21 février,Monrovia :Édouard Bouët-Willaumez reconnait officiellement pour la France la république duLiberia. Édouard Bouët, à bord de la frégatePénélope, commande les quatorze bâtiments de la division navale des côtes occidentales d’Afrique avec pour mission de lutter contre la traite et de rétablir la souveraineté française sur des points côtiers insurgés, où il rétablit le commerce français (-)[1]. Il est notamment chargé par le gouvernement français d’enquêter sur les accusations de traite esclavagiste clandestine lancées contre lamaison Régis[2].
Février : abolition du monopole d’État sur le commerce duBilad es-Sudan sous la pression internationale[3]. Les commerçantsJallaba sont supplantés par lesKhartoumiens dans le commerce avec l’Aequatoria et leBahr el-Ghazal. Ceux-ci s’engagent dans des razzias d’esclaves, la chasse à l’éléphant et n’hésitent pas à confisquer des biens de prestige accumulés par les chefs de lignage. Ils établissent deszariba (entrepôts commerciaux) etdaym oudem (postes fortifiés) en collaboration avec les notables locaux. Cette collaboration se transforme peu à peu en rapports de domination et d’exploitation forcenées des princes marchands, qui deviennent la règle après1860[4].
23 mai : 166 Brésiliens duPernambouc quittent le Brésil à la suite de l’insurrection de 1848-1849 ; ils arrivent le1er août àMoçâmedes enAngola[5] et sont rejoints par 327 émigrants brésiliens dans les deux ans. Ils développent la culture de la canne à sucre, ruinée dans le nord-est du Brésil[6].
1er octobre,Afrique du Sud : le roiMoshoeshoe signe un traité imposé par le majorHenry Douglas Warden(en), Résident britannique de l’État d’Orange, pour délimiter la frontière entre les blancs et lesBasotho (Warden line)[10] ; les Basotho perdent la majeure partie des terres de la rive droite de laCaledon au profit desBoers. La situation entraine une série d’affrontements, et Warden envoie des troupes auxiliaires africaines contre les Basotho. Les Sotho ont l’avantage, et leur capitale,Thaba Bosiu, reste inviolée après leurs victoires à Viervoet (1851) et à Berea ()[11].
26 novembre :bataille de Zaatcha. Réputée imprenable, l’oasis de Zaatcha, dans le Sud algérien entreBiskra etOuargla, base de la rébellion conduite par Bouziane, compagnon d’arme d'Abd el-Kader, tombe aux mains des troupes françaises du généralÉmile Herbillon. Sur 7 000 soldats engagés, français ou de l'armée d'Afrique 1 500, dont 30 officiers, sont tués ou blessés, et 600 meurent ducholéra ; environ 1 500 insurgés, arabes ou berbères, meurent également[12].
Granderuée vers l'or en Californie, un des mythes fondateurs de l'ouest américain. La population deCalifornie, décuplée, atteint 100 000 habitants à la fin de l’année. De nombreux émigrants sont déçus, et tentent leur chance plus loin vers l’est. D’autres profitent des prix exorbitants pratiqués dans la région pour s’établir comme fermier ou comme commerçant.
10 mars : l’Assemblée de l’État duMissouri décide de se prévaloir de la « souveraineté populaire » pour le maintien de l’esclavage plutôt que de se conformer aux décisions duCongrès d’interdire l’esclavage en dessous de laligne Mason-Dixon[15].
10 mai : une foule composée majoritairement d’Irlandais dévaste l’Astor Place Opera House àNew York. La milice intervient et 200 personnes sont tuées ou blessées[16].
29 mars :Lord Dalhousie annexe lePendjab au prix d’une sanglante répression[22]. Il étend l’emprise britannique en prenant le contrôle de divers royaumes et soulève une profonde hostilité au sein de la noblesse et du peuple. Le souverain sikh est assigné à résidence et unBoard of Governement est chargé de l’administration duPendjab. Les innovations apportées et les restrictions imposées à la tradition sikh, ainsi qu’au commerce des esclaves, sont accueillies avec méfiance et un ressentiment croissant.
28 mars : procès deProudhon pour ses écrits hostiles à Louis Napoléon Bonaparte. Il est condamné à trois ans de prison et incarcéré le5 juin (1849-1852)[30].
30 avril : réforme des universités enRussie par le ministreChirinski-Chikhmatov. Limitation des effectifs (300 étudiants par université), suspension de certains enseignements (philosophie, droit constitutionnel)[33].
5 juin : une constitution démocratique est proclamée auDanemark[38]. Le roiFrédéric VII approuve une première loi fondamentale : il accepte de devenir un souverain constitutionnel, le pouvoir exécutif appartient désormais au roi et à ses ministres responsables devant un Parlement composé de deux Chambres élues au suffrage universel masculin, leFolketing et leLandsting.
19 juin : suspension du droit d’association en France[40].
22 juin : les Autrichiens tentent sans succès lebombardement aérien de Venise assiégée au moyen de petits ballons portant des bombes incendiaires munies de mèches allumées[41].
26 juin : les Britanniques introduisent le principe du libre échange en abolissant l’Acte de navigation. La nouvelle législation est applicable le[42].
Le mauvais élève, caricature allemande de 1849. Les inscriptions disent : liberté de la presse, d’assemblée, de discourir, d’association... La carte de l’arrière-plan mentionne la Prusse.
l’anarchiste russeBakounine, arrêté àChemnitz après l’insurrection deDresde, est condamnée à mort le (peine commué en réclusion perpétuelle), livrée à l’Autriche et de nouveau condamné à mort le (peine à nouveau commuée), puis transféré en prison àSaint-Pétersbourg (1851) et déporté enSibérie (1857)[50].
25 mai : vote d’une nouvelle constitution enPrusse[51]. Le roi impose une loi fondamentale qui le décharge de toute responsabilité devant les Chambres.
30 mai : le gouvernement prussien établit la loi électorale des trois classes[52]. Elle favorise la première classe (nobles et gros propriétaires) au détriment de la seconde (banquiers, commerçants) et surtout de la troisième (salariés et paysans).
16 juillet : les Badois, Allemands et Palatins réfugiés en Suisse après la défaite du mouvement républicain allemand devant les troupes prussiennes sont expulsés par leConseil fédéral[56].
30 septembre :Vienne etBerlin, qui font de l’établissement d’un pouvoir fort une priorité absolue, signent un traité provisoire, appelé intérim, avec un directoire de quatre membres gouverner la confédération[54]. Cela a pour effet la dissolution de l’alliance des Trois Rois (Hanovre,Prusse,Saxe) envisagée un moment par le conseiller du roi de Prussevon Radowitz qui prévoyait l’intégration de l’empire d’Autriche dans une nouvelle union allemande.
4 mars : le projet de constitution fédéraliste du parlement autrichien deKremsier est renvoyé par le gouvernementSchwarzenberg et l’empereur et une constitution est « octroyée ». Tous les pays de la monarchie sont placés sur un pied d’égalité et réduits au rang de circonscriptions administratives. laTransylvanie devient une province de l’empire distincte de laHongrie[62].
7 mars : dissolution du parlement autrichien de Kremsier[63].
10 mars : les représentants du Conseil national slovaque demandent à l’empereur que laSlovaquie soit séparée de laHongrie et qu’elle soit autonome dans le cadre de l’Empire[64].
14 avril : le parlement hongrois, réfugié àDebrecen, est dominé par les radicaux. Sous l’impulsion deKossuth, ministre de la guerre, laHongrie devient un État républicain indépendant.Kossuth est élu président-gouverneur sans que la République ne soit proclamée[66]. Il exerce une véritable dictature pour mener une lutte à outrance face au « parti de la paix ». Les troupes hongroises remportent plusieurs victoires et rétablissent la situation militaire au printemps.Felix zu Schwarzenberg fait appel aux Russes qui franchissent la frontière hungaro-polonaise en mai, tandis que le généralHaynau prend la tête de l’armée autrichienne enTransdanubie.
21 mai :Buda est reprise par les Hongrois et le gouvernement deKossuth s’y installe en juin[67]. Isolé, il doit se réfugier àSzeged, puis àArad (juillet).
28 juillet : dans sa dernière séance, le Parlement hongrois vote àSzeged la « loi des nationalités » qui accorde aux Roumains et aux Slaves de Hongrie le libre exercice de leurs droits. Le même jour, il vote la loi d’émancipation « des habitants de religion mosaïque »[68].
10 août :Kossuth publie un décret annonçant l’arrêt officiel des hostilités entre Roumains et Magyars. Kossuth cède les pleins pouvoirs au généralArtúr Görgey et se réfugie enTurquie, puis en Grande-Bretagne[72].
6 octobre :Batthyány et13 autres chefs révolutionnaires sont exécutés[74]. 120 militaires et civils sont exécutés à la suite de leur condamnation par des tribunaux de guerre, d’autres simplement massacrés et des milliers de personnes condamnées à des peines de prison ou aux travaux forcés. L’Autriche inaugure enHongrie plus de 10 ans de gouvernement centralisé. Plusieurs milliers de Hongrois choisissent l’exil après la chute. Beaucoup rentreront, mais un millier environ iront en Amérique, en Europe occidentale ou resteront en Turquie.
↑Jean-Claude Nardin, « La reprise des relations franco-dahoméennes au XIXe siècle : la mission d'Auguste Bouët à la cour d'Abomey (1851) »,Cahiers d'Études africaines,,p. 59-126(présentation en ligne)
↑Georg Friedrich Martens, Friedrich Wilhelm August Murhard, Karl Murhard,Nouveau recueil général de traités et autres actes relatifs aux rapports de droit international,vol. 14, Scientia-Verlag,(présentation en ligne)
↑Frank Kliemt, Johannes Blendinger, Peter Klaucke, Rainer Köthe, Éva Rónaszegi, Rainer Köthe, Peter Klaucke, Frank Kliemt, Éva Rónaszegi,Hidak es alagutak, Tessloff-Babilon(ISBN978-963-9657-22-9,présentation en ligne)