| 115e régiment d’infanterie | ||
insigne régimentaire du115e RI en 1939 | ||
![]() insigne régimentaire du115e RI en 1980. | ||
| Création | ||
|---|---|---|
| Dissolution | ||
| Pays | ||
| Branche | Armée de terre | |
| Type | régiment d'infanterie | |
| Rôle | infanterie | |
| Garnison | Mamers Nogent-le-Rotrou | |
| Devise | Jamais content | |
| Inscriptions sur l’emblème | Saragosse 1809 Lérida 1810 Tarragone 1811 Toulouse 1814 L'Ourcq 1914 Les Monts 1917 Champagne 1918 | |
| Anniversaire | Saint-Maurice | |
| Fourragères | Aux couleurs du ruban de la Croix de guerre 1914-1918 | |
| Décorations | Croix de guerre 1914-1918 2 palmes | |
| modifier | ||
Le115e régiment d'infanterie (115e RI) est unrégiment d'infanterie de l'Armée de terre française créé par lePremier Consul à partir de deuxrégiments provisoires de l'armée d'Espagne en 1808.
Les noms des batailles s'inscrivent en lettres d'or sur le drapeau[1] :

Le drapeau du115e RI fut frappé d'un éclat d'obus allemand en 1914, à la bataille d'Andechy. Il resta mutilé pendant toute la guerre 1914-1918, et, à la dissolution du régiment le, fut déposé au musée des Invalides où il se trouve toujours.Juin1940 c'est un autre drapeau que fit brûler le Lieutenant-Colonel de Fouquet avant sa captivité.
Sa cravate est décorée de laCroix de guerre 1914-1918
avec deux citations à l'ordre de l'armée. Le, le drapeau recevait laFourragère aux couleurs du ruban de laCroix de guerre 1914-1918
Le115e régiment d'infanterie[2] a été créé par un décret de l'EmpereurNapoléon Ier du. Le commandement fut alors au colonelRené Joseph du Peyroux. À cette date, le régiment fait partie de la2e brigade de la2e division du3e corps d'armée.
Il est dirigé sur l'Espagne pour combattre l'insurrection de ce pays, lors de laGuerre d'indépendance espagnole. À partir de décembre 1808, il est engagé en différents combats pour laPrise de Saragosse, dont la capitulation n'aura lieu qu'en février 1809. Les combats sont meurtriers puisque l'effectif n'est plus que de 57 officiers et 1 277 hommes pour 4 bataillons[3]. Le115e reste dans le secteur pour résister aux insurgés. Il tient garnison àSaragosse etHuesca.
En avril 1810, il participe auSiège de Lérida. À ce moment, le115e et le117e combattent côte à côte. Après laPrise de Lérida en mai 1810, le régiment continue à occuper le pays. En décembre 1810, c'est lesiège de Tortose et de nombreux fortins. La région nettoyée, le GénéralLouis-Gabriel Suchet rappelle à lui le115e pour leSiège de Tarragone qui est, sans contredit le plus difficile de toute la Campagne d'Aragon et de Catalogne. Il faut enlever fort par fort ; ce siège commence en juin et se termine en juillet.
Ensuite, c'est àBarcelone où le115e va rester en garnison jusqu'en décembre 1812. À ce moment, le115e ne comprend plus que deux bataillons : une partie est rentrée en France pour reconstituer de nouveaux bataillons[4].
En le115e est sous l'armée duMaréchal Augereau pour couvrirLyon contre l'armée autrichienne. Le6e bataillon est engagé au plateau deCaluire ; composé presque entièrement de conscrits. Après ces combats le6e1er et2e bataillons du115e sont dirigés surLibourne où ils attendent jusqu'au 26 août 1814 le décret de licenciement du Régiment[4].
Pendant ce temps, les3e,4e et5e bataillons sont engagés devantToulouse sous les ordres duMaréchal Soult contre legénéral Wellington ; en mai, ils rejoignent à Libourne les trois autres bataillons.
Le, une ordonnance royale ramène à 90 le nombre de régiments de ligne: c'est la dissolution du115e.
De 1808 à 1814, le régiment s'est battu avec acharnement : il a perdu 75 officiers, tués ou blessés ; il est récompensé par l'inscription de 4 victoires au drapeau :Saragosse 1809,Lérida 1810,Tarragone 1811, etToulouse 1814.
Le régiment est licencié à laSeconde Restauration. Son numéro reste vacant jusqu'en 1870
Le115e régiment d'infanterie est reformer le, durant laGuerre de 1870, avec le15e régiment de marche qui avait été lui-même constitué, le, avec les :
provenant de leurs dépôts et dont les soldats sont pour la plupart de nouveaux arrivants qui n'avaient jamais tiré à la cible avec lechassepot et ignoraient totalement le service en campagne.
Le1er novembre il participe à ladéfense de Paris et prend part à labataille de Champigny les1er et et au combat deBuzenval le. Après la capitulation de Paris et le traité deVersailles du1er mars, le115e est dissout à compter du. Mais ses éléments aident à reformer un15e régiment provisoire d'infanterie qui prend part, dans Paris, au rétablissement de l'ordre à la suite de l'insurrection du fomentée par laCommune de Paris. Le ce15e régiment provisoire quitte Paris et s'établit au camp de Villeneuve-l'Etang.
Il reprend leno 115 dans la liste des régiments en exécution d'un décret du.
Le le115e régiment d'infanterie est solennellement formé de quatre bataillons de six compagnies.
L'année 1873 est marquée par l'organisation de la musique.
C'est donc à cette époque que remonte le point de départ du115e RI, tel que le connaîtront les poilus de 1914-1918 et les combattants de 1939-1940.
Les deux premiers bataillons, tiennent garnison à Paris, tandis que le3e est installé, avec le dépôt, au camp de Villeneuve-l'Etang. Le115e fait alors partie, avec117e RI de la10e Brigade du Général Cottret, laquelle dépend elle-même de la8e division d'infanterie du GénéralIsidore Garnier et du4e Corps d'Armée du GénéralÉdouard Jean Étienne Deligny.
Son drapeau lui est remis, comme à tous les autres régiments, le, lors de la revue de Longchamps. Ce nouvel emblème est en étamine de soie, frange d'or. Sur l'une des faces on litRépublique Française Honneur et Patrie et sur l'autre, la désignation du régiment et les noms des principales batailles où il s'est distingué, c'est-à-dire115e régiment d'infanterie Saragosse Lérida Tarragone Toulouse.
Puis vient une longue période de paix, au cours de laquelle au début duXXe siècle, le115e RI change de garnison, le1er bataillon est déplacé àNogent-le-Rotrou, les deux autres et le dépôt àMamers.
Le 1914, c'est la mobilisation générale et le début de la1re Guerre mondiale. Le , le115e commandé par le Colonel Gazan[6] quitte ses garnisons de Mamers et Nogent-le-Rotrou et s'embarque par la voie ferrée en direction des Armées.
Le fond du régiment est constitué de soldats de laMayenne, et de laSarthe[7]. Malgré les renforts successifs qui viendront de toute la France, après les grandes saignées, les soldats de ces deux départements constitueront toujours le noyau du Régiment[6].
Le115e débarque àVerdun le, il fait route vers la Belgique que l'Armée allemande vient d'envahir. Il assiste en spectateur le au combat deMangiennes[6].
Il passe la frontière, et le vient soutenir àVirton le choc violent de l'offensive allemande. Il subit cette première épreuve du feu contre un ennemi supérieur en nombre et en moyens matériels[6]. Les combats sont meurtriers lors des premiers chocs entre troupes françaises et allemandes. Environ 27 000 soldats français ont été tués pendant la seule journée du 22 août, faisant de cette journée le jour le plus meurtrier de l'Histoire de France.
Le soir, le régiment reçoit l'ordre de repli. Il manque à l'appel, notamment le commandant Coquerelle (3e bataillon), et son adjoint le capitaine Chanderis et le Capitaine de Roquencourt (9e compagnie), qui ont été tués[8].
Le115e se retire derrière laMeuse et en défend le passage à l'ennemi. Il livre alors de furieux combats autour deDun-sur-Meuse[9]. Le115e reçoit l'ordre d'abandonner la Meuse et de reprendre son repli.
L'ennemi menace Paris : le115e, embarqué le àVienne-la-Ville, descend de wagons le lendemain auBourget et va cantonner àAsnières.
Le115e va participer aucrochet offensif visant à encercler l'aile droite de l'Armée Allemande. Il traverseMontfermeil,Meaux,Trilport,Monceaux, marche vers le nord, franchit de nouveau laMarne à Meaux. Il attaque l'ennemi àMontagny-Sainte-Félicité où il pénètre le[8]. Il va cantonner le soir du même jour àVersigny,Baron etRosières.
Le, il passe l'Aisne àBerneuil. Le, il passe l'Oise au pont deMontmacq, mais revient le lendemain versPontoise où des renforts ennemis sont signalés.
Contre les troupes allemandes qui tentent une nouvelle poussée, les 16, 17 et le115e va livrer de durs combats àTracy-le-Mont,Tracy-le-Val,Carlepont et autour de laferme Meriquin. Le soir du, le4e C.A. est relevé par le13e.
C'est l'époque de laCourse à la mer, le régiment avec toute la division, remonte vers le nord et bien qu'épuisé par de lourdes pertes, il se bat autour deRoye, àGoyencourt,Damery,Andechy,Le Quesnoy-en-Santerre. Le, le Colonel Gazan prend le commandement de la16e Brigade. Il sera tué le devant la sucrerie de Roye. Le chef de bataillon Graff prend le commandement du Régiment. Promu Lieutenant-Colonel le, il est tué le devant Andechy. Le Chef de Bataillon Travers prend alors le commandement du115e et est promu Lieutenant-Colonel le[8].
C'est alors que sont inaugurées les nouvelles méthodes de la guerre de tranchées, chacun fait son trou et au trou de tirailleur succède la tranchée.
Après quelques jours de repos, le115e qui a reçu des renforts, reçoit l'ordre de prêter son concours à la53e D.I. dans la région deMaricourt, les 17, 18 et voient de glorieux mais vains et coûteux combats. Ordre avait été donné d'attaquer compagnie par compagnie, et même parfois sections par sections, en sorte que l'ennemi pût faire de graves ravages dans les rangs des assaillants[10].
Après la rélève du Lieutenant-Colonel Travers[11]., le Chef de Bataillon Ogier de Baulny prend provisoirement le commandement du Régiment. Mais c'est le Lieutenant-Colonel Kieffer, qui est nommé en remplacement, et qui prend officiellement le commandement du115e le 1915 àSarry
où le Régiment se repose depuis le 1914[12].
Le115e est alors dans le terraincrayeux[11]. de Champagne qu'il ne quittera plus, sinon pour passer à son tour sur des grands champs de bataille mangeurs de divisions :Verdun, La Somme.
Pendant des mois, àPerthes, aux Marquises, àMassiges, à laButte du Mesnil, sur les monts, qu'il va défendre après de lourdes pertes à la pioche et à la grenade.
Les et 1915, il arrive dans le boueux secteur dePerthes. Les 19, 20, 21, et 22 février, au prix de pertes importantes, il enlève et conserve leBois 3 et leBois Sabot[11]. Après quelques jours de repos, il va occuper le 1915 le secteur des Marquises, au pied des Monts de Champagne, où il reste jusqu'au.
Le, à 1h du matin, le115e quitte son cantonnement deSept-Saulx pour participer à laBataille de Champagne. Le115e prend une part active à cette bataille.
Les et, il est auBois Raquette, et à l'Epine de Védegrange, sous les tirs de barrages de l'ennemi. Il attaque à nouveau le ; mais les pertes sont lourdes[13].
Le Régiment organise alors le terrain conquis. Il ne sera relevé que le pour prendre un peu de repos et aller travailler à l'aménagement de la2e position dans la région deTahure.
Le115e remonte en ligne dans la nuit de Noël pour occuper le secteur de laMain de Massiges. le terrain a été récemment conquis sur l'ennemi. Il faut organiser solidement le secteur, retourner les défenses et se tenir prêt à repousser les plus violentes attaques[14].
Il repoussera avec succès les contre-attaques allemandes dès le,, 2 et. Il attaquera lui-même les 11 et et le. Sa gloire est d'avoir maintenu inviolées les tranchés confiées à sa garde, et les nombreuses tombes ducimetière de l'Index témoignent de l'âpreté de la lutte[15]
En quittant le secteur de Massiges le, le régiment est dirigé surVerdun, où la bataille fait rage. C'est le moment où les Allemands sont les plus proches de la ville ; tout son effort s'est concentré sur la rive droite et, le, il a réussi à pénétrer aufort de Souville : la côte deBelleville est menacée !
Le115e monte à Verdun par laVoie sacrée et arrive à la Citadelle. Ce jour-là, par une chaleur accablante, le régiment fait à pied45 kilomètres.
Les journées du et sont employées à préparer un retour offensif. Le Lieutenant-Colonel Kieffer et les officiers reconnaissent le terrain sur lequel se déroulera l'attaque prévue pour le 14, puis retardée de24 heures[16].
Le2e bataillon est engagé le premier. Les "Poilus" sont épars dans les trous d'obus. Ils sont devant eux la crête deFleury et le P.C. 119[17]. Une première attaque échoue. Une seconde attaque déclenchée peu après réussit : les grenadiers d'élite du2e Bataillon ont nettoyé le P.C. 119.
De leurs côtés, des compagnies du317e régiment d'infanterie et du130e régiment d'infanterie se sont jointes à l'attaque et ont élargi les gains. la ligne française passe maintenant près de l'ouvrage de Thiaumont[18].
Le lendemain, on organise le terrain conquis. Une première contre-attaque allemande est repoussée : une deuxième, un peu plus tard, n'a pas plus de succès. La7e Compagnie augmente même ses gains en enlevant une batterie 'C' qu'elle occupe ensuite solidement[19]. Le bilan est chèrement payé, car ce bataillon, relevé dans la nuit du 17 au 18 ne comporte plus que 255 présents. Le1er bataillon qui a soutenu le2e et qui le relève repousse les contre-attaques et améliore les positions françaises. Quant au3e bataillon, primitivement en réserve près des redoutes X et Y, il prend part, le, à une attaque victorieuse sur les batteries 'C' en liaison intime avec les2e Zouaves et quelques éléments d'autres régiments. Le surlendemain, les Allemands contre-attaquent, mais sont ramenés à leur point de départ.
Le généralCharles Mangin ayant donné l'ordre de continuer la progression sans arrêt, coûte que coûte, les 3 compagnies du3e bataillon réussissent au prix d'un périlleux travail, à réunir l'ouvrage 'Z" aux batteries 'C'.
Toutes ses opérations de détail ont pour but de préserver l'attaque de l'ouvrage de Thiaumont. Ce fort sera effectivement emporté par les troupes qui, dans la nuit du, sont venues relever le115e[20].
"Au 115e régiment d'Infanterie, revient l'honneur d'avoir repris le premier terrain que l'ennemi nous avait enlevé devant Verdun."
Après de lourds combats, Le, le régiment se retrouve au bivouac deBois-la-Ville, ayant perdu 24 officiers et 1 017 hommes.
Le115e après être reformé va occuper, pendant deux mois (du au) les secteurs calmes de laferme de Beauséjour et des Loups près de labutte du Mesnil. Il gagne ensuite le camp d'instruction deVille-en-Tardenois pour apprendre de nouvelles méthodes offensives.
Le, se rendant la région deBeauvais, le115e défile àPont-Sainte-Maxence devant le GénéralFerdinand Foch, commandant le Groupe des Armées du Nord.
Enlevé en camions automobiles, le, le115e vient occuper devant le parc deChaulnes dans la Somme, un secteur aussi bouleversé que celui de Verdun. Il y reste jusqu'au. Ce sera la lutte continuelle, d'abord contre l'eau et la boue gluante, puis contre le froid vif. Beaucoup d'hommes sont évacués, les pieds gelés.
Le, le régiment quitteChaulnes et descend à pied jusque près deParis, cheminant sur les routes glacées par un froid de -20 °C.
On retrouve le115e dans laforêt d'Apremont (Meuse) dans la zone dite de laTête à Vache, où il relève le20e régiment d'infanterie dans la nuit du au
Il s'agit d'un vieux secteur qui fut, encore quelques mois auparavant, le théâtre de durs combats et où les Allemands tentent à maintes reprises de reprendre du terrain, mais le115e est là qui brise net toutes les offensives.
Le115e est relevé les et et dirigé sur le Camp Berthelot, près deMourmelon-le-Grand.
La conquête dumassif de Moronvilliers est déjà commencée ; le régiment va attendre trois jours l'ordre d'entrer dans la bataille. Cet ordre arrive le1er mai.
Le115e et les autres Régiments de la8e D.I.fournissent sans faiblir l'effort qui leur était demandé. Trois attaques menées d'un bel élan les l7, 20 et, malgré des contre-attaques renouvelées…, deux attaques ennemies repoussées les 8 et 21 mai, une organisation défensive élevée sur le terrain conquis, sous le feu incessant, une division ennemie mise à mal ; plus de 300 prisonniers.
Tel est le résultat de25 jours de combat. La8e D.I. a bien travaillé. (Ordre du jour du Général Aldebert, commandant la8e D.I.)[21]. La part du115e dans cet éloge consiste dans la prise du Bois L.61, la défenseMont-Casque et duMont-Téton. Pendant20 jours, le régiment fournit des efforts surhumains, il est exténué ; il est relevé le) et va cantonner au Camp Berthelot. Il y reste jusqu'au), constamment alerté, car les Allemands essaient de reprendre les Monts. Il est enfin embarqué àMourmelon-le-Petit et s'en va àEcury-sur-Coole jouir d'un repos bien mérité[22].
Page héroïque et glorieuse qui lui vaut sa première citation collective à l'ordre du corps d'armée (ordre du17e CA,no 22 du)[23].
Après un mois de repos, le Régiment se dirige à nouveau vers le secteur des Monts. Il est depuis le 1917 sous les ordres du Lieutenant-Colonel Gaches[24].
Dans la nuit du au, il remplace le166e régiment d'infanterie sur les pentes du Mont-Blond entre le Mont Cornillet et le Mont-Haut. Secteur encore peu organisé, où il y a beaucoup à faire ; tranchées et boyaux bouleversés, le terrain encore encombré de cadavres. Nuit et jour, ce sera une agitation meurtrière[25]. L'ennemi nerveux, multiplie sans succès les coups de main, tandis que l'artillerie française, très active, exécute des tirs fréquents de destruction sur les objectifs du Mont-Haut : prélude de l'attaque qui aura lieu le.
Le, le drapeau du115e RI est décoré de laCroix de guerre par le généralHenri Gouraud.
Le, l'attaque est déclenchée à 15h45 de la façon suivante : attaque principale à droite, menée par le1er Bataillon (Commandant Lemaire) en liaison avec le4e Bataillon du317e. À gauche, le3e Bataillon (Commandant Hérique) opère une diversion sous forme de coup de main. Tous les objectifs sont atteints et conservés ; 329 prisonniers valides, dont 9 officiers restent dans les mains des français.
Le, contre-attaque de l'ennemi qui échoue devant la ferme contenance des1er et2e Bataillons[26].
Le1er Bataillon du115e est cité à l'Ordre de l'armée par le Général Henri Gouraud, commandant de laIVe armée, le 1917.
Pour parer à toute éventualité, le commandant français prévoit une3e position de défense. Le115e est désigné pour organiser la partie de cette3e position, comprise entreLa Vesle et la lisière-est d'un bois à 2 km N.-O. de laCroix-en-Champagne. Le115e y travaille du 1917 au 1918, travail rendu très pénible par la rigueur de la température[25].
Le115e et les autres Régiments de la8e D.I. doivent gravir à nouveau ces Monts de Champagne où ils se sont illustrés en 1917.
Dans la nuit du au, le115e RI relève le130e RI sur les pentes du Mont Cornillet. Il organise le secteur selon les directives nouvelles, qui feront leur preuve lors de la dernière grande attaque allemande du[27]..
Le, l'ennemi entreprend dans le col entre le Mont Blond et leMont Cornillet une violente attaque avec engins fumigènes. Il tente ainsi une diversion à sa grande offensive de la Somme et des Flandres. Mais le115e repousse l'assaillant et fait un prisonnier[27].
Le, le Régiment va occuper le Mont Perthois. À peine installé, il repousse un coup de main le.
Le, le115e est relevé par le124e RI et transporté dans la région d'Épernay, car l'ennemi vient d'enfoncer les lignes françaises à l'ouest deDormans.
Le Régiment arrive trop tard pour être engagé, car l'avance de l'ennemi est enrayée et la ligne fixée. Il prend donc le secteur tout neuf deVandières. Sous la direction du Lieutenant-Colonel Letondot qui le commande depuis le, le115e en commence l'organisation défensive, lorsque le, il va cantonner dans les villages deFestigny,Le Mesnil-Huttier,Œuilly etMont-Voisin[27].
Le, le115e est de nouveau dans le secteur deVandières. Le3e Bataillon reste seul sur la position de couverture auBois Rarev. Les 2 autres défendent la ligne de résistance et le réduit de Chatillon, où le Colonel a son P.C.
Le (jour de la fête nationale française) se passe dans le calme ; mais au premier coup de minuit, l'artillerie allemande déclenche, dans un bruit épouvantable, un pilonnage par obus explosifs et toxiques, auquel l'artillerie française répond. Au petit jour, l'ennemi lance son attaque d'une puissance inouïe sur toutes les positions françaises. Le3e Bataillon, sous les ordres du Commandant Hérique est écrasé, décimé, tourné. Mais les hommes et leur chef restent à leur poste, et opposent une défense héroïque[27]. Il finit cependant par être submergé et cerné, ainsi d'ailleurs que le317e RI qui se trouve à sa gauche[28]. La ligne de résistance (1er et2e Bataillons) brise net l'élan ennemi et maintient le front intact.
À l'Ouest, le combat est moins favorable aux Français. Les Allemands ont franchi laMarne et progressent sur la rive gauche ; Chatillon est bientôt menacé par le Sud. Sur ordre du Colonel, le1er bataillon se replit sur le réduit de Chatillon, et le2e sur le Prieuré[29]. C'est alors une lutte de rues et de maisons qui continue ardente, acharnée jusqu'à 15h. Le cercle est presque refermé sur le115e qui a consenti à l'ultime sacrifice[30], quand arrive l'ordre de repli surTincourt. Les survivants, au prix de nombreuses pertes, réussissent à échapper à l'étreinte en longeant la Marne. Ils vont encore, pendant deux jours, collaborer avec la Division Marchand à briser l'avance ennemie sur Épernay[31]
La violente bataille deChatillon-sur-Marne vaut au115e RI une nouvelle inscription à son drapeau et une seconde citation collective à l'ordre de l'Armée (ordre du Général Commandant laVe Armée du)[32]
Pendant les quelques jours de repos, le Lieutenant-Colonel Laurent, qui a pris le commandement du115e le réorganise son Régiment.
Le, le Régiment se retrouve dans les Monts de Champagne que l'Armée du généralHenri Gouraud a évacués le 51 juillet pour tenir à l'arrière une ligne de résistance sur laquelle l'offensive allemande. est venue se briser[33].
C'est un secteur de fin de combat, le115e y subit les contre-préparations préventives d'un ennemi nerveux inquiet, qui soumet les lignes françaises à de violents tirs d'obus à gaz asphyxiants, obligeant les hommes à vivre dans une atmosphère empestée d'ypérite, de palite et d'arsine. Au115e revient la double tâche d'empêcher l'ennemi de partir sans qu'on en soit averti, de s'accrocher à lui de ne plus le lâcher. La première partie de la mission a été remplie. L'exécution de la deuxième est une page glorieuse.
Patrouilles et reconnaissances harcelèrent l'ennemi, le forcent à dévoiler ses intentions. Le, la11e Compagnie pénètre dans les lignes allemandes et revient en bon ordre dans ses propres lignes, exécutant ainsi la consigne reçue[34]. Le, le1er Bataillon en entier tente avec succès un coup de main d'occupation sur laHaie Claire et pénètre dans les organisations allemandes sur un front de 1 000 m et une profondeur de 400 m. Il ramène des prisonniers et du matériel. L'ennemi, obligé de reculer, fait exploser les dépôts de munitions qu'il ne peut emporter et incendie les villages de la vallée de laSuippe. Les indices de retraite sont bien nets. Il faut empêcher l'ennemi de se dérober[34].
Le au matin, le Régiment se lance à la poursuite de l'ennemi, sans perdre un instant le contact. Il franchit les Monts et atteint laSuippe. Arrêté par une ligne puissante, couverte par une artillerie nombreuse, il lutte sans merci du 5 au 11, enlève le village deSelles le (2e Bataillon) et le conserve malgré une contre-attaque qu'il repousse. Le Commandant Lhote de Selancy est grièvement blessé au cours de ce combat[34].
Le, le3e Bataillon débouchant en force du village, franchit la Suippe sur trois passerelles jetées la nuit, bouscule les mitrailleurs ennemis, fait des prisonniers, débarrasse la rive nord de tout élément adverse, et ouvre le chemin au Régiment qui reprend la marche en avant. Le, le115e s'empare du village deMesnil-l'Epinois et arrive sur la rivièreLa Retourne en même temps que les arrières-gardes ennemies. La rivière est franchie sur des passerelles de fortune,Le Châtelet
purgé des derniers ennemis[34].
À travers les ruines encore fumantes du village qui n'est plus qu'un amas informe de décombres, le115e vole versTagnon où il trouve les premiers Français délivrés, qui accueillent le régiment en libérateur. La municipalité de Tagnon donnera à une rue du village le nomRue du115e Régiment d'infanterie.
Mais l'ordre est de dépasser Tagnon. La progression sera lente et continue, gênée par l'inondation et la situation précaire du Régiment en face d'organisations puissantes. L'ennemi défend obstinément la ligne de l'Aisne et duCanal des Ardennes, mais le, le Canal est franchi au port de la Sucrerie d'Écly.
Du au 1918, la tête de pont est renforcée et des combats incessants sont engagés en pleins marécages pour purger d'ennemis la rive sud de l'Aisne. Le, la3e Comppagnie passe l'Aisne au Port de la Sucrerie, le3e Bataillon àNanteuil[34].
Le, la poursuite reprend sous l apluie, souvent en plein bois, sans ravitaillement, car les convois sont bloqués par les destructions ennemies. Le115e dépasseSorbon,Provisy, enlève de haute lutteMargy, puisFagnon,Warcq et arrive le 9 sur la ligneEtion-Damouzy24 heures en avance sur les prévisions allemandes, exténué mais victorieux.
Le115e régiment est à proximité deCharleville le, lors de l'annonce de la signature de l'armistice.
La conduite du Régiment pendant la poursuite lui vaut sa3e citation collective à l'ordre de laVe Armée du 30 novembre 1918[35]
Le, près deVillers-Semeuse, dans une revue passée par leGénéral Debeney, le drapeau du115e RI reçoit lafourragère aux couleurs de laCroix de guerre.

Après l'armistice, le régiment stationne d'abord dans la région deCharleville, puis autour deGivet etFumay et enfin dans l'Aisne, réparti entreMarle et leNouvion. Il se consacre à la reconstitution de ces malheureux pays.
Puis, le, une délégation du régiment accompagne le drapeau aux fêtes de la victoire.
Enfin, le, c'est la rentrée àMamers, la garnison du temps de paix. La ville a tenu à faire fête à son régiment, réception à la gare par toutes les autorités et les représentants élus ; traversée de la ville sous des arcs fleuris au milieu des acclamations ; réception sous le halle place Carnot ; et enfin rentrée dans la caserne Gaulois où le Lieutenant-Colonel Travers reçoit et salue le drapeau.
Le régiment avait repris ses travaux du temps de paix, quand, le, parvint la nouvelle de sa disparition prochaine. Le115e était compris dans la liste des régiments à supprimer à la date du.
Le 27, devant le régiment réuni une dernière fois, le Colonel Converset, en présence du Général Bousquier, commandant la16e Brigade, faisait rendre les honneurs aux drapeaux du115e, du315e RI et du27e régiment territorial et les saluait une dernière fois avant de les confier à la délégation des officiers du117e RI, venus de Mamers pour en prendre la charge et les déposer en salle d'honneur du117e, caserneChanzy, auMans.
Le115e avait cessé d'exister, en laissant au pays un héritage de gloire et d'honneur.
La mobilisation générale décrétée le, prend effet le dimanche à0 heure.
Régiment de formation de la série A, le115e régiment d'infanterie, dissous en 1919 après la Première Guerre mondiale, est remis sur pied àLaval vingt ans plus tard, par le centre mobilisateur secondaireno 42. Il prend naissance sous le commandement du Lieutenant-Colonel de Fouquet, en temps de paix commandant le détachement du117e RI à Laval et commandant d'Armes de Laval.
Le115e fait partie de la20e Division d'infanterie de formation (Général Corbe). Avec le2e RI et le47e RI, il forme l'I.D. 20 (Colonel Teysseire).
Il est constitué par des officiers, sous-officiers et hommes de troupe de la réserve, la plupart originaires de laMayenne, de laSarthe, d'Ille-et-Vilaine et d'Eure-et-Loir, le tout encadré par un noyau d'officiers, sous-officiers et spécialistes d'active.
Le, présentation du drapeau aux troupes par le Lieutenant-Colonel de Fouquet. Le, le régiment quitte Laval par voie ferrée et fait route sur laMeuse au nord-ouest deVerdun. Il débarque le lendemain partie àDun-sur-Meuse, partie àRomagne-sous-Montfaucon.
Les 19 et, toute la20e DI monte vers les lignes. Du au, le régiment est chargé d'organiser le secteur de défense en avant de Maville, face à laChiers et la frontièrebelge. Il fait un travail considérable, il se met à la tâche avec ardeur en collaboration avec le132e RIF.
Les 9 et, il est relevé par le104e RI, dans le sous-secteur deHam[Où ?], et, par une température oscillant entre -10 et -30 °C, il fait mouvement versThionville.
Du au, il se trouve aux avant-postes dans le sous-secteur de Haute-Sierk, où il a relevé le2e régiment de tirailleurs marocains.
Pendant les46 jours il supporte allègrement le froid excessif, il fournit une somme considérable de travail, il tient avec cran et ténacité sous les bombardements, la fusillade et les jets de grenades. La compagnie franche, sous les ordres du Lieutenant Ariés, s'est montrée unité offensive de premier ordre, avec cran, discipline et mordant. Elle a rendu les plus grands services dans la défense du sous-secteur.
En descendant des lignes, les 12 et, le régiment restera quatre semaines au repos dans la région sud-ouest de Thionville. Il en profite pour intensifier l'instruction des cadres et des hommes.
Les 12 et, il remonte en ligne dans le sous-secteur deBoulange, sur la frontière luxembourgeoise. En raison des évènements deNorvège, que les Allemands viennent d'envahir, le commandement français redoute une attaque par leLuxembourg. Il ressert le dispositif de défense mais l'ennemi n'attaque pas. Le régiment en profite pour organiser le sous-secteur de Beuvillers-Aumetz.
Le1er mai : fin de l'alerte. Desserrement du dispositif de défense. Le115e revient occuper le sous-secteur de Boulange. Mais le commandement reste inquiet et les travaux d'organisation de la position se poursuivent sans arrêt.
Le, les Allemands envahissent lesPays-Bas, laBelgique, leLuxembourg.
La compagnie franche du115e est poussée en bouchon àRumelange, en avant d'Ottange.
Les 11 et resserrement du dispositif de défense. Le régiment est relevé par le95e RI dans le sous-secteur de Boulange et repasse en réserve de division dans le sous-secteur de Beuvillers - Aumetz.
Le la20e DI qui tient les avant-postes dits de la « position avancée deLongwy », dans le secteur d'Audun-le-Roman - Aumetz, reçoit l'ordre d'évacuer la position d'avant-poste et de se retirer vers la ligne principale de résistance constituée par les casemates de laligne Maginot.
Dans le sous-secteur de Beuvilliers - Aumetz tenu par le115e devient le sous-secteur de première ligne. Le Lieutenant-Colonel de Fouquet va occuper son P.C. de combat dans le bois deBeuvillers. L'ennemi, à partir du, prend contact mais mollement. La compagnie franche du115e patrouille en avant de la ligne des casemates ; quelques escarmouches se produisent avec des patrouilles adverses. L'ennemi bombarde le sous-secteur, en particulier Aumetz tenu par le3e bataillon (Commandant Geissman) qui suit quelques pertes en tués et blessés.
Mais la nuit du 25 et, le115e est relevé par le204e RI. Il passe, avec la20e DI dont il fait partie, en réserve de groupe d'armée2e et3e Armée et stationne dans la région deLoison et deBilly-sous-Mangiennes (Meuse). Il participe à la l'organisation d'une position défensive à la cote 243 au Nord de Billy.
Mais brusquement l'ordre est donné au régiment d'embarquer en chemin de fer àBaroncourt à partir du dans la soirée.
Il est toujours sous le commandement du Lt Colonel de Fouquet, va participer à la grande bataille qui se livre contre l'envahisseur. Bien encadré, au moral élevé, il est en excellente forme.
Le régiment débarque le en gare d'Épernay. En principe il doit relever le47e RI àDormans et défendre la rive droite de la Marne. Mais sur les ordres du général Corbe, commandant la division, cette relève n'aura pas lieu, car il faut faire face à la situation qui s'aggrave.
Le1er bataillon (commandant Hervé), au moins la3e compagnie, fait immédiatement face à l'ouest et s'installe défensivement.
Quelques éléments de la C.D.T. du115e s'en vont tenir les lisières de bois entreLa Chapelle-Monthodon etCondé, à la disposition du47e RI.
Le2e bataillon (commandant Vasseur) doit aller boucher un trou de 2 à3 kilomètres entre le1er bataillon etLa Chapelle-Monthodon. Mais cet ordre ne pourra être exécuté car sur nouvel ordre du Général Corbe, le2e Bataillon est mis à la disposition de la division voisine (la45e DI) dont le P.C. est àIgny-le-Jard
De son côté, le3e bataillon du115e (commandant Lecointe), débarque en fin de matinée àÉpernay et en marche sur La Chapelle-Monthodon est lui-même dérouté à 17h sur ordre du Général Corbe versOrbais-l'Abbaye et mis en réserve de division. Le il arrêta et désorganisera une colonne ennemie motorisée qui se déplace versLe Breuil, lui infligeant des pertes sérieuses.
Mais l'ennemi intensifie sa poussée et s'infiltre dans la fissure évoquée plus haut entre le1er bataillon et La Chapelle-Monthodon.
Le régiment reçoit successivement des ordres de repli pour éviter l'encerclement. Les troupes voisines de la45e DI décrochent d'ailleurs les premières.
Les transmissions et les ordres sont de plus en plus difficiles. Notamment le capitaine Marteau, chargé par le Lt-colonel de Fouquet de porter un ordre de repli au Commandant d'Hervé, commandant du1er bataillon, tombe dans une embuscade et est fait prisonnier avant d'avoir rempli sa mission. Le commandant non touché par cet ordre, fut à son tour fait prisonnier avec la majeure partie de son bataillon, après une lutte désespérée mais trop inégale.
Le repli se fait surBannes, puis surFaux-Fresnay nonobstant les encombrements, les embouteillages et les bombardements par avions.
Le repli de Faux-Fresnay surLe Bachot, face à l'Aube.
Le Lt Colonel de Fouquet apprend que le pont dePlaney a sauté avant que tous les éléments restant du régiment aient pu passer l'Aube. Le pont de Rilly-Saint-Cyre surla Seine est déjà occupé par l'ennemi. Le Lt-Colonel, qui n'a plus d'artillerie pour l'appuyer et qui ne peut tenter un coup de force en plein jour avec l'infanterie seule contre des chars ennemis qui interdisent le passage, décide de ramasser tous les fantassins épars dans Rilly, de les joindre à ce qui reste du115e et de glisser vers Troyes par la rive est de la Seine, ayant l'espoir de trouver àTroyes un front français constitué. Il est14 h 15.
Vers19 heures l'avant garde, à hauteur deSaint-Benoît-sur-Seine, se heurte à des tirs de mitrailleuses barrant la direction de Troyes.
Le Lt Colonel décide de forcer le passage. Le3e bataillon réduit à deux compagnies, mais comprenant des éléments disparates du2e RI, une batterie du7e RAD, quelques sections du6e RTA et un nombre assez considérable d'isolés, mène l'attaque avec la plus grande ardeur malgré la fatigue extrême de la troupe et oblige l'ennemi à repasser sur la rive gauche de la Seine àPont-Marie.
Après une rapide mise en ordre des unités qui ont mené l'attaque. Le Lt-Colonel continue sa marche vers Troyes.
Il est environ23 h 0 lorsque la colonne atteint les faubourgs nord-est de Troyes où règne le plus grand encombrement de réfugiés civils. Malheureusement, la ville est déjà occupée par l'ennemi et les ponts ont été détruits.
Le Lt Colonel décide de glisser le long des lisières est de la ville et de se poster vers le sud-est, espérant rejoindre la42e DI.
À peine ce mouvement est-il amorcé que des tirs de l'artillerie ennemie s'abattent sur les avancées nord-est des faubourgs, provoquant bousculades, encombrements, embouteillages des réfugiés civils. Tout cela la dispersion dans la nuit des éléments sur route de la colonne du115e. De plus les hommes sont exténués. Aussi le Lt-Colonel de Fouquet décide de faire halte sur place pour laisser souffler et prendre un peu de sommeil. Il est0 h 45.
Au cours de la halte, des fusées éclairantes ennemies sont aperçues tout le long de la Seine en amont et en aval de Troyes.
Le Lt-Colonel de Fouquet fait alors incinérer le drapeau du régiment.
Le au matin, la colonne reprend sa marche de couvert en couvert. Mais, en avant de la ferme de la Guillotière, des rafales de mitrailleuses crépitent et forment barrage.
Sans mitrailleuses, ni mortiers, ni artillerie, il ne peut plus monter une nouvelle attaque pour forcer le passage.
Le Lt-Colonel de Fouquet et le chef de bataillon Lecointe tentent de résister à laferme de la Guillotière. Mais une colonne blindée ennemie venant de Troyes bouscule la fraction d'arrière-garde, arrive à toute allure et asperge de balles à bout portant tous les abords de la ferme.
Pris entre deux feux, sans moyens suffisants de défense, les derniers éléments constitués du115e avec leur chef de corps sont faits prisonniers en quelques instants.
T« Triste fin de campagne pour le régiment de Marville, de Haute-Sierck et d'Anmetz, doté d'un cadre de choix, au moral élevé et constitué de braves réservistes pour la plupart de la Mayenne, de la Sarthe, d'Eure-et-Loir et d'Ille-et-Vilaine, animés du plus bel esprit de corps ».
« L'honneur est sauf cependant, car en ce mois de, des officiers, sous-officiers, caporaux et soldats du115e ont montré au pont de Try, à Igny le Jard, àOyes et à Saint Benoit Sainte Marie, qu'ils étaient dignes de leurs aînés de la Grande Guerre et capables de les égaler dans le succès s'ils avaient été engagés dans une situation moins désespérée ».
La semaine du 4 au a vu revivre le115e RI Pendant toute cette semaine. Les réservistes du115e venus de la Sarthe, de la Mayenne, du Calvados et de l'Orne, ont pris part à divers exercices, d'abord au centre mobilisateur d'Alençon, puis au camp d'Auvours. La fin de ces manœuvres a été marquée le samedi par une imposante prise d'arme dans une cour du Quartier Lyautey à Alençon.
Cette cérémonie s'est déroulée en présence du Général de Torquat de la Coulerie, commandant la32e Division Militaire et sous la présidence de M. Herrenschmid, préfet de l'Orne. Les réservistes du115e RI étaient sous les ordres du Lieutenant-Colonel Carrère du41e RI (de laLande d'Ouée). À leur arrivée, le général de Torquat de la Coulerie et le préfet de l'Orne ont salué le drapeau. Le Général et le Colonel ont passé la revue des troupes. Après une remise de décorations, le Lieutenant-Colonel Carrère a lu aux réservistes l'historique du115e RI, établi par notre Amicale. Puis le Général s'est ensuite adressé aux officiers, sous-officiers et soldats pour les féliciter tout d'abord de l'élan unanime à répondre à l'appel qui leur avait été lancé. "L'exercice de cette semaine dit-il ensuite, avait pour but de faire la preuve de votre aptitude à tenir la place dans un régimentcommando, destiné à participer, si besoin est à la défense de cette région. l'exercice a réussi grâce à votre allant, votre discipline et vos capacités techniques. Vous êtes dignes de l'héritage du passé glorieux de votre Régiment, dont on vient de vous rappeler l'histoire. je vous remercie de votre fidélité au devoir militaire. La cérémonie s'est terminée par un impeccable défilé. En1970 il sera régiment de réserve.
Il porte, cousues en lettres d'or dans ses plis, les inscriptions suivantes[38] :
Le refrain officiel du régiment parait être :
« Tonnerre de Dieu ! vous n'êtes jamais contents ! (bis)
« Tas de feignants !»
Mais à la caserne Gaulois de Mamers et tout au long de la guerre 1914-1918, les hommes, dont la solde était de 0 Fr. 05 (1 sou) par jour, avaient coutume de chanter :
« Tonnerre de Dieu ! Vous n'êtes jamais contents !
« Un sou par jour n'est donc pas suffisant ?»

Pendant la Première Guerre mondiale, le régiment n'avait pas d'insigne. En1939, il fut distribué à chaque homme un insigne représentant un bouledogue hargneux défendant son os.

Ecu ciel bleu étoilé lune barbelés sol noir en pointe « Groupes Francs » sur fond jaune, fabrication de 1945-1946.
« Jamais content ».
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
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pages14-18.com Historique des régiments (1914-1918) du 106 au119e RI