13 janvier : publication parL'Aurore du« J'accuse… ! » d'Émile Zola, qui relance l'affaire Dreyfus[2]. À la suite de cette publication, des manifestations antisémites se déroulent dans toutes les grandes villes de France : Paris, Nantes, Rennes, Bordeaux, Marseille, Nancy[3]... Des devantures de magasins juifs sont détruites, des synagogues assiégées et des personnes molestées.
18 janvier : legénéral Billot, ministre de la Guerre, dépose une plainte contre Zola auprès du ministère de la justice[3].
Les troubles d'Alger. Le gouverneur haranguant la foule.Le Monde illustré, 5 février 1898.
18-24 janvier : émeutes anti-juives enAlgérie, en particulier àAlger. Le22 janvier, une chasse aux juifs est lancée àAlger parMax Régis qui propose « d'arroser de sang juif l'arbre de la liberté »… Les Juifs ripostent, et un émeutier est tué. Au retour de ses obsèques le23 janvier, plusieurs Juifs sont lapidés, et l'un d'eux massacré à coup de matraque. Plus de 600 personnes sont arrêtées, plus de 100 sont blessées[4]. Les émeutes ne prennent fin qu’après le départ du gouverneur généralLouis Lépine enjuillet.
7-23 février : premierprocès d'Émile Zola[3] ; il est condamné à un an de prison et à la peine maximale, 3 000 francs d'amende. Le verdict est cassé pour vice de forme le2 avril[5].
18 avril : dans son article « L'Académie et la langue » publié dansLe Radical,Hubertine Auclert dénonce l'emploie du générique masculin et propose de « féminiser la langue »[9].
8 -22 mai : nouvelle victoire des républicains auxélections législatives. À l’issue du second tour, lesrépublicains modérés qui soutiennent legouvernement Méline gagnent 254 sièges et devancent radicaux et socialistes, qui n’envoient pas de nouveaux députés malgré une sensible progression en suffrages exprimés. Quant aux monarchistes, ils perdent des sièges[11].
22 mai : le fondateur du Parti socialiste guadeloupéenHégésippe Légitimus, âgé de 30 ans, est élu député de Guadeloupe[12].
27 mai : la France occupe la baie deKouang-Tchéou-Wan (Guangzhou Wan). Elle acquiert le territoire en location pour quatre-vingt-dix-neuf ans par la convention du[13].
31 mai : création de la Compagnie générale d'électricité (futureAlcatel)[14].
14 juin : une majorité de gauche renverse legouvernement Méline, exigeant « désormais une politique appuyée sur une majorité exclusivement républicaine »[15].
7 juillet : le ministre de la GuerreCavaignac proclame la culpabilité de Dreyfus devant la Chambre en produisant un document qui se révèle bientôt un faux fabriqué par lecolonel Henry[18].
30 août : lecolonelHenry se reconnaît auteur du faux ayant permis de condamner Dreyfus[3].
31 août : suicide du colonel Henry[3]. Une souscription est ouverte parLa Libre Parole du14 décembre au en faveur de « la veuve et l'orphelin du colonel Henry contre le juifReinach », afin d'élever à sa gloire un monument[5].
Le drame du journal La Lanterne.L'Illustré national, 9 octobre 1898.
23 septembre : Valentine Paulmier tire sur Louis Olivier, secrétaire de rédaction du journalLa Lanterne, 18rue Richer, à Paris. Il est grièvement blessé. Un journalisteHenri Turot, avait fait paraître sous un pseudonyme un article s'attaquant violemment à la vie privée de son époux, l'antidreyfusardCharles-Ernest Paulmier. Valentine Paulmier est acquittée le26 décembre[20].
26-28 octobre : procès deJoseph Vacher. Il est reconnu coupable de 11 meurtres avec préméditation par la cour d'assises de l'Ain, condamné à mort et exécuté le31 décembre[25].
29 octobre : la demande de révision du procès Dreyfus est déclarée recevable par la Cour de cassation[3].