28-29 février : émeutes àAccra et dans d’autres villes de laCôte-de-l’Or[4].Kwame Nkrumah et d’autres leaders nationalistes sont emprisonnés brièvement du12 mars au12 avril[5]. Le gouvernement britannique est contraint de mettre en place des réformes constitutionnelles (1950).
10 avril : création de l’UPC (Union des populations camerounaises)[8]. Elle milite pour l’acquisition de l’indépendance immédiate et la réunification des deux Cameroun et entretient des relations privilégiées avec lePCF.
13 juillet : accord entre le patriarcatcopte et l’Église éthiopienne[14]. Le chef de l’Église, l’Abouna, traditionnellement un Égyptien nommé par le patriarche, sera désormais un Éthiopien, toujours approuvé par le Patriarcat, qui reçoit le pouvoir de consacrer des évêques.
22 juillet : procès àAntananarivo des dirigeants duMDRM. Six peines de mort sont prononcées (4 octobre), dont celles des députés Raherivelo Ramamonjy et Justin Bezara. Le députéRabemananjara est condamné aux travaux forcés à perpétuité[15]. Les condamnés à mort sont graciés le.
20 août : grève des dockers du port deZanzibar pour obtenir une hausse de salaire[16].
Lancement àLuanda du mouvement culturelVamos Descobrir Angola ! par leMovimento dos Novos Intelectuais d’Angola[20].
Fondation de la Communauté thérapeutique deBregbo, à l’initiative du prophète et guérisseurharriste Albert Atcho. Elle se développe dans lesannées 1960 en basseCôte d’Ivoire et auGhana[21].
8 février : les élections auCosta Rica opposentCalderón, soutenu par les communistes et l’Église, et l’opposition qui rassemble l’oligarchie des planteurs de café (cafetaleros) et la social-démocratie autour de trois pôles (anticommunisme, anticalderonisme et défense de la clarté du suffrage). Le candidat de l’opposition, le journaliste Ulate, est déclaré vainqueur. Il est accusé de fraude et le Congrès annule les élections[23].
9 avril : le libéralGaitán, qui entraîne ses troupes d’une opposition à l’État conservateur à une opposition à l’État tout court, est assassiné à Bogotá, ce qui provoque des émeutes meurtrières pendant trois jours (Bogotazo). Les affrontements entre libéraux et conservateurs enColombie ouvrent une période appeléeLa Violencia, qui fait plus de 150 000 morts (1 % de la population) entre 1948 et1953[31].
19 avril,Costa Rica : vainqueur les11-12 avril à Ochomogo,Figueres signe le pacte de l’ambassade duMexique (ou pacte d’Ochomogo) qui met fin aux affrontements avec le dirigeant communisteManuel Mora Valverde(es). Les communistes acceptent de déposer les armes si les garanties sociales sont préservées. Figueres répond qu’il entend étendre ces garanties[27].
30 avril :charte créant àBogota l’Organisation des États américains (OEA) chargée du maintien de la paix et de la résolution pacifique des différends entre les pays du continent[32]. Signature d’unTraité américain de règlement pacifique (pacte de Bogotá), d’une convention économique, de deux conventions sur les droits politiques et civiques de la femme et de 46 résolutions, dont celle de « Préservation et défense de la démocratie en Amérique » qui indique clairement que le communisme est incompatible avec la démocratie.
1er mai : signature auCosta Rica entre les vainqueurs du pacte Ulate-Figueres en vue d’un retour à la normale[27]. Une junte dirigée par Figueres gouverne pendant 18 mois, planifie l’accession de Ulate au pouvoir et organise des élections pour une Assemblée constituante. Le parti communiste (Vanguardia Popular) et le parti de Calderón (Partido republicano nacional) se voient interdire leur participation aux élections de décembre[33].
Le présidentManuel A. Odría (1948-1956) et quelques-uns de ses ministres.
27-29 octobre : soulèvement de la garnison d’Arequipa[37]. Coup d’État militaire auPérou, réaction des riches planteurs de canne à sucre contre la politique de réorientation du modèle de développement mis en place parPrado (1939-1945) etBustamante (1945-1948). Ce dernier est exilé de force à Buenos Aires et le généralManuel A. Odría, prend la tête de la junte militaire et exerce la dictature. Il s’empresse de remettre l’économie du pays sur les rails de la mono-exportation et met un terme à l’ouverture démocratique. L’Alliance populaire révolutionnaire américaine est mise hors la loi, son dirigeantHaya de la Torre se réfugie à l’ambassade deColombie pour cinq ans. Le est élu légalement président du Pérou[38].
4 janvier : indépendance officielle de laBirmanie, qui refuse de faire partie duCommonwealth.U Nu (bouddhiste et neutraliste), devient le Premier ministre de l’Union birmane[41]. Début de l’exode des habitants d’origine indienne. Les groupes ethniques desShans et desKarens sont inclus dans la république « fédérale ».
5 janvier et12 septembre,guerre civile chinoise : offensives communistes visant à couper le nord de la Chine de la Mandchourie. Les communistes prennent le dessus après avoir vaincu les meilleures troupes nationalistes enMandchourie[42]. Ils prennent la capitale de la Mandchourie le20 octobre.
17 janvier :armistice signé à bord du navire américainRenville en rade deSurabaya. Le territoire de la République indonésienne est limité aux hautes terres deSumatra et à la partie centrale deJava. Un blocus hollandais des territoires républicains provoque d’énormes problèmes économiques et ne fait qu’accroître le mécontentement populaire à l’égard de la politique de la République, qui négocie avec les Hollandais au lieu de les attaquer militairement. Les Hollandais multiplient les États autonomes dans les « possessions extérieures »[43].
30 janvier :Gandhi est assassiné par un brahmane extrémiste àDelhi[44]. Un million de personnes assistent le lendemain à sa crémation.
20 mars,Inde : convention deNasik. LeCongress Socialist Party quitte leparti du Congrès et devient le Parti socialiste, dirigé parJayaprakash Narayan[48]. Après la mort de Gandhi et la constitution adoptée à Bombay en avril[49], le Congrès se transforme en un véritable parti politique en interdisant à ses membres d’appartenir en même temps à une autre formation politique[50]. Il affirme une identité centriste, bien que cohabite en son sein une aile gauche qui s’inspire deNehru et une aile droite dirigée par le sardar (commandant)Vallabhai Patel (1875-1950), qui occupe dans le gouvernement Nehru les portefeuilles de ministre de l’Intérieur et de vice Premier ministre. Le Congrès domine les autres partis. Seul le parti Communiste a une certaine influence.
28 mars,Birmanie : début de l’insurrection déclenchée par les communistes duDrapeau Blanc birman, avec 25 000 partisans, armés d’un équipement disparate. LeDrapeau Blanc établit son QG àPyinmana (actuelleNaypyidaw) et un Front militaire àPégou où il commence des embuscades ; endécembre, l’armée birmane chasse la guérilla communiste dePyinmana. 3 000 partisans se rendent, ce qui porte un coup décisif à la guérilla[51],[52].
6 avril : le gouvernement indien présente sa premièreRésolution sur la Politique industrielle (Industrial Policy Resolution)[54]. Pour reconstruire l’économie de l’Inde sinistrée après laSeconde Guerre mondiale, Nehru favorise la mise en place d’une économie mixte basée sur le développement de l’industrie lourde et des infrastructures. La planification[55] et la protection du marché intérieur sont deux autres de ses priorités. Une réglementation assure le contrôle majoritaire des entreprises privées aux capitaux indiens.
12 juillet : état d’urgence enMalaisie[63]. L’insurrection communiste malaise se généralise. La guérilla se répand dans les campagnes (1948-1960). leParti communiste malais (MCP), qui avait joué un rôle essentiel dans la résistance contre les Japonais pendant laSeconde Guerre mondiale commence la lutte armée. Le MCP veut l’indépendance immédiate. Opérant à partir de la jungle, 4 000 maquisards, en majorité chinois, harcèlent les Britanniques. L’état d’urgence est proclamé en juillet. Il faudra onze ans aux miliciens, formés par legénéral Templer, et aux contingents britanniques, australiens, néo-zélandais, pour réduire la guérilla malaise.
15 juillet : inauguration de l’Union des États de Patiala et du Pendjab oriental par le ministre de l’intérieur indien, lesardar Vallabhbhai Patel[64]. Il travaille à l’intégration dans l’Union indienne des 554États princiers. Les 216 principautés les plus petites sont rapidement intégrées aux provinces voisines. Lorsque des régions entières sont constituées d’États princiers, l’autorité est confiée à un prince élu par ses pairs, le rajpramukh qui est l’équivalent d’un gouverneur de province. D’autres États sont, pour des raisons diverses, administrés directement par le pouvoir central. Les trois plus grands, leHyderābād, leMysore et leCachemire subsistent comme entités distinctes.
9 septembre : création de larépublique populaire démocratique de Corée (laCorée du Nord) marquant la scission avec laCorée du Sud entraînant des tensions aboutissant à laguerre de Corée. Le18 septembre, les Soviétiques annoncent l’évacuation par l’Armée rouge du nord de la Corée avant le31 décembre[68].Séoul est désignée comme capitale et le parti ne reconnaît le Sud que comme une province perdue. Des changements politiques et économiques important sont réalisés par le parti communiste. Déjà avant la fondation de la RPDC, les éléments modérés avaient été éliminés. Les Églises, les partis d’opposition sont interdits ou absorbés, le programme du parti est défini : réunification, collectivisation des terres et nationalisation des industries.
15 septembre, Inde : lancement du « développement rural communautaire » dans l’Uttar Pradesh, avant d’être intégré dans le premier plan[71]. Dans chaque village, un agriculteur rémunéré par l’administration doit se mettre au service du village et inciter les autres villageois à mettre bénévolement en œuvre des projets locaux de développement. Les résultats sont faibles.
25 septembre : loi retirant son privilège d’émission à laBanque de l'Indochine, transféré à « un Institut d’émission de l’Indochine » qui reste à créer. La banque continue à assurer le service de l’émission jusqu’à une date qui reste à fixer. Début dutrafic des piastres, révélé en 1952[75] ; lapiastre vaut officiellement 17 francs, mais on l’achète pour 7 à 8 francs. C’est 10 francs de bénéfice pour ceux qui peuvent la changer au cours officiel, règlementé.
19 décembre :Operatie Kraai, deuxièmeopération de police en Indonésie. Ignorant les lignes de cessez-le-feu de l’ONU, les Hollandais attaquent à nouveau la République, capturant sa capitaleYogyakarta, arrêtant et exilant la plupart de ses hauts dirigeants, y comprisSoekarno etHatta. Malgré le succès de l’attaque hollandaise, la résistance de la guérilla républicaine et la pression de la communauté internationale (Ceylan, Inde, Pakistan) forcent les Hollandais à transiger[78].
Janvier -février,Palestine mandataire : l’essentiel des forces arabes sont concentrées dans la région deJérusalem sous le commandement d’un neveu dumufti,Abd al-Kader al-Husseini. Le8 janvier, une force auxiliaire de 1 500 volontaires, dépendant de laLEA et dirigée parFawzi al-Qawuqji, prend position dans le nord de la Palestine[80]. Il n’y a aucune coordination avec les forces du mufti. Au total, les forces arabes représentent 8 000 combattants. La stratégie arabe consiste à rompre les communications entre les implantations juives. Les forces sionistes sont deux à trois fois plus nombreuses, mieux équipées et plus organisées (Irgoun,groupe Stern,légion juive,Haganah). Leur stratégie est défensive en attendant le retrait britannique prévu pour le15 mai. Dès avril, les sionistes prennent l’avantage dans les principales villes. Les populations arabes fuient les zones de combat, et l’intervention des pays arabes parait inévitable[81].
15 janvier : une délégation irakienne conduite parSayyid Salih Jabr(en) se rend à Londres et signe le traité de Portsmouth par lequel les Britanniques s’engagent à évacuer leurs bases militaires en échange de la poursuite de la coopération militaire avec l’Irak en cas de guerre. Le traité est accueilli avec hostilité en Irak et entraîne de violentes manifestations. Le régent renonce au traité et renvoie le gouvernement Jabr[80].
22 février : attentat commis rue Ben Yehuda dans le quartier juif de Jérusalem[82]
15 mars : nouveau traité d’alliance politique et militaire entre la Jordanie et le Royaume-Uni[80].
30 mars : le Conseil juif de Palestine forme un cabinet provisoire de 13 ministres sous la présidence deDavid Ben Gourion (jusqu’en 1953) et un Parlement temporaire de 37 membres, formant ainsi l’embryon de l’État d’Israël[83] tandis que la violence se développe entre militants sionistes et arabes. Pour assurer la sécurité des zones d’implantations juives, les sionistes conçoivent leplan Daleth qui préconise l’élimination des forces présentes dans la partie juive et dans les zones qui pourraient être annexées.« C’est dans le cadre du Plan Daleth qu'eurent lieu entre le1er avril et le15 mai 1948, treize opérations générales, dont les huit principales se déroulèrent hors des frontières juives du partage, dans le territoire en principe alloué aux Palestiniens » (Elias Sanbar)[84].
22 avril :Haïfa est prise après un bombardement massif de la ville par laHaganah qui a entraîné l’exode de la population organisé par les britanniques. Début mai, il ne reste que 4 000 arabes contre 70 000[81].
28 avril : début de l’opération Yiftah menée par lePalmah pour le contrôle du nord-est de la Galilée[89].Safed est prise le10 mai[87]. L’attaque de laGalilée permet de renforcer les positions face à l’intervention future des pays arabes. Les civils arabes fuient vers laSyrie et leLiban[81].
prise deJaffa après un assaut violent de l’Irgoun arrêté par les Britanniques[80]. Massacre d’Arabes. Lors de la reddition, il ne reste que 5 000 Arabes sur 80 000[81].
massacre de 250 civils juifs au kibboutz deKfar Etzion par les Palestiniens[90].
Réfugiés palestiniens. On estime entre 600 000 et 760 000 le nombre de réfugiés palestiniens pour la période 1948-1949. À la mi-mai, 2 à 300 000 Palestiniens fuient les combats, principalement dans les zones littorales. Au cours de la Guerre des Dix jours (juillet), 100 000 autres seront clairement expulsés par l’armée israélienne (région deJérusalem etGalilée occidentale, annexées par Israël). À la suite de l’offensive d’octobre contre l’Égypte, 130 000 civils arabes sont expulsés, principalement vers labande de Gaza. La conquête de laGalilée entraîne l’exode vers leLiban de quelques dizaines de milliers de personnes. Israël refuse le retour des réfugiés sur son territoire. Le11 décembre, l’ONU adopte larésolution 194 (III) qui dit que tout réfugié a le droit de retourner chez lui et qu’une indemnité compensatoire doit être verser par Israël à ceux qui refusent de rentrer. LaCommission de conciliation chargée d’appliquer la résolution se heurte au refus d’Israël. La Commission propose l’annexion par Israël de la bande de Gaza pour y reloger les réfugiés. Israël et l’Égypte refusent. ÀLausanne, Israël accepte le retour de 100 000 réfugiés, laSyrie en accepte 300 000 et l’Irak 350 000[81].
15 mai :début de lapremière guerre israélo-arabe (fin le). Israël est envahi par les armées égyptiennes, irakiennes, libanaises, syriennes et transjordaniennes de laLigue arabe (23 000 hommes contre 35 000 israéliens, puis 40 000 contre 73 000 israéliens en juillet)[87].
Devant la pression populaire et l’arrivée des premiers réfugiés palestiniens,FaroukIer d’Égypte donne l’ordre d’entrer en guerre contre Israël sans en référer au gouvernement et malgré l’hostilité des militaires. L’armée est mal préparée et en dépit de quelques succès dans leSinaï (Nasser), elle est battue. Attaquée sur son territoire, elle n’est sauvée que par la menace d’intervention britannique en cas de non-évacuation du Sinaï[81].
16 mai : l’armée syrienne enfonce les lignes israéliennes enGalilée et n’est contenue que le20 mai. Au Sud, l’armée égyptienne occupe rapidement la région deGaza, leNéguev et atteint laCisjordanie. La progression versTel-Aviv est freinée par une forte résistance juive. L’armée irakienne prend position au nord deJérusalem et menace le littoral[81].
17 mai : le nouvel État d’Israël est reconnu de jure par l’Union soviétique et de facto par lesÉtats-Unis[80]. Sous la pression américaine, un embargo sur les ventes d’armes est mis en œuvre, mais l’URSS et la Tchécoslovaquie livrent des armes à Israël[81].
19 mai : lalégion arabe intervient àJérusalem pour protéger les populations arabes. Après de violents combats, les Israéliens se replient[81].
20 mai : alors que le territoire israélien est coupé en deux par les armées arabes, le comteFolke Bernadotte est envoyé en Israël comme médiateur[92].
24-25 mai :opération Ben Nun. Échec de la première attaque israélienne contre Latroun pour désenclaver Jérusalem[95]. Aucun des cinq assauts lancés par les Israéliens ne leur permet de prendre la position qui reste sous contrôle jordanien.
26 mai : création deTsva Haganah leIsrael (Tsahal) : « l’armée de défense d’Israël »[96] (naissance officielle le31 mai[97]).
29 mai : les troupes irakiennes traversent le Jourdain et occupentTulkarem,Naplouse etNetanya ; les Égyptiens prennentAshdod ; les Jordaniens contrôlent le centre de Jérusalem[87].
9 juin : les Arabes et les Israéliens acceptent un cessez-le-feu, effectif le11 juin. Cette trêve renforce les positions israéliennes avec l’arrivée des armes soviétiques (60 000 hommes, avec une aviation contre 35 000 arabes). Bernadotte propose un plan de partage de la Palestine (Cisjordanie annexée à laJordanie, union économique entre Israël et la Jordanie, Jérusalem arabe et Haïfa port franc). Sa proposition est refusée par les deux parties[81].
10 juin : les Syriens opèrent une nouvelle progression en Galilée. Ils occupentMishmar-Hayarden mais échouent à prendreEin Gev et Ramot Naftali[99].
20 septembre : publication du plan Bernadotte[99] ; internalisation de Jérusalem, retour des réfugiés et échanges de territoires favorisant la formation de blocs plus homogènes), soutenu par les États-Unis et la Grande-Bretagne mais rejeté par les pays Arabes et Israël qui refuse de laisser leNéguev aux Arabes[81].
15 octobre : rupture du cessez-le-feu. L’armée israélienne lance uneoffensive contre l’armée égyptienne qui se terminera par l’occupation duNéguev[80].
20 février : accord franco-anglo-américain stipulant que toute la production sarroise de charbon reviendra à la France au[109].
23 février : début de ladeuxième conférence de Londres (fin le6 mars puis du20 avril au2 juin) ; elle recommande un gouvernement fédéral pour l’Allemagne de l’Ouest et son adhésion au plan Marshall, puis lors de sa deuxième cession autorise les Allemands à rétablir leur unité dans le cadre d’une forme de gouvernement libre et démocratique et de recouvrer progressivement leur pleine responsabilité gouvernementale[110].
17 -18 mars : le Congrès du Peuple allemand réunit à Berlin-Est constitue le Conseil du peuple allemand (Volksrat), mené par leParti socialiste unifié. Il organise un plébiscite pour l’unité allemande met en place un comité constituant sous la direction d’Otto Grotewohl[110].
20 mars : en désaccord avec les mesures prises dans les zones d’occupation occidentales, le délégué soviétique quitte le Conseil de contrôle interallié mis en place par laconférence de Potsdam et qui cesse désormais de fonctionner[110].
3 juin : publication desaccords de Londres fixant le statut politique futur de l’Allemagne fédérale. Une Assemblée constituante et un gouvernement fédéral doivent être mis en place[113].
23 juin : début dublocus de Berlin par les Soviétiques à la suite de la réforme monétaire. Les communications ferroviaires entre Berlin et l’Allemagne de l’Ouest sont interrompues (fin le)[114]. Réforme monétaire en zone soviétique[110].
23 et24 juin : conférence de Varsovie réunissant les ministres des Affaires étrangères de l’URSS, l’Albanie, la Bulgarie, la Pologne, la Hongrie, la Tchécoslovaquie, la Roumanie, la Yougoslavie. Une déclaration condamne la division allemande, demande le contrôle des quatre puissances occupantes sur l’industrie lourde de la Ruhr et la formation d’un gouvernement démocratique unique pour l’Allemagne et la signature d’un traité de paix conformément à l’accord de Potsdam[110].
31 juillet : fin duprocès Krupp.Alfried Krupp est condamné par le tribunal militaire américain de Nuremberg à douze ans de prison et à la confiscation de ses biens. Il est amnistié en par le haut-commissaire américain et sa fortune personnelle lui est restituée[116].
5 décembre : victoire dessociaux-démocrates aux élections municipales dans les trois secteurs occidentaux de Berlin. Les communistes appelaient au boycottage[118].
13 janvier : traité de collaboration et d’assistance mutuelle entre la république populaire de Roumanie et la république populaire de Hongrie, signé à Budapest[119].
À la suite du conflit au sein du gouvernement tchécoslovaque à propos de la nomination systématique de communistes au sein de l’administration et de la police, 12 ministres non communistes démissionnent du gouvernement pour provoquer une confrontation, mais la tentative échoue (20 février). Les communistes sont toujours en majorité au gouvernement et le contrôle qu’ils exercent sur la police et les milices ouvrières leur permettent d’organiser des manifestations de rue. Le Premier ministreKlement Gottwald et le ministre de l’IntérieurVáclav Nosek mobilisent la police et proclament l’état de siège àPrague (23 février). Retournant la situation, ils exigent la démission des ministres non-communistes pour former un nouveau gouvernement. Le présidentEdvard Beneš, malade et effrayé des risques de guerre civile, capitule et nomme un nouveau gouvernement dominé par les communistes[120]. Nombre de dirigeants de l’opposition s’exilent, comme le ministre du Commerce extérieur Hubert Ripka.
10 mars :Jan Masaryk, le ministre des Affaires étrangères tchécoslovaque, le seul qui n'est pas communiste, se suicide (les circonstances de sa mort sont controversées)[114].
23 avril : traité entre la république de Tchécoslovaquie et la république populaire de Bulgarie, signé à Prague[119].
28 avril : le Parlement deTchécoslovaquie vote la nationalisation des usines de plus de 50 salariés et instaure un monopole d’État sur lecommerce de gros et le commerce extérieur[128].
9 mai : nouvelle constitution tchécoslovaque[129]. LaTchécoslovaquie devient une « démocratie populaire » satellite de l’URSS. L’agriculture est collectivisée, les églises attaquées et soumises à des restrictions, l’éducation et la vie culturelle et intellectuelle réorganisée selon les principes marxistes. Le procès des criminels de guerre est l’occasion d’un amalgame entre fascistes et anticommunistes, qui sont emprisonnés ou envoyés dans des camps de travail. Entre1949 et1954 plus de 40 000 personnes seront jugées pour atteinte à la sûreté de l’État et 178 exécutées. L’Église, les Juifs, les intellectuels et les anciens chefs des partis bourgeois seront les premiers visés.
22 mai : opération Vesna (printemps). Les soviétiques lancent la plus grande déportation de Lituanie vers laSibérie (43 300 personnes)[130].
29 mai : traité entre la Tchécoslovaquie et la Pologne[119].
30 mai,Tchécoslovaquie : des élections sur listes uniques donnent 89,5 % de voix au Parti communiste[131].
11 juin : loi de nationalisation des moyens de production enRépublique populaire roumaine ; les entreprises des industries, des mines, des banques, des assurances et des transports de plus de 100 salariés[128] sont nationalisées[132]. 90 % de la production industrielle passe à l’État. Une Commission de planification d’État est mise sur pied le21 juillet[133].
La rupture avec Tito marque le début d’une vague de purges enURSS et dans les États satellites (1948-1952)[137]. Tout dirigeant communiste qui a des velléités d’indépendance se voit accusé detitisme, considéré comme une dérive nationaliste et personnelle du communisme dangereuse pour l’unité de la Révolution mondiale. .
21 juillet : traité entre la Tchécoslovaquie et la Roumanie[119].
4 août : décret sur « le régime général des cultes » enRépublique populaire roumaine. Toutes les confessions religieuses du pays sont placées sous le contrôle de l’État[138].
18 août : clôture de la conférence deBelgrade sur leDanube à laquelle participent les pays occidentaux et les pays sous influence soviétique. Le projet soviétique a été adopté, qui réserve aux États riverains le contrôle de la navigation. Une convention réorganise laCommission du Danube[139].
28 septembre : l’URSS puis ses alliés (la Roumanie le, la Pologne et la Hongrie le, la Bulgarie le et la Tchécoslovaquie le dénoncent les traités d’amitié avec laYougoslavie[144] et lui interdisent d’entrer auComecon.
2 octobre : un accord commercial entre laHongrie et l’Union soviétique[146] prévoit la livraisons de matières premières soviétiques contre des produits agricoles et industriels hongrois.
27 octobre : vote du premier plan quinquennal pour le développement économique en Tchécoslovaquie, incluant des mesures pour l’industrialisation de la Slovaquie[129].
21 novembre,URSS : leComité antifasciste juif est dissous sous prétexte qu’il est devenu un « centre de propagande antisoviétique », après l’assassinat de son présidentSolomon Mikhoels le7 janvier. Les autorités soviétiques lancent une campagne pour liquider ce qui reste de la culture juive (1948-1952)[147].
Les écoles ecclésiastiques sont étatisées, les couvents supprimés et dans la foulée de la campagne qui précède le procès du cardinal Mindszenty, 225 prêtres catholiques et moines sont arrêtés et condamnés[150].
31 janvier,Portugal : arrestation de la Commission centrale de la MUD (Movimento de Unidade Democrática), organisation opposée au régime deSalazar. Le mouvement est déclaré illégal par le gouvernement le24 mars[153].
6 avril :traité finlando-soviétique d’amitié, de bon voisinage et de coopération. La Finlande évite la satellisation et le stationnement de troupes soviétiques sur son territoire, mais s’engage à ne pas porter atteinte aux intérêts de son puissant voisin (finlandisation)[156].
5 juillet,Royaume-Uni : mise en application de la loi sur leService national de santé (Aneurin Bevan). Nationalisation du secteur hospitalier qui est intégré dans un grand « service national de santé » qui dispense gratuitement tous les soins médicaux[160].
30 juillet : loi sur la nationalité britannique[161], accordant sans restriction le droit de résidence aux « citoyens duRoyaume-Uni et des colonies » (entrée en vigueur le)[162].
26 octobre : le Conseil consultatif de l’Organisation dutraité de Bruxelles décide d’instaurer un « Comité pour l’étude et le développement de l’unité européenne », dont les travaux aboutissent à l’institution duConseil de l'Europe le[169]. Les cinq signataires approuvent le principe d’une alliance atlantique[170].
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