Décembre,Afrique du Sud : en échange de sa coopération dans le conflit, l’ANC demande « respectueusement au gouvernement de l’Union d’annuler toutes les lois discriminatoires »[6].
10 février,guerre sino-japonaise : leJapon occupe l’île deHainan[17] et fait le blocus des concessions françaises et britanniques deTianjin, ce qui amène les États-Unis à dénoncer leur traité de commerce avec le Japon en juillet.
21 mai : constitution auxIndes orientales néerlandaises d’un comité de coordination, leGabungan Politik Indonesia(id) (GAPI)[21], entre huit opérations nationalistes, qui réclame leself gouvernement, un régime démocratique dans le cadre de l’unité nationale et affirme son désir de prendre part à la lutte antifasciste.
3 septembre : l’Inde britannique est impliquée dans le conflit mondial aux côtés duRoyaume-Uni. Levice-roi Lord Linlithgow déclare la guerre à l’Allemagne sans avoir consulté l’Assemblée législative. LeParti du Congrès est prêt à soutenir la Grande-Bretagne dans la mesure où des progrès significatifs seraient accomplis. Londres répond le17 octobre par une « Déclaration sur l’Inde et la guerre » (1939), qui promet seulement le statut dedominion. Le Congrès refuse de soutenir l’effort de guerre[26].
23 -25 décembre : le GAPI convoque àJakarta un Congrès du Peuple indonésien qui adopte leBahasa Indonesia comme langue nationale, le drapeau rouge et blanc et le chantIndonesia Raya comme hymne national.
7 janvier :Gabriel Puaux, haut-commissaire français enSyrie, arrive à Beyrouth[30]. Il refuse de tenir compte des avis du Parlement sur les amendements acceptés parJamil Mardam Bey. Il promulgue des arrêtés modifiant les statuts personnels de populations (), autorisant ainsi un musulman à changer de religion ou une musulmane à épouser un non-musulman, ce qui entraîne une forte agitation populaire[31]. LePremier ministre de Syrie Jamil Mardam Bey démissionne le18 février et un nouveau gouvernement issu dubloc national lui succède[32].
7 février : ouverture de la conférence deSaint James auRoyaume-Uni sur le statut de laPalestine mandataire. Elle reçoit des délégués d’Égypte, deTransjordanie, d’Arabie saoudite et d’Irak (laFrance a refusé la présence de laSyrie et duLiban), ainsi qu’une délégation palestinienne et des représentants dessionistes. La Grande-Bretagne propose que lesArabes aient un droit de veto sur l’immigration juive et lesJuifs un droit de veto sur l’indépendance de la Palestine afin de parvenir à un accord. Mais les parties refusent et la conférence est ajournée le17 mars[33].
21 février : la radio d’El-Zohour, créée par le roi d’IrakGhaziIer, s’en prend à la politique britannique dans le Golfe et réclame l’annexion duKoweït par la force si les moyens pacifiques ont échoué[34]. Le7 mars, elle diffuse un télégramme de Koweïtiens qui réclament l’intégration du Koweït à l’Irak[35].
1er mars[36] : en Irak, le Premier ministreNuri as-Said affirme avoir découvert un complot visant à assassiner le roiGhazi et un certain nombre de personnalités politiques.Hikmat Sulayman(en) et ses partisans sont arrêtés et condamnés à mort par les tribunaux militaires, puis les sentences sont commuées en peines de prison après l’intervention de l’ambassade britannique. Il semble que le prétendu complot soit une invention deNouri Saïd, désireux de se venger de la mort de son ami et beau-frèreJafar al-Askari et sans doute d’écarter définitivement du pouvoir Hikmat Sulayman[37].
10 mars : soulèvement populaire au Koweït pour la réunification avec l’Irak. Lecheikh du Koweït, aidé par les autorités britanniques, réprime le mouvement et procède à de nombreuses arrestations et emprisonnement. Le roiGhaziIer réclame publiquement la libération des prisonniers[38]. Il concentre ses troupes à la frontière duKoweït et semble projeter l’invasion de l’émirat[39].
4 avril : le roi d’IrakGhaziIer meurt dans un accident de voiture. L’opinion pense à un assassinat déguisé et soupçonne leRoyaume-Uni. La foule s’en prend aux intérêts britanniques et le consul anglais àMossoul trouve la mort lors d’une émeute. Le6 avril, Premier ministreNuri as-Said impose comme régentAbdul Illah, âgé de 26 ans et fils de Ali, dernier roi duHedjaz avantAbdelaziz Ibn Sa’ud[41]. Le frère deFaysal, Zayd, est écarté. Sous la pression populaire,Nuri as-Said engage l’Irak en faveur de la cause arabe Palestinienne, tout en menant des négociations infructueuses avec les sionistes.
18 mai : manifestations de protestation des Juifs de Palestine contre lelivre blanc.
17 mai,Palestine mandataire : les Britanniques décident de publier un nouveaulivre blanc qui explique que le Royaume-Uni n’a pas l’intention de faire de la Palestine un État pour lesJuifs contre la volonté de la population arabe. Il ne s’agira que d’un développement communautaire. La Palestine ne doit pas être partagée. Le Livre blanc propose à nouveau la solution du double veto, qui devrait aboutir à la mise en place d’institutions arabo-juives de libre gouvernement et à l’établissement d’un État palestinien indépendant avant dix ans. L’immigration juive est pour la première fois limitée à 75 000 certificats pour cinq ans. Au-delà, l’approbation des Arabes sera nécessaire. La vente de terres aux Juifs est restreinte[42]. Les États arabes poussent les Palestiniens à accepter le Livre Blanc, mais les partisans dumufti le rejettent car le projet britannique retarde la date de l’indépendance de la Palestine d’au moins dix ans. De plus, les membres ducomité suprême sont maintenus en exil et la répression continue sur place (6 000 Arabes emprisonnés en 1939). Les sionistes rejettent catégoriquement le projet britannique et se lancent dans une politique d’immigration clandestine et de création de nouvelles implantations. L’Irgoun poursuit sesattentats contre les Arabes et la présence britannique.
6 septembre : le généralWeygand est nommé commandant en chef des Forces françaises du Levant, commandement en fait exercé depuis le27 août[45]. La France a constitué une importante armée au Levant. Weygand envisage l’éventualité d’une offensive en direction des champs pétrolifères deBakou afin d’entraver les livraisons de pétrole soviétiques à l’Allemagne[46].
16 février : gouvernement dePál Teleki enHongrie (fin le)[54]. En février,Béla Imrédy est contraint de démissionner car la presse découvre un juif parmi ses ancêtres. Le gouvernement dePál Teleki prend quelques mesures contre l’extrême-droite sans parvenir à endiguer la vague nazie. En mai, les mouvements d’extrême droite remportent 25 % des voix et 49 mandats aux élections parlementaires, dont 31 auxCroix fléchées[55].
27 février : manifestation organisée par le gouvernement àLisbonne pour soutenir l’organisationcorporatiste[57]. L’état corporatiste restera cependant au stade expérimental.
14 mars : convoqué àBerlin dans la nuit du 14 au,Emil Hácha est contraint sous la menace de « remettre avec une pleine confiance le pays tchèque entre les mains du Führer ». Soutenue par Hitler, laSlovaquie deJozef Tiso proclame son indépendance[61].
23 mars : Berlin impose à laRoumanie un accord commercial qui réserve à l’Allemagne la production de blé et de pétrole roumain contre la fourniture d’armes et de munitions[69].
Chamberlain annonce à la Chambre des communes que la Grande-Bretagne s’opposera par la force à toute nouvelle conquête territoriale de l’Allemagne[73].
6 avril : la Pologne signe un pacte d’assistance militaire avec la Grande-Bretagne[48].
18 avril : l’Union soviétique propose à la France et à la Grande-Bretagne un pacte militaire et politique d’assistance mutuelle.Londres rejette la proposition le8 mai[48].
30 avril,Allemagne : loi sur les « conditions de locations aux Juifs ». La plupart des Juifs doivent déménager et se regrouper dans des « maisons de Juifs »[80].
1er-20 juillet : les négociations entre la France, le Royaume-Uni et l’URSS en vue d’un pacte d’assistance mutuelle s’enlisent. Devant l’aggravation de la tension germano-polonaise, le ministre français des Affaires étrangères,Georges Bonnet, presse Londres d’accepter les conditions soviétiques afin d’aboutir à un accord[89].
22 août : Chamberlain envoie à Hitler un ultime message pour éviter la guerre. En rappelant les engagements de son pays à l’égard de la Pologne, le Premier ministre britannique demande l’instauration d’une trêve afin de régler les conflits par la négociation[92]. Le même jour, Hitler fixe le début des opérations militaires contre la Pologne au 26[93].
enFrance, le Comité permanent de la défense nationale est réuni : l’armée se tient prête à intervenir en cas d’agression contre laPologne avec des réserves en ce qui concerne l’aviation[95].
la mobilisation partielle est décrétée enFrance[96].
Emergency Powers Act auRoyaume-Uni[97] : loi donnant au nouveau ministère de la sécurité intérieure tous les pouvoirs sur les citoyens anglais et leurs propriétés (internement sans jugement des suspects, censure des médias, interdiction des grèves, carte d’identité, couvre-feu, rétablissement de la procédures desOrder in Council). Le Parlement de 1935 est prorogé jusqu’à la fin du conflit.
25 août : signature à Londres d’un accord d’assistance pour cinq ans entre la Pologne et la Grande-Bretagne[62].
28 août : ultimatum à la Pologne[48]. L’Allemagne communique par radio ses exigences : retour deDantzig à l’Allemagne et organisation d’un plébiscite dans lecorridor pour décider du rattachement du territoire au Reich ou à la Pologne.
Hitler déclenche l’opération « Fall weiss » (Plan blanc). Les troupes allemandes attaquent la Pologne sans déclaration de guerre[62]. Début de lacampagne de Pologne : pratiquant pour la première fois la« guerre éclair » (Blitzkrieg) avec intervention massive des chars et de l’aviation, laWehrmacht submerge en un peu plus de deux semaines la Pologne occidentale. Surprise avant d’avoir achevé sa mobilisation et très inférieure en potentiel militaire, l’armée polonaise est écrasée[100]. La France et le Royaume-Uni laissent une dernière chance à l’Allemagne de retirer ses troupes avant le.
13 novembre : échec des négociations russo-finlandaises commencées le12 octobre. Le gouvernement soviétique demande à la Finlande de lui céder le territoire de l’isthme de Carélie, au nord-est deLeningrad et de permettre à l’URSS d’établir unebase navale à Hanko, sur le golfe deFinlande. Le rejet par le gouvernement finlandais des exigences soviétiques conduit à la guerre[120].
21 décembre :bataille de Suomussalmi. Devant la résistance acharnée des Finlandais, la première offensive soviétique se solde par un échec. Les troupes finnoises passent la frontière le25 décembre, faisant 36 000 prisonniers ; 27 000 russes sont tués pour 900 finnois[120].
Franco fait promulguer la « Loi sur les responsabilités politiques » qui permet aux tribunaux militaires d’exception de juger les délits d’opinion et de poursuivre tous les suspects de collusion avec lefront populaire (publiée le13 février)[130]. Larépression nationaliste dure jusqu’en1944 (épuration, « nettoyages » deSaragosse,Badajoz,Merida ouMalaga, camps de concentration, plus de 100 000 exécutions).
5-7 mars : soulèvement deCarthagène[129]. La flotte républicaine de Carthagène se réfugie dans le port tunisien deBizerte où elle est désarmée[133].
5-6 mars : àMadrid, la Junte nationale de défense se soulève contre le gouvernement républicain sous la direction du colonelSegismundo Casado ; elle essaie de négocier une capitulation honorable par l’entremise britannique qui est refusée. Mais lePCE tente une résistance désespérée dans laville assiégée. des heurts entre les anarchistes deCipriano Mera ralliés à Casado et les communistes fidèles àJuan Negrín font 2 000 morts du6 au12 mars[129].
Début de l'exode duStanbrook, commandé par le capitaine britanniqueArchibald Dickson, sous les bombardements nazis, dans le port d'Alicante.
1er avril : conquête d’Alicante et de Murcie, derniers réduits Républicains ; c’est la fin de laGuerre civile[126]. La radio franquiste annonce officiellement la victoire. Début de ladictature franquiste (fin en1975). Les États-Unis reconnaissentde jure le gouvernement nationaliste.
4 août : institution du contrôle direct des prix des produits de première nécessité et début de la réforme administrative[129].
8 août : loi de l’administration centrale de l’État, qui confirme et renforce la dictature personnelle de Franco en lui attribuant le pouvoir de « dicter des normes générales » sans contrainte et concentrant sur sa personne les pouvoirs législatifs et exécutifs[137].
9 août : remaniement ministériel. Prédominance de l’influence des Phalangistes, en particulier celle deRamón Serrano Súñer[137].
4 septembre : Franco déclare la neutralité de l’Espagne dans la guerre[129].
18 octobre : création de l'Instituto Nacional de Colonización[129], chargé de résoudre le problème social agraire en prenant le contre-pied de l’Institut de la Réforme Agraire républicain de 1932.
24 octobre : loi sur la protection des industries d’intérêt national[139].
24 novembre : loi sur l’aménagement et la défense de l’industrie nationale[129].
↑L'Afrique et la Seconde Guerre mondiale : documents de travail et rapport final du colloque organisé par l'Unesco à Benghazi (Jamahiriya arabe libyenne) du 10 au 13 novembre 1980, Unesco,, 165 p.(ISBN978-92-3-202324-7,présentation en ligne)
↑Sélim Sayegh,La crise du Golfe : de l'interdiction à l'autorisation du recours à la force, Libr. générale de droit et de jurisprudence,(présentation en ligne)
↑Walid M. S. Hamdi,Rashid Ali Al-Gailani and the Nationalist Movement in Iraq 1939-1941 : A Political and Military Study of the British Campaign in Iraq and the National Revolution of May 1941, Darf,, 277 p.(ISBN978-1-85077-164-7,présentation en ligne)
↑Jérôme Bocquet,La France, l'Église et le Baas : un siècle de présence française en Syrie (de 1918 à nos jours), Paris, Les Indes Savantes,, 423 p.(ISBN978-2-84654-081-0,présentation en ligne)
↑Philippe Marguerat,Le troisième Reich et le pétrole roumain, 1938-1940 : contribution à l'étude de la pénétration économique allemande dans les Balkans à la veille et au début de la Seconde Guerre mondiale, BRILL,, 231 p.(ISBN978-90-286-0307-3,présentation en ligne)