le gouvernement des États-Unis décrète l’embargo sur les fournitures d’armes àCuba (18 mars)[48], ce qui revient à placer sur un pied d’égalité la légitimité du combat du gouvernement Batista et celui de la guérilla.
9 avril : une grève générale échoue àCuba[46]. Castro intensifie la guérilla. La répression de l’armée s’abat sur les couches moyennes et les milieux étudiants, ce qui contribue à éloigner du régime de nombreuses catégories sociales.
7 août : inauguration du président colombienAlberto Lleras Camargo. Début du Régime duFront national enColombie (fin en1974)[44]. Les institutions démocratiques sont restaurées mais la démocratie est limitée aux seuls partis libéral et conservateur, ce qui entraîne une démobilisation politique. L’état de siège reste en vigueur jusqu’en1982.
31 octobre :pacte de Punto Fijo entre les partis politiques auVenezuela. Il prévoit que les partis respecteraient les résultats des élections à venir et que les vaincus se verraient offrir une participation au pouvoir[44].
14-16 février : congrès constitutif àAdélaïde enAustralie duConseil fédéral pour la défense des droits desAborigènes et des Insulaires dudétroit de Torres (FCAATSI), qui œuvre à la suppression des lois discriminatoires, des restrictions aux libertés individuelles des Aborigènes, à l’obtention du droit de vote à l’échelon national et à l’accession à une véritable identité citoyenne[59].
15 février,Indonésie : des militaires et des islamistes proclament avec l’appui officieux des États-Unis, un gouvernement rival àPadang (Sumatra), lePemerintah Revolusioner Republik Indonesia (gouvernement révolutionnaire de la République d’Indonésie) ou PRRI[60]. Les forces deDjakarta les battent rapidement, mais la guérilla se poursuit jusqu’en1961.
2 mai : incident de Nagasaki. Un jeune extrémiste japonais arrache un drapeau chinois au cours d’une exposition de timbres dans un grand magasin de Nagasaki ; en réaction, la Chine suspend toutes relations économiques avec leJapon le9 mai[64].
Paysans duHenan réquisitionnés pour produire de l’acier avec de petits hauts-fourneaux, à l’époque duGrand Bond en avant.
Un cavalierkhampa, rebelle tibétain photographié en 1958.
16 juin : formation de laTensung Mangla Magar (Armée nationale volontaire de défense) par les rebelles tibétains[68]. D’importantes opérations deguérilla sont signalées dans l’est duTibet. Cette rébellion est provoquée par des tentatives d’instaurer des communes populaires semblables à celles qui existent dans d’autres régions de la Chine. Les autorités chinoises annoncent que l’établissement des communes est reporté au Tibet, mais il est déjà trop tard pour éviter l’extension du conflit armé.
29 août : achèvement de la collectivisation des campagnes en Chine. Le Parti communiste chinois décide de généraliser le système des « communes populaires », avec élimination de toute propriété privée[70].
26 septembre,Birmanie :U Nu confie le pouvoir à l’armée pour rétablir l’ordre. Le28 octobre, le généralNe Win devient Premier ministre et établit une dictature militaire anticommuniste[71].
7 octobre : coup d’État militaire auPakistan. LeprésidentIskander Mirza proclame la loi martiale pour éviter une révolution sous la pression du maréchalAyub Khan, qui devient administrateur en chef de la loi martiale, puis Premier ministre le24 octobre. L’assemblée est dissoute et les partis politiques interdits. Mirza démissionne et part en exil le27 octobre. Ayub Khan lui succède à la présidence[74].
20 octobre,Thaïlande : un coup d’État mené une nouvelle fois parSarit Dhanarajata, renverse le gouvernementThanom. La Constitution est suspendue, la loi martiale proclamée et tous les partis politiques sont interdits (fin en1963)[75].
28 octobre,Birmanie : une scission de l’AFPFL (avril) nécessite l’intervention constitutionnelle d’un gouvernement intérimaire militaire pendant dix-huit mois, sous la direction du généralNe Win (fin le). Son gouvernement resserre la discipline administrative et contient les prétentions séparatistes des États shans[71].
10 décembre,Inde : vote duKerala Agrarian Relations Bill par l’assemblée législative locale[77]. Début de la réforme agraire dans leKerala, gouverné depuis 1957 par les communistes.
25 février : labande de Gaza est dotée d’une charte créant des organismes mixtes palestino-égyptiens. Nasser propose de former une entité palestinienne avec des représentants élus, dirigée contre leHaut Comité arabe, susceptible de voter le rattachement à la RAU[80]. À l’été1959, lemufti et ses partisans protestent et quittent l’Égypte pour leLiban[81].
5 mars : Nasser révèle dans un discours à Damas qu’un complot pour l’assassiner a été tramé par un chef d’État arabe, désignant sans le nommer le roiSaoud[78]. Tensions entre l’Arabie saoudite et l’Égypte. Les Saoudiens organisent un attentat manqué contre Nasser et tentent d’empêcher la formation de la RAU.
6 mars : le président Nasser forme le premier gouvernement de la RAU[78]. Il exige une fusion totale avec dissolution des partis et création d’un parti unique, l’Union nationale, qui deviendra l’Union socialiste arabe dans lesannées 1960.
8 mars : leYémen rejoint la RAU pour former lesÉtats arabes unis[78]. Les forces armées et la politique étrangère des deux États sont unifiées.
24 mars : le roi d’Arabie saouditeSaoud publie un décret qui transfère le pouvoir exécutif à son frèreFayçal[78]. Devenu chef du gouvernement, il tente de rétablir l’image de son pays sur la scène internationale, maisSaoud le renvoie.
9 mai :insurrection contre le pouvoir auLiban, déclenchée par l’assassinat le8 mai d’un journaliste de l’opposition, Nassib Matni. Les quartiers musulmans sunnites se mettent en grève. Une partie du nord du pays se soulève contreChamoun. Devant la menace, le gouvernement libanais accuse la RAU d’ingérence et fait appel à l’aide duConseil de sécurité des Nations unies le22 mai. Une mission d’observation est envoyée au Liban le11 juin[78]. Elle conclut le5 juillet que les accusations libanaises sont infondées[82].
Les leaders de la révolution du en Irak : Khaled al-Naqshabendi (premier rang à gauche),Abdel Salam Aref (second rang, deuxième à gauche),Abdul Karim Qasim (second rang, troisième à gauche) etNajib el-Rubai (second rang, cinquième à partir de la gauche). Le syrienMichel Aflak est au premier rang à droite.
14 juillet : un soulèvement nationaliste renverse ladynastie hachémite en Irak. Prise de pouvoir par le généralAbdul Karim Qasim etAbdel Salam Aref, abolition de lamonarchie irakienne et instauration de la république. Des émeutes populaires très violentes accompagnent l’insurrection militaire. Le roiFayçal II, les membres de sa famille et le Premier ministreNuri Sa’id sont exécutés[82]. La République est proclamée. L’Irak se retire de l’« Union arabe de Jordanie et d’Irak ». Deux tendances s’affrontent pour le pouvoir : celle d’Aref, favorable à une union avec laRAU, et celle deQasim, favorable au maintien de l’identité irakienne[78]. Le10 septembre, un décret relève Aref de ses fonctions d’adjoint au commandant en chef; le30, un nouveau décret le prive de toutes ses fonctions politiques et le désigne comme ambassadeur en Allemagne. Il est arrêté à son retour à Bagdad le5 novembre[83]. Qasim s’appuie sur les forces nationalistes irakiennes (chiites,kurdes) et les organisations de gauche, surtout leParti communiste irakien.
27 juillet : promulgation de la constitution provisoire irakienne, qui précise que « les Arabes et les Kurdes devaient être considérés comme des partenaires au sein d’une même patrie, que leurs droits nationaux dans le cadre de la souveraineté irakienne étaient reconnus »[84].
24 septembre :Rachid Karamé forme un gouvernement d’union nationale au Liban (qui écarte cependant le clanChamoun)[86]. Leprésident du LibanFouad Chéhab mène une politique de rééquilibrage économique et social en faveur des communautés les plus démunies, tels leschiites. Il favorise le développement régional face àBeyrouth. À l’extérieur, il revient à une ligne plus arabiste et entend respecter lePacte national libanais.
30 septembre :réforme agraire enIrak limitant considérablement la taille des propriétés[83]. La population rurale n’est pas préparée à ces changements. La suppression de la grande propriété entraîne la disparition de lajachère, l’augmentation de l’irrigation et la dégradation des sols. La production agricole décroît et l’Irak cesse d’être autosuffisant en matière alimentaire.
23 décembre : dans son discours dePort-Saïd, Nasser lance une campagne anti-communiste[78]. Après la révolution irakienne, les forces communistes d’Irak s’opposent violemment au rapprochement du pays à la RAU. Nasser accuse le communisme d’être contraire aux intérêts de l’unité arabe. L’URSS réagit en soutenant les forces communistes de Syrie et d’Irak. Les États-Unis en profitent pour rétablir leurs relations avec l’Égypte. L’aide alimentaire fonctionne de nouveau.
14 février : publication duplan Rapacki(de) par le gouvernement polonais[87]. Les ministres des huit pays dupacte de Varsovie décident d’adhérer au plan proposé par le ministre des Affaires étrangères polonaisAdam Rapacki le à l’ONU. Une zone dénucléarisée est établie en Europe couvrant les deux Allemagne, la Pologne et la Tchécoslovaquie. Les ministres proposent également la signature d’un accord de non-agression avec l’OTAN ; le plan, revu et corrigé le4 novembre et le, est rejeté par les Occidentaux[88].
16 juin : exécution après un procès secret en URSS deImre Nagy, ancien chef du gouvernement hongrois, du généralPál Maléter et de deux autres chefs de l’insurrection de 1956. Le gouvernement hongrois annonce l’exécution le lendemain[93].
27 novembre : ultimatum deKhrouchtchev aux Alliés (France, Royaume-Uni, États-Unis) qui réclame un nouveau statut pour la ville deBerlin et crée d’importantes tensions entre l’Est et l’Ouest, début de lacrise de Berlin[97].
10 mai,Portugal : campagne du généralHumberto Delgado pour l’élection présidentielle. Dans une interview, il promet de remplacerSalazar en cas de succès[108].
13 juillet : lettre ouverte àSalazar de l’évêque dePorto, António Ferreira Gomes. L’auteur y dénonce les atteintes à la liberté d’expression, l’injustice sociale, les abus de l’exploitation de l’empire, et préconise une mise en pratique authentique de la doctrine sociale de l’Église. L’évêque, accusé demarxisme, est exilé en1959[117].
22 août : lesÉtats-Unis et leRoyaume-Uni proposent la suspension des essais nucléaires pendant un an[3].
24 septembre : mémorandum sur le directoire à trois de l’OTAN (États-Unis, Royaume-Uni, France). De Gaulle propose au président des États-UnisEisenhower et au Premier ministre britanniqueHarold Macmillan la création d’un directoire à trois au sein de l’Alliance atlantique. Eisenhower refuse le 20 octobre[120].
30 septembre (date probable) : création duFrente de liberación popular en Espagne (catholiques progressistes)[121].
28 octobre : élection du nouveau papeJean XXIII (cardinal Angelo Giuseppe Roncalli) (fin en1963). Il succède àPie XII[124]. Selon la thèse sirianiste, c'est le cardinal conservateurSiri qui aurait été élu pape auconclave de 1958 mais aurait été obligé de se retirer par craintes de pogroms anti-catholiques dans le Bloc soviétique.
9 novembre : lesÉtats-Unis et l’Euratom signent un accord de coopération nucléaire[125].
27 novembre : ultimatum de Khrouchtchev adressé à laRDA, à laRFA, à laFrance, auRoyaume-Uni et auxÉtats-Unis : l’Union soviétique demande la fin de l’occupation quadripartite deBerlin et la création d’une zone démilitarisée. La réception en Occident est des plus fraîches. Début de lacrise de Berlin[97].
7 décembre : élections àBerlin-Ouest et écrasante victoire des partis pro-occidentaux[128].
↑Martin-René Atangana,Capitalisme et nationalisme au Cameroun : au lendemain de la seconde guerre mondiale (1946-1956), Publications de la Sorbonne,, 307 p.(ISBN978-2-85944-327-6,présentation en ligne)
↑Catherine Coquery-Vidrovitch, Alain Forest,Décolonisations et nouvelles dépendances : Modèles et contre-modèles idéologiques et culturels dans le Tiers-Monde, Presses Univ. Septentrion,, 282 p.(ISBN978-2-85939-287-1,présentation en ligne)
↑ab etcJeffrey S. Dixon, Meredith Reid Sarkees,A Guide to Intra-state Wars : An Examination of Civil, Regional, and Intercommunal Wars, 1816-2014, CQ Press,, 816 p.(ISBN978-1-5063-1798-4,présentation en ligne)
↑Jean-François Côté et Frédéric Lesemann,La construction des Amériques aujourd’hui : regards croisés transnationaux et transdisciplinaires, Québec, PUQ,, 406 p.(ISBN978-2-7605-2349-4,présentation en ligne)
↑Louis Geli, Hélène Geli,Un crapaud peut-il détecter un séisme ? - 90 clés pour comprendre les séismes, Éditions Quae,(ISBN9782759218165,présentation en ligne)
↑Fernando Orozco,Fechas históricas de México : las efemérides más destacadas desde la época prehispánica hasta nuestros días, Panorama Editorial,, 264 p.(ISBN978-968-38-0295-8,présentation en ligne)
↑a etbPascal Arcaro et Loïs Desaine,La junte birmane contre l'ennemi intérieur : le régime militaire, l'écrasement des minorités ethniques et le désarroi des réfugiés rohingya, Paris,L'Harmattan,, 278 p.(ISBN978-2-296-06209-2,présentation en ligne)
↑a etbYaacov Ro'i,From Encroachment to Involvement : A Documentary Study of Soviet Policy in the Middle East, 1945-1973, Transaction Publishers,, 616 p.(ISBN978-1-4128-2411-8,présentation en ligne)
↑Claire Sanderson,L'impossible alliance ? : France, Grande-Bretagne, et défense de l'Europe, 1945-1958, Publications de la Sorbonne,, 471 p.(ISBN978-2-85944-481-5,présentation en ligne)
↑Isabelle Renaudet,Un parlement de papier : la presse d'opposition au franquisme durant la dernière décennie de la dictature et la transition démocratique, Casa de Velázquez,, 566 p.(ISBN978-84-95555-35-9,présentation en ligne)
↑Spain : 2007 Article IV Consultation-Staff Report; Staff Statement; and Public Information Notice on the Executive Board Discussion, International Monetary Fund,(présentation en ligne)