Institution duClub de Paris pour traiter les dettes dues à des créanciers gouvernementaux, à l’occasion de la première restructuration de la dette de l’Argentine. En accord avec leFMI, il rééchelonne le remboursement des pays endettés sur une longue période, après l’adoption de mesures de stabilisation économiques[4].
14-15 janvier : congrès constitutif de la Confédération générale des travailleurs africains (CGTA) àSaint-Louis[8]. Elle rompt définitivement avec laCGT le15 février[9].
31 mars-1er avril : congrès de la confédération générale du travail autonome (CGTA) à Dakar ;Sékou Touré en devient le président[9].
17 avril :Pierre Messmer devient haut commissaire de la République auCameroun (fin le[11]) dans un climat de révolte contre les autorités françaises (1956-1960).
24 avril : lors d’une conférence syndicale panafricaine réunie àBangui, laCGT et des Cheminots de l’AOF appellent à la création d’un syndicat autonome unifié[12].
23 juin : vote de laLoi-cadre Defferre par le Parlement français sur l’autonomie en Afrique noire française. Elle dote les colonies de l’AOF et de l’AEF d’une large autonomie, avec une assemblée élue au suffrage universel, présidée par le gouverneur, mais dont le vice-président pourra être un autochtone[13].
30 juin : des intellectuelscongolais publient le « Manifeste de conscience africaine ». Ils exigent l’émancipation totale des Noirs. Une véritable bombe politique. Parution le23 août, en réaction du Manifeste de l’ABAKO, qui affirme son opposition à la colonisation et sa volonté de préserver l’autonomie des Kongo comme des différents groupes ethniques[14]. Des partis politiques noirs apparaissent auCongo belge en vue des élections municipales qui doivent avoir lieu à Léopoldville le. Ils sont issus pour la plupart d’associations ethniques formées quand les partis politiques étaient interdits[15].
8-15 juillet : congrès deOuagadougou. Division de laCFTC et création de la CATC (Confédération africaine des travailleurs croyants), qui envisage de créer un syndicat unique pour toute l’AOF[16].
31 décembre : la République d’Afrique du Sud se retire de l’UNESCO en se plaignant que certaines publications de l’Organisation interfèrent dans les problèmes raciaux du pays[22].
6 février :Guy Mollet se rend enAlgérie. Il est conspué par despieds-noirs et reçoit des jets d’objets divers, dont semble-t-il des tomates. Guy Mollet cède devant la manifestation des Algérois. Il n’y aura pas de gouverneur général, mais un ministre résident en Algérie[23].Catroux, réputé favorable aux musulmans, est abandonné pourRobert Lacoste le9 février[24].
8 février : création officielle desharkas (« troupes mobiles ») par l’armée française en Algérie[25].
12 mars, Algérie :Guy Mollet pose pour préalable à la négociation la pacification et l’organisation d’élections. L’Assemblée nationale vote des pouvoirs spéciaux à son gouvernement[23].
11 avril : le gouvernement français décide le rappel de 70 000 réservistes, puis d'un contingent supplémentaire de 50 000 le9 mai. L’ensemble des troupes françaises en Algérie passe à 400 000 hommes en juillet[28].
8 mai, Algérie : des étudiants européens et des organisations patriotiques manifestent contre le nouveau ministre résidentRobert Lacoste, jugé trop libéral à la suite d’une décision gouvernementale permettant l’accession à la fonction publique des musulmans (décret du)[30].
18 mai : dix-sept soldats rappelés du9e RIC sont tués par l’ALN dans l’embuscade de Palestro, quatre autres sont faits prisonniers, 44 personnes sont tuées dans l’opération de ratissage consécutive[32].
26-27 mai : des milliers de suspects sont arrêtés dans laCasbah d’Alger par 6 500 soldats et policiers[33].
10 août : en réaction aux attentats commis par leFLN, des « contre-terroristes » de l’ORAF placent une bombe rue de Thèbes, dans la casbah d’Alger, qui fait quinze morts et une quarantaine de blessés[36].
13 août : promulgation ducode du statut personnel en Tunisie : droit de vote des femmes, abolition de la polygamie et de la répudiation, consentement mutuel au mariage, droit égal au divorce. Il entre en vigueur le[37].
État-major de la wilaya 4 de l'ALN, 1956-1957
20 août -10 septembre : un congrès secret duFLN dans la vallée de laSoummam, enKabylie, est organisé, principalement parAbane Ramdane, qui structure l’Armée de libération nationale (ALN) et forme un Conseil national de la révolution (CNRA) de 34 membres y est élu pour diriger la politique du FLN qui doit être appliqué par un Comité de coordination et d’exécution (CCE) de cinq membres ; l’Armée de libération nationale est unifiée sous la direction deKrim Belkacem[38].
30 septembre : attentats du FLN au Milk Bar (Zohra Drif) et à La Cafétéria, à Alger, qui font quatre morts et 54 blessés[36].
1er octobre : échec de l’opération Oiseau bleu ; une section de la2e compagnie du15e BCA tombe dans une embuscade tendue au douarIflissen par un groupe de la « Force K », un « contre-maquis » kabyle armé par lesservices de renseignement français contre le FLN. Deux hommes sont tués et six sont blessés. En répression, le village d’Iguer n’Salem, abandonné par ses habitants, est incendié. Du9 au12 octobre, dix mille hommes mènent une opération de grande envergure en Kabylie (opération « Djenad »)[39].
22 octobre : l’avion qui transportait deRabat àTunisAhmed Ben Bella et les autres dirigeants du FLN estcontraint de se poser à Alger où les cinq hommes sont arrêtés. Le président du Conseil Guy Mollet couvre cette initiative due aux autorités militaires d’Alger[28]. La Tunisie et le Maroc rappellent leurs ambassadeurs à Paris.Alain Savary, alors secrétaire d’État aux Affaires tunisiennes et marocaines, démissionne le25 octobre[42].
23 octobre : massacre de colons français dans la région deMeknès au Maroc, en représailles à l’arrestation des dirigeants du FLN[43].
5 décembre : les Conseils généraux d’Algérie et les municipalités régies comme les communes métropolitaines sont dissous[25].
29 décembre : des « ratonnades » se produisent à l’issue de l’enterrement d’Amédée Froger, président de la Fédération des maires de l’Algérie, assassiné par le FLN[45].
31 janvier :Juscelino Kubitschek de Oliveira,président de la République brésilienne (fin en1961)[46]. Décidé à promouvoir « 50 ans de progrès en cinq ans », Kubitschek parvient à mobiliser les Brésiliens autour de la modernisation du pays, symbolisé par la construction en quatre ans d’une nouvelle et futuriste capitale,Brasilia sur les plans de l’architecteOscar Niemeyer. Le développementisme fait progresser l’industrie de 10 % par an, au prix d’un endettement public considérable[47].
3 février : auHonduras, la promulgation de la loi de défense du régime démocratique permet l’interdiction du parti communiste[48].
5 février : incident auxarènes de Santamaría en Colombie ; les agents du régime deGustavo Rojas Pinilla provoquent un massacre lors d’une course de taureaux pendant laquelle les spectateurs avaient omis d’acclamer le dictateur (8 morts et 112 blessés). Pendant l’année 1956, les violences politiques font 11 000 morts en Colombie[49]
9 juin,Argentine : échec d’un soulèvement insurrectionnel dirigé par le généralJuan José Valle avec pour objectif de rétablir le gouvernement légal deJuan Perón. Les militaires créent une commission pour la défense de la démocratie, chargée d’épurer le paysage partisan de ses scoriespéronistes[50].
16 juin :Manuel Prado Ugarteche est éluprésident du Pérou (fin en1962)[49]. Le généralOdría consent à organiser des élections libres auPérou. Le conservateur Manuel Prado les remporte avec le soutien de l’Alliance populaire révolutionnaire américaine (APRA). Il libéralise le régime, ouvrant une période deconvivencia qui se manifeste par la légalisation du parti communiste et de l’APRA. Son programme économique, dans la continuité de son prédécesseur, lui vaut quelques succès.
17 juin :Hernán Siles Zuazo est éluprésidentMNR deBolivie (fin en1960)[49]. Il est contraint de mettre en œuvre un programme de lutte contre les déficits provoqués par les politiques redistributives antérieures. L’agitation sociale qui en résulte met le pays au bord de la guerre civile. Siles doit mobiliser l’armée pour pacifier le pays.
27 avril : victoire de l’AFPFL d’U Nu aux élections enBirmanie, avec 47,7 % des voix et 147 sièges. LeFront national unifié birman(en) qui regroupe les mouvements de gauche, obtient 30 % des voix et 48 des 250 sièges de l’Assemblée nationale[62].
30 avril : nouvelle résolution de politique industrielle enInde définissant les catégories d’activités selon le rôle que l’État doit y jouer[63].
2 mai,Chine : début de lacampagne des Cent fleurs. Dans l’esprit de la déstalinisation soviétique, le gouvernement chinois demande aux intellectuels de critiquer les dirigeants du parti et de l’État, la devise étant : « Que fleurissent harmonieusement cent fleurs et rivalisent bruyamment cent écoles »[64].
17 juin : loi sur le droit des veuves en matière d’héritage en Inde (Hindu Succession Act)[68].
Juin : lesTibétains se soulèvent contre l’accord en 17 points de 1951 et la collectivisation dans les provinces duKham et de l’Amdo et mènent des actions de guérilla contre le régime chinois[69].Mao Zedong déclare quelques mois plus tard que « leTibet n’était pas encore prêt pour l’établissement d’un régime communiste ». LaCIA met sur pied une opération secrète de formation aux États-Unis et de livraison d’armes et de matériel radio à la guérilla de l’Est[70].Pékin envoie 150 000 hommes dans leKham, appuyés par des bombardements aériens. La résistance tibétaine est décimée et l’armée chinoise reprend dans le sang le contrôle du Kham[71].
10 octobre : violentesémeutes nationalistes àHong Kong à l’occasion de la célébration de l’anniversaire du début dusoulèvement deSun Yat-sen (fête nationale deTaïwan). L’armée britannique intervient. Il y a 59 morts et des centaines de blessés. 10 000 membres desTriades, accusées d’avoir animé le mouvement, sont arrêtés et 400 sont déportés vers Taïwan[76].
15 novembre : lancement duCh’ollima undong, lemouvement du Cheval volant, mouvement de mobilisation des travailleurs enCorée du Nord. Les ouvriers sont invités à produire à un rythme accru[81].
16-17 novembre : échec d’une tentative de coup d’État enIndonésie ; le colonel Zulkifli Lubis (qui venait d'être nommé à Sumatra-Nord) et le Major Djelani (nouveau commandant pour Java-Ouest) sont destitués[82].
20 décembre,Indonésie : en réaction aux progrès du PKI, leMasjumi adopte une attitude violemment anticommuniste et les « colonels » (Ahmad Hussein, Mauluddin Simbolon, Barlian) provoquent des mouvements de dissidences àSumatra endécembre 1956 etjanvier 1957[82]. La rébellion poursuit des buts politiques : démission du gouvernement, rupture avec les communistes, politique extérieure pro-occidentale. Le conseil Bateng, qui prend en main une partie du centre deSumatra, entre en conflit avec les communistes, et procède à l’arrestation des dirigeants du syndicat des travailleurs du pétrole du bassin deParkanbaru, concédé à la compagnie américaineCaltex. Le gouvernement accuse les puissances étrangères d’intervenir dans la vie politique intérieure et suspend les officiers rebelles. Il décide cependant de tenir compte de certaines revendications justifiées[83].
4 mars : incident de Moussadiyé, sur rive nord-est dulac de Tibériade. L’armée syrienne tire sur des policiers israéliens qui sont à bord d’un bateau. Deux policiers israéliens sont tués et deux autres faits prisonniers par les autorités syriennes[85].
28 avril : pacte d’assistance mutuelle signé àDjeddah entre l’Égypte, l’Arabie saoudite et le Yémen[86].
22 mai : lors d’une conférence de presse, le secrétaire d’État américainJohn Dulles menace d’interrompre l’aide à la construction du barrage d’Assouan si le gouvernement égyptien accepte l’aide soviétique[87].
Nasser se tourne vers les puissances occidentales pour financer son projet de construction dubarrage d’Assouan. La France et la Grande-Bretagne refusent, et les États-Unis conditionnent leur aide à un accord avecIsraël. Nasser s’y montre favorable, mais tergiverse.Washington décide alors de s’opposer au financement du projet mais accepte d’octroyer un prêt moyennant le contrôle des finances égyptiennes. Contre toute attente, Nasser accepte. Il ne reste plus aux Américains qu’à se désavouer. Afin de faire pression sur le gouvernement égyptien, le gouvernement américain, suivi par la Grande-Bretagne et laBIRD, annonce que les États-Unis ne participeront pas au financement du barrage d’Assouan.
Nasser acclamé dans les rues du Caire après la nationalisation du canal, le1er août.
26 juillet : en riposte au refus américano-britannique, Nasser annonce àAlexandrie la nationalisation de laCompagnie du canal de Suez, déclarant devant une foule en liesse :« Le canal est désormais à nous, bien à nous »[1]. Il dénonce la présence britannique au Moyen-Orient et soutient les mouvements nationalistes d’Algérie. Dès le lendemain, la France et la Grande-Bretagne déclarent ne pas accepter la décision égyptienne[89].
31 juillet : lors d’une rencontre avecAnthony Eden et le ministre français des Affaires étrangèresChristian Pineau,John Dulles exprime les réserves américaines quant à une intervention militaire enÉgypte[90]. Les États-Unis décident toutefois de geler les avoirs financiers égyptiens[89] et suspendent leur aide alimentaire.
1er-23 août : une conférence réunissant 22 pays se réunit à Londres. L’Égypte s’y fait représenter par l’URSS et l’Inde.John Dulles propose la création d’une organisation internationale chargée du contrôle et de la gestion du canal de Suez[1]. Le2 août, une déclaration tripartite franco-anglo-américaine dénonce « l’illégalité » de la nationalisation du canal. En réponse, le gouvernement soviétique la reconnaît comme légitime le9 août[91].
23 août : accord franco-britannique pour l’envoi de troupes à Chypre[89].
3-9 septembre : échec de la conférence du Caire. Nasser rejette le plan Dulles présenté par le Comité des Cinq[89].
6-7 septembre : des aviateurs et des parachutistes français arrivent àChypre pour assurer la protection des ressortissants français en Égypte[89].
19-22 septembre : conférence de Londres des dix-huit usagers du canal de Suez[89] : la création d’une association d’usagers, présentée par Eden et Mollet, est approuvée, mais les divergences s’accroissent entre partisans de l’intervention militaire (France et Grande-Bretagne) et ceux de la conciliation (États-Unis). Le20 septembre,Shimon Peres informeBourgès-Maunoury qu’Israël est prêt à une action commune contre l’Égypte[92].
27 octobre : le roiHussein de Jordanie, devant la montée des oppositions lors des élections du21 octobre, se résigne à former un gouvernement de tendance nationaliste arabe dirigé par Suleiman al-Nabulsi ; le27 novembre, al-Nabulsi annonce son intention de dénoncer le traité d’alliance de 1948 entre la Jordanie et leRoyaume-Uni[93].
les États-Unis demandent auConseil de sécurité de condamner l’attaque israélienne et d’exiger un cessez-le-feu immédiat. La France et la Grande-Bretagne opposent leur veto[95].
émeutes à Bagdad[96]. La loi martiale est imposée du31 octobre au[97]. lacrise de Suez crée un fort mouvement antibritannique enIrak. Des manifestations violentes éclatent et sont durement réprimées.
31 octobre : l’Égypte mobilise et rompt ses relations diplomatiques avec la France et la Grande-Bretagne[89].
début des bombardements franco-britanniques sur les aérodromes égyptiens. 105 appareils sont détruits au sol[89].
Nasser autorise l’expropriation des ressortissants français ou britanniques. La mesure est étendue aux propriétés des Juifs égyptiens le4 novembre[98]. Nasser expulse tous lesJuifs « français » ou « anglais », ainsi que les derniers suspects de collusion sionistes, soit 8 000 personnes, tandis que 3 000 autres sont internées et chassées l’année suivante[99].
Les États-Unis votent avec l’URSS une résolution de l’ONU contre la France et la Grande-Bretagne qui viennent de s’engager en Égypte, exigeant l’arrêt immédiat des combats[89].
laSyrie et laJordanie rompent les relations diplomatiques avec la France[89].
5-6 novembre : expédition de Suez. Plan Télescope : des troupes franco-britanniques sont parachutées surPort-Saïd et marchent vers le canal.Boulganine exige le retrait des troupes françaises, britanniques et israéliennes de Suez. LesÉtats-Unis font pression sur leurs alliés[1].
7 novembre : durant lacrise de Suez, l’assemblée générale de l’ONU adopte une résolution appelant leRoyaume-Uni, laFrance etIsraël à retirer sans délai leurs troupes d’Égypte[89]. Les États-Unis multiplient les pressions sur lalivre sterling pour contraindreAnthony Eden à un cessez-le-feu. L’intervention des États-Unis, de l’URSS et de l’ONU provoque la fin des opérations militaires (fin de la présence britannique en Égypte). Le3 décembre, la France et le Royaume-Uni acceptent d’évacuerPort-Saïd etPort-Fouad[89].
31 décembre :John Dulles présente au secrétaire général de l’ONU,Dag Hammarskjöld, ladoctrine Eisenhower pour le Proche-Orient. Les États-Unis s’opposeront à toute agression soviétique dans la région et fourniront une aide économique aux pays qui en feront la demande[101]. Les pays arabes, à l’exception de l’Égypte et de laSyrie, se rallient à la doctrine Eisenhower (1957).
14 -25 février :XXe congrès du Parti communiste de l’Union soviétique. Début de la « déstalinisation ». « Coexistence pacifique ». Dans la nuit du24 au25 févrierNikita Khrouchtchev dénonce à huis clos les crimes deJoseph Staline. Il est accusé d’avoir remplacé la direction collégiale par le culte de la personnalité, d’arrestations et de déportations massives de milliers de personnes, de l’exécution sans procès et sans enquête d’honnêtes et d’innocents communistes, de n’avoir pas préparé de défense appropriée contre l’invasion allemande dejuin 1941, causant la mort inutile de centaines de milliers de soldats. Les portraits de Staline sont retirés des lieux publics, les institutions et les localités portant son nom rebaptisées et les livres d’histoire réécrits[103].
27 mars, Hongrie : réhabilitation deLászló Rajk, ancien ministre des Affaires étrangères exécuté en1949 sous l’accusation detitisme et de trahison[106].
17 avril : dissolution duKominform, bureau de liaison et d’information entre les partis communistes d’Europe de l’Est fondé en1947 en pleineguerre froide[1].
14 mai : l’URSS annonce une réduction de ses effectifs militaires de 1,2 million d’hommes[107].
2-23 juin : visite deTito àMoscou[108]. Le20 juin, un communiqué célèbre l’amitié soviéto-yougoslave et affirme l’existence de voies diverses vers le socialisme. C’est la fin de la crise officielle entre les deux pays[109].
28 -29 juin :émeutes sanglantes àPoznań où les ouvriers manifestent pour réclamer de meilleurs salaires, des élections libres et le départ des troupes soviétiques[110]. En moyenne, un ouvrier gagne 1 000zlotys par mois alors qu’une paire de chaussures coûte 700 zlotys. Dénonçant une « provocation impérialiste », les autorités répriment durement les émeutes (50 000 manifestants, 53 morts et plusieurs centaines de blessés).
« Octobre polonais ». Les artistes, les intellectuels, les étudiants et les ouvriers polonais exigent des réformes gouvernementales et une plus grande liberté vis-à-vis de l’URSS. Le19 octobre, Varsovie reçoit la visite surprise deNikita Khrouchtchev. À la suite de la mobilisation populaire contre la direction duPOUP,Władysław Gomułka est élu le21 octobre premier secrétaire duparti ouvrier unifié polonais et le24 octobre, il s’engage à réformer larépublique populaire de Pologne (politique de dé-collectivisation, fin de la censure de la presse, libération du cardinalStefan Wyszyński, annulation d’une partie de la dette polonaise, octroi de nouveaux crédits), malgré le maintien « temporaire » de troupes soviétiques sur le sol polonais[114].
18 octobre, Hongrie : agitation des étudiants deSzeged[112]. Les opposants au gouvernement profitent des tensions entre larépublique populaire de Pologne et l’Union soviétique pour se rebeller. Les étudiants manifestent contre les cours obligatoires de russe et de marxisme-léninisme et, associés au syndicat des écrivains, ils affirment leur soutien au mouvement antisoviétique polonais. Les travailleurs se joignent à eux pour exiger le retour de Nagy au poste de Premier ministre[115].
19 octobre : le ministre de l’éducation hongrois annonce des réformes, dont la suppression de l’enseignement obligatoire du russe[115].
23 octobre : début de l’insurrection de Budapest. Le Premier ministreHegedüs, incapable de gérer ces manifestations (plus de 100 000 personnes), sollicite le renfort des troupes soviétiques. La police ouvre le feu sur la foule. Les insurgés parviennent à paralyser les chars soviétiques en lançant descocktails Molotov[115]. Le Parti des travailleurs s’interpose et obtient le remplacement de Hegedüs parNagy (24 octobre) et deGerö parJános Kádár (25 octobre), précédemment emprisonné pour nationalisme[116].
Imre Nagy forme un gouvernement de front national en Hongrie. Formation de conseils ouvriers dans toutes les usines de Budapest[116].
début de manifestations antisoviétiques en Roumanie pendant la révolte hongroise[117].
28 octobre, Hongrie : après cinq jours d’hésitation, Nagy se range aux côtés des manifestants annonçant la fin du système de parti unique et la tenue d’élections. Il promet des réformes économiques, libère le cardinalLászló Mindszenti (30 octobre), exige le retrait des forces soviétiques (29 octobre) et ordonne le cessez-le-feu[116].
31 octobre : retrait temporaire des troupes soviétiques de Budapest.
3 novembre, Hongrie : Nagy forme un gouvernement dans lequel les communistes sont minoritaires. L’URSS promet des concessions, mais les manifestations reprennent[116].
4 novembre :coup de Budapest. Huit divisions soviétiques, appuyées par l’aviation, prennent d’assautBudapest et écrasent les insurgés hongrois malgré leurs appels au secours adressés aux Occidentaux[1]. 200 000 hommes et 2 000 chars sont engagés.János Kádár, amené dans les fourgons de l’Armée rouge, annonce la formation d’ungouvernement ouvrier-paysan. Une nouvelle dictature communiste s’instaure avec János Kádár comme chef du parti rebaptisé Parti des travailleurs socialistes hongrois.Imre Nagy se réfugie à l’ambassade deYougoslavie[116]. Lecardinal Mindszenty, ancien primat de Hongrie emprisonné de1948 à1955, se réfugie à l’ambassade desÉtats-Unis où il restera enfermé jusqu’en1971, année où il pourra quitter le pays[118]. Selon les autorités hongroises, la répression de l’insurrection fait 2 700 morts entre le23 octobre et le11 novembre. Un chiffre communément repris est plus proche de 30 000 morts[119]. Des centaines de Hongrois sont exécutés, des milliers emprisonnés tandis que près de 200 000 s’enfuient en Autriche. Malgré la condamnation de l’URSS par les puissances occidentales et lesNations unies (résolutions de l’Assemblée générale des 4 et), la Hongrie reste pendant plusieurs années sous surveillance.
22 novembre : Imre Nagy, le premier ministre hongrois, et quarante-huit de ses partisans sont enlevés par le KGB et emmenés enRoumanie[116]. Nagy sera condamné et pendu avec l’accord du nouveau dirigeant communiste Kádár.
dissolution des conseils ouvriers et des comités nationaux hongrois et arrestation de leurs chefs[116].
l’URSS annule le reliquat des dettes de guerre dues par la Roumanie[121] (700 millions de dollars).
27-29 décembre : le plénum du Comité centrale duPCR décide l’augmentation des salaires ouvriers en Roumanie après la révolte hongroise. Les investissements du Plan sont réduits au profit des biens de consommation. À la campagne, les livraisons obligatoires sont abolies et la collectivisation freinée[122].
29 février : l’OECE crée une commission chargée de mettre au point un projet de coopération entre les pays membres dans le domaine nucléaire (Comité spécial de l’énergie nucléaire)[126].
17 avril : annonce de l’introduction desPremium Bond(en) au Royaume-Uni (lancés le1er novembre). Le chancelier de l’Échiquier,Harold Macmillan, veut inciter les Britanniques à modérer leurs dépenses de consommation[128]. Pour cela, il prévoit dans son budget des mesures classiques comme une augmentation des impôts et une meilleure rémunération de l’épargne, mais, aussi il propose un emprunt-loterie, sous forme d’obligations du Trésor sans intérêt, mais tous les trois mois un gros lot de1 000 livres est attribué par tirage au sort. Seulement 40 millions de Livres sont ainsi souscrites, alors que 50 millions étaient initialement prévues.
29 -30 mai : la conférence deVenise, qui réunit les six ministres des Affaires étrangères de laCECA, approuve le premier rapportSpaak du21 avril qui préconise la création d’une union douanière et un tarif commun. Un second comité Spaak est créé pour rédiger les traités constitutifs laCEE et d’Euratom[130].
12 décembre : publication auPortugal du décret-loi 40 900 par le ministre de l’éducation Leite Pinto, réglementant autoritairement la vie interne des associations académiques, supprimant l’élection, acquise depuis 1945, aux fonctions de responsabilité à l’intérieur des associations. 5 000 étudiants manifestent àCoïmbra contre le projet. Le, des étudiants envahissent l’Assemblée nationale qui se prépare à voter la loi. Le projet est retiré[137].
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