19 septembre : décret relatif aux colonies agricoles à fonder en Algérie[9]. Le gouvernement français accorde un crédit de 50 millions pour développer la colonisation prolétarienne en établissant quelque 12 000 ouvriers et intellectuels enAlgérie. Le nombre de colons passe de 40 000 en1840 à 131 000 en 1848 et le rythme de confiscation de terres s’accélère. La répression enFrance sur lesinsurgés de juin provoque une vague de migration vers l’Algérie.
21 février,Nouvelle-Zélande : fin de la première guerremāori, après trois ans (Flagstaff War)[24]. Le gouvernement fait occuper de vastes étendues de terre māori afin de promouvoir la colonisation de manière officielle.
26 mars : début du règne deTự Đức, empereur duVietnam[26]. Il poursuit la politique deThiệu Trị (impôts trop lourds, abus des notables, persécutions religieuses). Il provoquera l’intervention de laFrance qui désire protéger les missionnaires en s’assurant des points d’appui et de débouchés enIndochine.
20 avril : lesSikhs se révoltent avec l’aide des Afghans. Deux envoyés de la couronne britannique sont assassinés àMultân. Les Sikhs sont écrasés par Lord Hugh Henry Gough. Après les batailles indécises de Ramnagar () et de Chilianwala (), ils déposent les armes en février1849[27]. LaSeconde Guerre anglo-sikhe entraîne l'annexion duPanjâb dans l'Inde britannique ().
Juin,Australie : création de lapolice montée indigène dans leQueensland pour « nettoyer le pays » et mater les voleurs de bétail et les révoltes indigènes[28]. Légende de Tjandawara, dit « Pigeon le broussard », ancien pisteur aborigène de la police monté déserteur, qui entre en résistance en attaquant les fermes des colons avec sa troupe de guerriers[29].
14 juillet,Polynésie : le presbytérien John Geddie s’installe sur les îles deTanna etAneityum[30], qu’il transforme en une sorte de théocratie, régissant la population selon une conception puritaine qui ne laisse aucune place à la vie coutumière.
13 octobre, Perse : premier soulèvementbabiste dans leMazandéran. Ils se retranchent dans le mausolée duShaykh Tabarsi (fin le)[32]. Les insurrections religieuses se poursuivent. Salar al-Dawla parvient à rallier à sa cause Hamzah Mirza, gouverneur deMeshed et reçoit le soutien de Yar Mohammed Khan, d’Hérat[33]. Le chah envoie une armée de 6 000 hommes contre les rebelles.
20 octobre : le chah de Perse nomme grand vizirAmir Kabir, le gouverneur d’Azerbaïdjan depuis 1843 (fin en 1851)[31]. Il le charge de réformer l’armée. Ce dernier a l’expérience duTanzimat en cours dans l’empire ottoman et a voyagé enRussie. Chaque ville ou village devra fournir des hommes et subvenir à leur entretien[34].
Le sultan ottoman installe un sixième corps d’armée àBagdad, chargé de surveiller l’Irak, les frontières turco-perses et les Britanniques, de plus en plus présents dans legolfe Persique[35].
L’année 1848 est appelée l’année duPrintemps des Révolutions (ouPrintemps des peuples) en raison d’une vague de soulèvements révolutionnaires enEurope[36].
1er mars : àNeuchâtel, les républicains prennent le pouvoir et rejettent toute souveraineté du roi dePrusse. Ils effectueront une marche à travers le canton (Du Locle à Neuchâtel), pour prendre le château de Neuchâtel[41].
15 mars,Russie : droit des serfs d’acquérir des terres non peuplées et des immeubles, avec l’accord de leur maître[42].
10 avril : échec duChartisme auRoyaume-Uni. La troisième pétition chartiste présentée auParlement se révèle fantaisiste, ce qui discrédite définitivement le mouvement[44].
14 avril : création d’un comité secret présidé par Boutourline pour superviser la censure enRussie[45].
16 avril : échec d’une journée révolutionnaire à Paris pour le report des élections ; les manifestants sont dispersés par la garde nationale[38].
20 mars : à la suite du scandale provoqué par sa liaison avec l’aventurière irlandaise et fausse danseuse « espagnole »Lola Montès (Maria-Dolorès Eliza Gilbert), leroi de BavièreLouisIer abdique[55].
21 mars : le gouvernement danois annexe le Schleswig. En l’apprenant, les duchés deSchleswig et deHolstein se déclarent indépendants et nomment un gouvernement provisoire le24 mars[56].
31 mars-3 avril : réunion duVorparlement qui décide de faire élire au suffrage universel masculin une assemblée nationale afin d’établir une constitution pour l’ensemble de l’Allemagne[36].
21 mai : des incidents se produisent entre la garde nationale et la garnison prussienne de laforteresse fédérale de Mayence. Le vice-gouverneur prussien, le général Hüser, avait exigé le désarmement de la garde nationale et menacé de bombarder la ville au cas où son ordre ne serait pas exécuté[59].
6 mars : les corporations deBasse-Autriche réclament des droits politiques pour le peuple, la suppression de lacensure, la publicité des procédures judiciaires et l’institution des jurys[52].
11 mars : àPrague, Tchèques et Allemands exigent des réformes constitutionnelles, l’autonomie des pays de la couronne deBohême et le respect des droits des deux nations[36].
13 -14 mars :révolution de Vienne[67]. Manifestation au Landhaus àVienne (13 mars). La troupe ouvre le feu et l’agitation s’étend aux faubourgs.Metternich démissionne et s’enfuit. La cour octroie laliberté de la presse et promet une constitution. Les forces révolutionnaires s’organisent (comité bourgeois de sécurité, garde nationale, comité central).
15 mars : larévolution éclate à Budapest.Petöfi récite au café Pilvax son poèmeNemzeti dal. Petöfi et ses amis organisent une manifestation qui porte aux autorités un programme national et libéral en 12 points rédigé le11 (liberté de la presse, suppression de lacensure, ministère responsable et Assemble nationale à Budapest, égalité de droits civique et religieuse, contribution égale de tous aux charges publiques, suppression des redevances seigneuriales, Banque nationale, forces armées nationales, libération des prisonniers politiques, réformes judiciaires, union avec laTransylvanie). Le conseil de lieutenance capitule devant la foule et le comteBatthyány devient le président du conseil du premier ministère responsable de l’histoire hongroise le17 mars[67].
11 avril : statut particulier de laHongrie. La Diète hongroise est dissoute et remplacée par une Assemblée nationale élue au suffrage direct des nobles, des bourgeois et des paysans aisés[67].
12 avril : diffusion àVienne d’un programme politique pour la « Slovénie unifiée » pour la réunion de tous les slovènes dans une même entité administrative[71].
une constitution (suffrage censitaire et bicaméralisme) est publiée par le baronPillersdorf, chef du gouvernement impérial à Vienne[52]. Elle ne convient pas au comité central qui organise les journées révolutionnaires des15 et26 mai.
le colonelJosip Jelačić (Jellachich), désigné comme ban par la diète (23 mars) proclame l’indépendance de laCroatie face à laHongrie[72] et met ses forces à la disposition de l’empereur.Slovaques, Serbes, Roumains font de même.
8 juillet :Pillersdorf démissionne et est remplacé par le ministèreDoblhoff (Alexandre Bach, ministre de la justice) chargé de donner une constitution à l’ensemble de la monarchie[79].
22 juillet : une assemblée constituante, élue au suffrage universel fin avril[79], siège à Vienne jusqu’au22 octobre, et élabore un projet de constitution progressiste. Après le15 novembre, elle se réunit àKremsier enMoravie[52].
le parlement autrichien de Vienne (dit parlement deKremsier) abroge tous les liens serviles et abolit les droits seigneuriaux. Les propriétaires sont indemnisés[52].
le ban de CroatieJosip Jelačić déclare la guerre au gouvernement hongrois[72]. Ses troupes entrent en Hongrie le11 septembre, ce qui permet àKossuth de prendre le pouvoir en créant un comité de défense nationale (22 septembre) dont il prend la direction le8 octobre. Le parlement hongrois, élu le5 juillet, vote la levée en masse pour défendre la patrie en danger. L’armée hongroise entre deux fois en Autriche[79].
16 septembre : formation du Conseil national slovaque à Vienne[75].
19 septembre : lors d’un rassemblement public àMyjava, le Conseil national slovaque rejette la tutelle du pouvoir hongrois et déclare l’autonomie de la nation slovaque. Une troupe slovaque armée se constitue pour la première fois. Le mouvement est rapidement réprimé par les armées impériales et par la défense intérieure hongroise[80].
Dedécembre 1848 à l’été 1849, trois expéditions de volontaires slovaques armés sont envoyées enSlovaquie. Elle s’opposent au gouvernement révolutionnaire hongrois qui refuse de reconnaître les autres nationalités jusqu’au[85].
Révolutionnaires valaques àBucarest arborant le drapeau tricolore
8 avril ( du calendrier julien) : début dumouvement national et libéral en Moldavie et Valachie. Il débute enMoldavie par une grande réunion àIași où est approuvée une pétition-programme adressée au princeMihail Sturdza qui réclame les libertés individuelles, la responsabilité ministérielle, l’organisation d’une milice, la fondation d’une banque nationale, la suppression de la censure, etc. Treize leaders, dontAlexandre Jean Cuza, sont arrêtés et envoyés en exil enTurquie[86].
22 mai : enValachie, un « Comité révolutionnaire » est formé àBucarest qui adopte un programme en 22 points voisin de celui deMoldavie[86] mais réclame en plus l’émancipation des paysans corvéables et la redistribution des terres en leur faveur.
9 juin,Valachie :Radulescu lit la Proclamation d’Izlaz, qui revendique l’abolition du protectorat étranger, l’élection du prince pour cinq ans par une assemblée représentative de l’ensemble de la population, l’émancipation desJuifs et desTziganes[87]. Un gouvernement provisoire est aussitôt constitué (Bălcescu,Rosetti,Golescu.
23 juin ( du calendrier julien) : l’agitation gagneBucarest. Le princeGeorges III Bibesco, par hostilité envers laRussie, accepte la Proclamation d’Izlaz et désigne à son tour un gouvernement provisoire, puis abdique le25 juin et se retire enTransylvanie. Les deux gouvernements fusionnent le même jour sous la présidence du métropolite Neofit qui exerce le pouvoir jusqu’au4 août. Il adopte ledrapeau tricolore bleu-jaune-rouge, supprime les titres de noblesse, crée une garde nationale, abolit la peine de mort. Des oppositions apparaissent entre conservateurs et libéraux à propos de l’émancipation des paysans. Balcescu fait créer une « commission de la propriété » pour régler le problème[87].
11 juillet : fuite du gouvernement provisoire de Bucarest à l’annonce de l’intervention des troupes russes pour ramener l’ordre dans lesprincipautés danubiennes ; les Boyards en profitent pour tenter une contre-révolution, mais le12 juillet le gouvernement provisoire est rappelé à la suite de l'intervention du peuple[87].
2 août : les troupes ottomanes passent le Danube ; le gouvernement provisoire abdique le4. Unelieutenance princière de la nation roumaine est mise en place[87].
25 septembre ( du calendrier julien) : les troupes ottomanes entrent à Bucarest[87]. Le mouvement révolutionnaire dans les principautés danubiennes est maté dans le même temps par les Russes et les Turcs. Les deux principautés passent sous la domination des Russes jusqu’en1851.
↑Pavel Nikolaevich Mili︠u︡kov, Charles Seignobos, Louis Eisenmann,Histoire de Russie : Réformes, réaction, révolutions, E. Leroux,(présentation en ligne)
↑Texte officiel de la Constitution fédéral Suisse et des XXV Constitutions cantonales en vigueur, Fribourg, Ch. Marchand et Cie,(présentation en ligne)
↑F. Douchez,Constitution du Royaume des Pays-Bas : révision de 1848, Maastricht, S. Trouillard Hanssen,(présentation en ligne)
↑a etbHoria C. Matei et Constantin C. Giurescu,Histoire chronologique de la Roumanie, Editura științifică și enciclopedică,(présentation en ligne)
↑abcd eteJean-Marie Chopin et A. Ubicini,L'univers, histoire et description de tous les peuples. Provinces danubiennes et roumaines, Paris, Firmin-Didot,(présentation en ligne)