Janvier : révolte desHolli contre l’administration coloniale auDahomey, écrasée provisoirement le10 mai ; le mouvement reprend après l’arrestation d’un Holli le ; les principaux chefs holli, dont Otoutou-Bi Odjo, sont arrêtés le. La révolte se prolonge et de nombreux Hollis s’exilent au Nigeria[1].
Avril : épidémie de peste auCap-Vert, puis àDakar, où la ségrégation résidentielle est imposée et les Africains doivent se concentrer dans laMédina (fin enjanvier 1915)[2].
Un officier allemand tire sur les forces britanniques du Nigeria àGaroua pendant lacampagne du Kamerun. Les troupes britanniques attaquentGaroua une première fois le mais doivent battre en retraite le31[4].
5 août : les troupes françaises duCongo attaquent et occupent Bonga et Zinga, cédées à l’Allemagne en 1911. Début de lacampagne du Kamerun (fin le). Britanniques, Français et Belges encerclent le territoire allemand et installent un blocus maritime[5].
8 août : pendaison du roidoualaRudolf Douala Manga Bell, accusé de haute trahison par les Allemands, alors qu’il résistait à l’expropriation des terres côtières du clan Bell, auKamerun[6]. Elle est suivie de plusieurs exécutions.
13 août : le gouvernement colonial crée lesCarrier Corps, chargé de mobiliser des porteurs auKenya. Cinq unités de 1 000 hommes chacune sont recrutées dès le11 septembre ; le, l’enrôlement forcé dans lesCarrier Corps est autorisé par les autorités coloniales[7].
Le corps expéditionnaire britannique au Togo en 1914.
26 août : reddition duTogo allemand. Le gouverneur Hans Georg von Doering, envoie des télégrammes à ses homologues duDahomey, de laCôte-de-l’Or et de l’AOF pour leur proposer la neutralisation du Togo. Ceux-ci refusent, et les troupes de l’Ententeenvahissent le protectorat. Les troupes allemandes, prises en étau, se concentrent autour deKamina pour y défendre la station de radio qui permet les communications avec l’extérieur. Elles préfèrent faire sauter le poste plutôt que de le laisser aux Alliés. Le, le Togo tout entier se rend. Français et Britanniques se partagent le territoire lors de la conférence d’Atakpamé le27 août[8].
L’Afrique de l’Est, en particulier leTanganyika, est ravagée par la guerre. Le colonelvon Lettow-Vorbeck, commandant les forces allemandes dans la colonie, mène une guerre d’usure pour occuper les soldats adverses afin qu’ils ne puissent partir en Europe. Il repousse leur attaque surTanga en novembre et oblige les Alliés à préparer soigneusement leur offensive (construction de la ligne de chemin de ferVoi-Kenya(en), arrivée des troupes sud-africaines deJan Smuts, renforts de l’Afrique de l’Ouest, accord de participation duCongo belge, etc.).
9 avril :incident de Tampico. Des marins américains duDolphin, qui se sont rendus à terre pour acheter du carburant sont arrêtés par les autorités mexicaines. L’incident sert de prétexte à l’intervention américaine au Mexique[35].
21 avril : intervention des États-Unis àVeracruz. Les Européens jouent la carte deHuerta, tandis que les États-Unis lui sont hostiles. Après l’arrestation de marins américains à Tampico, mille marines débarquent à Veracruz, interrompant l’approvisionnement en arme du dictateur. Les États-Unis décrètent le blocus et rompent les relations diplomatiques avec le Mexique[37].
15 juillet :Victoriano Huerta se retire du pouvoir après 16 mois de guerre civile. Mexico tombe aux mains des constitutionnalistes.Venustiano Carranza au pouvoir dissout l’armée fédérale. Grand propriétaire, il s’oppose àPancho Villa etEmiliano Zapata sur la question de la réforme agraire[38]. Villa lui déclare immédiatement la guerre.
24 octobre : convention révolutionnaire d’Aguascalientes. Rupture entre constitutionnalistes et conventionnalistes[39].
6 décembre : Carranza est écarté de la présidence et doit se réfugier à Veracruz, tandis que les armées dePancho Villa et deEmiliano Zapata font une entrée triomphale àMexico au terme de quatre ans de luttes révolutionnaires[41].
Débarquement des troupes japonaises pendant la bataille deQingdaoMouvements des troupes allemandes pendant le siège deQingdao
10 janvier,République de Chine :Yuan Shikai dissout le parlement et le remplace par un conseil d’État composé de ses partisans qui lui confère le1er mai par un pacte constitutionnel la présidence de la République pour 10 ans[42].
27 avril :convention de Simla entre le Royaume-Uni, leTibet et larépublique de Chine et à l’issue de la conférence deSimla, enInde. Adoption de laligne McMahon et division du Tibet en un « Tibet Extérieur » sous l’administration dugouvernement du Dalaï Lama et un « Tibet intérieur » où Lhassa aurait l’autorité spirituelle uniquement. Les deux secteurs sont considérés comme étant sous la « suzeraineté » chinoise. L’accord, ratifié le par les Britanniques et les Tibétains, est finalement contesté par Pékin[43].
5 février : rencontre d’Abdallah et deKitchener au Caire. Abdallah, fils du chérif deLa MecqueHussein, entre en contact avecKitchener, consul britannique d’Égypte, et réclame un soutien britannique à une plus grande autonomie duHedjaz et des livraisons d’armes. Kitchener ne répond pas à ces demandes mais souligne la sympathie de son pays pour la cause duHedjaz[50].
8 février ( du calendrier julien) : traité deYeniköy[51]. Protocole signé entre le grand vizir ottomanSayid Halim et le chargé d’affaires russe Koulguévitch, sous la pression de laFrance, duRoyaume-Uni et de l’Empire russe pour appliquer les réformes prévues par letraité de Berlin. Il prévoit que les provincesarméniennes, les sept vilayets orientaux, serait partagées en deux secteurs (nord :Erzeroum,Sivas,Trébizonde ; sud :Van,Bitlis,Diarbékir,Kharpout). À la tête de chacun, un secrétaire général européen nommé par laPorte mais présenté par les Puissances, et investi de pouvoirs étendus, contrôlerait l’application des réformes prévues par les traités antérieurs. Un Hollandais et un Norvégien sont désignés et rejoignent leur poste en juillet. Le protocole sera rompu par la guerre[52].
12 février : accord franco-allemand déterminant les zones ferroviaires des deux puissances enSyrie du Nord. La France obtient un droit exclusif enSyrie et enPalestine, confirmé le9 avril par un accord franco-turc[53].
9 avril : accord financier franco-turc. La France autorise l’émission par laBanque ottomane d’un emprunt de 800 millions de francs destiné au redressement de la Turquie ruinée par les guerres balkaniques, en échange de commissions de chemins de fer et de ports[53].
15 juin : accord entre l’Empire allemand et leRoyaume-Uni sur la question duchemin de fer de Bagdad[54]. Les Britanniques proposent une participation des capitaux britanniques en échange de la promesse que la ligne n’atteigne pas le golfe Persique. L’Allemagne obtient un partage de l’influence économique enMésopotamie (exploitation en commun des pétroles deMossoul).
Juillet :8e Assemblée générale du parti arménienDachnak àErzeroum. Au nom du loyalisme envers les pays où ils sont établis, les Arméniens refusent le projet allemand proposé par lesJeunes-Turcs d’organiser un soulèvement avec lesGéorgiens et lesAzéris contre les Russes enTranscaucasie, malgré la promesse de la création d’uneArménie autonome dans le cadre d’un État tampon transcaucasien placé sous contrôle turc[55]. En refusant, le Dachnak est condamné à combattre du côté russe.
2 août : traité secret d’alliance entre l’Empire ottoman et l’Empire allemand contre laRussie. L’Allemagne protège l’Empire ottoman contre la promesse de l’intervention turque à ses côtés[53].
Recrutement pour la guerre sainte par l’armée turque près deTibériade.
3 août : mobilisation générale en Turquie[56]. L’Empire ottoman dispose d’une armée entraînée et équipée sur le modèle allemand, encadrée par de nombreux officiers allemands (Liman von Sanders, etc.). L’Organisation spéciale (Teşkilat-i Mahsusa), officialisée le5 août est chargée des missions d’espionnage[57] et d’encouragement de la guerre sainte dans des possessions coloniales européennes. Elle compte 30 000 agents[58]. Les forces ottomanes se répartissent sur unfront caucasien contre laRussie (IIIe armée d’Enver Pacha, environ 100 000 hommes), un front égyptien contre laGrande-Bretagne (IVe armée deJamal Pacha, 80 000 hommes), des corps d’armée autour de la capitale (front desDardanelles), des forces enMésopotamie face à l’offensive britannique surBassorah.
Le deuxième bataillon de volontaires arméniens du Caucase,novembre 1914
12 décembre : rencontre Weizmann-Balfour[61].Chaim Weizmann, vice-président de la Fédération sioniste deGrande-Bretagne, rencontre des personnalités gouvernementales britanniques, dont le ministreHerbert Samuel, converti aux idées sionistes et lordArthur Balfour, qui se montre intéressé par le projet de formation d’une « nation juive » enPalestine[62].
19 décembre : lekhédiveAbbas II Hilmi est déchu de son titre et son oncleHussein Kamal prend le titre desultan d’Égypte (fin en1917)[64]. LaGrande-Bretagne établit une assemblée consultative en partie élue par des notables dont les pouvoirs sont limités, mais destinée à restreindre l’influence du sultan.Saad Zaghloul, dirigeant du parti national (Hizb al-Umma), en est élu le vice-président.
6 février : discours deGustave V de Suède remettant en cause le gouvernement. Gustave V souhaite exercer un pouvoir personnel dans le domaine de la Défense et des Affaires étrangères. Il profite d’une campagne d’opinion culminant avec une manifestation de paysans marchant surStockholm, qui met en difficulté le gouvernement libéral deKarl Staaff, pour mettre en place un cabinet « neutre », surtout composé de fonctionnaires, conduit parHammarskjöld, qu’il tient bien en main. Officiellement, la Suède observe une stricte neutralité, mais le roi et le gouvernement manifestent une tendance favorable à laTriple-Alliance, tandis que les libéraux et les sociaux-démocrates penchent vers laFrance et leRoyaume-Uni.
émission d’un nouveauprêt français à la Russie (500 millions de francs par an pendant 5 ans) pour le développement des chemins de fer stratégiques de l’Ouest[68].
26 février,Irlande du Nord : lancement duBritannic à Belfast[71], alors le plus grand paquebot du monde, réquisitionné le4 août comme navire hôpital (His Majesty's Hospital Ship, HMHS).
14-17 mars, Portugal : création de l’Union ouvrière nationale au congrès deTomar[72].
20 mai : le général allemandMoltke demande à laWilhelmstrasse de faire des préparatifs politico-militaires en vue d’une guerre préventive contre laRussie et laFrance[74].
23 juin :Guillaume II d'Allemagne inaugure les aménagements ducanal de Kiel[75]. Une escadre britannique se rend àKiel pour une visite de courtoisie, signe du réchauffement germano-britannique dans les premiers mois de 1914.
mobilisation générale enRussie[78]. 6 550 000 soldats russes sont mobilisés endécembre ; 15 millions en1917.
mobilisation générale enAutriche-Hongrie dans la nuit du30 au31 juillet[81]. Après s’être opposés à la guerre (István Tisza), les chefs politiques hongrois soutiennent l’effort de guerre autrichien principalement parce qu’ils craignent qu’une victoire russe n’entraîne la sécession des minorités slaves deHongrie, puis le démantèlement du pays. 3 800 000 soldats seront mobilisés enHongrie ; 661 000 seront tués, plus de 700 000 blessés et autant fait prisonniers.
L’Italie et la Roumanie dénoncent leur alliance défensive avec l’Allemagne et l’Autriche-Hongrie[80].
laSuède déclare sa neutralité puis signe le8 août un accord avec leDanemark et laNorvège pour la préserver et protéger les intérêts économiques communs des pays scandinaves[87].
LaGarde civique prenant part à la défense de Liège dans les faubourgs d’Herstal.
leRoyaume-Uni déclare la guerre à l’Allemagne après la violation par le Kaiser de la neutralité belge[80].
le président françaisRaymond Poincaré appelle à l’Union sacrée à la chambre et au Sénat qui vote les crédits de guerre à l’unanimité[89].
les responsables duparti social-démocrate allemand votent le soutien au gouvernement par 78 voix contre 14. Les députés sociaux-démocrates votent à l’unanimité les crédits de la guerre auReichstag malgré leurs engagements contre la course aux armements[90].
Union Sacrée enRussie : laDouma vote les crédits de guerre. Division des socialistes (ralliement à l’Union Sacrée, internationalisme, défaitisme)[89].
lois sur la défense du royaume (DORA,Defence of the Realm Act) enGrande-Bretagne[92] : couvre-feu, censure de la presse, jugement par des cours martiales des civils suspectés d’intelligence avec l’ennemi. Elles s’étendront par la suite aux horaires d’ouverture des pubs et au rationnement.
France : deuxième jour le plus meurtrier[102] de l’histoire de France (20 543 morts), après le (22 591 morts environ)[103].
Pologne : le socialiste polonaisJózef Piłsudski organise et prend la tête des légions de volontaires polonais qui combattront aux côtés des Austro-Hongrois[104].
25-26 août : victoire navale russe aucombat de l’île d’Odensholm. Les Allemands abandonnent le croiseur « Magdeburg », en laissant aux mains des Russes les codes de cryptage de la marine[107].
2 septembre : les Allemands entrent àSenlis. Le gouvernement français quitteParis menacée par l’avancée allemande et s’installe àBordeaux laissant la capitale sous le gouvernement militaire du généralGallieni[91].
1er octobre : convention entre le président du Conseil roumainIon Bratianu et le ministre russe des Affaires étrangèresSergueï Sazonov sous la forme d’un échange de lettres ; la Roumanie obtient la promesse d’obtenir les parties roumaines de l’Autriche-Hongrie (Transylvanie, Bucovine et Banat) en échange de sa neutralité[121].
l’Amirauté fait miner lamer du Nord déclarée « zone de guerre »[131]. LeRoyaume-Uni fait confiance à sa marine pour protéger le pays et établir unblocus économique. Il ne possède en effet qu’une armée de métier de 250 000 hommes dispersés à travers le monde dont 60 000 seulement sont prêts à partir pour la France.
↑René Girault et Robert Frank,Histoire des relations internationales contemporaines : Diplomatie européenne et impérialismes, 1871-1914, Masson,(ISBN978-2-225-63624-0,présentation en ligne).
↑Jean-PierreMousson-Lestang,Le parti social-démocrate et la politique étrangère de la Suède (1914-1918), Publications de la Sorbonne,, 575 p.(ISBN978-2-85944-159-3,présentation en ligne).
↑Nathalie Renoton-Beine,La colombe et les tranchées : Benoît XV et les tentatives de paix durant la grande guerre, Éditions du CERF,, 405 p.(ISBN978-2-204-07309-7,présentation en ligne).