LaCommune arrêtée par l'Ignorance et la Réaction, dessin de Georges Pilotell, 18 mars 1871. La Commune vote le report du paiement des dettes et des loyers, la liberté d’association, la séparation de l’Église et de l’État, la collectivisation des entreprises abandonnées par leurs propriétaires, l’adoption du drapeau rouge et du calendrier révolutionnaire, la destruction de la colonne Vendôme (16 mai) et de la maison de Thiers.
8 février :élections d'uneAssemblée nationale. Succès des conservateurs à majorité monarchiste, issus de la province, qui désirent la paix et s’opposent aux élus parisiens à majorité républicaine[8].
Adolphe Thiers est élu par l'Assemblée de Bordeaux chef du pouvoir exécutif de la République française[11] (poste différent de celui de Président de la République).
protestation des députés de l'Alsace-Lorraine contre son annexion à l'Allemagne lue à l'Assemblée de Bordeaux[12].
24 février : des bataillons de lagarde nationale de Paris défilentplace de la Bastille en commémoration de larévolution de février, pour la poursuite de la guerre et contre le désarmement de Paris. Les manifestations se prolongent les jours suivant. Le26, dans la soirée, un agent de police , le sous-brigadier Bernardin Vincenzini, meurt noyé après avoir été jeté par la foule dans la Seine[15].
1er mars : ratification du traité préliminaire de paix par l'Assemblée nationale réunie à Bordeaux par 546 voix contre 107[16]. Deuxième protestation de Bordeaux pour tenter d'empêcher la ratification des préliminaires de paix[12] et décès du maire de StrasbourgÉmile Küss, terrassé par une crise cardiaque après l'abandon de l'Alsace[17].
1er-3 mars : les troupes prussiennes occupent symboliquement les quartiers ouest de Paris et défilent sur lesChamps-Élysées[9].
10 mars :pacte de Bordeaux entre les différentes parties du gouvernement, suspendant toute décision sur la nature du régime[9]. L'Assemblée nationale décide de transférer son siège àVersailles et non à Paris. Abrogation du moratoire sur les loyers et les effets de commerce. Suppression par l’Assemblée nationale de la solde des gardes nationaux[16].
laCommune affirme son identité révolutionnaire par l'adoption d'un manifeste érigeant en principe « la Révolution victorieuse »[9]. Elle nomme dix commissions, abolit la conscription et les armées permanentes, remplacées par la seule Garde nationale, remet les trois derniers termes de loyers et suspend les ventes des objets déposés auMont-de-piété[16].
l’amiralde Gueydon devient gouverneur général civil de l’Algérie (fin en1873)[20].
bataille de Courbevoie. Premier combat des insurgés (20 000 à 30 000 hommes) contre les troupes régulières de Versailles (130 000 soldats sous les ordres deMac-Mahon)[16].
4 avril : insurrection àLimoges ; la foule empêche un régiment de ligne de se rendre à de Versailles par le train et désarme les soldats. La garde nationale et quelques conseillers municipaux proclament la Commune, malgré l'opposition du maire radicalCasimir Ranson. La préfecture est envahie et une compagnie de garde nationaux occupe la gare pour arrêter les trains de troupes. Un détachement de cuirassiers intervient et son colonel, Billet, se fait tuer. Les gardes nationaux abandonnent la préfecture pendant la nuit, la gare le lendemain. Les arrestations commencent[25]. La Société populaire et le Conseil municipal sont dissouts.
12 avril : arrêté de la Commune suspendant toutes poursuites pour échéances[16].
16 avril : décret sur la réquisition par les chambres syndicales ouvrières des ateliers abandonnés qui doivent être à terme confiés à des coopératives ouvrières en échange d'indemnités à leurs propriétaires[16].
17 avril : moratoire de la Commune sur les échéances commerciales[16]. Il prévoit un délai de remboursement de trois ans, sans intérêts, à partir du.
une suspension d'armes de quelques heures est convenue pour permettre à la population deNeuilly de rentrer dans Paris[31]
27 avril : décret de la Commune interdisant les amendes et retenues opérées par prélèvement sur les salaires ; le travail de nuit est interdit dans les boulangeries ; une commission d'organisation de l'enseignement est instituée pour organiser à Paris l'enseignement laïc, primaire et professionnel[16].
28 avril : adresse de la Commune au peuple des campagnes[16].
par letraité de Francfort qui met fin à laguerre franco-prussienne de 1870, l’Allemagne annexe l’Alsace etune partie de laLorraine (l’actuel département de laMoselle)[32]. Cette perte va être vécue par la France comme un profond traumatisme. De plus, la France doit verser cinq milliards defrancs-or d'indemnités (4,9 sont récoltés par une souscription nationale ouverte le27 juin). À la suite de ce traité, environ 160 000Alsaciens etLorrains, refusant de devenir allemands quittent les provinces perdues et s'installent sur le territoire français.
21 mai : entrée des troupesversaillaises dans Paris par laporte de Saint-Cloud[16]. Les Versaillais entreprennent de prendre la capitale rue par rue, où se dressent plus de cinq cents barricades[37].
28 mai 1871, 2 heures, prise de la dernière barricade située à l'angle des rues Tourtille et Ramponneau malgré la défense désespérée des insurgés. Carte postale d'après un dessin d'Albert Robida.Cadavres d'insurgés dans leurs cercueils, photographie attribuée àEugène Disdéri, 1871.
28 mai : chute du dernier bastion communardrue Ramponeau[37]. Exécution des défenseurs de laCommune de Paris devant lemur des fédérés. SelonRochefort, de 20 000 à 35 000 partisans de la Commune sont exécutés, dont 3 500 fusillés sans jugement[37]. L'historien britanniqueRobert Tombs avance, lui, le chiffre de 6 000 à 7 500 morts dus aux combats et à la répression au total[41].
29 mai : reddition de la garnison communaliste de Vincennes[16].
Prisonniers de la commune conduits vers Versailles
Mise en place à Versailles de vingt-deux conseils de guerre chargés de juger 38 000 insurgés arrêtés[42]. 270 personnes sont condamnées à mort (dont 23 exécutés), 410 aux travaux forcés, 3 989 à des peines de prison, 322 au bannissement, et 7 500 sont déportés enAlgérie et enNouvelle-Calédonie. Cinquante-six enfants sont placés en maison de correction[43].
10 août :loi du 10 août 1871, qui élève les départements au rang de collectivité territoriale de plein droit ; le Conseil général a désormais la compétence générale pour régler les affaires d’intérêt départemental
31 août : l'Assemblée Nationale, divisée entre légitimistes, orléanistes et républicains, se proclame Assemblée Constituante[47] ; la « loi Rivet » donne àAdolphe Thiers le titre dePrésident de la République. Thiers fait proroger son mandat « jusqu'à l'établissement des institutions définitives » et augmenter ses pouvoirs[48].
↑Gérard Chianéa et Jean-Luc Chabot,Les droits de l'homme et le suffrage universel, 1848-1948-1998 : actes du colloque de Grenoble, avril 1998, Harmattan,, 392 p.(ISBN978-2-7384-9545-7,présentation en ligne)
↑A. de Barlathier de Bragelonne,Paris insurgé histoire illustrée des événements accomplis du 18 mars au 28 mai 1871, au bureau du journal Le voleur,(présentation en ligne)
↑Ernest Boulanger et Léon Muel,Gouvernements, ministères et constitutions de la France de 1789 à 1895 : Précis historique des révolutions, des crises ministérielles et gouvernementales et des changements de constitutions,vol. Collection XIX,(ISBN978-2-346-08286-5,présentation en ligne)
↑Michel Pigenet,Mémoires du travail à Paris : Faubourg des métallos, Austerlitz-Salpêtrière, Renault-Billancourt, Grâne, creaphis editions,, 317 p.(ISBN978-2-35428-014-7,présentation en ligne)