Parution du premier numéro de la revueNEON (acronyme deNêtre rien Être tout Ouvrir l'être N) fondée et dirigée par, entre autres,Sarane Alexandrian[2].
À la suite de nombreuses protestations contre son interdiction, une diffusion dePour en finir… est organisée pour un public restreint composé de journalistes, d'artistes et d'écrivains. Maurice Nadeau :« J'approuveRené Guilly quand il trouve scandaleuse l'émission d'Artaud et je me réjouis de ce scandale. Ne nous répétait-on pas sur tous les tons que dans l'état de décadence où nous sommes, rien ne saurait plus scandaliser ? Qu'un poète par sa seule voix y parvienne, redonne un certain crédit aux mots. »[4]
À la Salle de géographie, à Paris, débute un cycle de cinq conférences intituléQu'est-ce que lesurréalisme révolutionnaire ? par, entre autres,Noël Arnaud,Christian Dotremont etEdouard Jaguer. La projection du film de Christiensen,La Sorcellerie à travers les âges est perturbée parAndré Breton et le groupe des Lettristes[5].
Antonin Artaud est retrouvé mort à Ivry-sur-Seine, probablement victime d'une surdose accidentelle d'hydrate de chloral. Dernière phrase écrite sur un cahier :« De continuer à / faire de moi / cet envoûté éternel / etc. etc. »[6]
La publication à Bruxelles de la revueLeSurréalisme révolutionnaire marque une rupture avecAndré Breton. Noël Arnaud compare ce dernier à« un veston abandonné sur une chaise où l'on ose pas prendre place. [Il] incarne l'idéalisme à son stade infantile […] Le surréalisme, science de la sensibilité et du comportement […] sera dépassé dans une esthétique marxiste qu'il aura contribué à construire. »[7]
La Galerie du Faubourg (47 rue du Faubourg-St-Honoré, Paris) expose les dernières œuvres deRené Magritte, période dite « Vache » : scènes bucoliques à la manière deAuguste Renoir et sujets grotesques à l'exécution négligée dans le styleexpressionniste. Le rejet est unanime, y compris de la part dessurréalistes. L'exposition est un échec[9].
A Paris, le groupesurréaliste publie le tractÀ la niche les glapisseurs de dieu contre les tentatives de récupérations chrétiennes dusurréalisme parMichel Carrouges. Ils proclament« leur aversion inéluctable à l'égard de tout être agenouillé. »[10].
Exposition d'art océanien à Paris. André Breton écrit la préface du catalogue :« Océanie... de quel prestige ce mot n'aura-t-il pas joui dans lesurréalisme. Il aura été un des grands éclusiers de notre cœur. Non seulement il aura suffi à précipiter notre rêverie dans le plus vertigineux des cours sans rives, mais encore tant de types d'objets qui portent sa marque d'origine auront-ils provoqué souverainement notre désir. »[11]
Subissant une succession de catastrophes : disparition d'une grande partie de son œuvre dans l'incendie de son atelier, opération d'un cancer, grave accident de voiture et départ de sa femme,Arshile Gorky se suicide par pendaison[12].
Réponse d'André Breton àRoger Vailland :« Le flagorneur deChiapppe[13] ne dépare pas la collection demaurassiens repentis et de néo-patriotes à la vieille modehervéiste qui constituent les principaux ornements du partistalinienfrançais… Dénions, voulez-vous, à ces obséquieux serviteurs à tous gages le droit de parler de pensée libératrice. »[réf. nécessaire]
André Breton participe à la fondation de la Compagnie de l'Art Brut créée à l'initiative du peintreJean Dubuffet dans le but de réunir « des ouvrages exécutés par des personnes indemnes de culture artistique. »[15]
Exclusion du peintreMatta pour« disqualification intellectuelle et ignominie morale. »[18] André Breton lui attribue une responsabilité dans le suicide du peintreArshile Gorky[19]. Victor Brauner est exclu quelques jours plus tard pour s'être solidarisé avecMatta[20].
À Paris, Rue du Dragon, ouverture de la galerieSolutionSurréaliste destinée à recevoir, un après-midi par semaine, dessins ou manuscrits. C'est ainsi queBreton reçoit un manuscrit du poèteJean-Pierre Duprey :« Vous êtes certainement un grand poète doublé de quelqu'un qui m'intrigue. »[10]
Le peintre canadienPaul-Emile Borduas publie le manifesteRefus global après avoir fondé le groupe desAutomatistes :« Rompre définitivement avec toutes les habitudes de la société, se désolidariser de son esprit utilitaire. Refus d’être sciemment au-dessous de nos possibilités psychiques. Refus de fermer les yeux sur les vices, les duperies perpétrées sous le couvert du savoir, du service rendu, de la reconnaissance due […] Place à la magie ! Place aux mystères objectifs ! Place à l’amour ! Place aux nécessités ! »[26]
La Naissance du secret, huile sur toile :« [Un] intérieur - un espace conventionnellement et traditionnellement attribué aux femmes et aux femmes artistes - est un espace indéfini et oppressant dont les dimensions restreintes sont soulignées par les murs nus, dans une perspective qui se resserre pour mener à un rectangle bleu (peut-être une fenêtre), une opacité qui suggère non pas la libération, mais bien l'isolement et une sensation de banalité assommante. »[35]
Soleil cou coupé, poème :« filao filao / bien sûr que j'ai une gueule de mandragore / que son nom répond au mien / que son cri est le mien quand on m'a tiré du ventre phosphorescent de ma mère / bien sûr que mon crachat est mortel à certains / plus et mieux que l'ellébore varaire / bien sûr que j'ai plus de mépris qu'une graine de pissenlit et plus de pudeur que le cirse des bois qui n'accomplit le fruit de sa copulation qu'entre ciel et terre »
Histoire naturelle, recueil de dessins présentant des animaux hybrides de son invention : le rose-pleurs, la guivre-guénégote, l'adrouide, l'arthus des sables, le fluviot (poisson à visage humain)[49]